Palais de l’Elysée-27 août
Pierre Laval écume de rage et vocifère férocement contre Albert Lebrun :
« Alors ! LES COMMUNISTES HEIN ! Vous bouliez des COMMUNISTES HEIN ! Vous êtes contents ! C’est la pire situation qui aurait pu arriver !
-Allons calmez-vous Laval ! Ce n’est pas si grave… »
Cela faisait plus de 20 minutes que Pierre Laval s’en prenait à Albert Lebrun qui ne savait trop quoi répondre. Finalement, voulant faire avancer le débat, Jean Fabry pris la parole :
« Je pense qu’il faudrait envoyer une armée de 4 ou 5 divisions à Marseille. La défense côtière est absente dans tout le sud de la France. De plus, la Tunisie et l’Algérie ne sont presque pas défendues.
-Oui. Mais les offensives doivent être stoppées en direction de l’Allemagne. Je laisse le soin à Jean-Marie le choix de cette armée envoyée au sud de la France.
-Merci Léon. Mais l’armée envoyée à Marseille ne sera pas disponible avant plusieurs jours, question de réorganisation.
-Et la marine ? » Jean Fabry avait jeté un malaise dans la salle. Depuis le dernier affrontement avec la Kriegsmarine, la MN était devenue la risée de la France. Darlan avait beau faire, cette réputation lui collait à la peau.
« La flotte a encore besoin de repos, mais après on pourra l’envoyer à Marseille. Après, je ne sais pas ce qu’on pourra en faire. » Les craintes de Laval étaient dues au fait que la MN possédait au mieux, de vieux cuirassés rénovés datant de la première guerre mondiale.
La déclaration de guerre, prévisible, de l’Italie, mettait en danger toute la méditerranée !
Le 1er septembre, le Japon crée un nouvel état fantoche en Chine. Toutefois, après 2 mois de guerres, les Japonais piétinent.
La défense en Tunisie… On s’attend à un assaut très rapide des Italiens. Dès le 8 septembre, Gabès et Gafsa tombent… Tunis paraît indéfendable, et pourtant TUNIS NE TOMBERA PAS !
Pour cette guerre, la France développe de nouvelles armes. Le vénérable canon de 75mm sera bientôt remplacé par le canon de 105mm.
En Afrique, la situation s’aggrave encore : Constantine tombe le 14 septembre. Mais une bonne nouvelle rassure les Tunisiens : l’Armée du Congo commandée par Dubuisson, qui a vaincu les Belges, vient d’arriver pour défendre Tunis.
En Égypte aussi la situation se corse.
Tout comme au Soudan.
Enfin, en septembre, la France commence la construction de son nouveau porte-avion : le Joffre.
Le 22 septembre, les mauvaises nouvelles arrivent à flots : la Corse est tombée et la Tunis est quasiment encerclée tandis que la contre-attaque de l’armée du Congo a échoué à Kasserine.
Et comme si ça ne suffisait pas, Marseille laissée sans défense (OH LA BOURDE !), tombe entre les mains des Italiens le 26 septembre.
Les premières divisions de Marine sont prêtes à être développées. Alors, l’Arsenal de Brest se charge de développer une nouvelle classe de croiseurs lourds : le ST. Louis.
La 4e Armée de Grandsard est envoyée à Lyon à marche forcée, il faut stopper l’avance des Italiens ! La flotte française commandée par Darlan en personne, a réussi à quitter Marseille à temps. Soudain, le 26 septembre à 15 heures, la flotte française tombe sur une partie de la Regia Marina ! Le combat est inévitable.
Malheureusement, les Italiens réussissent à s’enfuir. Nouvel échec qui met en danger le poste d’amiral de Darlan même. La MN réclame sa victoire !
Début octobre, Lyon et Toulon tombe aux mains des Italiens. Mais la 4e armée est bientôt là. La plus grande inquiétude vient de Tunisie où le siège de Tunis vient de commencer !
Le 8 octobre, Nîmes et Montpelier sont aux mains des Italiens tandis que le siège de Tunis se parachève. Seule Bizerte et Tunis sont encore aux mains des Français.
Le siège de Tunis : Partie 1.
« Ce matin ressemblait à tous les autres matins, sauf que ce n’était pas un matin comme les autres. A Tunis, c’était jour de marché, sans marché… D’ailleurs, plus rien n’était, non, plus rien ne saurait comme avant ! Ce 8 octobre, on savait tous que le destin de la Tunisie allait changer ! Les premiers obus italiens commençaient à tomber sur la ville tandis que des raids aériens matraquaient les habitations. Le siège avait commencé et on le savait bien ! Le résidait général avait ordonné d’armer la population pour sa propre défense. Il avait promis que Tunis ne tomberai JAMAIS ! Moi je ne savais quoi faire. La France promet beaucoup mais offre peu. Mais je me suis décidé quand les bombes italiennes ont réduit en cendre ma famille ! Je devais la venger et c’est là que j’ai pris les armes, c’est là que je me suis mis en tête de défendre la Tunisie ! »
Ali Ben-Zahid, premier vice-président de Tunisie.
« On naviguait en mer depuis des heures. Le trajet depuis Alger avait été peu mouvementé, pas d’attaques, pas de tempêtes… Mais là, on approchait de Tunis, on approchait de la mort ! On savait ce que l’on risquait : notre vie pour défendre celle des Tunisiens ! J’étais attaché à la Tunisie, et plus ou moins, je crois qu’on sait tous attaché à la Tunisie. Arrivé à 60 milles de Tunis, les premières torpilles fondirent sur nous. Les soums yougoslaves se déchainaient et, chaque jour, il y avait un bateau coulé, au moins un. Et on refaisait le trajet, inlassablement chaque jour et on priait pour ne pas mourir… Sans escorte, on a toujours tout fait. Certes on ne se battait pas, mais on apportait les munitions, les renforts, les blessés, la nourriture... Nous aussi, nous avons contribué à sauver Tunis! »
Marc Dupontavier, marin sur le Tunis, navire de ravitaillement.