21 mai 1942, tour 49.
Qu'est-ce qui a bien pu piquer l'OKH ce 21 mai 1942 ? Alors que la météo alternait depuis le début du mois entre temps clair et boue, il fallait bien avouer que même par terrain dégagé l'activité était - relativement - calme.
C'en est terminé. A tel point que j'ai du vérifier si les périodes de boue se terminaient à la fin du mois, mais non elles vont encore alterner comme prévu avec le terrain sec jusqu'au 19 juin. Quoi qu'il en soit, cette fois, l'ennemi a lâché ses chars sur nos lignes. En témoigne ce listing des combats, classés selon le nombre de panzers engagés :
Et oui ! 700 chars lâchés à l'est de Vyshny Volochek, 406, puis 410, puis encore 545 à Demidov... La Panzerwaffe a fait rugir les moteurs de tout ce qui était disponible.
L'infanterie n'a pas demandé son reste. L'offensive a été générale Crimée. Des troupes de montagne sont repérées parmi les assaillants.
Le plus inquiétant est la facilité avec laquelle les blindés se sont enfoncés dans nos lignes au nord de Smolensk. Les chars se sont infiltrés sur 50 km avant de rejoindre leurs lignes en prévision de la boue. Nos fortifications ont été percées sur 3 rangs :
Une attaque préparatoire à Demidov libère un peu de terrain à l'ennemi, 400 chars sont engagés. Les fascistes devront s'y prendre malgré tout en trois fois, par deux fois nos héros repoussent la vague blindée :
Ceci fait 90.000 hommes, 1.000 canons et plus de 500 chars forcent notre première ligne, pourtant tenue par 3 divisions de la 10ème armée. La 64ème division de la Stavka se précipite en renfort. Hélas rien n'y fait, nos fortifications de niveau 2 sont balayées. Au passage nous y laissons 25 chasseurs, bien que disposant de plus d'appareils que la Luftwaffe.
57ème et 40ème corps défoncent ensuite notre 2ème ligne, qui a le malheur de n'être tenue que par des unités de la Stavka et qui subissent ainsi une forte pénalité de commandement :
Enfin notre 3ème ligne s'écroule à son tour :
En détruisant ainsi toutes nos fortifications, l'ennemi vient de s'offrir un couloir pour ses prochaines offensives.
Entre Smolensk et Bryansk 375 chars défoncent nos retranchements niveau 2 :
Un peu plus au sud, face au Front du District Militaire du Sud-Oural, près de 400 Panzers traversent la Desna. L'obstacle naturel est perdu.
Gardons pour la fin le principal affrontement en nombre de Panzers avec cette concentration stupéfiante : 700 blindés défoncent nos fortifications de niveau 3(!) tenues par le Front de Volkhov, au nord de Vyshny Volochek. La 54ème armée s'est battue avec courage mais a du plier sous l'armada de fer et d'acier.
Du beurre. Les Fascistes se sont enfoncés dans nos meilleures fortifications comme dans du beurre. Nous avions perdu l'habitude et c'est dur de revenir aux réalités.
Nous réorganisons à la marge les lignes, abandonnant à l'ennemi les positions les plus désespérées. Mais en Crimée le recul est général, tant il est impensable de laisser enfermer un Front tout entier dans la presqu'île :
La situation nous inquiète réellement. En partant de la frontière polonaise les chars allemands sont arrivés à 50 km de Moscou. Qu'en sera-t-il en partant de Smolensk ou de Vyshny Volochek, à moins de 300 km de la capitale ? Aussi et à l'encontre de toutes nos résolutions depuis le début de la guerre nous commençons à évacuer les usines moscovites, les chaînes de montage des IL2 Sturmovik étant les premières à partir démontées dans l'Oural.
Le Front en cette fin de mois de Mai nous apparaît désespérément proche du Kremlin...
...Dans le plus grand secret, de nuit, c'est la dépouille du Grand Lénine qui a été emportée par des unités du NKVD à Tioumen en Sibérie.
