Invasions barbares
RTW: BI - Empire Romain d'Orient
363 après Jésus-Christ. Plus de mille ans après la fondation de Rome, le monde civilisé est au bord de la catastrophe. L'autorité impériale vacille, les conflits religieux multiplient les révoltes, et pour ne rien arranger, d'innombrables peuples barbares se ruent vers les frontières de Rome pour piller et s'accaparer ses terres.
La partie orientale de l'Empire est régie d'une poigne d'acier par Valens Flavius, décidé à christianiser toute la populace qui lui doit obédience. Impitoyable en questions religieuses, arianiste de son état, il pouvait s'appuyer sur un appareil administratif puissant pour imposer sa volonté.
Contrairement à la moitié occidentale de l'Empire, les villes de l'Orient avaient conservé toute leur vitalité économique. Le commerce florissait, les récoltes étaient bonnes et l'administration efficace. Les richesses infinies de l'Égypte remplissaient à échéances régulières la caisse impériale, et les autres provinces n'étaient pas en reste non plus. Les cités grecques notamment, ainsi que la ville d'Antioche, représentaient une source de revenus fiscaux si importante que leur perte pouvait avoir des répercussions fatales pour le reste de l'Empire.
En tout et pour tout, la partie orientale de l'Empire pouvait s'appuyer sur un solide excédent financier de plus de 9 millions de denarii
Le commerce, l'agriculture et les impôts directs généraient pratiquement à parts égales le gros des revenus. Ces chiffres suggèrent une excellente situation budgétaire, ce n'est pourtant pas vraiment le cas, même si l'Empire reste inégalé de par le monde en termes de richesse. En effet, la situation ne parait si bonne que parce que les sommes dépensées pour l'entretien de l'armée restent extrêmement modestes, ceci non pas en raison d'une efficacité administrative hors pair, mais tout simplement parce que peu de troupes étaient disponibles.
Une légion en Thrace, une autre en Mésie, quelques trainards en Cappadoce et une garnison renforcée en Judée, voilà tout ce que l'Empire alignait en dehors des garnisons régulières.
La meilleure légion de l'Empire, en charge de couvrir la capitale
L'infrastructure militaire était dans un état déplorable, les casernes étaient croulantes et sous-dimensionnées, les arsenaux vides et les bons officiers aussi rares que des grains de moutarde en Illyrie. Seul point positif: les officiers supérieurs étaient loyaux et dévoués à la cause de l'Empereur.
Deux grandes menaces militaires, les cavaliers sarmates au Nord et les redoutables perses sassanides à l'Est, rendaient nécessaire une remise à niveau rapide des capacités de l'armée. Ainsi, les fonds de réserve furent investis dans la construction de casernes à Constantinople et Antioche. Quelques rares troupes de lanciers furent également levées pour renforcer les légions aux frontières.
Pour accélérer cette remise à niveau, les provinces furent taxées plus lourdement. Ce n'était pas un problème dans les cités chrétiennes, bien plus dans celles qui s'adonnaient encore aux rites païens et éprouvaient la confession de l'Empereur comme affront déjà bien difficile à supporter. Au premier rang des mécontents, Philadelphea.
Le temple dédié à Sol Invictus fut rasé sous les applaudissement des chrétiens de la ville. Les païens et les zoroastristes comprirent qu'ils n'étaient pas les bienvenus, beaucoup se convertirent, d'autres quittèrent la ville.
Les problèmes religieux étaient cependant tels que l'Empereur envisageait une méthode radicale pour forcer la conversion rapides des communautés réticentes. Une légion levée à cet effet devait attendre un moment opportun, par exemple une révolte, et arranger un bain de sang qui toucherait particulièrement ceux qui s'opposent à la véritable foi. Une conversion rapide, et qui permettrait de sauvegarder les apparences. Restait à attendre les opportunités - et rassembler suffisament de troupes.
Dans l'attente de cette occasion, l'activité minière des provinces fut soutenue autant que possible. Les commercants avaient soif d'or, d'argent et de sel, il fallait les contenter pour qu'ils puissent verser encore plus d'impôts et de taxes. Quoi de plus utile quand les contigents sassanides rôdaient près de la Cilicie?