12 NOVEMBRE 1916, 10h00
L Esc 102 s apprête à décoller pour une mission offensive de l autre coté du front
La formation de 4 Nieuport 17 sera dirigée par le S/Lt Théophile Mad qui emportera le fanion bleu sur son aile droite.
J ai revêtu une seconde couche de grasse de phoque sur mon visage pour me protéger car volant à 3.000 mètres d altitude, je crains presque plus le froid que les allemands...
Les appareils décollent en bon ordre, et je prends position derriere le Sergent Jules Thrawn...
Pour cette mission, j ai demandé à mon mécanicien de ne remplir mon réservoir qu à 90% afin d alleger l'appareil
Un choix judicieux, car je ne me fais plus distancer par mes camarades et j arrive à maintenir la formation...
2,000 metres, nous passons au dessus de Compiegne
Toujours en formation, mais à l inverse des Sergents Thrawn et Jagermeister, je préfère garder mes distance...
Il est vrai que ces 2 là font chambre commune...
Arrivés à 2,500 metres, nous atteignons le plafond nuageux...
Heureusement, le ciel est assez clair aujourd'hui...
Enfin à 2,800 metres, notre altitude de mission, le S/Lt Mad met le cap au Nord, vers les lignes ennemies...
Malheureusement, un nuage se met en travers de notre chemin...
J aperçois à peine le Nieuport du Sergent Thrawn pourtant situé à seulement une dizaine de metre...
Puis c'est soudain le total aveuglement...
J entends bien un bruit de moteur d un autre appareil qui ne doit pas etre très loin, mais j aperçois à peine l'extremité de mes ailes...
Je tente de maintenir le cap en gardant un œil sur le compas, mais je n ai aucune idée de ma situation et de mon assiette...
Pas d'horizon artificiel , et je pourrais être sur le dos que je ne m en rendrais pas compte....
Les secondes passent et l angoisse grandit...
Finalement, mon appareil sort du nuage et à mon soulagement, aperçois le reste de la formation qui n est pas si loin...
Je craignais également de perdre le contact et de me retrouver complètement esseulé alors que la mission vient à peine de débuter...
Je regagne la formation, alors que le S/Lt Mad se porte en avant
Nous survolons le front
A presque 3.000 metres d altitude, nous avons une large vue du paysage, dechiré par ce long ruban de boue qu'est le No Man s Land...
Alors que nous franchissons les lignes allemandes, un large et épais nuage se dresse devant nous
Le S/Lt Mad et le reste de la formation ne semblent pas y prêter grands soucis, et maintiennent le cap
De crainte de me perdre, je decide de contourner 'l'obstacle' apercevant une trouée, légèrement sur la gauche...
Quelques instant plus tard, j aperçois les 3 Nieuports qui ont traversé le nuage et qui s 'apprêtent à mettre le cap à l Ouest pour longer le front, comme selon le plan de mission...
Anticipant, la manœuvre, je me replace dans le formation avec l 'appareil du S/Lt Mad dans mes 11heures...
Mais alors que je me retourner pour situer les appareils des Sergents Jagermeister et Thrawn, j apercois les 2 Nieuport faire une soudaine embardée, comme pour faire demi tour...
Intrigué par cette soudaine manœuvre, j'observe les alentours plus attentivement et j aperçois 2 appareils inconnus qui nous foncent dessus depuis nos 5 heures...
Les yeux perçants de mes équipiers ont réussi a discerner l'identité des intrus, 2 Albatros DII qu ils apprêtent à engager...
Je décide d'engager à mon tour et je bascule sur la gauche pour faire face à la menace
Mais le S/Lt Mad semble ne pas avoir vu les allemands qui s approchent et continue imperturbable sur son cap....
Impossible de le prévenir...
Je tente d aligner un des Albatros qui arrive en sens contraire et je lâche une courte rafale
Malheureusement je vise trop bas, sans avoir anticiper le déplacement de déplacement de l appareil ennemi, et aucune de mes balles ne fait mouche....
Le combat s engage à 3.000 metres d latitude, chaque pilote tentant de prendre les 6 heures de l adversaire
Mais le second Albatros a poursuivi son cap et rattrape le S/Lt Mad, toujours inconscient de la presence de l adversaire
Je decide de laisser les Sergent Thrawn et Jagermeister s'occuper de l autre Albatros et j engage la poursuite pour tenter de porter secours au S/Lt Mad...
L Albatros est dejà dans la queue du Nieuport no 1451 et les premieres balles des 2 mitrailleuses Spandau sifflent aux oreilles du S/Lt Mad qui entame des manœuvres d'évasion...
Mais le pilote allemand ne se laisse pas distancer et colle aux 6 heures de notre officier, malgré ses tentatives pour désorienter son poursuivant..
Je parviens enfin à rejoindre le S/Lt Mad et tente de lui porter assistance, en engageant l Albatros allemand
Les 2 appareils allemands sont désormais aux trousses du S/Lt Mad - le fanion de commandement semble agir comme un aimant à Albatros...
Le Nieuport no 1510 du Sergent Jagermeister entre dans la danse tandis que le combat tournoyant est de plus en plus violent, nous entrainant à pleine vitesse vers le sol.
Mais aucune trace du Sergent Thrawn
En fait celui ci, cercle toujours à 2.000 metres d altitude et ne semble pas vouloir engager le combat....
En quelques secondes, nous avons presque atteint le plancher des vaches...
Le Nieuport du S/Lt Mad touché à plusieurs reprises laisse échapper un inquiétant panache blanc...
J aperçois un Albatros qui s éloigne, plus bas dans mes 9 heures...
Je bascule sur l aile et me prepare à l engager...
Je me place en position idéale derriere le chasseur allemand et j actionne la détente de ma mitrailleuses Lewis de 7.7mm
La fréquence de tir est asse faible mais plusieurs de mes balles font mouche
L Albatros degage une fumée blanche signe que j ai endommagé son moteur...
Mais omnubilé par ma proie, j ai oublié de checker mes 6... cruelle erreur
Le second Albatros est juste derriere moi, et commence a faire feu a bout portant de ses 2 mitrailleuses Spandau...
J entend le claquement des balles qui frappent a nombreuses reprise mon appareil, et j entame un virage serré pour tenter d esquiver mon assaillant
En effet, les teutons ont lâché prise avec le S/Lt Mad qui a enfin réussi à se désengager...
Son appareil endommagé, et blessé, il parvient à s esquiver et à quitter la zone de combat
Mais il n ira pas bien loin... Son moteur tourne à bas regime et de façon irrégulière...
Ne pouvant reprendre de l altitude, notre officier ne peut éviter une zone boisée, et finit par s'écraser dans une petite foret
Heureusement, le S/Lt Théophile Mad survit à ce crash, mais ne pourra empêcher de terminer sa carrière comme prisonnier de guerre...
Désormais, c'est du 2 contre 2 : Le Sergent Jagermeister et moi meme contre les 2 Albatros....
Gardant mon regard fixé sur l Albatros que je tente d aligner, tout en jetant des coup d œil de temps en temps dans mes 6 pour vérifier que je ne suis pas engager, je n aperçois pas au loin les 4 appareils qui se dirigent vers la zone de combat...
Il y a une base aérienne ennemie à quelques kilomètres, et si ce sont de nouveaux Albatros, on est dans de tres sales drap...
Enfin sauf le Sergent Thrawn qui tourne toujours à 2.000 m plus haut...
Ce sont en fait 4 Sopwith Pup britannique qui viennent nous porter main forte
Rarement aussi ravi de voir débarquer les anglais....
A 2 contre 6 les appareils allemands n'ont aucune chance
Quelques soit leurs manœuvres, il se retrouve avec un Nieuport ou Pup dans leurs 6 heures qui les canarde...
Un Pup lache une longue rafale sur l Albatros DII marqué d'un D noir...
L allemand tente alors un atterrissage en urgence, mais emporté par sa vitesse, il capote et se retrouve sur le toit....
De mon coté, j aligne le second Albatros DII
Soudain l appareil ennemi effectue un tonneau comme pour effectuer une boucle vers le sol...
Manœuvre désespérée pour m échapper, ou peut être ai je tué le pilote et l appareil n est plus contrôlé...
Français ou allemand, les lois de la gravité sont les meme pour tout le monde...
L Albatros ne peut redresser et s'écrase au sol
Un rapide coup d oeil alors que je passe au dessus de l épave mais je ne pas voir l'état du pilote....
Le combat a duré 30 secondes ou 30 minutes je ne saurais le dire et je ressent encore l adrenaline à travers tout mon corps
Mais il est temps de reprendre nos esprits
Mon Nieuport à été touché à plusieurs reprises mais , pris dans le feu de l action je n ai pas eu le temps de faire encore un état des dégâts...
Par prudence, je mets le cap au sud pour rentrer à la base
Mais mon appareil lâche un inquiétant panache blanc, pourtant le moteur semble tourner normalement , meme si en leger sous regime...
Contrôlant mes instrument, je m aperçois soudain que la jauge d essence est quasi vide !
(le tube en verre, au fond du cockpit, entre le badin et le manche de pilotage)
En fait ce panache blanc que je traine, c'est l'essence qui fuit de mon reservoir troué par des balles allemandes...
Une chance qu il ne se soit pas enflammé...
Le niveau d essence continue de descendre à un rythme alarmant alors que je passe les tranchées allemandes d'où proviennent quelques tirs visant mon appareil...
Alors que je passe les toutes 1eres lignes ennemies, mon moteur s'arrête brusquement, à court d essence
Le Nieuport n est pas un excellent planeur et je ne vais pas pouvoir aller beaucoup plus loin...
Néanmoins, je tente de maintenir l appareil le plus longtemps possible en l air...
Chaque mètre gagné est une chance supplémentaire d éviter la captivité, meme si les risques d etre tué dans le No Man s Land sont très grandes...
Par miracle, et malgré la nature du terrain chaotique, je parviens a poser mon Nieuport sans trop de dégâts à moins de 200 mètres devant les tranchées allemandes...
A peine mon appareil immobilisé, je m extirpe de la carlingue tandis que les rafales de mitrailleuses (DCA de l IA) ciblent avec insistance le chasseur aux cocardes tricolores...
Rampant entre les cratères, je me dirge vers ce petit talus qui m offrira une protection contre les tirs ennemis...
Une dizaine de minutes plus tard, j entends les voix d une patrouille allemandes venu inspecter l épave et certainement à ma recherche...
Je saisis mon revolver Lebel M1892 prêt à me défendre... Mais les soldats de la Deutsches Heer ne semblent pas vouloir risquer leur peau pour trouver un pilote français au milieu du No Man s Land, et ils finissent par regagner leurs tranchées...
J attend alors la nuit, caché au fond d un trou d obus et profitant de l obscurité, et au petit jour, je parviens à rejoindre nos lignes
(re : gros coup de chance, car quand on finit dans le No Man s land, et surtout aussi près des lignes ennemis, il y a de grosses probabilités qu on finisse MIA/Porté disparu)
De retour à la ferme de Corbeaulieu, j apprendrai que les Sergent Thrawn et Jagermeister ont également réussi à regagner )
Il est temps de faire mon rapport et surtout de revendiquer ma 1ere victoire
(re Avec cette campagne, le detail du résultat de mission n est pas immédiatement communiqué à la fin de la mission, et il faut ainsi revendiquer le nombre et le type d appareil abattu.
Cela peut être ainsi confirmer ou rejeté selon si il y a un témoin ou selon la localisation des combats)
Je suis quasi certain d voir abattu un des albatros et aussi fortement endommagé l autre, mais qui peut avoir été achevé par un des pilotes anglais
Quoiqu' il en soit et ne voulant pas paraître trop ambitieux, je revendique 1 Albatros DII...
Je lance alors le Debriefing
Le S/Lt Théophile Mad a été abattu par Helge Tuchman du Jasta 5, et fait prisonnier
Il a été vengé par le Colin Frys du 8 Squadron, tandis que le second Albatros est confirmé comme étant ma 1ere victoire
Ce soir, j arrose ma tournée au mess, malheureusement sans le S/Lt Mad qui ne sera pas des notres...
Mais avant de nous diriger vers le mess pour fêter ma 1ere victoire, il faudra écouter le discours du Capitaine Blaise Aheuc qui vient de recevoir une nouvelle distinction en étant décoré de la Médaille Militaire ainsi que lnsigne des Blessés de Guerre... pourtant, il se porte comme un charme.... ca aide d avoir un cousin qui travaille au ministère de la guerre...
, pour faire partie de notre prestigieuse escadrille (que je n ai pas encore choisie...) 
)
C'était en multi ou contre l'IA ?
, etc...
)
En espérant que ça ne soit pas à titre posthume...
