Le Quartier Général

Caporal de Gaulle, vous vous prenez pour le connétable de France?
C'est en 1910 que votre capitaine vous adresse cette rude apostrophe.Elle n'est pas le fruit du hasard. Vous êtes né à Lille le 22 novembre 1890, le troisième d'une famille d'intellectuels catholiques du Nord. Vos parents sont plus riches de traditions que de biens matériels. Votre père, Henri de Gaulle, est professeur au collège jésuite de l'Immaculée-Conception à Paris. C'est un homme gai et érudit, dont la noblesse de caractère lui a fait prendre avec courage, malgré ses convictions monarchistes et conservatrices, la défense du capitaine juif Dreyfus accusé de trahison dans une affaire qui a passionné et divisé la France.Votre mère, Jeanne maillot, est intraitable sur les bonnes mœurs, la religion et la patrie. Vous avez été un élève brillant et bûcheur, bon en tout mais passionné d'histoire et de littérature. Ayant passé avec succès le concours d'entrée a l'Ecole militaire de Saint-Cyr, vous effectuez vos classes-un an comme homme de troupe- au 33 régiment d’infanterie d'Arras. Corvées et brimades sont fréquentes, mais vous avez déjà une forte personnalité, aussi exigeant avec les autres qu'avec vous même.
Le sentiment dominant qui s'exprimera lorsque vous aurez des décisions à prendre est un attachement passionné à la grandeur de la France, votre pays, auquel s'ajoute la conviction que vos talents et votre énergie vous appellent à réaliser de grandes choses. D'où les sarcasmes de certains.

Nommé sous-lieutenant, vous retournez au 33RI, qui est maintenant commandé par un chef brillant et dynamique, le colonel Pétain, surnommé "Précis le sec", que vous croisez tantôt à la caserne, tantôt dans les salons d'Arras. Celui ci croit que les nouvelles armes donnent la suprématie à la puissance de feu, et non à la valeur morale des troupes ni à leur ardeur dans l'attaque. Ces vues sont hérétiques pour l'état-major de l'armée française, qui cultive la religion de l'offensive à la baîonnette, en pantalon rouge et au son du clairon.
Jeune officier, vous êtes vous-même convaincu que la décision appartient à l'attaquant, mais vous avez une grande admiration pour votre colonel qui devient un peu votre père spirituel, et pour son indépendance d'esprit.Il n'hésite pas à déclarer, au cours d'une manoeuvre, que le général de la division montre l'exemple des fautes qu'une armée moderne ne doit plus commettre...
Ces querelles ne sont pas théoriques. La situation politique en Europe est extrêmement tendue. Le 3 août 1914, l'Empire allemand déclare la guerre à la France.Le pays uni mobilise avec enthousiasme, les soldats partent au front en chantant. Il n'est question que d'une guerre fraîche, joyeuse et brève. Votre régiment reçoit l'ordre d'entrer en Belgique où a déjà pénétré l'armée du Kaiser.

Si l'accueil des Belges est enthousiaste, le premier contact du feu est brutal. L'artillerie allemande située devant Dinant se déchaîne sur votre compagnie qui tente de se protéger derrière un ballast de chemin de fer. L'artillerie française reste silencieuse, alors que morts et blessés sont déjà nombreux dans vos rangs. Les ordres sont de garder le pont sur la Meuse qui est situé devant vous.

Si vous décidez de prendre position avec votre section en avant du pont afin de mieux en défendre l'accès, rendez vous au 148
Si vous décidez qu'il faut laisser l'ennemi s'approcher, rendez vous au 35

Vous vous élancez, suivi de vos hommes.Le feu des mitrailleuses adverses est infernal.L'adjudant qui court a vos côtés tombe raide mort
Jet de dé

Vous êtes fauché quelques instants plus tard par une balle qui vous a traversé le genou. Les tireurs d'en face arrosent comme à la cible votre section qui est anéantie.
Jet de dé

Vous êtes évacué juste à temps par les brancardiers, mais votre blessure est sérieuse. Il semble que votre jambe sera raide et qu'il vous faudra utiliser une canne toute votre vie. Pour vous, jeune officier qui rêviez de gloire, c'est une catastrophe. Vous passez la plus grande partie de la guerre en rééducation, puis, libéré par l'armée, vous cherchez du travail. Vos talents littéraires et votre goût pour l'Histoire vous font devenir collaborateur du grand historien Jacques Bainville, avec pour spécialisation l'histoire militaire.

Jacques Bainville est un homme brillant, dont les idées correspondent à celles selon lesquelles vous avez été éduqué : patriotisme, culte de l'histoire et des traditions françaises. A son contact, vous connaissez d'autres hommes célèbres, nationaliste fervents: l'écrivain Maurice Barrès, le politicien Léon Daudet et surtout le philosophe Charles Maurras. Ce cernier vous fascine. Il allie une intelligence remarquable à une passion pour son pays et un humanisme sincère. Pour la défense de ces idées, Maurras lance un grand mouvement à tendance catholique et royaliste tout en ayant une vocation sociale : l'Action française. Vous êtes tenté. Toutefois, beaucoup de militants n'ont pas la hauteur de vues de Maurras et cherchent surtout dans le climat politique agité que connait la France, a"casser du socialiste et du communiste" au cours de bagarres.

Si vous devenez militant de l'Action française rendez vous au 84
Si vous préférez adhérer a un cercle d'idées moins militant, mais plus ouvert, le cercle des "amis du temps présent", ou l'on trouve toutes les nuances politique a l'exception des communistes, rendez vous au 218
Si enfin, malgré les séquelles de votre blessure, vous acceptez de retourner a l'armée comme officier en Syrie occupée par les troupes françaises, rendez vous au 255

Vos hommes tombent comme des quilles, et votre section perd en quelques secondes la moitié de son effectif.Votre riposte à coups de fusil est dérisoire devant la puissance de feu adverse.Il faut reculer pour sauver les survivants. Miraculeusement indemne, vous apprenez la retraite de votre régiment et de toute l'armée française. Vous méditez les enseignement du colonel pétain.

Le feu ennemi est meurtrier .Les Allemands disposent de nombreuses mitrailleuses qui fauchent tout soldat français exposé. Votre section a perdu la moitié de ses effectifs en quelques minutes quand parvient l'ordre de reculer qui vous sauve la vie.Vous apprenez rapidement que l'offensive allemande est partout victorieuse et que l'armée française est en pleine retraite.

Après deux semaines de retraite, votre régiment a pu prendre quelque repos. Votre régiment est transporté en chemin de fer à Fère-Champenoise.Il doit bientot subir l'assaut d'une division fraîche de la garde impériale et reculer avec de lourdes pertes.Après deux jours de durs combats, une accalmie se dessine. Les nouvelles de la bataille sont plutôt bonnes. Effectuant seul une reconnaissance, vous apercevez deux nouvelles divisions allemandes qui se regroupent en formation d'assaut.Vous réussissez à prévenir juste a temps l'artillerie de votre division pour massacrer de flanc avec ses canons de 75 les colonnes allemandes qui se sont ébranlées en rangs compacts espérant bénéficier de la surprise. Votre intervention a été décisive, mais un éclat de schrapnel vous a traversé la main gauche. Bien que douloureuse, votre blessure n'est pas grave et vous demandez à restez au front. Mais la plaie s'infecte, mettant en danger tout le bras.

Au mont Dore, vous reprenez des forces pendant quelques semaines. Votre courage et votre ardeur à combattre sont intacts et vous retournez au combat.Peu après l'explosion d'un 155 allemand, votre tenue impeccable tranche sur celles des deux lieutenants qui vous accompagnaient et sont couverts de boue. Ils se sont jetés à plat ventre en entendant siffler l'obus, sous votre regard un tantinet méprisant. La guerre s'éternise. L'état-major allemand a décidé de frapper un grand coup a Verdun.Il s'agit de rassembler devant cette place fortifié une puissance de feu encore jamais vue et d'écraser la résistance française.Un premier assaut permet aux allemands de s'emparer du fort de Douaumont. Le Général Joffre a confié la défense de ce secteur vital a Philippe Pétain, votre ancien colonel devenu général. Des régiments entiers sont envoyés par la voix sacrée, l'unique route encore disponible vers l'enfer de Verdun.Bientôt c'est le cas du votre.
A Verdun, le pilonnage des batteries lourdes allemandes dépasse tout ce que l'on pouvait imaginer.Tout est écrasé par les obus : arbres, crêtes, barbelés, tranchées.Vous voyez les colonnes allemandes s'élancer vers votre secteur. Les premiers rangs sont coiffés de casques français, ce qui leur permet de gagner quelques métres avant d'essuyer le tir des français survivants. Les compagnies voisines de la vôtres sont enfoncées. Vous donnez l'ordre de mettre la baionnette au fusil pour charger les allemands qui sont maintenant a cinq mètres.
Jet de dé

Un caporal prussien dont le fusil est déchargé se précipite sur vous pour vous embrocher avec sa baionnette.Vous pouvez esquiver son attaque, mais pas un formidable coup de crosse a la tete qui vous assomme net.Quand vous reprenez vos esprits, le combat est fini.Vous êtes prisonnier.
Vous êtes porté disparu, et le général Pétain vous décerne une magnifique citation alors que vous êtes dirigé par les Allemands sur l'hopital militaire de Mayence, puis sur le camp de prisonniers d'osnabruck. Votre santé est rétablie mais vous vous résignez mal a la condition de prisonnier. Vous effectuez deux tentatives d'évasion qui échouent, ce qui vous vaut d'être dirigé sur le camp de représailles d'Ingolstadt en baviere, ou vous retrouver d'autres fortres tetes. Parmis ceux ci, l'aviateur français Roland Garros et Mikhail Toukhatchevski, fils d'un colonel de la Garde Impériale russe et futur maréchal soviétique.Vous vous liez d'amitié avec lui et lui donnez des cours de français.
Les chances d'évasion du camp, qui domine le Danube, sont minces et la répression sévère après chaque tentative.

Si vous décidez de renoncer à cette entreprise périlleuse, sauf si une occasion particulièrement favorable se présente, rendez vous au 170
Si vous décidez de tout entreprendre pour fuir, fut-ce au prix de grands risques, rendez vous au 78