Le comte Eozen "Le Diable de Vannes" 1079-1098
Eozen accéda au trône qu'il désirait tant déjà âgé de 35 ans.
C'était un homme qui semblait cumuler tous les vices. Baffreur comme 3 hommes, il était énorme et pouvait à peine monter à cheval. Il faut ajouter que les chroniqueurs de l'époque le décrive comme indolent, envieux et avide. On sait également maintenant qu'il souffrait d'une gonorrhée particulièrement handicapante.
La femme avec qui son père l'avait marié ne lui avait donné qu'une fille et ne semblait pas particulièrement pressée de lui donner un héritier mâle.
Cette obsession d'un héritier domina le règne d'Eozen qui finit par en faire une véritable fixation au point que cela allait lui couter son âme.
Pendant 3 ans, il tenta d'engrosser sa femme mais sans succès. Alors, poussé par la colère et la haine qui dominait son caractère, il organisa pour elle une sortie en bateau. Arrivé en mer, il ordonna à son fidèle garde Yann de la saisir et de la précipiter à l'eau où elle se noya.
Mais malgré son remariage avec une fille de comte irlandais, aucun héritier n'arrivait. Alors Eozan commit le plus épouvantable des crimes. Un soir, ivre de douleur et d'alcool, il pénétra dans la chambre de sa propre fille...et lui donna... « a good tumble »
Ainsi, après avoir engrossé sa belle mère, tué sa femme, le comte commettait maintenant le crime d'inceste avec sa fille!
9 mois plus tard naissait un petit garçon prénommé Arthur. Alors dans sa folie, le comte décida de le légitimer et d'en faire son héritier. Après toutes ces horreurs plus aucun noble de Bretagne ne voulu recevoir Eozen.
Mais Dieu décida de punir Eozen de la plus cruelle des façon. Car peu de temps après toutes ces diableries sa femme donna naissance à un magnifique garçon fort comme un ours.
Dans le même temps et alors qu'il grandissait on s'aperçu que le petit Arthur souffrait manifestement d'un retard mental inquiétant...Il violentait les nourrices, passait son temps à baver, ne sut pas parler avant l'âge de 4 ans ni marcher avant 7 ans...
Dans le même temps, Loïc, le fils légitime se montrait beau, fort, intelligent, « le plus bel enfant de la chrétienté » confia l'évêque de Vannes Coelio dans son journal.
Dans le même temps, il sembla à la Bretagne que pas un Rohan ne savait garder son biniou dans ses chausses..Souvenez vous de la jeune noble qui s'était faite engrosser par feu le comte Josselin. Voilà que désormais c'était un autre Josselin, le propre neveu d'Eozen qui en fit sa maîtresse et lui fit deux enfants.
« La cour ressemble à un tableau affreux de Sodome et Gomorrhe, écrivit un Coelio épouvanté, le fils fornique avec la mère, le père avec la fille, le neveu avec la tante. Eozen est un nouveau Sardanapale et la colère du Seigneur va s'abattre sur nous »
Eozen, revenu de sa folie se rendit compte qu'il avait mis le comté en grand danger...Mais que pouvait-il faire? Éliminer Arthur? Son âme était déjà si noire qu'il craignait de brûler encore plus fort en enfer si il commettait un nouveau crime...
Pour se changer les idées, il chassait continuellement et s'en prenait aussi aux pauvres filles de ferme qui croisaient sa route. Il était surnommé "l'ogre", "le diable de Vannes"

Pendant ce temps Arthur grandissait en cruauté, on le surpris plusieurs fois à torturer des animaux...
Eozen en était là de ces tergiversations quand la mort la mort le saisit à 53 ans. Eozen fini par périr "par là où il avait pêché" écrivit avec gourmandise l'abbé de Vannes.
C'était l'idiot qui montait sur le trône...
Pendant des siècles on raconta la légende du comte-ogre aux jeunes filles pour les empêcher de tenter de rejoindre leurs amoureux la nuit. Car si elles s'aventuraient sur la lande la nuit, alors Eozen, à la tête de sa meute de chiens de chasse viendrait les enlever.
Sur le plan extérieur la question de la succession du duc Conan de Bretagne empoisonna l'époque. Lorsqu'il finit par avoir enfin un fils à plus de 50 ans, le comte de Nantes se souleva et le Duc Conan périt sur le champ de bataille...Le duché passa entre les mains d'un enfant et on se demandait ce qu'il adviendrait à l'avenir...
« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. »
Marc Bloch