8 août 1914
Au GQG de Vincennes, la tension est à son comble. La nouvelle de l'agression allemande de la Belgique rend caduc le déploiement initial de l'armée française, tournée toute entière vers la reconquête de l'Alsace-Lorraine. Pire, il en devient catastrophique du fait du retard pris dans la mobilisation des réservistes. L'ennemi possède l'initiative stratégique et un net avantage numérique, et un boulevard s'ouvre pour lui entre Meuse et Escaut, où rien ne s'oppose pour l'instant à son avancée.
Mais à l'abattement passager succède le réveil de l'Etat-Major du Maréchal Joffre ... la pensée stratégique reprend ... l'entrée en guerre de la Grande-Bretagne à nos côtés ouvre des perspectives nouvelles, et fait renaîte l'espoir ... l'Italie n'a pas respecté ses engagement au sein de la Triplice et semble même receptive à nos ouvertures diplomatiques ... la Russie dispose d'une armée aux ressoures inépuisables ... nous possédons d'excellentes troupes d'actives, et si nous parvenons à engager correctement la bataille défensive, rien n'est perdu et la balance des forces s'inversera.
Mais où la bataille s'engagera-t-elle ? Occuper solidement l'entre Sambre-et-Meuse semble illusoire désormais, tout comme le sauvetage de la vaillante petite armée belge.
Soudain, les lignes téléphoniques et télégraphiques s'emballent, les ordres fusent, le GQG s'anime. La décision est prise !!
La réorganisation de nos forces débute, le plan XVII est abandonné pour l'heure.
- Dubail et sa 1ère Armée s'installeront solidement sur une ligne Belfort-Epinal-sud-est de Nancy. Il contre-attaquera les pointes avancées allemandes si possible, mais sans mettre en danger ses lignes. Le blocage de notre aile droite est cruciale, car nous ne pouvons nous permettre le risque d'un double enveloppement !
- De Castelnau fortifiera la Lorraine entre Nancy et Verdun. La position défensive est excellente, tout comme nos troupes. Peu de risques à craindre de ce côté.
- la 3ème armée de Langle de Cary a pour le moment une mission délicate, mais capitale. Il doit empêcher toute pénétration allemande entre Verdun et Compiègne le temps que nos réserves montent en ligne sur sa gauche, sur la Somme. S'il échoue, tout est perdu !!
- Dans les semaines qui suivent, nous espérons pouvoir garnir le front jusqu'à la Manche avec une 4ème puis une 5ème armée, avec le soutien du Corps Expéditionnaire Britannique en cours de formation et établir la liaison avec les survivants de l'armée belge autour d'Ypres. Malheureusement, la perte de l'Artois semble inéluctable à court terme.
- Enfin, sur mer, nous organisons trois groupements. La flotte française de Méditerrannée occupera une position de blocage ente Italie et Grèce. Appuyée sur Malte, elle devra empêcher toute sortie de la flotte autrichienne et surveiller l'Empire Ottoman qui s'agite. La flotte de Brest rejoindra le gros de la Home Fleet en Manche. Elle doit se tenir prête à contrer toute tentative de sortie de la Kaiserliche Marine en Mer du Nord. Enfin, les bâtiments les plus modernes de la Royal Navy se déploieront entre leur base de Scapa Flow et la Norvège, afin d'établir un solide blocus commercial. Cependant, en cas de sortie massive de la flotte allemande, elle devra joindre ses forces à la flotte de la Manche pour détruire la redoutable marine du Kaiser.
Front de l'Ouest :
Front de l'Est :
L'engagement britannique se précise :
15 oût 1914
