1er Décembre 1938
Palais de l'Elysée
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Albert Lebrun - Président de la République Française[/align]
Le Président de la République regarda Edouard Daladier droit dans les yeux.
- Êtes-vous conscient de ce que vous demandez là ? La construction d'une seconde ligne maginot ! Et êtes-vous conscient de ce que cela va nous coûter ?
Le Président du Conseil ne se laissa pas désarmer par le regard de Lebrun.
- Le Chef d'Etat-Major, Monsieur Lattre de Tassigny, est formel. La ligne Maginot ne
suffira pas si nous devons défendre la République. Il faut la prolonger sur Metz, Reims, Valenciennes, Lille et Dunkerque, si nous voulons être totalement à l'abri.
- Non ! Si nous voulons être totalement à l'abri, il faudra aussi la prolonger sur Besançon, Grenoble et Nice, afin de pouvoir se défendre face à une offensive venue de...Suisse ou d'Italie.
- L'Etat-Major estime que le risque d'offensive Italienne sur le pays sont faibles à très faibles. De toute manière, il n'y a là rien de comparable ! L'Allemagne dispose de 41 Divisions d'Infaterie selon Monsieur Flandin, Chef des Services Secrets, ainsi que de 9 Divisions Blindées.
- Et nous, nous avons 50 Divisions massées à la frontière Franco-Allemande ! Vous oseriez prétendre qu'elles non plus ne suffiraient pas ? Qu'il faudrait produire encore des troupes, toujours des troupes ?
- C'est que...
Incrédule, Albert Lebrun se leva.
- Edouard !
Insensible à l'apostrophe du Président, le Président du Conseil continua.
- Le Chef d'Etat Major est sensible aux idées d'un jeune officier : Charles de Gaulle. Celui-ci n'a qu'un mot à la bouche : des blindés, encore des blindés, toujours des blindés ! Monsieur Lattre de Tassigny a su le modérer mais recommande quand même la formation en parallèles d'au moins 3 Divisions Blindées de Somua S-35.
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Le livre du 'jeune officier' amateur de blindés[/align]
- Je refuse !
Alors, le Président du Conseil se leva également
- Monsieur, parlons franchement : si vous refusez, je vous rends ma démission. Ce n'est pas vous qui dirigez la France au quotidien, c'est moi. Ne vous opposez pas à nos demandes. De toute manière, la position des Sociaux-Libéraux ainsi que la stabilité de la République est déja bien assez en péril actuellement pour que vous puissiez vous permettre de refuser.
Ebranlé, Albert Lebrun se rassit.
- Soit. Mais ne me sous-estimez pas ! La position de mon parti est fragilisée, certes, mais nous sommes encore loin d'être impotents...Vous avez carte blanche sur cette affaire, mais à une seule condition...
- Laquelle ?
- Engagez la Responsabilité du Gouvernement pour tout ce qui ne relève pas des affaires courantes.
Daladier réfléchit un instant. Le Président lui proposait de jouer à quitte ou double.
- Bien.
Cette guerre aurait lieu, et la France survivrait, ou bien elle n'aurait pas lieu, et lui sombrerait. Ainsi que tout son Gouvernement.
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La ligne Maginot vue didactique[/align]