Civcity Rome
Posté : mer. janv. 06, 2010 1:22 am
AAR rédigé par marlouf
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marlouf 15/02/2007 22h27
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AAR Civcity Rome
Voilà, le début d'un AAR sur Civcity Rome (le jeu mixant Civilization et Caesar)
Pour ceux qui ne connaissent pas ( de toute façon le jeu a du faire un flop
ça donnera une petite idée de comment ça marche - en fait même pas, quand j'y pense
)
CHAPITRE 1 : Panem et Circenses
181-189 après JC
Les cirques voient leurs travées toujours bondées sous le règne de notre empereur, Commode.
Féru de jeux du cirque, il m’a envoyé moi, Caius Avidius, dans la ville de Gortyne, au nord de la Crête, afin d’y fonder une puissante industrie du jeu et de la chair.
A mon arrivée sur l’île, le constat est amer : tout sur place est à construire, même si certains anciens édifices Grecs peuvent nous servir de base. Un avantage certain, les carriéres de pierre à proximité et dans lesquelles mon fidéle ami, le Préfet Venitius Varon, a déjà envoyé des cohortes d’esclaves afin d’en extraire la matiére pour nos futurs édifices.
La charge est importante, puisque confiée par l’Empereur, mais également risquée. L’empereur, loin d’être commode, m’avait en effet annoncé qu’en cas de réussite, il viendrait sur place afin d’affronter quelques gladiateurs dans l’arène, comme il en avait coutume dans la bonne ville de Rome.
Mais si j’échouais, je serais envoyé à la pire des places qui soit quand on gère, comme moi, des cirques : au centre de la piste, entre les mâchoires des lions.

Mais tout cela n’était encore qu’une pensée bien lointaine dans mon esprit alors que j’arrivais sur l’île.
Je fus logé dans une petite masure, une épouvantable construction qui contrastait avec ma luxueuse villa du Latium, et dont je restais le plus possible éloigné afin d’échapper aux effluves nauséabondes du poissonnier tout proche. Avec du recul, ce logement me fut certainement attribué à dessein puisque ainsi, je passais le plus clair de mon temps au travail, ne quittant les gladiateurs et les carrières de marbre qu’au plus profond de la nuit, quand l’obscurité était si forte que, abruti de sommeil, je ne pouvais que glisser sur les têtes de poissons et le sang séché empestant le varech et la décomposition. Le poissonnier, un affreux bonhomme rougeaud de basse extraction, ne semblait tout simplement pas pouvoir me piffer. Comment je supportais ces menus tourments et je finis par me débarrasser de ce ver, c’est là une autre histoire que je vous conterais un peu plus tard.

Ceci étant, la ville se situait sur un site admirable, qui déjà me fit envisager une superbe construction, un enchevêtrement de temples, palais et cirques qui contenteraient le peuple, peut être, mais Rome, surtout.
Au bout de plusieurs mois d’un travail acharné, je pu enfin coucher sur une feuille de lin ce plan magnifique qui, des siècles plus tard, en ferait certainement la perle de la Méditerranée.

Bien sur, une telle vision ne pouvait frapper que les esprits les plus vigoureux, et laisser pantois les plus écervelés. La réponse de César ne se fit pas attendre puisque, 18 jours plus tard, Venitius Varon me faisait mander au port. Un cadeau spécial de Commode m’y attendait, arrivée le matin en même temps que quelques cohortes de légionnaires : 2 tigres et un lion en cage. Je reconnaissais bien là l’humour grossier du Chef suprême du Monde, et essayais d’en rire. Mais le message était bien passé, et il fallait maintenant que je me surpasse afin de ne pas me faire croquer par le cadeau impérial que je venais de recevoir. Je plaisantais même avec Venitius quand celui-ci, hilare, me raconta que Commode avait fait emballé des tripes de gazelle avec le plan que je lui avais envoyé, avant de le donner comme dégustation au fauve.
Je passais l’après-midi au nord est de la ville, observant des esclaves veules, la bouche difforme et le regard sournois, en train d’abattre des arbres séculaires et extraire les pierres pour mes futures créations.

L’un d’entre eux m’enthousiasma par sa force herculéenne, puisqu’il semblait, le plus simplement du monde, débiter des morceaux de tronc avec le tranchant de la main.
Acte puéril s’il en était, puisqu’il avait à disposition une hache, certes émoussée – la légion sur place veillait à ce que les esclaves n’aient pas à trop se poser de questions et n’aient surtout pas les moyens d’y trouver de réponses – mais c’était sur : j’avais déjà trouvé une superbe recrue pour l’école de gladiateurs.


Le seul problème résidant dans l’absence d’école – les esclaves, en plus d’être laids, semblaient habités d’une incomparable inertie qui faisait ressembler n’importe quelle menue tache à l’un des travaux d’Hercule.
Soit ! Les cohortes de Venitius allaient y mettre bon ordre...
Otto Granpieds 16/02/2007 11h24
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Un AAR très bien entamé :hello:
Deux remarques :
- je n'ai jamais vu de varech en Méditerrannée
- attendre du rendement d'une main d'oeuvre servile est utopique : les coups de fouet n'ont jamais été une rémunération très appréciée. C'est d'ailleurs pourquoi l'esclavage a finalement été abandonné
marlouf 16/02/2007 11h47
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Citation:
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Envoyé par Otto Granpieds
Un AAR très bien entamé :hello:
Deux remarques :
- je n'ai jamais vu de varech en Méditerrannée
- attendre du rendement d'une main d'oeuvre servile est utopique : les coups de fouet n'ont jamais été une rémunération très appréciée. C'est d'ailleurs pourquoi l'esclavage a finalement été abandonné
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Effectivement aprés une petite recherche, on ne trouve pas du tout de varech de ce côté là - merci pour l'info, je l'ignorais complétement (ayant tendance à appeler "varech" toute chose verte présente dans l'eau
)
Pour les esclaves, bien sur je n'en attends rien.
A l'origine dans le jeu, les esclaves sont uniquement présents dans les marchés aux esclaves (vendus au plus riches citoyens pour servir dans leurs maisons) et dans les écoles de gladiateurs - les autres travailleurs (de bucheron à fleuriste en passant par ... professionel de la haute couture des toges :flash: ) étant tous des citoyens libres.
J'ai donc arbitrairement décidé que les forçats des mines et les bucherons seraient esclaves, pour donner un fil conducteur à l'histoire
Chazam 16/02/2007 13h00
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Sympa c't'AAR!
(tu trouves le jeux bien globalement? :hello: )
Otto Granpieds 16/02/2007 13h36
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Citation:
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Envoyé par Chazam
Sympa c't'AAR!
(tu trouves le jeux bien globalement? :hello: )
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Même question
marlouf 16/02/2007 14h25
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Hmm... mouais au premier abord il semble pas mal, en reprenant les concepts d'un Caesar (en plus allégé quand même) et en rajoutant des petites touches Civilization : en plus des dépenses en batiment, on peut effectuer un certain nombre de recherches (l'arbre technologique est assez important et balaie tous les domaines) dont les applications sont assez interessantes : telle recherche augmentera la production des mines, la vitesse des charrues sur les routes, fera rentrer plus d'argent ou rendra gratuite la construction des aqueducs, etc.
Ce côté est pas mal, puisqu'il permet de donner une réelle influence sur la ville que l'on construit : s'agit-il de tout miser sur la production, ou d'améliorer la qualité de vie des citoyens, de miser sur les jeux du cirque pour les divertissements ou privilégier un commerce florissant. Un inconvénient, les recherches ne sont pas bloquées donc au bout d'une heure ou 2 (et avec assez d'argent) on peut avoir tout découvert (une orientation qui aurait bloqué d'autres choix scientifiques par la suite, obligeant à des choix, m'aurait semblé plus interessant sur un jeu qui, contrairement à Civilization, ne se joue pas sur 6.000 ans d'histoire mais seulement pendant la construction d'une ville)
Côté construction, c'est classique (je reconnais le systéme qu'on retrouvait dans Caesar III, mais en un peu simplifié quand même) mais assez complet. Cabinet médical, hopital, temples dédiés à des dieux différents, la diversité des batiments me rappele vraiment un trés vieux jeu, Pharaon, avec le même systéme de chaine pour la production (ex: le lin cultivé est stocké, avant d'être utilisé pour faire des toges, qu'un artisan peu encore améliorer en toges de luxes, le tout faisant sans arret des passages obligés par le stock)
Pas étonnant non plus que cette même boîte ait pondu Stronghold, certains mécanismes en sont inspirés.
Le côté militaire est trés basic (mines de fer ---> armurier ---> équipement des légions) avec la mise en place de forts ou sont recrutés les soldats, une petite touche sympa (la possibilité de faire la tortue, c'est trés marrant la premiére fois) mais qu'on peut vite dégager puisque le jeu n'est pas vraiment centré là dessus (les attaques barbares sont assez anecdotiques et les possibilités trés trés limitées)
Visuellement, ça me plait beaucoup, le rendu est assez interessant et permet de pas mal s'immerger dans un jeu qui est sympa, mais pas transcendant. D'ailleurs, si je raconte l'histoire du point de vue d'un gérant de cirque, c'est bien parce que le jeu n'est pas d'une grande difficulté (une fois qu'on connait le fonctionnement de la chaine, il est possible de réussir sur n'importe quelle map) et qu'il peut permettre, pour passer le temps, de s'occuper de détails amusant.
Pour moi, ça a été pour l'instant d'assister aux combats dans les arénes entre rétiaire et mirmillon (le zoom est franchement trés réussi, je ne dis pas qu'on peut compter chaque grain de sable sur la piste du Colisée, mais les premiers combats m'ont quand même scotché pour un simple city-builder) et d'attendre avec impatience de pouvoir envoyer un Thrace combattre un lion
Bref ça casse pas des briques, mais pour un jeu trés bon marché (trouvé neuf à moins de 20€ ) le résultat est assez réussit.
Le gros avantage à mon avis : une certaine simplification face aux concurrents comme Caesar (le type de jeu que j'adore, mais ou je m'arrache les cheveux quand je m'apperçois que la moindre petite erreur peut ruiner la cité, que l'absence de puit à tel endroit va tout faire s'écrouler) qui permet de rapidement monter une ville qui tient la route, et commencer à s'amuser avec tout ce qui pour moi est "bonus" (gladiateurs, courses de chars dans le Circus Maximus, construction de certaines anciennes Merveilles)
Le gros défaut, c'est également cette simplification. L'ajout des technologies est trés interessante, mais ne va pas assez loin. Et on peut s'ennuyer aprés avoir monté quelques villes, c'est sur.
D'autant plus que les choix de jeux sont réduits au minimum : une campagne (plusieurs missions de plus en plus complexes, qui peuvent être soit pacifiques ou quelques fois un poil guerriéres) et 7 ou 8 cartes pour les modes bac à sable (construction totale)
L'interaction avec l'extérieur est réduite au minimum vital (Rome passe parfois quelques commandes, qu'il faut mieux accepter, et on peut moderement commercer avec 2 ou 3 villes, par terre ou par mer)
Bref, je n'en attendais pas grand chose mais j'ai été quand même bien surpris - l'été dernier, un peu par accident, j'avais testé "glory of the roman empire" qui s'est révélé un jeu franchement infect. Celui ci est bien plus complet, assez interessant pour les joueurs occassionels. Pour les pro de Caesar, hormis certains détails, il vaut mieux passer son chemin.
Chazam 16/02/2007 15h13
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Ok, merci. Ma tendre te douce cherchait un jeu sur lequel s'occuper avec son portable, et je pense que ça lui plaira (pas trop de temps à passer dessus, joli, gestion façon pusszle/casse-tête pas trop méchant).
Ca la changera des jeux de console.
Otto Granpieds 16/02/2007 15h23
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Merci. Je vais peut-être me le procurer. J'ai toujours trouvé les Caesar et autres Pharaon trop casse-tête pour moi :honte:
Chal 16/02/2007 15h34
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Marrant, j'ai eu la même démarche que Mad.
Effectivement, le jeu à un graphisme et des animations marrantes, hormis ce côté là, il est vrai que ces creux de chez creux, trop de simplification par rapport à un pharaon ou Caesar quant même, mais bon c'est du grand public alors !!
Toutefois, pour passer un petit moment agréable sans prétention, ce jeu est parfait.
marlouf 16/02/2007 17h57
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CHAPITRE 2 : L'esclave gladiateur
La légende de Spartacus, même 2 siècles après sa mort, reste tenace dans l’est de la Méditerranée, et il n’est pas rare que les mouvements d’humeur d’esclaves se transforment en franche rébellion quand nous, Romains, nous montrons faibles.
Les travailleurs employés dans la ville sont pour la plupart d’origine libyenne, même si certains sont des combattants capturés lors de combats en Orient. Une force de travail potentiellement colossale, mais qui tarde à se mettre en marche.
Tout aussi déçu que moi par la lenteur des travaux, Venitius a fait restaurer au sud de la ville d’anciennes latifundia (des exploitations agricoles) construites à l’origine par les Grecs et les transforme en caserne, permettant ainsi à trois cohortes de s’installer durablement en ville.
Les légionnaires et les vélites pouvaient ainsi couvrir rapidement toute la ville et répondre à n’importe quelle insurrection.
Un soir, invité à un repas dans sa magnifique villa, Venitius ne peut s’empêcher de pester contre les esclaves. Rome exige, de lui comme de moi, des résultats, or il ne se passe toujours rien. Pourtant, l’argent est là. Ce qui manque, c’est la motivation. Nous devisons du problème, prenant quelques pauses pour avaler des tripes de gazelle farcies au foie de mésange, des langues de girafes revenues dans du placenta de vache et en noyant furieusement le tout sous des litres de bon vin de Lugdunum.
L’esprit s’échauffant, Venitius se met à glorifier Crassus, qui écrasa Spartacus là ou tout autre avait échoué, puis se mit à réfléchir. Il se leva soudainement de table et retourna dans ses appartements privés, me laissant seul terminer les pieds de rhinocéros confits au pâté d’écureuil.
Le lendemain, Venitius repris tout simplement les vieilles habitudes de Crassus, et procéda à une décimation parmi les esclaves. Un homme sur 10 était passé par le glaive, un deuxième m’était donné pour la formation de gladiateurs. Je m’inquiétais un peu de la perte sèche en esclave, mais Venitius me rassura :
"-Tu sais, l’empire est grand."
Et cela se vérifia. Quelques jours plus tard, de nouveaux esclaves arrivèrent au port, et la cité pu commencer les constructions qui, certainement, passeront à la postérité.
Les carrières de pierre voyaient de véritables processions s’engouffrer en son sein et lui arracher d’énormes blocs, qui étaient stockés en attendant la construction du forum de la ville.
Le déboisage fournissait quant à lui les terrains vierges nécessaires à l’installation de fermes. Blé, dattes, olives, des champs entiers naissaient pour permettre à la ville de vivre. Des chèvres s’échappaient parfois de leurs prés et s’avançaient dans les ruelles nouvellement pavées. Le poisson, quant à lui, continuait autant à puer sur l’étalage de mon voisin.

Après d’incessants efforts, la ville prenait réellement forme. Comble de la réussite pour moi, un premier cirque fut achevé, avec comme promesse des jeux à volonté pour les citoyens. Mais tout bon jeu nécessitait du sang frais et une lame aiguisée. Or, les écoles de gladiateurs, bâties depuis peu, n’avaient pas encore formé de très bons guerriers. Mais le potentiel était déjà là.

J’assistais un jour à un combat dit « à sang versé » dans la cour d’entraînement. Le but en était simple : chaque gladiateur se voyait donné, pour ce combat, armes et cuirasses, et tous les coups étaient permis. Le combat était bien plus dangereux qu’habituellement, puisque cette fois les armes des gladiateurs n’étaient pas en bois. Une fois le premier sang versé, le combat pouvait s’arrêter, afin de ne pas sacrifier inutilement un combattant bien plus utile dans une vrai arène.

Le combat opposait 1 mirmillon à 1 thrace, tous les 2 parfaitement reconnaissables avec leurs long glaive plat, et pour le mirmillon une armure solide et un grand bouclier protégeant des coups les plus robustes. Mais là où le mirmillon gagnait en puissance, il perdait en rapidité. Les deux combattants en présence représentaient une autre inconnue quant à l’issu du combat, puisque le thrace, court sur pattes, semblait d’une souplesse à toute épreuve. L’homme en face était un grand gaillard, donc chaque coup pouvait allégrement assommer un taureau. Je ne fus pas étonné en reconnaissant là l’homme qui, quelques mois auparavant encore, débitait des arbres à la chaîne.
« - Bel homme, non ? » résonna une voix à mes côtés.
Je me retournais et reconnu Oniris Vesperia, l’une des femmes les plus belles de l’île et une intrigante des plus dangereuses à Rome. Certains avançaient que sa présence ici avait beaucoup à voir avec Venitius Veron, mais cela m’étonnait beaucoup : nul n’avait à gagner à rester aussi longtemps éloigné de Rome. Quelques jours perdus, et c’était toute une hiérarchie qui était bousculée, les serviteurs de la veille devenant les adversaires les plus dur à abattre. Si Oniris était présente en Grèce, c’est que dessous se cachait un coup tordu dont elle avait le secret.
Je reportais mes yeux sur le combat, pour voir le grand mirmillon en difficulté : son adversaire, bien plus mobile, portait des coups rapides et semblait totalement le prendre à contre-pied. Sur une feinte, le géant bascula et le thrace lui taillada le mollet.

Je me retournais de nouveau vers Oniris, mais elle avait déjà disparu derrière la tenture séparant la tribune du corridor, laissant une odeur de parfum reconnaissable entre toutes.
Dans l’arène, le thrace vainqueur retirait son casque, tandis que les servant évacuaient de la piste le corps ensanglanté du perdant. La blessure était vilaine, mais l’homme serait rapidement sur pied, bien assez tôt pour inaugurer les premières festivités du cirque, programmées quelques semaines plus tard.
Des accès sous terrains conduisant à la piste centrale, on n’entendait plus qu’une seule clameur, le cri mêlé des mirmillons, rétiaires et autres thraces, la voix rauque de tous les gladiateurs oubliés, scandant le nom du vainqueur.
D’une seule voix, couvrant le tumulte de cette partie de la ville, faisant se retourner les marchands qui arrangeaient leurs étalages dans les rues avoisinantes, on entendait :
« Chazaaaam ! Chazaaaaam ! Chazaaaam ! »
Dandy 16/02/2007 18h12
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Très très buen, surtout conté de cette façon !
Chal 16/02/2007 18h12
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Sacré Mad, tu arriverais même à rendre captivant un Aar de Tetris.
Otto Granpieds 16/02/2007 18h21
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Haaaa, le coup de la belle espionne
GA_Thrawn 17/02/2007 15h21
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Super cet AAR!!
Je suis dans ma période Rome en plus...
Continue :hello:
marlouf 17/02/2007 16h30
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(Merci !
)
...
CHAPITRE 3 : la légende Chazam
Encore sous le coup de la clameur qui surplombait la piste, je quittais l’aréne afin de rencontrer différents ingénieurs de la cité. Les travaux avançaient, le projet d’un très grand colisée avait déjà été avancé et le lieu trouvé. La période des jeux s’ouvrait très bientôt, et le premier amphithéâtre servirait pour les combats. De plus, de nombreux dompteurs avaient débarqué, amenant avec eux les animaux les plus exotiques : éléphants d’Asie, crocodiles d’Egypte, girafes et fauves d’Afrique, et même des autruches dont les combats étaient la dernière mode dont s’était entiché Commode à Rome.
Les mois passant, la ville ne cessait de croître, formant un véritable paradis délaissé par Rome. Le système des aqueducs avait été agrandi, l’eau était maintenant disponible sur la majorité du territoire, et la région devenait agréable à habiter.

Un matin, quittant l’exiguïté de mon habitation afin de rendre hommage à Mithra, je rencontrais Oniris en bas de l’insulae. Je fus assez étonné de la voir puisqu’elle semblait passer le plus clair de son temps avec le Préfet Varon, ou alors retournait intriguer à Rome. Elle y avait complètement affermi sa position, mettant un terme à l’éternel travail de sape de ses adversaires en se faisant une amie de Marcia.
Marcia ! Difficile de taper plus haut dans la hiérarchie impériale romaine. Cette femme tapageuse (elle sortait souvent sur le Palatin habillée à la mode Amazone, en tunique très courte et seins nus, révoltant par là même les courtisans qui en avaient pourtant bien vu d’autres) était certainement la femme la plus proche de César, la concubine préférée de Commode, qui la noyait sous les bijoux les plus précieux et organisait des jeux uniquement en son honneur.
Forte de cette amitié, Oniris - désormais intouchable – avait regagné la Grèce le cœur léger : en son absence, les langues se délieraient à nouveau, mais elle continuerait à planer bien au dessus de la mêlée.
La rencontre d’Oniris, je m’en doutais, était tout sauf fortuite. Nous commençâmes à marcher, sous le regard noir du poissonnier qui tranchait furieusement au hachoir des têtes de poissons avant de les jeter dans la rigole toute proche. Nos relations, qui n’avaient jamais été celles de bons voisins (je vous en avais déjà parlé) avaient viré en queue de poisson quand, sur mes conseils, Venitius Varon avait lancé un ordre d’expropriation de la plupart des commerces du quartier, pour raison sanitaire.
La peste ressurgissait parfois dans l’Empire, et il n’avait pas été très dur de jouer de cet argument. Venitius, fidèle de Commode, savait très bien ce qui pouvait lui en coûter de laisser des épidémies se développer sans aucun contrôle. Certains commerçants avaient donc reçu l’ordre de partir sous huitaine, et le quartier serait complètement remodelé pour faire place à de larges villas accueillantes et des jardins décoratifs.

Tout en marchant, Oniris me fit remarquer combien on me voyait souvent aux abords de l’école de mirmillon, ou sur les bancs de l’amphithéâtre lors des combats. Elle accompagna la remarque d’un petit sourire amusé. Je ne pouvais que rougir face à cette pointe, moi qui étendais le plus possible un voile pudique sur ma vie privée. Bien sur, ma tâche aurait pu expliquer ma présence soutenue, d’autant plus que les jeux (étalés sur plus de 120 jours) avaient débuté avec succès, mais comme à son habitude, la belle Oniris avait touché juste.
Etonné par la première victoire du gladiateur Chazam, j’étais revenu plusieurs fois, en premier lieu pour comprendre l’admiration que semblaient lui vouer ses camarades. Par la suite, j’avais pris l’habitude de venir, mais des sentiments nouveaux s’emparaient de mon être à chaque combat.

Lorsque Chazam rentrait sur la piste, je me mettais à trembler pour lui, et sortait soulagé lorsque, quelques minutes plus tard, il terrassait son adversaire. Toujours aussi rapide, le mirmillon possédait une grâce et une habileté reconnues bien au-delà des seules îles grecques. Son charisme évident avait bien entendu rajouté à la légende qui commençait à se former, et plus je le voyais, plus je tremblais.
Moi, l’homme dont la mort était le métier, je me réveillais en sueur certaines nuits, cherchant des motifs valables pour interdire à Chazam de combattre. Mais le gladiateur, par ses combats et surtout, ses victoires, se rapprochait un peu plus de la liberté. Qui sait, s’il combattait à Rome, serait-il affranchi ? Plus il jouait avec la mort et plus il pouvait sentir la vie couler en lui, plus il prenait de risques et plus je craignais pour lui. Mais que faire, sinon assister, à chaque fois, au petit rituel que Chazam accomplissait avant de se mesurer à des adversaires bien plus lourds et inquiétants, de le voir effectuer ce petit geste qui semblait tant le protéger ?
Je n’osais en parler avec Oniris – cette femme, si elle pouvait être la plus fidèle des amies, pouvait également être la plus cruelle des adversaires, et sa réputation à Rome n’aidait pas à lui faire vraiment confiance.

Comme nous arrivions devant le temple de Mithra, je demandais à Oniris si elle avait déjà vu le geste qu’effectuais Chazam avant chacun de ses combats.
"-Mais dans quel monde vis-tu ? Me cracha t’elle. Il se signe, tout simplement. Si tu regardais ailleurs que dans des temples pour Mithra, Diane, ou Mercure, tu comprendrais."
Elle m’abandonna là, alors que j’hésitais à gravir les premières marches du temple. Elle se retourna quelques instants pour me crier :
"-Si j’étais venu, c’est parce que Chal arrive demain ! Ils feront un banquet, chez Venitius."
Chal ! L’un des jeunes hommes les plus dangereux de l’Empire. Son père, Perennis, était LE favori de l’empereur Commode, et pouvait ainsi décider de tout, de la vie ou de la mort de quiconque. A Rome, une véritable lutte à coups feutrés opposait d’un côté la concubine Marcia au favori Perennis. Chaque semaine, on pouvait compter les victimes de cette lutte d’influence. Perennis avait récemment pris de l’avancement, en subjuguant totalement Commode. Il avait ainsi obtenu pour son fils Chal une position extrêmement élevée, celle de commandants des armées en Illyrie, sur la côte Adriatique. Bien trop prés pour Oniris, qui si elle pouvait résister à toutes les attaques, pouvait également, du fait de ses amitiés, servir de victime toute trouvée pour Chal ou son père.
Chal en visite en Crête, c’était étonnant (il n’avait aucun pouvoir en cette région) mais assez compréhensible, s’il avait été invité par Venitius, proche de sa mouvance.
Avec l’arrivée de Chal, disparaissait l’insouciance, puisque cela signifiait que Rome se souciait de nouveau de notre province. D’autant plus qu’avec l’arrivée de son bateau, nous provenaient de sombres nouvelles de Rome : Commode venait tout juste de faire décapiter sa propre sœur sur les conseils de Perennis et de son fils, Chal.

Avant même que les marins ne détendent les voiles du bateau et que Chal ne mette le pied sur la terre Crétoise pour la première fois, un nuage obscurcit le ciel et l’Empire tout à la fois.
marlouf 17/02/2007 21h53
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CHAPITRE 4 : La vrai nature de Chal
L’arrivée de Chal en Crête correspondait au moment ou la politique de l’empereur de Rome, Commode, prenait un tournant radical. Non content de faire exécuter sa propre sœur, il fit également assassiner la plupart de ses proches, envoya au cirque certains de ses précepteurs et poussa au suicide les dernières conseillers de son père, Marc-Aurèle.
Après plus de 84 ans d’une politique tumultueuse, mais avisée, Rome était reprise par ses vieux démons, et s’offrait au pire des maîtres. Sur tout cela, la main de Perennis était bien sur présente, et donc celle de Chal. Pour autant, comme me l’appris Oniris, la position du favori et de son fils n’était pas forcément établie ad vitam eternam. Venant d’une femme qui depuis des années jouait au plus dangereux des jeux qui soit à Rome, l’information était de taille.
Bien sur, je ne souhaitais pas en savoir plus : qu’il y ait ou non complot, peu m’importait, je devais continuer ici la mission confiée par César : fonder une ville de jeux qui resplendirait dans tout l’est de la Méditerranée.

La présence de Chal m’inquiétait tout de même, comme une menace diffuse, mais toujours présente. Il conversait souvent avec le Préfet Venitius Varon, que de fait je voyais de moins en moins. Je profitais donc de ce temps pour continuer l’amélioration des cirques dans la ville. On comptait déjà un amphithéâtre et un colisée de taille assez réduite, il était maintenant temps de lancer la construction d’un véritable Colisée pouvant accueillir toutes sortes de jeux, ainsi que d’une piste pour les auriges, les conducteurs de chars.
Entre ces différentes tâches, j’assistais bien sur aux combats auxquels participait Chazam, m’enthousiasmant pour sa vitalité sur le cercle de sable au fond de l’arène, à l’unisson de la population qui en avait fait son héros. A chaque fin de journée, quand le sable n’était plus que sang et poussière mêlés, les citoyens partaient dans les échoppes les plus proches afin de revivre chaque combat, faisant ressortir chaque souvenir avec du vin de Thrace.
Je demandais – et obtint – que les conditions de vie de Chazam soient améliorées. Une nourriture meilleure, une couche plus confortable, une esclave parfois présente dans sa cellule, bref plein de petites choses sans réelle valeur mais qui, je l’espérais, rendait sa vie moins dure. Je me rendais parfois dans sa cellule alors qu’il s’entraînait à l’extérieur, effleurait sa couche et touchait du doigt la petite croix taillée dans de l’obsidienne, cachée dans l’une des infractuosité de la petite pièce.

Oniris m’avait beaucoup appris sur les Chrétiens et sur leurs rituels. Etonnant comme notre civilisation, qui s’était nourri de toutes les croyances, rejetait totalement celle-ci. Un peu partout, les temples dédiés à des divinités toujours plus nombreuses étaient construits, chaque demeure comptait plusieurs niches pour les dieux protecteurs, et pourtant les chrétiens nous servaient toujours d’épouvantails.
Un soir que j’étais invité chez Venitius, alors que tous les patriciens de la ville étaient présents, je rencontrais enfin Chal. Le jeune homme, au premier abord agréable, ne semblait pas mériter la terrible renommée qui s’attachait à chacun de ses gestes. Certes son père devait être un homme assez terrible pour aussi mal conseiller César, mais je ne voulais pas juger aussi vite. Je remarquais rapidement que Oniris, d’habitude toujours à virevolter autour de Venitius comme pour montrer où sa propriété commençait, semblait très morose.
La discussion tourna rapidement sur ce qui intéressait les citoyens de n’importe quelle province de l’empire : ce qu’il se passait à Rome. Chal nous confirma ce qui n’était encore que rumeurs en Crête : Commode, qui s’exhibait de plus en plus au Colisée (de 120 jours initialement, la durée des jeux avait été poussée à prés de 170 jours) avait, en brillant archer, tué les 100 fauves qui avaient été lâchés sur la piste un après-midi.
Un condamné à mort, qui allait avoir la tête arrachée par la patte d’un lion, fut gracié par Commode après que celui-ci, au dernier moment, ait abattu l’animal d’un trait bien placé.

Un mois auparavant, plus de 10.000 combattants étaient morts sur la piste le temps d’une seule journée, le plus grand massacre de gladiateurs auquel Rome ait assisté. Ce prodige, pour moi dont la vie tournait autour de l’organisation de ces spectacles, me glaça littéralement le sang. La perte d’un seul gladiateur, celui auquel je pensais sans cesse, avait transformé mon travail en une prison dont je ne savais comment sortir.
Chal se pensa vers moi et, arrachant la cuisse d’une oie rôtie, me lança :
"- Dis moi, Caius, votre Chazam, dont parle toute la Grèce … j’aimerais le mesurer à l’un de mes esclaves, un Goth terrifiant, capable d’écraser un crâne d’une simple pression des doigts. Organise nous ça, veux tu ? Le vainqueur pourrait ainsi se mesurer à notre César ! "
Chal éclata alors d’un rire qui se transforma en quinte de toux quand il s’étrangla avec son oie. Tandis que Venitius lui servait du vin, le félicitant pour cette brillante idée, je fis tout pour ne pas tourner de l’œil. Je courrais vers les jardins, et vomit tripes et boyaux.
Si Chazam devait combattre, ses chances de survie étaient quasi nulles. S’il perdait, il risquait de mourir de la main du Goth. S’il gagnait, il devrait se rendre à Rome, et combattre Commode, qui adorait descendre, nu, sur l’arène, afin de défier les meilleurs gladiateurs.
Aucun esclave n’était jamais ressorti vivant de ces combats, qu’il soit tué des mains de César ou, s’il devenait trop entreprenant et risquait de mettre en danger la vie du Dieu vivant, qu’il soit percé par les lances de la garde prétorienne.
Commode avait ainsi, arguant de ses victoires, lancé une nouvelle taxe, la juste récompense du peuple Romain à son empereur combattant, ajoutant à ses multiples richesses une pension de gladiateur, tout simplement faramineuse, qui gonflait un peu plus son ego.
Je rentrais dans la maison, tentant de retrouver le contrôle de moi-même.
Les convives, plus enivrés que jamais, continuaient de gloser sur Rome.
Chal, renversant son vin sur son voisin, s’écriait :
- Mais la politique de Commode n’est pas encore assez ferme, certes, elle le sera bien assez tôt. Regarde, Venitius, comment nous laissons prospérer nos ennemis, comment nos armées s’affaiblissent…
Voyant passer Oniris, il se mit à ricaner
- Regarde comment nous laissons ces chrétiens, avec leurs mœurs abjectes, prospérer ! Marc-Aurèle, même si je respecte parfaitement son fils César, avait bien compris le problème puisqu’il les désignait pour les fauves, les croix et les flammes. Mais attend Venitius, tout va changer. Une fois écartée cette Marcia, cette maudite femme, Commode comprendra quel est son intérêt en envoyant tous ces adorateurs de Cristos à la mort.
Oniris, qui s’était arrêtée, palissait de plus en plus. Ainsi donc, à Rome, la position de Marcia, la concubine de César, s’effritait en faveur de Perennis. Marcia, elle-même chrétienne, avait beaucoup fait pour que Commode ne reprenne pas les habitudes de son père en arrêtant, torturant et tuant les Chrétiens comme cela avait été le cas jusqu’en 180.
Oniris s’approcha de Chal, et, d’une voix sourde, lui murmura :
- Je te tuerais, j’en fais le serment…
Chal la regarda et éclata de rire
- Tu mourras bien avant moi, chrétienne, ne t’inquiètes pas pour ça !
A moitié assommé par le vin, Venitius les regardait tous les deux la bouche ouverte, complètement hébété.
Dans les pièces à côté, les toges et les tuniques tombaient, les corps s’emmêlaient en une orgie qui semblait tous les dévorer.
Mais je ne voyais rien, je ne comprenais rien de tout cela. Je pensais juste à la journée suivante.

Le lendemain, la seule chance pour Chazam de ne pas trouver la mort à Rome, de la main même du plus sanguinaire des empereurs, était de perdre face au champion amené par Chal.
(hrp: si je dérive un peu trop à l'extérieur du jeu, n'hésitez pas à me le faire savoir, mais disons que c'est assez dur de rendre une construction de ville trés interessante
ps : promis, je ne ferais pas d'AAR Tétris
)
GA_Thrawn 17/02/2007 22h51
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Les évenements dont tu parle sont une pure invention ou il y a des sortes de mission dans le jeu?
Comme par exemple l'empereur qui te met la pression ect...
Sinon c'est toujours très bien. Pauvre Chazam...
jmlo 17/02/2007 22h54
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Non non , c'est bien comme ça
PS : en plus ça lui va comme un gant ce personnage à Chal !
marlouf 17/02/2007 23h56
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Citation:
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Envoyé par GA_Thrawn
Les évenements dont tu parle sont une pure invention ou il y a des sortes de mission dans le jeu?
Comme par exemple l'empereur qui te met la pression ect...
Sinon c'est toujours très bien. Pauvre Chazam...
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Ah, si seulement, ça donnerait une vrai profondeur au jeu... Mais non, absolument pas, les seules interactions sont des messages, par ci par là (Spartacus qui promet de faire une razzia avec ses esclaves, César qui parle de ses conquétes en Gaule, Néron qui menace de venir chanter dans l'amphithéatre
) qui donnent ponctuellement un peu de joie (ou en enléve) aux habitants, et les commandes de Rome exigeant des pierres, du vin et du lait de chévre :yeux:
Aprés les différentes missions de la campagne repose vagument sur un fondement historique (comme combattre contre Hannibal en fondant des villes en Italie et en Espagne - avec l'inconvénient que le jeu donne en gros comme date pour cette guerre punique du -150 ou -100 ... enfin bon pourquoi pas) mais c'est finalement plus proche du néant.
Citation:
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Envoyé par jmlo
PS : en plus ça lui va comme un gant ce personnage à Chal !

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Ouais, bien vicelard, un poil tordu, je trouve aussi que ça lui va bien
Otto Granpieds 18/02/2007 04h11
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Superbe...
Chal 19/02/2007 13h28
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Ben voyons, moi un honnête père de famille nombreuse, transformé en dangereux psychopathe Romain.
Excellent Mad et en plus connaissant le jeu, je suis d'autant plus admiratif devant ton Aar, d'ailleurs cela tiens plus maintenant du récit que de l'Aar.
Quel dommage tout de même, que certains de tes posts fussent effacés.
Enfin, c'est la vie
Chazam 19/02/2007 14h20
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:shocked: C'est magnifiquement écrit!
(je tremble aussi pour le pauvre Chazam.. :honte: :honte: :honte: Quel héro! :honte: :p: )
marlouf 19/02/2007 21h14
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CHAPITRE 5 : les deux Ennemis
L’amphithéâtre de la ville, où se déroulaient les jeux, était bondé pour l’occasion.
Les patriciens et les plus nobles citoyens de la ville avaient accès à des tribunes réservées, surplombant la piste et dotées du plus grand confort : siége en marbre, encensoirs, bassins d’eau, corbeilles de fruits cueillis le matin même et servante servant du vin à profusion.
Puis plus on s’éloignait de la piste, plus on s’éloignait des classes sociales aisées. Les dernières rangées comptaient les hommes les plus pauvres, et les femmes. Incapables de réellement discerner l’action sur la piste, ils poussaient des cris en même temps que les rangées plus basses, heureux de communier à la liesse populaire par la voix à défaut de la vue.

Certains des spectateurs, assis sur leurs grandes travées en bois, jetaient un coup d’œil envieux en direction des tribunes, contemplant le chatoiement des étoffes de soie d’Orient, la coupe parfaite des tuniques du Latium et les toges d’un blanc éclatant. On comptait également plus de légionnaires qu’à l’accoutumée, puisqu’en plus du Préfet Varon, on pouvait également croiser Chal - qui avait droit, comme commandant des armées d’Illyrie, à sa propre garde rapprochée.
Les deux hommes riaient en regardant plusieurs longues toiles se détendre au fait de l’amphithéâtre, protégeant ainsi tous les spectateurs du soleil ardent de Crête. Un peu en recul, Oniris conversait avec un très riche commerçant venu de Ligurie pour vendre une partie de sa production de textile, puisque la ville n’était pas autosuffisante. L’homme, du nom de Griffon Pertinax, n’était rien moins qu’un ancien Consul, et l’un des proches de Marc-Aurèle. Seul son retrait de toute vie publique avait empêché Commode et Perennis de l’envoyer à une mort certaine, comme tous les conseillers de l’ancien empereur.
Le matin même, quelques mots ayant été échangés entre Griffon et Chal, Oniris semblait s’être découvert un allié. Mais Griffon, imperturbable, évitait tout sujet se rapportant à Rome ou à la gestion de l’empire, préférant longuement converser sur le lainage familial.
Profitant du fait que personne ne me prêtait attention, je quittais la tribune et, suivant plusieurs corridors, arrivaient dans les soubassements de l’amphithéâtre. Les servants s’agitaient en tout sens, les gladiateurs sortaient de leurs cellules afin d’être équipés pour la première partie de la journée. Sur la demande de Chal, le combat que je craignais tant entre Chazam et le guerrier goth serait gardé pour la fine bouche. Les festivités prévoyaient d’abord quelques combats d’autruches, un animal encore inconnu ici, avant que les gladiateurs ne soient envoyés par paquets les uns contre les autres.

Le plat principal consistait à des combats opposant des fauves aux gladiateurs ayant survécus à l’épreuve précédente, puis viendrait l’événement que tous attendaient, le combat de la légende grecque contre le champion de Chal. Les paris allaient bon train, dans les tribunes, et tout ceux qui avaient aperçus le goth hésitaient quant au résultat. La plupart des Crétois, néanmoins, misaient sur leur héros. Ce goth, qu’on disait muet, ne les inspirait pas particulièrement. Je demandais à entrer dans la cellule de Chazam et pu enfin lui parler de ce qui me tenaillait depuis la veille. Le héros grec me fixait, essayant de comprendre pourquoi moi, Caius Avidius, mandé par César, je m’intéressais au sort d’un esclave. Hésitant, je lui demandais de perdre son combat, s’il voulait avoir une quelconque chance de survivre. Alors que Chazam s’entêtait dans sa fierté de gladiateur, j’usais de tous les stratagèmes, essayant de le renvoyer à sa condition d’esclave, et ce faisant, je m’apercevait combien lui était bien supérieur à moi, et plus il résistait, plus j’essayais de le rendre misérable, et plus je me haïssais, et plus il prenait l’ascendant. Le suppliant puis le menaçant, usant de cajoleries, je cherchais ce qui pourrait lui faire rendre les armes, et finalement lui promettait la liberté, pas pour tout de suite mais dés que possible, et une place comme travailleur dans la villa que l’on me construisait, une place sous mon toit, une rente, et, qui sait, une vie avec un but, une vie valant bien mieux que tous les maux qu’il endurait, je renversais des empereurs et des nations pour lui, je lui promettais l’univers et la gloire des dieux, je promettais de rajouter son dieu aux miens, je l’implorais de vivre, pour lui, pour moi… je m’arrêtais, essoufflé.
Chazam me regardais, de la pitié dans les yeux. Voilà, c’était fait, j’étais son esclave. Il me questionnait et je lui répondais dans un souffle, oui la litière plus confortable c’était moi, les attentions venaient de moi, les maîtres moins sévères c’était moi également, les liqueurs proposées parfois et les femmes plaisantes, c’était encore et toujours moi. Je voulais être comme lui, car j’aurais voulu être lui, d’ailleurs je m’étais taillé une petite croix dans de l’écorce de bois, comme lui…
"- Tu n’aurais jamais pu être moi. Te priver de liberté, voilà bien quelque chose qui fait reculer les patriciens romains. Quand à ton amulette, peu m’importe, il ne s’agit pas de faire une place à « mon Dieu » auprès des tiens. C’est bien supérieur à tout cela, à tes temples, à tes croyances "
Chazam me fixa encore droit dans les yeux.
"-Pars, maintenant, je combats bientôt, et ta présence m’est trop lourde, tu t’amuseras avec tes semblables pendant que moi, je mourrais ou tuerais pour votre plaisir…"
Ne sachant plus quoi dire, j’appelais pour qu’on ouvre la cellule, et me retrouvais dans le couloir. Le goth… il ne restait que cela.
L’un des servants m’amena jusqu’à sa cellule, et je découvris l’homme pour la première fois. Un véritable colosse, une masse musculaire capable de s’opposer à un taureau, une abomination créée par les dieux pour nous montrer que nous autres, humains, n’étions que des mortels et que notre nature nous empêchait de s’opposer à leurs desseins.
Dans l’absolu, il était fortement probable que Chazam, malgré toute sa vigueur et son agilité, soit effectivement battu par le goth. Vaincu, Chazam resterait sur l’île, son prestige connaîtrait une éclipse, mais au moins il n’irait pas à Rome pour Combattre Commode. Mais un nouveau danger apparaissait maintenant : Chazam risquait de mourir entre les mains du colosse d’ici quelques heures.
[video]http://www.franconaute.org/~redacteurs/ ... ateurs.wmv[/video]
Il fallait que j’agisse vite. Je fis amener plusieurs servants, et entrait dans la cellule du Goth. Ils l’assirent sur un vieux gravât et l’attachèrent aux fers fixés dans la paroi, avant de me laisser avec lui. Seul restait aux alentours l’un des gardiens, au cas ou un quelconque problème m’arriverait. Je regardais le géant en face. L’homme avait un regard franc, sans aucune lueur de sournoiserie comme on en trouvait chez certains gladiateurs. Je n’avais rien à dire au Goth, et il ne m’aurait de toute façon jamais répondu. Les bruits qui courraient sur son compte, le gardien me les avaient confirmé : le Goth étaient muet.
Les coups, les blessures, les femmes, rien n’avait réussit à faire sortir un seul son de sa gorge. Son surnom d’Akmar Nibelung, nul ne savait d’où il venait réellement. Certainement avant sa capture quelques années auparavant. Je me retournais. Le gardien s’était mis à crier après quelque servant un peu maladroit qui avait fait tomber une cuirasse dans la salle principale.
Je fouillais dans ma toge, en sortit une courte dague et la plantait à la base de son aisselle gauche. Le géant fit une grimace horrible tandis que la lame glissait sur sa clavicule, mais ne pouvait toujours faire sortir aucun son. Je rangeais la dague sous ma tunique, et appelais le gardien. Celui-ci me regarda avec de grands yeux ronds en voyant la blessure que portait Akmar, et commença à balbutier. Je lui donnais l’ordre de stopper l’écoulement du sang, et faisait aussitôt équiper le goth de son équipement. Son galerus, cette plaque qui recouvrait la base du cou jusqu’au bras, rejoint par d’autres plaques couvrant le bras gauche et une partie du torse, camouflait parfaitement la blessure.
Quand il se leva, je le vis peiner à manier son bras gauche. Parfait. Tout colosse qu’il était, avec un bras en moins, il aurait bien moins de chance d’écraser son adversaire.
Je quittais rapidement le sous-sol, tandis que résonnaient derrière moi les plaintes du gardien, menaçant d’aller se plaindre à Venitius Varon et de saisir l’édile.
Plus je remontais les corridors, plus forte me parvenait l’exaltation du peuple. Les autruches avaient eu peu de succès, mais les gladiateurs avaient beaucoup plus. Quand je rejoignais la tribune, les trompettes s’étaient tues pour laisser place aux fauves, et les hurlements de la foule accompagnaient telle ou telle prouesse. Un archer qui atteignait un lion en pleine course, et la foule applaudissait. Un Rétiaire qui blessait à mort un fauve, et des travées entières raisonnaient du martèlement des pieds sur le plancher.
Mais la foule atteignait l’apoplexie quand un rétiaire tombait sous les morsures d’un tigre, les hurlements de dégoût et de joie se mêlaient pour former une longue complainte sexuelle quand la patte d’un lion emportait tout un torse. A la tribune, Venitius et Chal se régalaient du spectacle tandis qu’Oniris, plutôt attirée par exploit individuel d’un esclave et non les massacres de groupe, s’ennuyait. Seul Griffon Pertinax, dont le visage imperturbable ne laissait filtrer aucune émotion, s’intéressa à mon retour et me fit soudainement remarquer :
« - Mais, Caius Avidius, ta toge est pleine de sang ?
Tous les invités de la tribune détournèrent leurs yeux du spectacle afin de mieux regarder l’un d’entre eux, enfin redevenu intéressant car couvert de sang. La lame que j’avais rangée précipitamment était encore couverte de sang, et avait entaché ma toge et ma tunique. Je prétextais un léger ennui, une flaque de sang sur laquelle j’avais glissé dans les sous-sols de l’amphithéâtre, alors que je vérifiais la bonne tenue de l’exécution des jeux.
J’allais m’éclipser pour me nettoyer quand les trompettes sonnèrent pour annoncer la fin de la partie de chasse. Tandis que les servants nettoyaient la piste, masquant les traces de sang avec du sable frais et enlevant les plus grosses parties de chairs, animales et humaines, les gladiateurs survivants sortaient de la piste sous les acclamations de la foule. Les jeux avaient été bons, le peuple était presque contenté. Lui manquait le petit bonus, qui le renverrait enfin comblé dans ses pénates : le duel des champions.
Tandis que les cors se faisaient de nouveau entendre, je tombais de tout mon poids sur mon siége, torturé entre le vain espoir et la peur lancinante. La foule hurla de plus belle quand deux des accès à la piste s’ouvrirent, pour laisser place à Chazam et Akmar Nibelung.

Mirmillon contre rétiaire.
Enfin.
jmlo 19/02/2007 22h55
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Le tyran a le beau role comme d'habitude ... :(
marlouf 19/02/2007 23h32
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Citation:
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Envoyé par jmlo
Le tyran a le beau role comme d'habitude ... :(

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Patience, Jmlus, patience
En plus Akmarus m'a filé du Mo, alors je lui renvoie l'ascenceur
blackwoolf 20/02/2007 00h02
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Un vrai régale vivement la suite:) .
Chazam 20/02/2007 00h50
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Ahaaaah, tremble, colosse monstrueux!
Ah... Ah oui, il est quand même grand... Et musclé aussi...
Akmar Nibelung 20/02/2007 01h14
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D'habitude je ne lis pas les AAR, c'est long et ça prend trop de temps
Mais là c'était un jeu dans lequel on ne voit pas vraiment d'AAR, je regrette pas d'avoir lu
Le récit, tout en donnant une tournure historique est vraiment très bon :hello:
Ce n'est pas moi qui ferais ça :jaloux:
marlouf 20/02/2007 11h24
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(Merci
je vais essayer d'inclure encore quelques personnages, mais en gros le décor est posé)
CHAPITRE 6 : le Duel
Les deux adversaires se jaugeaient du regard, tandis que le bruit de la foule se perdait dans un silence quasi religieux.
Enfin Chazam se rapprocha d’Akmar, le menaçant de son glaive, tout en laissant pendre son bras gauche portant le bouclier le long du corps. Un appel à l’assaut qui avait souvent fonctionné auparavant avec les gladiateurs moins expérimentés, qui prenaient l’attitude de Chazam pour une certaine faiblesse. Restait alors à Chazam à parer le coup sur sa gauche, avant de pousser puissamment sur ses jambes et d’arriver sur le côté droit de son adversaire à qui il décochait un coup mortel.
Technique qui ne pouvait pas fonctionner aussi bien avec un rétiaire, surtout un géant comme le goth. En effet, le rétiaire avait une profonde allonge du fait de la longueur de son trident. La taille du colosse rendait l’adversaire encore plus dangereux, et malgré sa vitesse, Chazam risquait de se retrouver encore trop éloigné d’Akmar pour lui porter un coups, alors que celui-ci pouvait toujours l’empêtrer dans son rete, le filet accroché à son avant-bras. Il fallait donc le laisser venir puis réagir, et user de la taille du colosse contre lui.

Dans la tribune, tous les convives se régalaient du spectacle. Les premiers assauts, durant lesquels les 2 gladiateurs semblaient prendre la mesure de l’autre, firent pousser quelques cris à Venitius, tandis que Chal éclatait d’un grand rire à une feinte réussie de son champion. La foule se faisait à nouveau entendre, accompagnant chaque attaque de longs soupirs.
J’étais livide, et je saisis le rapide regard que me jeta Oniris. Sur la piste, Chazam semblait avoir un léger avantage sur Akmar, sa rapidité déstabilisait le géant dont la réactivité ne semblait pas à la mesure de ses promesses. Je repensais à la blessure que j’avais infligée au Goth, et redoutait soudain avec anxiété d’avoir été un peu trop lourd avec ma dague. J’espérais juste rendre le géant moins confiant, et l’empêcher de se servir avec efficacité de son bras gauche. Mais le résultat était catastrophique, il semblait ne plus avoir de réelle volonté à combattre, donnant des coups avec son trident bien loin de là où se trouvait Chazam.
Soudain les gens se levèrent tous dans les travées quand, sur une erreur d’appréciation d’Akmar, celui-ci lança maladroitement son filet et s’exposa à la lame de Chazam. Le coup, plutôt bien ajusté, entama le bras gauche du goth qui du reculer pour éviter un coup plus mortel. Du poignard qu’il tenait dans la main gauche, il taillada le filet emmêlé retenu à son avant-bras tout en essayant de tenir à l’écart Chazam avec les pointes du trident qu’il tenait dans la main droite. Il continuait de reculer, le trident cette fois tenu à 2 mains, tandis que son filet gisait, inutile, au centre de l’arène. Face à un combattant comme Chazam, indemne et disposant toujours de son épée et de son bouclier, un rétiaire blessé et n’ayant plus que son trident avait très peu de chance de s’en sortir.
[video]http://www.franconaute.org/~redacteurs/ ... combat.wmv[/video]
A la tribune, le visage de Chal s’empourprait un peu plus à chaque assaut porté par Chazam, et il serrait ses poings de rage.
Déjà, Venitius se penchait vers lui afin qu’il reconnaisse la défaite de son champion, quand Akmar sembla sortir de sa léthargie.
Trop confiant face à un adversaire qu’il considérait déjà comme mort, Chazam se jeta sur Akmar afin d’en finir. Alors, à la stupéfaction du public, Akmar fit preuve d’une rapidité qu’un corps aussi imposant rendait surnaturelle. S’écartant de Chazam au dernier instant, il lui décocha un coup de dague au torse, un coup d’une rapidité effrayante et complètement non orthodoxe, les rétiaires utilisant généralement cette arme secondaire pour couper leur filet.
Déstabilisé, Chazam essayait de se rattraper mais le géant lui lança un coup de trident de travers, sur les côtes. Chazam s’écrasa au sol, et le temps qu’il se retourne vers son adversaire, celui-ci avait porté les pointes du trident sur sa gorge.
La rapidité du retournement de situation et le fait que, pour la première fois, leur champion avait été vaincu, semblaient avoir ôté toute voix à la foule. Enfin, elle réagit et salua l’exploit, en un tonnerre de cris et d’applaudissements. Je me mis à respirer à nouveau, demandant aux dieux, et surtout au Dieu de Chazam, qu’il ne soit pas gravement blessé. Dans tous les cas, il n’irait pas à Rome et survivrait encore un peu. Tout serait alors possible, sa liberté envisageable, et puis … Me laissant enfin aller, j’écoutais la foule qui demandait la grâce de Chazam, et saluait également l’exploit d’Akmar.
Puis mon sang se glaça instantanément et je restais tétanisé, sous le choc. Chal s’était levé et, le bras tendu, le poing refermé, le regard sombre, il pointait son pouce vers le bas.

GA_Thrawn 20/02/2007 11h31
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Akmar! Akmar! Akmar!
Quel suspens...
Chal 20/02/2007 12h21
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Plus rien a voir avec le jeu mais cela est si bon !!
Manque plus que Russell Crowe et Joaquim Phoenix.
PS : A mort Chazam, Vive Akmar !!
marlouf 20/02/2007 12h31
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Envoyé par Chal
Plus rien a voir avec le jeu mais cela est si bon !!
Manque plus que Russell Crowe et Joaquim Phoenix.
PS : A mort Chazam, Vive Akmar !!
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De toute façon la partie gladiateurs va plus ou moins mourir de sa belle mort (j'ai un peu dérivé alors que je ne comptais pas trop m'attarder sur les combats, effectivement il y a Gladiator pour ça)
Bref retour aux bases du jeu pour la suite, tout en continuant bien sur le récit s'attachant au sort de Chazam et d'Akmar, et la poursuite des intrigues dans la cité en pleine construction.
Quant au méchant de service (désolé Chal
) on verra bien jusqu'où l'attrait du pouvoir, par lui et Perennis, vont les conduire
Akmar Nibelung 20/02/2007 13h05
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Au fait, Caius Avidius semble avoir déjà très bien intégré les moeurs grecques non ?
marlouf 20/02/2007 13h11
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Envoyé par Akmar Nibelung
Au fait, Caius Avidius semble avoir déjà très bien intégré les moeurs grecques non ?
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Apparement jusqu'au bout des doigts
jmlo 20/02/2007 13h49
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A mort le barbare , vive chaz !
Otto Granpieds 20/02/2007 14h22
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Envoyé par marlouf
De toute façon la partie gladiateurs va plus ou moins mourir de sa belle mort (j'ai un peu dérivé alors que je ne comptais pas trop m'attarder sur les combats, effectivement il y a Gladiator pour ça)
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On avait bien senti une de tes sources d'inspiration, mad...
Mais rassure toi, Gladiator est lui même pompé(*) sur un film des années 60 "La chute de l'empire romain" d'Anthony Mann (tout ça pour montrer que moi aussi, j'ai une culture cinématographique
).
(*)Cela me rappelle le mot de Clémenceau à propos de Félix Faure décédé en état d'épectase : "Il a voulu vivre César, il est mort Pompée"
marlouf 20/02/2007 14h33
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Envoyé par Otto Granpieds
On avait bien senti une de tes sources d'inspiration, mad...
Mais rassure toi, Gladiator est lui même pompé(*) sur un film des années 60 "La chute de l'empire romain" d'Anthony Mann (tout ça pour montrer que moi aussi, j'ai une culture cinématographique
).
(*)Cela me rappelle le mot de Clémenceau à propos de Félix Faure décédé en état d'épectase : "Il a voulu vivre César, il est mort Pompée"
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Tiens d'ailleurs en faisant des recherches sur le fonctionnement des combats et des gladiateurs, je suis tombé sur un site qui montrait les grosses erreurs de Gladiator pompées sur le film d'Anthony Mann, à commencer par les 2 films qui ne peuvent pas s'empécher de faire claquer Commode dans l'aréne, au lieu de gentiment le laisser se faire étouffer dans son lit comme dans la réalité. Assez marrant, ça permet de voir où Ridley Scott a trouvé son inspiration
Autre bourde aussi, Gladiator, dans sa version française (shame... shame ...) placerait le régne de Commode en 180 avant JC
... c'est énorme
Chal 20/02/2007 14h52
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Pfffftttt !! Des détail Mad rien que des détails sans importance.
Leaz 20/02/2007 16h22
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Trés bon Aar, du grand cru marloufien y a pas a dire
Otto Granpieds 20/02/2007 16h30
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Envoyé par marlouf
à commencer par les 2 films qui ne peuvent pas s'empécher de faire claquer Commode dans l'aréne, au lieu de gentiment le laisser se faire étouffer dans son lit comme dans la réalité. Assez marrant, ça permet de voir où Ridley Scott a trouvé son inspiration
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Je crois même me souvenir que Commode aurait été assassiné avec la complicité de sa favorite, qui aurait été chrétienne (tout cela n'est pas très catholique
).
Comme quoi ta fiction rejoint la réalité (je reconnais là ta vaste culture :cultivé: ).
Citation:
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Envoyé par marlouf
Autre bourde aussi, Gladiator, dans sa version française (shame... shame ...) placerait le régne de Commode en 180 avant JC
... c'est énorme 
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Ce n'est plus du peplum, c'est de l'anticipation, l'Empire romain, au sens monarchique du terme, n'étant apparu que 150 ans plus tard...
P. S. : Epargne Chazam, même s'il est un peu cureton sur les bords... :priere:
Page 1 sur 3
Franconaute (http://www.franconaute.org/forum/index.php)
- Série des Civilization (http://www.franconaute.org/forum/forumdisplay.php?f=38)
- - AAR Civcity Rome (http://www.franconaute.org/forum/showthread.php?t=5393)
marlouf 15/02/2007 22h27
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AAR Civcity Rome
Voilà, le début d'un AAR sur Civcity Rome (le jeu mixant Civilization et Caesar)

Pour ceux qui ne connaissent pas ( de toute façon le jeu a du faire un flop


CHAPITRE 1 : Panem et Circenses
181-189 après JC
Les cirques voient leurs travées toujours bondées sous le règne de notre empereur, Commode.
Féru de jeux du cirque, il m’a envoyé moi, Caius Avidius, dans la ville de Gortyne, au nord de la Crête, afin d’y fonder une puissante industrie du jeu et de la chair.
A mon arrivée sur l’île, le constat est amer : tout sur place est à construire, même si certains anciens édifices Grecs peuvent nous servir de base. Un avantage certain, les carriéres de pierre à proximité et dans lesquelles mon fidéle ami, le Préfet Venitius Varon, a déjà envoyé des cohortes d’esclaves afin d’en extraire la matiére pour nos futurs édifices.
La charge est importante, puisque confiée par l’Empereur, mais également risquée. L’empereur, loin d’être commode, m’avait en effet annoncé qu’en cas de réussite, il viendrait sur place afin d’affronter quelques gladiateurs dans l’arène, comme il en avait coutume dans la bonne ville de Rome.
Mais si j’échouais, je serais envoyé à la pire des places qui soit quand on gère, comme moi, des cirques : au centre de la piste, entre les mâchoires des lions.

Mais tout cela n’était encore qu’une pensée bien lointaine dans mon esprit alors que j’arrivais sur l’île.
Je fus logé dans une petite masure, une épouvantable construction qui contrastait avec ma luxueuse villa du Latium, et dont je restais le plus possible éloigné afin d’échapper aux effluves nauséabondes du poissonnier tout proche. Avec du recul, ce logement me fut certainement attribué à dessein puisque ainsi, je passais le plus clair de mon temps au travail, ne quittant les gladiateurs et les carrières de marbre qu’au plus profond de la nuit, quand l’obscurité était si forte que, abruti de sommeil, je ne pouvais que glisser sur les têtes de poissons et le sang séché empestant le varech et la décomposition. Le poissonnier, un affreux bonhomme rougeaud de basse extraction, ne semblait tout simplement pas pouvoir me piffer. Comment je supportais ces menus tourments et je finis par me débarrasser de ce ver, c’est là une autre histoire que je vous conterais un peu plus tard.

Ceci étant, la ville se situait sur un site admirable, qui déjà me fit envisager une superbe construction, un enchevêtrement de temples, palais et cirques qui contenteraient le peuple, peut être, mais Rome, surtout.
Au bout de plusieurs mois d’un travail acharné, je pu enfin coucher sur une feuille de lin ce plan magnifique qui, des siècles plus tard, en ferait certainement la perle de la Méditerranée.

Bien sur, une telle vision ne pouvait frapper que les esprits les plus vigoureux, et laisser pantois les plus écervelés. La réponse de César ne se fit pas attendre puisque, 18 jours plus tard, Venitius Varon me faisait mander au port. Un cadeau spécial de Commode m’y attendait, arrivée le matin en même temps que quelques cohortes de légionnaires : 2 tigres et un lion en cage. Je reconnaissais bien là l’humour grossier du Chef suprême du Monde, et essayais d’en rire. Mais le message était bien passé, et il fallait maintenant que je me surpasse afin de ne pas me faire croquer par le cadeau impérial que je venais de recevoir. Je plaisantais même avec Venitius quand celui-ci, hilare, me raconta que Commode avait fait emballé des tripes de gazelle avec le plan que je lui avais envoyé, avant de le donner comme dégustation au fauve.
Je passais l’après-midi au nord est de la ville, observant des esclaves veules, la bouche difforme et le regard sournois, en train d’abattre des arbres séculaires et extraire les pierres pour mes futures créations.

L’un d’entre eux m’enthousiasma par sa force herculéenne, puisqu’il semblait, le plus simplement du monde, débiter des morceaux de tronc avec le tranchant de la main.
Acte puéril s’il en était, puisqu’il avait à disposition une hache, certes émoussée – la légion sur place veillait à ce que les esclaves n’aient pas à trop se poser de questions et n’aient surtout pas les moyens d’y trouver de réponses – mais c’était sur : j’avais déjà trouvé une superbe recrue pour l’école de gladiateurs.


Le seul problème résidant dans l’absence d’école – les esclaves, en plus d’être laids, semblaient habités d’une incomparable inertie qui faisait ressembler n’importe quelle menue tache à l’un des travaux d’Hercule.
Soit ! Les cohortes de Venitius allaient y mettre bon ordre...
Otto Granpieds 16/02/2007 11h24
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Un AAR très bien entamé :hello:
Deux remarques :
- je n'ai jamais vu de varech en Méditerrannée

- attendre du rendement d'une main d'oeuvre servile est utopique : les coups de fouet n'ont jamais été une rémunération très appréciée. C'est d'ailleurs pourquoi l'esclavage a finalement été abandonné

marlouf 16/02/2007 11h47
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Citation:
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Envoyé par Otto Granpieds
Un AAR très bien entamé :hello:
Deux remarques :
- je n'ai jamais vu de varech en Méditerrannée

- attendre du rendement d'une main d'oeuvre servile est utopique : les coups de fouet n'ont jamais été une rémunération très appréciée. C'est d'ailleurs pourquoi l'esclavage a finalement été abandonné

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Effectivement aprés une petite recherche, on ne trouve pas du tout de varech de ce côté là - merci pour l'info, je l'ignorais complétement (ayant tendance à appeler "varech" toute chose verte présente dans l'eau

Pour les esclaves, bien sur je n'en attends rien.
A l'origine dans le jeu, les esclaves sont uniquement présents dans les marchés aux esclaves (vendus au plus riches citoyens pour servir dans leurs maisons) et dans les écoles de gladiateurs - les autres travailleurs (de bucheron à fleuriste en passant par ... professionel de la haute couture des toges :flash: ) étant tous des citoyens libres.
J'ai donc arbitrairement décidé que les forçats des mines et les bucherons seraient esclaves, pour donner un fil conducteur à l'histoire

Chazam 16/02/2007 13h00
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Sympa c't'AAR!

(tu trouves le jeux bien globalement? :hello: )
Otto Granpieds 16/02/2007 13h36
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Citation:
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Envoyé par Chazam
Sympa c't'AAR!

(tu trouves le jeux bien globalement? :hello: )
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Même question

marlouf 16/02/2007 14h25
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Hmm... mouais au premier abord il semble pas mal, en reprenant les concepts d'un Caesar (en plus allégé quand même) et en rajoutant des petites touches Civilization : en plus des dépenses en batiment, on peut effectuer un certain nombre de recherches (l'arbre technologique est assez important et balaie tous les domaines) dont les applications sont assez interessantes : telle recherche augmentera la production des mines, la vitesse des charrues sur les routes, fera rentrer plus d'argent ou rendra gratuite la construction des aqueducs, etc.
Ce côté est pas mal, puisqu'il permet de donner une réelle influence sur la ville que l'on construit : s'agit-il de tout miser sur la production, ou d'améliorer la qualité de vie des citoyens, de miser sur les jeux du cirque pour les divertissements ou privilégier un commerce florissant. Un inconvénient, les recherches ne sont pas bloquées donc au bout d'une heure ou 2 (et avec assez d'argent) on peut avoir tout découvert (une orientation qui aurait bloqué d'autres choix scientifiques par la suite, obligeant à des choix, m'aurait semblé plus interessant sur un jeu qui, contrairement à Civilization, ne se joue pas sur 6.000 ans d'histoire mais seulement pendant la construction d'une ville)
Côté construction, c'est classique (je reconnais le systéme qu'on retrouvait dans Caesar III, mais en un peu simplifié quand même) mais assez complet. Cabinet médical, hopital, temples dédiés à des dieux différents, la diversité des batiments me rappele vraiment un trés vieux jeu, Pharaon, avec le même systéme de chaine pour la production (ex: le lin cultivé est stocké, avant d'être utilisé pour faire des toges, qu'un artisan peu encore améliorer en toges de luxes, le tout faisant sans arret des passages obligés par le stock)
Pas étonnant non plus que cette même boîte ait pondu Stronghold, certains mécanismes en sont inspirés.
Le côté militaire est trés basic (mines de fer ---> armurier ---> équipement des légions) avec la mise en place de forts ou sont recrutés les soldats, une petite touche sympa (la possibilité de faire la tortue, c'est trés marrant la premiére fois) mais qu'on peut vite dégager puisque le jeu n'est pas vraiment centré là dessus (les attaques barbares sont assez anecdotiques et les possibilités trés trés limitées)
Visuellement, ça me plait beaucoup, le rendu est assez interessant et permet de pas mal s'immerger dans un jeu qui est sympa, mais pas transcendant. D'ailleurs, si je raconte l'histoire du point de vue d'un gérant de cirque, c'est bien parce que le jeu n'est pas d'une grande difficulté (une fois qu'on connait le fonctionnement de la chaine, il est possible de réussir sur n'importe quelle map) et qu'il peut permettre, pour passer le temps, de s'occuper de détails amusant.
Pour moi, ça a été pour l'instant d'assister aux combats dans les arénes entre rétiaire et mirmillon (le zoom est franchement trés réussi, je ne dis pas qu'on peut compter chaque grain de sable sur la piste du Colisée, mais les premiers combats m'ont quand même scotché pour un simple city-builder) et d'attendre avec impatience de pouvoir envoyer un Thrace combattre un lion

Bref ça casse pas des briques, mais pour un jeu trés bon marché (trouvé neuf à moins de 20€ ) le résultat est assez réussit.
Le gros avantage à mon avis : une certaine simplification face aux concurrents comme Caesar (le type de jeu que j'adore, mais ou je m'arrache les cheveux quand je m'apperçois que la moindre petite erreur peut ruiner la cité, que l'absence de puit à tel endroit va tout faire s'écrouler) qui permet de rapidement monter une ville qui tient la route, et commencer à s'amuser avec tout ce qui pour moi est "bonus" (gladiateurs, courses de chars dans le Circus Maximus, construction de certaines anciennes Merveilles)
Le gros défaut, c'est également cette simplification. L'ajout des technologies est trés interessante, mais ne va pas assez loin. Et on peut s'ennuyer aprés avoir monté quelques villes, c'est sur.
D'autant plus que les choix de jeux sont réduits au minimum : une campagne (plusieurs missions de plus en plus complexes, qui peuvent être soit pacifiques ou quelques fois un poil guerriéres) et 7 ou 8 cartes pour les modes bac à sable (construction totale)
L'interaction avec l'extérieur est réduite au minimum vital (Rome passe parfois quelques commandes, qu'il faut mieux accepter, et on peut moderement commercer avec 2 ou 3 villes, par terre ou par mer)
Bref, je n'en attendais pas grand chose mais j'ai été quand même bien surpris - l'été dernier, un peu par accident, j'avais testé "glory of the roman empire" qui s'est révélé un jeu franchement infect. Celui ci est bien plus complet, assez interessant pour les joueurs occassionels. Pour les pro de Caesar, hormis certains détails, il vaut mieux passer son chemin.
Chazam 16/02/2007 15h13
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Ok, merci. Ma tendre te douce cherchait un jeu sur lequel s'occuper avec son portable, et je pense que ça lui plaira (pas trop de temps à passer dessus, joli, gestion façon pusszle/casse-tête pas trop méchant).

Otto Granpieds 16/02/2007 15h23
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Merci. Je vais peut-être me le procurer. J'ai toujours trouvé les Caesar et autres Pharaon trop casse-tête pour moi :honte:
Chal 16/02/2007 15h34
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Marrant, j'ai eu la même démarche que Mad.

Effectivement, le jeu à un graphisme et des animations marrantes, hormis ce côté là, il est vrai que ces creux de chez creux, trop de simplification par rapport à un pharaon ou Caesar quant même, mais bon c'est du grand public alors !!
Toutefois, pour passer un petit moment agréable sans prétention, ce jeu est parfait.
marlouf 16/02/2007 17h57
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CHAPITRE 2 : L'esclave gladiateur
La légende de Spartacus, même 2 siècles après sa mort, reste tenace dans l’est de la Méditerranée, et il n’est pas rare que les mouvements d’humeur d’esclaves se transforment en franche rébellion quand nous, Romains, nous montrons faibles.
Les travailleurs employés dans la ville sont pour la plupart d’origine libyenne, même si certains sont des combattants capturés lors de combats en Orient. Une force de travail potentiellement colossale, mais qui tarde à se mettre en marche.
Tout aussi déçu que moi par la lenteur des travaux, Venitius a fait restaurer au sud de la ville d’anciennes latifundia (des exploitations agricoles) construites à l’origine par les Grecs et les transforme en caserne, permettant ainsi à trois cohortes de s’installer durablement en ville.
Les légionnaires et les vélites pouvaient ainsi couvrir rapidement toute la ville et répondre à n’importe quelle insurrection.
Un soir, invité à un repas dans sa magnifique villa, Venitius ne peut s’empêcher de pester contre les esclaves. Rome exige, de lui comme de moi, des résultats, or il ne se passe toujours rien. Pourtant, l’argent est là. Ce qui manque, c’est la motivation. Nous devisons du problème, prenant quelques pauses pour avaler des tripes de gazelle farcies au foie de mésange, des langues de girafes revenues dans du placenta de vache et en noyant furieusement le tout sous des litres de bon vin de Lugdunum.
L’esprit s’échauffant, Venitius se met à glorifier Crassus, qui écrasa Spartacus là ou tout autre avait échoué, puis se mit à réfléchir. Il se leva soudainement de table et retourna dans ses appartements privés, me laissant seul terminer les pieds de rhinocéros confits au pâté d’écureuil.
Le lendemain, Venitius repris tout simplement les vieilles habitudes de Crassus, et procéda à une décimation parmi les esclaves. Un homme sur 10 était passé par le glaive, un deuxième m’était donné pour la formation de gladiateurs. Je m’inquiétais un peu de la perte sèche en esclave, mais Venitius me rassura :
"-Tu sais, l’empire est grand."
Et cela se vérifia. Quelques jours plus tard, de nouveaux esclaves arrivèrent au port, et la cité pu commencer les constructions qui, certainement, passeront à la postérité.
Les carrières de pierre voyaient de véritables processions s’engouffrer en son sein et lui arracher d’énormes blocs, qui étaient stockés en attendant la construction du forum de la ville.
Le déboisage fournissait quant à lui les terrains vierges nécessaires à l’installation de fermes. Blé, dattes, olives, des champs entiers naissaient pour permettre à la ville de vivre. Des chèvres s’échappaient parfois de leurs prés et s’avançaient dans les ruelles nouvellement pavées. Le poisson, quant à lui, continuait autant à puer sur l’étalage de mon voisin.

Après d’incessants efforts, la ville prenait réellement forme. Comble de la réussite pour moi, un premier cirque fut achevé, avec comme promesse des jeux à volonté pour les citoyens. Mais tout bon jeu nécessitait du sang frais et une lame aiguisée. Or, les écoles de gladiateurs, bâties depuis peu, n’avaient pas encore formé de très bons guerriers. Mais le potentiel était déjà là.

J’assistais un jour à un combat dit « à sang versé » dans la cour d’entraînement. Le but en était simple : chaque gladiateur se voyait donné, pour ce combat, armes et cuirasses, et tous les coups étaient permis. Le combat était bien plus dangereux qu’habituellement, puisque cette fois les armes des gladiateurs n’étaient pas en bois. Une fois le premier sang versé, le combat pouvait s’arrêter, afin de ne pas sacrifier inutilement un combattant bien plus utile dans une vrai arène.

Le combat opposait 1 mirmillon à 1 thrace, tous les 2 parfaitement reconnaissables avec leurs long glaive plat, et pour le mirmillon une armure solide et un grand bouclier protégeant des coups les plus robustes. Mais là où le mirmillon gagnait en puissance, il perdait en rapidité. Les deux combattants en présence représentaient une autre inconnue quant à l’issu du combat, puisque le thrace, court sur pattes, semblait d’une souplesse à toute épreuve. L’homme en face était un grand gaillard, donc chaque coup pouvait allégrement assommer un taureau. Je ne fus pas étonné en reconnaissant là l’homme qui, quelques mois auparavant encore, débitait des arbres à la chaîne.
« - Bel homme, non ? » résonna une voix à mes côtés.
Je me retournais et reconnu Oniris Vesperia, l’une des femmes les plus belles de l’île et une intrigante des plus dangereuses à Rome. Certains avançaient que sa présence ici avait beaucoup à voir avec Venitius Veron, mais cela m’étonnait beaucoup : nul n’avait à gagner à rester aussi longtemps éloigné de Rome. Quelques jours perdus, et c’était toute une hiérarchie qui était bousculée, les serviteurs de la veille devenant les adversaires les plus dur à abattre. Si Oniris était présente en Grèce, c’est que dessous se cachait un coup tordu dont elle avait le secret.
Je reportais mes yeux sur le combat, pour voir le grand mirmillon en difficulté : son adversaire, bien plus mobile, portait des coups rapides et semblait totalement le prendre à contre-pied. Sur une feinte, le géant bascula et le thrace lui taillada le mollet.

Je me retournais de nouveau vers Oniris, mais elle avait déjà disparu derrière la tenture séparant la tribune du corridor, laissant une odeur de parfum reconnaissable entre toutes.
Dans l’arène, le thrace vainqueur retirait son casque, tandis que les servant évacuaient de la piste le corps ensanglanté du perdant. La blessure était vilaine, mais l’homme serait rapidement sur pied, bien assez tôt pour inaugurer les premières festivités du cirque, programmées quelques semaines plus tard.
Des accès sous terrains conduisant à la piste centrale, on n’entendait plus qu’une seule clameur, le cri mêlé des mirmillons, rétiaires et autres thraces, la voix rauque de tous les gladiateurs oubliés, scandant le nom du vainqueur.
D’une seule voix, couvrant le tumulte de cette partie de la ville, faisant se retourner les marchands qui arrangeaient leurs étalages dans les rues avoisinantes, on entendait :
« Chazaaaam ! Chazaaaaam ! Chazaaaam ! »
Dandy 16/02/2007 18h12
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Très très buen, surtout conté de cette façon !

Chal 16/02/2007 18h12
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Sacré Mad, tu arriverais même à rendre captivant un Aar de Tetris.

Otto Granpieds 16/02/2007 18h21
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Haaaa, le coup de la belle espionne

GA_Thrawn 17/02/2007 15h21
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Super cet AAR!!

Je suis dans ma période Rome en plus...
Continue :hello:
marlouf 17/02/2007 16h30
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(Merci !

...
CHAPITRE 3 : la légende Chazam
Encore sous le coup de la clameur qui surplombait la piste, je quittais l’aréne afin de rencontrer différents ingénieurs de la cité. Les travaux avançaient, le projet d’un très grand colisée avait déjà été avancé et le lieu trouvé. La période des jeux s’ouvrait très bientôt, et le premier amphithéâtre servirait pour les combats. De plus, de nombreux dompteurs avaient débarqué, amenant avec eux les animaux les plus exotiques : éléphants d’Asie, crocodiles d’Egypte, girafes et fauves d’Afrique, et même des autruches dont les combats étaient la dernière mode dont s’était entiché Commode à Rome.
Les mois passant, la ville ne cessait de croître, formant un véritable paradis délaissé par Rome. Le système des aqueducs avait été agrandi, l’eau était maintenant disponible sur la majorité du territoire, et la région devenait agréable à habiter.

Un matin, quittant l’exiguïté de mon habitation afin de rendre hommage à Mithra, je rencontrais Oniris en bas de l’insulae. Je fus assez étonné de la voir puisqu’elle semblait passer le plus clair de son temps avec le Préfet Varon, ou alors retournait intriguer à Rome. Elle y avait complètement affermi sa position, mettant un terme à l’éternel travail de sape de ses adversaires en se faisant une amie de Marcia.
Marcia ! Difficile de taper plus haut dans la hiérarchie impériale romaine. Cette femme tapageuse (elle sortait souvent sur le Palatin habillée à la mode Amazone, en tunique très courte et seins nus, révoltant par là même les courtisans qui en avaient pourtant bien vu d’autres) était certainement la femme la plus proche de César, la concubine préférée de Commode, qui la noyait sous les bijoux les plus précieux et organisait des jeux uniquement en son honneur.
Forte de cette amitié, Oniris - désormais intouchable – avait regagné la Grèce le cœur léger : en son absence, les langues se délieraient à nouveau, mais elle continuerait à planer bien au dessus de la mêlée.
La rencontre d’Oniris, je m’en doutais, était tout sauf fortuite. Nous commençâmes à marcher, sous le regard noir du poissonnier qui tranchait furieusement au hachoir des têtes de poissons avant de les jeter dans la rigole toute proche. Nos relations, qui n’avaient jamais été celles de bons voisins (je vous en avais déjà parlé) avaient viré en queue de poisson quand, sur mes conseils, Venitius Varon avait lancé un ordre d’expropriation de la plupart des commerces du quartier, pour raison sanitaire.
La peste ressurgissait parfois dans l’Empire, et il n’avait pas été très dur de jouer de cet argument. Venitius, fidèle de Commode, savait très bien ce qui pouvait lui en coûter de laisser des épidémies se développer sans aucun contrôle. Certains commerçants avaient donc reçu l’ordre de partir sous huitaine, et le quartier serait complètement remodelé pour faire place à de larges villas accueillantes et des jardins décoratifs.

Tout en marchant, Oniris me fit remarquer combien on me voyait souvent aux abords de l’école de mirmillon, ou sur les bancs de l’amphithéâtre lors des combats. Elle accompagna la remarque d’un petit sourire amusé. Je ne pouvais que rougir face à cette pointe, moi qui étendais le plus possible un voile pudique sur ma vie privée. Bien sur, ma tâche aurait pu expliquer ma présence soutenue, d’autant plus que les jeux (étalés sur plus de 120 jours) avaient débuté avec succès, mais comme à son habitude, la belle Oniris avait touché juste.
Etonné par la première victoire du gladiateur Chazam, j’étais revenu plusieurs fois, en premier lieu pour comprendre l’admiration que semblaient lui vouer ses camarades. Par la suite, j’avais pris l’habitude de venir, mais des sentiments nouveaux s’emparaient de mon être à chaque combat.

Lorsque Chazam rentrait sur la piste, je me mettais à trembler pour lui, et sortait soulagé lorsque, quelques minutes plus tard, il terrassait son adversaire. Toujours aussi rapide, le mirmillon possédait une grâce et une habileté reconnues bien au-delà des seules îles grecques. Son charisme évident avait bien entendu rajouté à la légende qui commençait à se former, et plus je le voyais, plus je tremblais.
Moi, l’homme dont la mort était le métier, je me réveillais en sueur certaines nuits, cherchant des motifs valables pour interdire à Chazam de combattre. Mais le gladiateur, par ses combats et surtout, ses victoires, se rapprochait un peu plus de la liberté. Qui sait, s’il combattait à Rome, serait-il affranchi ? Plus il jouait avec la mort et plus il pouvait sentir la vie couler en lui, plus il prenait de risques et plus je craignais pour lui. Mais que faire, sinon assister, à chaque fois, au petit rituel que Chazam accomplissait avant de se mesurer à des adversaires bien plus lourds et inquiétants, de le voir effectuer ce petit geste qui semblait tant le protéger ?
Je n’osais en parler avec Oniris – cette femme, si elle pouvait être la plus fidèle des amies, pouvait également être la plus cruelle des adversaires, et sa réputation à Rome n’aidait pas à lui faire vraiment confiance.

Comme nous arrivions devant le temple de Mithra, je demandais à Oniris si elle avait déjà vu le geste qu’effectuais Chazam avant chacun de ses combats.
"-Mais dans quel monde vis-tu ? Me cracha t’elle. Il se signe, tout simplement. Si tu regardais ailleurs que dans des temples pour Mithra, Diane, ou Mercure, tu comprendrais."
Elle m’abandonna là, alors que j’hésitais à gravir les premières marches du temple. Elle se retourna quelques instants pour me crier :
"-Si j’étais venu, c’est parce que Chal arrive demain ! Ils feront un banquet, chez Venitius."
Chal ! L’un des jeunes hommes les plus dangereux de l’Empire. Son père, Perennis, était LE favori de l’empereur Commode, et pouvait ainsi décider de tout, de la vie ou de la mort de quiconque. A Rome, une véritable lutte à coups feutrés opposait d’un côté la concubine Marcia au favori Perennis. Chaque semaine, on pouvait compter les victimes de cette lutte d’influence. Perennis avait récemment pris de l’avancement, en subjuguant totalement Commode. Il avait ainsi obtenu pour son fils Chal une position extrêmement élevée, celle de commandants des armées en Illyrie, sur la côte Adriatique. Bien trop prés pour Oniris, qui si elle pouvait résister à toutes les attaques, pouvait également, du fait de ses amitiés, servir de victime toute trouvée pour Chal ou son père.
Chal en visite en Crête, c’était étonnant (il n’avait aucun pouvoir en cette région) mais assez compréhensible, s’il avait été invité par Venitius, proche de sa mouvance.
Avec l’arrivée de Chal, disparaissait l’insouciance, puisque cela signifiait que Rome se souciait de nouveau de notre province. D’autant plus qu’avec l’arrivée de son bateau, nous provenaient de sombres nouvelles de Rome : Commode venait tout juste de faire décapiter sa propre sœur sur les conseils de Perennis et de son fils, Chal.

Avant même que les marins ne détendent les voiles du bateau et que Chal ne mette le pied sur la terre Crétoise pour la première fois, un nuage obscurcit le ciel et l’Empire tout à la fois.
marlouf 17/02/2007 21h53
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CHAPITRE 4 : La vrai nature de Chal
L’arrivée de Chal en Crête correspondait au moment ou la politique de l’empereur de Rome, Commode, prenait un tournant radical. Non content de faire exécuter sa propre sœur, il fit également assassiner la plupart de ses proches, envoya au cirque certains de ses précepteurs et poussa au suicide les dernières conseillers de son père, Marc-Aurèle.
Après plus de 84 ans d’une politique tumultueuse, mais avisée, Rome était reprise par ses vieux démons, et s’offrait au pire des maîtres. Sur tout cela, la main de Perennis était bien sur présente, et donc celle de Chal. Pour autant, comme me l’appris Oniris, la position du favori et de son fils n’était pas forcément établie ad vitam eternam. Venant d’une femme qui depuis des années jouait au plus dangereux des jeux qui soit à Rome, l’information était de taille.
Bien sur, je ne souhaitais pas en savoir plus : qu’il y ait ou non complot, peu m’importait, je devais continuer ici la mission confiée par César : fonder une ville de jeux qui resplendirait dans tout l’est de la Méditerranée.

La présence de Chal m’inquiétait tout de même, comme une menace diffuse, mais toujours présente. Il conversait souvent avec le Préfet Venitius Varon, que de fait je voyais de moins en moins. Je profitais donc de ce temps pour continuer l’amélioration des cirques dans la ville. On comptait déjà un amphithéâtre et un colisée de taille assez réduite, il était maintenant temps de lancer la construction d’un véritable Colisée pouvant accueillir toutes sortes de jeux, ainsi que d’une piste pour les auriges, les conducteurs de chars.
Entre ces différentes tâches, j’assistais bien sur aux combats auxquels participait Chazam, m’enthousiasmant pour sa vitalité sur le cercle de sable au fond de l’arène, à l’unisson de la population qui en avait fait son héros. A chaque fin de journée, quand le sable n’était plus que sang et poussière mêlés, les citoyens partaient dans les échoppes les plus proches afin de revivre chaque combat, faisant ressortir chaque souvenir avec du vin de Thrace.
Je demandais – et obtint – que les conditions de vie de Chazam soient améliorées. Une nourriture meilleure, une couche plus confortable, une esclave parfois présente dans sa cellule, bref plein de petites choses sans réelle valeur mais qui, je l’espérais, rendait sa vie moins dure. Je me rendais parfois dans sa cellule alors qu’il s’entraînait à l’extérieur, effleurait sa couche et touchait du doigt la petite croix taillée dans de l’obsidienne, cachée dans l’une des infractuosité de la petite pièce.

Oniris m’avait beaucoup appris sur les Chrétiens et sur leurs rituels. Etonnant comme notre civilisation, qui s’était nourri de toutes les croyances, rejetait totalement celle-ci. Un peu partout, les temples dédiés à des divinités toujours plus nombreuses étaient construits, chaque demeure comptait plusieurs niches pour les dieux protecteurs, et pourtant les chrétiens nous servaient toujours d’épouvantails.
Un soir que j’étais invité chez Venitius, alors que tous les patriciens de la ville étaient présents, je rencontrais enfin Chal. Le jeune homme, au premier abord agréable, ne semblait pas mériter la terrible renommée qui s’attachait à chacun de ses gestes. Certes son père devait être un homme assez terrible pour aussi mal conseiller César, mais je ne voulais pas juger aussi vite. Je remarquais rapidement que Oniris, d’habitude toujours à virevolter autour de Venitius comme pour montrer où sa propriété commençait, semblait très morose.
La discussion tourna rapidement sur ce qui intéressait les citoyens de n’importe quelle province de l’empire : ce qu’il se passait à Rome. Chal nous confirma ce qui n’était encore que rumeurs en Crête : Commode, qui s’exhibait de plus en plus au Colisée (de 120 jours initialement, la durée des jeux avait été poussée à prés de 170 jours) avait, en brillant archer, tué les 100 fauves qui avaient été lâchés sur la piste un après-midi.
Un condamné à mort, qui allait avoir la tête arrachée par la patte d’un lion, fut gracié par Commode après que celui-ci, au dernier moment, ait abattu l’animal d’un trait bien placé.

Un mois auparavant, plus de 10.000 combattants étaient morts sur la piste le temps d’une seule journée, le plus grand massacre de gladiateurs auquel Rome ait assisté. Ce prodige, pour moi dont la vie tournait autour de l’organisation de ces spectacles, me glaça littéralement le sang. La perte d’un seul gladiateur, celui auquel je pensais sans cesse, avait transformé mon travail en une prison dont je ne savais comment sortir.
Chal se pensa vers moi et, arrachant la cuisse d’une oie rôtie, me lança :
"- Dis moi, Caius, votre Chazam, dont parle toute la Grèce … j’aimerais le mesurer à l’un de mes esclaves, un Goth terrifiant, capable d’écraser un crâne d’une simple pression des doigts. Organise nous ça, veux tu ? Le vainqueur pourrait ainsi se mesurer à notre César ! "
Chal éclata alors d’un rire qui se transforma en quinte de toux quand il s’étrangla avec son oie. Tandis que Venitius lui servait du vin, le félicitant pour cette brillante idée, je fis tout pour ne pas tourner de l’œil. Je courrais vers les jardins, et vomit tripes et boyaux.
Si Chazam devait combattre, ses chances de survie étaient quasi nulles. S’il perdait, il risquait de mourir de la main du Goth. S’il gagnait, il devrait se rendre à Rome, et combattre Commode, qui adorait descendre, nu, sur l’arène, afin de défier les meilleurs gladiateurs.
Aucun esclave n’était jamais ressorti vivant de ces combats, qu’il soit tué des mains de César ou, s’il devenait trop entreprenant et risquait de mettre en danger la vie du Dieu vivant, qu’il soit percé par les lances de la garde prétorienne.
Commode avait ainsi, arguant de ses victoires, lancé une nouvelle taxe, la juste récompense du peuple Romain à son empereur combattant, ajoutant à ses multiples richesses une pension de gladiateur, tout simplement faramineuse, qui gonflait un peu plus son ego.
Je rentrais dans la maison, tentant de retrouver le contrôle de moi-même.
Les convives, plus enivrés que jamais, continuaient de gloser sur Rome.
Chal, renversant son vin sur son voisin, s’écriait :
- Mais la politique de Commode n’est pas encore assez ferme, certes, elle le sera bien assez tôt. Regarde, Venitius, comment nous laissons prospérer nos ennemis, comment nos armées s’affaiblissent…
Voyant passer Oniris, il se mit à ricaner
- Regarde comment nous laissons ces chrétiens, avec leurs mœurs abjectes, prospérer ! Marc-Aurèle, même si je respecte parfaitement son fils César, avait bien compris le problème puisqu’il les désignait pour les fauves, les croix et les flammes. Mais attend Venitius, tout va changer. Une fois écartée cette Marcia, cette maudite femme, Commode comprendra quel est son intérêt en envoyant tous ces adorateurs de Cristos à la mort.
Oniris, qui s’était arrêtée, palissait de plus en plus. Ainsi donc, à Rome, la position de Marcia, la concubine de César, s’effritait en faveur de Perennis. Marcia, elle-même chrétienne, avait beaucoup fait pour que Commode ne reprenne pas les habitudes de son père en arrêtant, torturant et tuant les Chrétiens comme cela avait été le cas jusqu’en 180.
Oniris s’approcha de Chal, et, d’une voix sourde, lui murmura :
- Je te tuerais, j’en fais le serment…
Chal la regarda et éclata de rire
- Tu mourras bien avant moi, chrétienne, ne t’inquiètes pas pour ça !
A moitié assommé par le vin, Venitius les regardait tous les deux la bouche ouverte, complètement hébété.
Dans les pièces à côté, les toges et les tuniques tombaient, les corps s’emmêlaient en une orgie qui semblait tous les dévorer.
Mais je ne voyais rien, je ne comprenais rien de tout cela. Je pensais juste à la journée suivante.

Le lendemain, la seule chance pour Chazam de ne pas trouver la mort à Rome, de la main même du plus sanguinaire des empereurs, était de perdre face au champion amené par Chal.
(hrp: si je dérive un peu trop à l'extérieur du jeu, n'hésitez pas à me le faire savoir, mais disons que c'est assez dur de rendre une construction de ville trés interessante

ps : promis, je ne ferais pas d'AAR Tétris

GA_Thrawn 17/02/2007 22h51
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Les évenements dont tu parle sont une pure invention ou il y a des sortes de mission dans le jeu?
Comme par exemple l'empereur qui te met la pression ect...
Sinon c'est toujours très bien. Pauvre Chazam...

jmlo 17/02/2007 22h54
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Non non , c'est bien comme ça

PS : en plus ça lui va comme un gant ce personnage à Chal !


marlouf 17/02/2007 23h56
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Citation:
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Envoyé par GA_Thrawn
Les évenements dont tu parle sont une pure invention ou il y a des sortes de mission dans le jeu?
Comme par exemple l'empereur qui te met la pression ect...
Sinon c'est toujours très bien. Pauvre Chazam...

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Ah, si seulement, ça donnerait une vrai profondeur au jeu... Mais non, absolument pas, les seules interactions sont des messages, par ci par là (Spartacus qui promet de faire une razzia avec ses esclaves, César qui parle de ses conquétes en Gaule, Néron qui menace de venir chanter dans l'amphithéatre

Aprés les différentes missions de la campagne repose vagument sur un fondement historique (comme combattre contre Hannibal en fondant des villes en Italie et en Espagne - avec l'inconvénient que le jeu donne en gros comme date pour cette guerre punique du -150 ou -100 ... enfin bon pourquoi pas) mais c'est finalement plus proche du néant.
Citation:
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Envoyé par jmlo
PS : en plus ça lui va comme un gant ce personnage à Chal !


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Ouais, bien vicelard, un poil tordu, je trouve aussi que ça lui va bien

Otto Granpieds 18/02/2007 04h11
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Superbe...
Chal 19/02/2007 13h28
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Ben voyons, moi un honnête père de famille nombreuse, transformé en dangereux psychopathe Romain.

Excellent Mad et en plus connaissant le jeu, je suis d'autant plus admiratif devant ton Aar, d'ailleurs cela tiens plus maintenant du récit que de l'Aar.
Quel dommage tout de même, que certains de tes posts fussent effacés.
Enfin, c'est la vie

Chazam 19/02/2007 14h20
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:shocked: C'est magnifiquement écrit!

(je tremble aussi pour le pauvre Chazam.. :honte: :honte: :honte: Quel héro! :honte: :p: )
marlouf 19/02/2007 21h14
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CHAPITRE 5 : les deux Ennemis
L’amphithéâtre de la ville, où se déroulaient les jeux, était bondé pour l’occasion.
Les patriciens et les plus nobles citoyens de la ville avaient accès à des tribunes réservées, surplombant la piste et dotées du plus grand confort : siége en marbre, encensoirs, bassins d’eau, corbeilles de fruits cueillis le matin même et servante servant du vin à profusion.
Puis plus on s’éloignait de la piste, plus on s’éloignait des classes sociales aisées. Les dernières rangées comptaient les hommes les plus pauvres, et les femmes. Incapables de réellement discerner l’action sur la piste, ils poussaient des cris en même temps que les rangées plus basses, heureux de communier à la liesse populaire par la voix à défaut de la vue.

Certains des spectateurs, assis sur leurs grandes travées en bois, jetaient un coup d’œil envieux en direction des tribunes, contemplant le chatoiement des étoffes de soie d’Orient, la coupe parfaite des tuniques du Latium et les toges d’un blanc éclatant. On comptait également plus de légionnaires qu’à l’accoutumée, puisqu’en plus du Préfet Varon, on pouvait également croiser Chal - qui avait droit, comme commandant des armées d’Illyrie, à sa propre garde rapprochée.
Les deux hommes riaient en regardant plusieurs longues toiles se détendre au fait de l’amphithéâtre, protégeant ainsi tous les spectateurs du soleil ardent de Crête. Un peu en recul, Oniris conversait avec un très riche commerçant venu de Ligurie pour vendre une partie de sa production de textile, puisque la ville n’était pas autosuffisante. L’homme, du nom de Griffon Pertinax, n’était rien moins qu’un ancien Consul, et l’un des proches de Marc-Aurèle. Seul son retrait de toute vie publique avait empêché Commode et Perennis de l’envoyer à une mort certaine, comme tous les conseillers de l’ancien empereur.
Le matin même, quelques mots ayant été échangés entre Griffon et Chal, Oniris semblait s’être découvert un allié. Mais Griffon, imperturbable, évitait tout sujet se rapportant à Rome ou à la gestion de l’empire, préférant longuement converser sur le lainage familial.
Profitant du fait que personne ne me prêtait attention, je quittais la tribune et, suivant plusieurs corridors, arrivaient dans les soubassements de l’amphithéâtre. Les servants s’agitaient en tout sens, les gladiateurs sortaient de leurs cellules afin d’être équipés pour la première partie de la journée. Sur la demande de Chal, le combat que je craignais tant entre Chazam et le guerrier goth serait gardé pour la fine bouche. Les festivités prévoyaient d’abord quelques combats d’autruches, un animal encore inconnu ici, avant que les gladiateurs ne soient envoyés par paquets les uns contre les autres.

Le plat principal consistait à des combats opposant des fauves aux gladiateurs ayant survécus à l’épreuve précédente, puis viendrait l’événement que tous attendaient, le combat de la légende grecque contre le champion de Chal. Les paris allaient bon train, dans les tribunes, et tout ceux qui avaient aperçus le goth hésitaient quant au résultat. La plupart des Crétois, néanmoins, misaient sur leur héros. Ce goth, qu’on disait muet, ne les inspirait pas particulièrement. Je demandais à entrer dans la cellule de Chazam et pu enfin lui parler de ce qui me tenaillait depuis la veille. Le héros grec me fixait, essayant de comprendre pourquoi moi, Caius Avidius, mandé par César, je m’intéressais au sort d’un esclave. Hésitant, je lui demandais de perdre son combat, s’il voulait avoir une quelconque chance de survivre. Alors que Chazam s’entêtait dans sa fierté de gladiateur, j’usais de tous les stratagèmes, essayant de le renvoyer à sa condition d’esclave, et ce faisant, je m’apercevait combien lui était bien supérieur à moi, et plus il résistait, plus j’essayais de le rendre misérable, et plus je me haïssais, et plus il prenait l’ascendant. Le suppliant puis le menaçant, usant de cajoleries, je cherchais ce qui pourrait lui faire rendre les armes, et finalement lui promettait la liberté, pas pour tout de suite mais dés que possible, et une place comme travailleur dans la villa que l’on me construisait, une place sous mon toit, une rente, et, qui sait, une vie avec un but, une vie valant bien mieux que tous les maux qu’il endurait, je renversais des empereurs et des nations pour lui, je lui promettais l’univers et la gloire des dieux, je promettais de rajouter son dieu aux miens, je l’implorais de vivre, pour lui, pour moi… je m’arrêtais, essoufflé.
Chazam me regardais, de la pitié dans les yeux. Voilà, c’était fait, j’étais son esclave. Il me questionnait et je lui répondais dans un souffle, oui la litière plus confortable c’était moi, les attentions venaient de moi, les maîtres moins sévères c’était moi également, les liqueurs proposées parfois et les femmes plaisantes, c’était encore et toujours moi. Je voulais être comme lui, car j’aurais voulu être lui, d’ailleurs je m’étais taillé une petite croix dans de l’écorce de bois, comme lui…
"- Tu n’aurais jamais pu être moi. Te priver de liberté, voilà bien quelque chose qui fait reculer les patriciens romains. Quand à ton amulette, peu m’importe, il ne s’agit pas de faire une place à « mon Dieu » auprès des tiens. C’est bien supérieur à tout cela, à tes temples, à tes croyances "
Chazam me fixa encore droit dans les yeux.
"-Pars, maintenant, je combats bientôt, et ta présence m’est trop lourde, tu t’amuseras avec tes semblables pendant que moi, je mourrais ou tuerais pour votre plaisir…"
Ne sachant plus quoi dire, j’appelais pour qu’on ouvre la cellule, et me retrouvais dans le couloir. Le goth… il ne restait que cela.
L’un des servants m’amena jusqu’à sa cellule, et je découvris l’homme pour la première fois. Un véritable colosse, une masse musculaire capable de s’opposer à un taureau, une abomination créée par les dieux pour nous montrer que nous autres, humains, n’étions que des mortels et que notre nature nous empêchait de s’opposer à leurs desseins.
Dans l’absolu, il était fortement probable que Chazam, malgré toute sa vigueur et son agilité, soit effectivement battu par le goth. Vaincu, Chazam resterait sur l’île, son prestige connaîtrait une éclipse, mais au moins il n’irait pas à Rome pour Combattre Commode. Mais un nouveau danger apparaissait maintenant : Chazam risquait de mourir entre les mains du colosse d’ici quelques heures.
[video]http://www.franconaute.org/~redacteurs/ ... ateurs.wmv[/video]
Il fallait que j’agisse vite. Je fis amener plusieurs servants, et entrait dans la cellule du Goth. Ils l’assirent sur un vieux gravât et l’attachèrent aux fers fixés dans la paroi, avant de me laisser avec lui. Seul restait aux alentours l’un des gardiens, au cas ou un quelconque problème m’arriverait. Je regardais le géant en face. L’homme avait un regard franc, sans aucune lueur de sournoiserie comme on en trouvait chez certains gladiateurs. Je n’avais rien à dire au Goth, et il ne m’aurait de toute façon jamais répondu. Les bruits qui courraient sur son compte, le gardien me les avaient confirmé : le Goth étaient muet.
Les coups, les blessures, les femmes, rien n’avait réussit à faire sortir un seul son de sa gorge. Son surnom d’Akmar Nibelung, nul ne savait d’où il venait réellement. Certainement avant sa capture quelques années auparavant. Je me retournais. Le gardien s’était mis à crier après quelque servant un peu maladroit qui avait fait tomber une cuirasse dans la salle principale.
Je fouillais dans ma toge, en sortit une courte dague et la plantait à la base de son aisselle gauche. Le géant fit une grimace horrible tandis que la lame glissait sur sa clavicule, mais ne pouvait toujours faire sortir aucun son. Je rangeais la dague sous ma tunique, et appelais le gardien. Celui-ci me regarda avec de grands yeux ronds en voyant la blessure que portait Akmar, et commença à balbutier. Je lui donnais l’ordre de stopper l’écoulement du sang, et faisait aussitôt équiper le goth de son équipement. Son galerus, cette plaque qui recouvrait la base du cou jusqu’au bras, rejoint par d’autres plaques couvrant le bras gauche et une partie du torse, camouflait parfaitement la blessure.
Quand il se leva, je le vis peiner à manier son bras gauche. Parfait. Tout colosse qu’il était, avec un bras en moins, il aurait bien moins de chance d’écraser son adversaire.
Je quittais rapidement le sous-sol, tandis que résonnaient derrière moi les plaintes du gardien, menaçant d’aller se plaindre à Venitius Varon et de saisir l’édile.
Plus je remontais les corridors, plus forte me parvenait l’exaltation du peuple. Les autruches avaient eu peu de succès, mais les gladiateurs avaient beaucoup plus. Quand je rejoignais la tribune, les trompettes s’étaient tues pour laisser place aux fauves, et les hurlements de la foule accompagnaient telle ou telle prouesse. Un archer qui atteignait un lion en pleine course, et la foule applaudissait. Un Rétiaire qui blessait à mort un fauve, et des travées entières raisonnaient du martèlement des pieds sur le plancher.
Mais la foule atteignait l’apoplexie quand un rétiaire tombait sous les morsures d’un tigre, les hurlements de dégoût et de joie se mêlaient pour former une longue complainte sexuelle quand la patte d’un lion emportait tout un torse. A la tribune, Venitius et Chal se régalaient du spectacle tandis qu’Oniris, plutôt attirée par exploit individuel d’un esclave et non les massacres de groupe, s’ennuyait. Seul Griffon Pertinax, dont le visage imperturbable ne laissait filtrer aucune émotion, s’intéressa à mon retour et me fit soudainement remarquer :
« - Mais, Caius Avidius, ta toge est pleine de sang ?
Tous les invités de la tribune détournèrent leurs yeux du spectacle afin de mieux regarder l’un d’entre eux, enfin redevenu intéressant car couvert de sang. La lame que j’avais rangée précipitamment était encore couverte de sang, et avait entaché ma toge et ma tunique. Je prétextais un léger ennui, une flaque de sang sur laquelle j’avais glissé dans les sous-sols de l’amphithéâtre, alors que je vérifiais la bonne tenue de l’exécution des jeux.
J’allais m’éclipser pour me nettoyer quand les trompettes sonnèrent pour annoncer la fin de la partie de chasse. Tandis que les servants nettoyaient la piste, masquant les traces de sang avec du sable frais et enlevant les plus grosses parties de chairs, animales et humaines, les gladiateurs survivants sortaient de la piste sous les acclamations de la foule. Les jeux avaient été bons, le peuple était presque contenté. Lui manquait le petit bonus, qui le renverrait enfin comblé dans ses pénates : le duel des champions.
Tandis que les cors se faisaient de nouveau entendre, je tombais de tout mon poids sur mon siége, torturé entre le vain espoir et la peur lancinante. La foule hurla de plus belle quand deux des accès à la piste s’ouvrirent, pour laisser place à Chazam et Akmar Nibelung.

Mirmillon contre rétiaire.
Enfin.
jmlo 19/02/2007 22h55
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Le tyran a le beau role comme d'habitude ... :(

marlouf 19/02/2007 23h32
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Citation:
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Envoyé par jmlo
Le tyran a le beau role comme d'habitude ... :(

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Patience, Jmlus, patience

En plus Akmarus m'a filé du Mo, alors je lui renvoie l'ascenceur

blackwoolf 20/02/2007 00h02
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Un vrai régale vivement la suite:) .
Chazam 20/02/2007 00h50
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Ahaaaah, tremble, colosse monstrueux!

Ah... Ah oui, il est quand même grand... Et musclé aussi...

Akmar Nibelung 20/02/2007 01h14
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D'habitude je ne lis pas les AAR, c'est long et ça prend trop de temps

Mais là c'était un jeu dans lequel on ne voit pas vraiment d'AAR, je regrette pas d'avoir lu

Le récit, tout en donnant une tournure historique est vraiment très bon :hello:
Ce n'est pas moi qui ferais ça :jaloux:


marlouf 20/02/2007 11h24
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(Merci

CHAPITRE 6 : le Duel
Les deux adversaires se jaugeaient du regard, tandis que le bruit de la foule se perdait dans un silence quasi religieux.
Enfin Chazam se rapprocha d’Akmar, le menaçant de son glaive, tout en laissant pendre son bras gauche portant le bouclier le long du corps. Un appel à l’assaut qui avait souvent fonctionné auparavant avec les gladiateurs moins expérimentés, qui prenaient l’attitude de Chazam pour une certaine faiblesse. Restait alors à Chazam à parer le coup sur sa gauche, avant de pousser puissamment sur ses jambes et d’arriver sur le côté droit de son adversaire à qui il décochait un coup mortel.
Technique qui ne pouvait pas fonctionner aussi bien avec un rétiaire, surtout un géant comme le goth. En effet, le rétiaire avait une profonde allonge du fait de la longueur de son trident. La taille du colosse rendait l’adversaire encore plus dangereux, et malgré sa vitesse, Chazam risquait de se retrouver encore trop éloigné d’Akmar pour lui porter un coups, alors que celui-ci pouvait toujours l’empêtrer dans son rete, le filet accroché à son avant-bras. Il fallait donc le laisser venir puis réagir, et user de la taille du colosse contre lui.

Dans la tribune, tous les convives se régalaient du spectacle. Les premiers assauts, durant lesquels les 2 gladiateurs semblaient prendre la mesure de l’autre, firent pousser quelques cris à Venitius, tandis que Chal éclatait d’un grand rire à une feinte réussie de son champion. La foule se faisait à nouveau entendre, accompagnant chaque attaque de longs soupirs.
J’étais livide, et je saisis le rapide regard que me jeta Oniris. Sur la piste, Chazam semblait avoir un léger avantage sur Akmar, sa rapidité déstabilisait le géant dont la réactivité ne semblait pas à la mesure de ses promesses. Je repensais à la blessure que j’avais infligée au Goth, et redoutait soudain avec anxiété d’avoir été un peu trop lourd avec ma dague. J’espérais juste rendre le géant moins confiant, et l’empêcher de se servir avec efficacité de son bras gauche. Mais le résultat était catastrophique, il semblait ne plus avoir de réelle volonté à combattre, donnant des coups avec son trident bien loin de là où se trouvait Chazam.
Soudain les gens se levèrent tous dans les travées quand, sur une erreur d’appréciation d’Akmar, celui-ci lança maladroitement son filet et s’exposa à la lame de Chazam. Le coup, plutôt bien ajusté, entama le bras gauche du goth qui du reculer pour éviter un coup plus mortel. Du poignard qu’il tenait dans la main gauche, il taillada le filet emmêlé retenu à son avant-bras tout en essayant de tenir à l’écart Chazam avec les pointes du trident qu’il tenait dans la main droite. Il continuait de reculer, le trident cette fois tenu à 2 mains, tandis que son filet gisait, inutile, au centre de l’arène. Face à un combattant comme Chazam, indemne et disposant toujours de son épée et de son bouclier, un rétiaire blessé et n’ayant plus que son trident avait très peu de chance de s’en sortir.
[video]http://www.franconaute.org/~redacteurs/ ... combat.wmv[/video]
A la tribune, le visage de Chal s’empourprait un peu plus à chaque assaut porté par Chazam, et il serrait ses poings de rage.
Déjà, Venitius se penchait vers lui afin qu’il reconnaisse la défaite de son champion, quand Akmar sembla sortir de sa léthargie.
Trop confiant face à un adversaire qu’il considérait déjà comme mort, Chazam se jeta sur Akmar afin d’en finir. Alors, à la stupéfaction du public, Akmar fit preuve d’une rapidité qu’un corps aussi imposant rendait surnaturelle. S’écartant de Chazam au dernier instant, il lui décocha un coup de dague au torse, un coup d’une rapidité effrayante et complètement non orthodoxe, les rétiaires utilisant généralement cette arme secondaire pour couper leur filet.
Déstabilisé, Chazam essayait de se rattraper mais le géant lui lança un coup de trident de travers, sur les côtes. Chazam s’écrasa au sol, et le temps qu’il se retourne vers son adversaire, celui-ci avait porté les pointes du trident sur sa gorge.
La rapidité du retournement de situation et le fait que, pour la première fois, leur champion avait été vaincu, semblaient avoir ôté toute voix à la foule. Enfin, elle réagit et salua l’exploit, en un tonnerre de cris et d’applaudissements. Je me mis à respirer à nouveau, demandant aux dieux, et surtout au Dieu de Chazam, qu’il ne soit pas gravement blessé. Dans tous les cas, il n’irait pas à Rome et survivrait encore un peu. Tout serait alors possible, sa liberté envisageable, et puis … Me laissant enfin aller, j’écoutais la foule qui demandait la grâce de Chazam, et saluait également l’exploit d’Akmar.
Puis mon sang se glaça instantanément et je restais tétanisé, sous le choc. Chal s’était levé et, le bras tendu, le poing refermé, le regard sombre, il pointait son pouce vers le bas.

GA_Thrawn 20/02/2007 11h31
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Akmar! Akmar! Akmar!
Quel suspens...
Chal 20/02/2007 12h21
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Plus rien a voir avec le jeu mais cela est si bon !!
Manque plus que Russell Crowe et Joaquim Phoenix.

PS : A mort Chazam, Vive Akmar !!
marlouf 20/02/2007 12h31
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Citation:
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Envoyé par Chal

Plus rien a voir avec le jeu mais cela est si bon !!
Manque plus que Russell Crowe et Joaquim Phoenix.

PS : A mort Chazam, Vive Akmar !!
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De toute façon la partie gladiateurs va plus ou moins mourir de sa belle mort (j'ai un peu dérivé alors que je ne comptais pas trop m'attarder sur les combats, effectivement il y a Gladiator pour ça)
Bref retour aux bases du jeu pour la suite, tout en continuant bien sur le récit s'attachant au sort de Chazam et d'Akmar, et la poursuite des intrigues dans la cité en pleine construction.
Quant au méchant de service (désolé Chal


Akmar Nibelung 20/02/2007 13h05
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Au fait, Caius Avidius semble avoir déjà très bien intégré les moeurs grecques non ?

marlouf 20/02/2007 13h11
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Envoyé par Akmar Nibelung
Au fait, Caius Avidius semble avoir déjà très bien intégré les moeurs grecques non ?

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Apparement jusqu'au bout des doigts

jmlo 20/02/2007 13h49
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A mort le barbare , vive chaz !

Otto Granpieds 20/02/2007 14h22
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Envoyé par marlouf

De toute façon la partie gladiateurs va plus ou moins mourir de sa belle mort (j'ai un peu dérivé alors que je ne comptais pas trop m'attarder sur les combats, effectivement il y a Gladiator pour ça)
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On avait bien senti une de tes sources d'inspiration, mad...

Mais rassure toi, Gladiator est lui même pompé(*) sur un film des années 60 "La chute de l'empire romain" d'Anthony Mann (tout ça pour montrer que moi aussi, j'ai une culture cinématographique

(*)Cela me rappelle le mot de Clémenceau à propos de Félix Faure décédé en état d'épectase : "Il a voulu vivre César, il est mort Pompée"
marlouf 20/02/2007 14h33
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Envoyé par Otto Granpieds
On avait bien senti une de tes sources d'inspiration, mad...

Mais rassure toi, Gladiator est lui même pompé(*) sur un film des années 60 "La chute de l'empire romain" d'Anthony Mann (tout ça pour montrer que moi aussi, j'ai une culture cinématographique

(*)Cela me rappelle le mot de Clémenceau à propos de Félix Faure décédé en état d'épectase : "Il a voulu vivre César, il est mort Pompée"
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Tiens d'ailleurs en faisant des recherches sur le fonctionnement des combats et des gladiateurs, je suis tombé sur un site qui montrait les grosses erreurs de Gladiator pompées sur le film d'Anthony Mann, à commencer par les 2 films qui ne peuvent pas s'empécher de faire claquer Commode dans l'aréne, au lieu de gentiment le laisser se faire étouffer dans son lit comme dans la réalité. Assez marrant, ça permet de voir où Ridley Scott a trouvé son inspiration

Autre bourde aussi, Gladiator, dans sa version française (shame... shame ...) placerait le régne de Commode en 180 avant JC


Chal 20/02/2007 14h52
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Pfffftttt !! Des détail Mad rien que des détails sans importance.

Leaz 20/02/2007 16h22
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Trés bon Aar, du grand cru marloufien y a pas a dire

Otto Granpieds 20/02/2007 16h30
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Envoyé par marlouf
à commencer par les 2 films qui ne peuvent pas s'empécher de faire claquer Commode dans l'aréne, au lieu de gentiment le laisser se faire étouffer dans son lit comme dans la réalité. Assez marrant, ça permet de voir où Ridley Scott a trouvé son inspiration

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Je crois même me souvenir que Commode aurait été assassiné avec la complicité de sa favorite, qui aurait été chrétienne (tout cela n'est pas très catholique

Comme quoi ta fiction rejoint la réalité (je reconnais là ta vaste culture :cultivé: ).
Citation:
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Envoyé par marlouf
Autre bourde aussi, Gladiator, dans sa version française (shame... shame ...) placerait le régne de Commode en 180 avant JC


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Ce n'est plus du peplum, c'est de l'anticipation, l'Empire romain, au sens monarchique du terme, n'étant apparu que 150 ans plus tard...
P. S. : Epargne Chazam, même s'il est un peu cureton sur les bords... :priere: