Chroniques de l’Empire Ottoman : 1521 – 1536. L’Empire est fourbement attaqué par l’alliance austro-russe.
Soliman le Magnifique, homme de paix, se consacre exclusivement à la diplomatie, l’économie et, surtout, s’efforce de répandre partout la Vrai Foi au sein de l’empire : les conversions sont inombrables, le Sunnisme brille de mille feux, d’un éclat insoutenable.
Ce qui provoque l’inévitable jalousie des envieux : le Tsar, souverain d’un pays désertique peuplé de miséreux, au lieu de chercher à moderniser ses terres ou à se civiliser, regarde avec envie notre royaume et complote avec l’Empereur contre sa splendeur. Las, la fourberie de certains infidèles est-elle donc sans limites ? La bouche en coeur, l’Empereur ne cesse en effet de répéter à qui veut l’entendre qu’il entretient d’excellents rapports avec le Sultan et que son alliance militaire avec Moscou n’est nullement dirigée contre lui, mais contre l’alliance Polono-Lithuanienne.
Soliman a choisi de lui faire confiance : comment aurait-il pu douter d’un homme qui se prétendait son ami ? Comment aurait-il pu deviner que l’Empereur, qui se dit vertueux et pieux catholique, se parjure ainsi et renie publiquement ses paroles ? Comment aurait-il pu penser à une attaque alors que nos frontières respectives avaient été officiellement reconnues ?
Pourtant, le 13 juin 1531, les félons jettent bas les masques et l’alliance austro-russe nous déclarait lâchement la guerre, sans préavis aucun, et près de 300.000 soldats déferlaient contre l’empire ! Quelle infamie ! Quelle ignominie ! Le Pape lui-même, qui pourtant ne nous porte guère dans son coeur, fut, dit-on, particulièrement choqué par cette action si vile. Les misérables attaquaient l’Empire, ils allaient être bien reçus...
1531. Les Austro-russes sont rapidement refoulés, on raconte que leurs soldats étaient fort peu motivé, estimant avec raison cette guerre injuste et ignoble : nos glorieux Janissaires contre-attaquaient immédiatement et les cavaliers d’Allah pulvérisèrent totue opposition. 60.000 autrichiens sont massacrés au Pest et nos troupes s’enfoncent déjà en Autriche, le Krain ne tarde pas à tomber sous nos coups redoutables. Les russes impies subissent le même sort et nos troupes d ‘élite passent en territoire ennemi, même si l’offensive y est plus limitée : le gros de nos efforts se porte contre l’Empereur félon.
1532. Vienne apprend rapidement de ses erreurs et d’immenses armées contre-attaquent, prenant de court nos troupes de garnison, dépassées par tant de bassesses : le Pest et le Banat sont envahi et, sur le front de l’est, les Russes atteignent Azow et la mer noire. Partout, les Janissaires reculent. le coeur serré, Soliman tente de faire entendre raison aux félons, mais ceux-ci s’obstinent dans leur folie criminelle : ordre est alors donné de mobiliser les immenses ressources de l’Empire pour refouler les barbares. Djihad, Djihad, Djihad !
Pendant que nous mobilisons, le Roi de France, choqué comme tant d’autres par cette lâche agression, particulièrement abjecte, décide d’intervenir et de profiter de l’occasion qui s’offre à lui : le Pape, dit-on, lui aurait accordé sa bénédiction.
1533. L’arrivée de nos renforts change rapidement la donne et la contre-offensive emporte tout sur son passage : l’Autrichien est anéanti en Hongrie et les Janissaires pénètrent à nouveau en Autriche, où le sang coule à flot : d’innombrables armées impériales tentent vainement d’arrêter nos troupes d’élite, poussées par un juste désir de vengeance : les impies doivent être châtiés. L’Autriche, cependant, n’en continue pas moins ses exactions : la Dalmatie et la Croatie sont conquis, le Krain récupéré et la Bosnie assiégée. A l’est, les barbares sont repoussés au-delà de nos frontières et jamais plus ils ne constitueront une quelconque menace.
1534. La France, attaquée par l’Angleterre et la Suède, signe la paix avec l’Autriche, nous laissant seuls en guerre, mais Allah, lui, n’abandonne pas ses fidèles serviteurs : sa bénédiction est sur nous et les Autrichiens ne subissent désormais plus que défaite sur défaite. Et nos renforts continuent toujours d’affluer. Les derniers autrichiens présents sur notre territoire sont expulsés avec force coups de pieds au cul, la Croatie est récupérée et nos hordes poursuivent l’offensive en pays ennemi : les provinces autrichiennes de Presburg et Oldenburg finissent par tomber et, surtout, jour glorieux qui restera à jamais dans les Annales de l’histoire, Vienne, la capitale impériale, capitule le 16 décembre 1534 !
Trois ans et demi après la lâche agression austro-russe, le glorieux empire est victorieux sur tous les fronts et peut imposer sa paix : le Krain est arraché à l’Empereur, c’est le prix de sa trahison, que le monde soit témoin de notre immense générosité ! Nous avons été perfidement attaqués, nous avons conquis Vienne, mais, pourtant, nous avons fait preuve de modération : il n’en sera pas toujours ainsi et tout ceux qui attaqueront le Sultan en payeront toujours le prix.
Mais Soliman est un homme de paix et, bien que honteusement trahi, tend une nouvelle fois la main de l’amitié à l’Empereur : acceptez nos frontières actuelles, oubliez toutes vos revendications actuelles, laissez donc tomber le Tsar ignoble qui vous a entraîné dans cette guerre qui a bien failli causer votre perte et réfléchissez bien à ceci : qui sont vos vrais amis ? Le Sultan qui vous a toujours traité avec respect et qui ne parlait que de paix, ou le Tsar perfide qui vous a insulté pendant des décennies et vous a poussé dans cette guerre absurde qui a ruiné votre royaume ? Réfléchissez bien et ne commettez plus les mêmes erreurs : le Sultan peut pardonner une fois, pas deux.
Au Tsar mécréant : vous êtes le principal responsable de cette guerre et vous pouvez vous estimer très heureux de n’avoir jamais à affronter qu’une fraction dérisoire de nos immenses forces :celles-ci, pourtant ont suffi pour vous refouler complètement. Songez alors à ce qui serait arrivé si nous avions consacré un peu plus de nos forces contre vous : le Sultan vous aurait écrasé aussi facilement qu’un cafard sous son noble talon. Pour nous, Moscou est à peine plus loin que Vienne.
Oubliez un peu la guerre dont vous êtes si friand et songez plutôt à développer votre royaume barbare. Ouvrez-vous enfin la civilisation et nous serons prêt à reconnaître vos frontières actuelles, mais oubliez les plaines du sud : celles-ci sont et resteront à jamais ottomane. Nous vous tendons à vous aussi la main de l’amitié car nous connaissons, nous, les bienfaits de la paix. Ouvrons une ère nouvelle dans nos relations ,fort tendues pour le moment, et ce uniquement à cause de vous, de votre bellicisme, de votre jalousie maladive et nous nous en porterons tous deux bien mieux : l’amitié du Sultan n’a pas de prix, songez-y avant de décider.
