L'une se situant à l"'extrème droite" et l'autre à "l'extrème gauche" on a souvent tendance à les croire fondamentalement ennemies.
Pourtant en y regardant de plus près elles sont étroitement imbriquées. tant du point de vue des idées que des évènements.
J'explique (avant que certains s'explosent une veine du cou

Le premier point commun est la modernité. Toutes deux sont nées au XIXème siècle, à la naissance de l'ère industrielle. Les différences culturelles se fondent en groupes homogènes nationaux et s'estompent au profit de la notion de "classe", de rang social. Une certaine hierarchie s'impose entre les hommes et elle n'est plus dépendante d'une tradition ou d'un droit divin.
Les nouvelles idéologies auront la volonté de bouleverser ce nouvel ordre bourgeois, de creer un nouvel Homme.
Au début il n'y avait que le socialisme, sorte de fourre tout qui regroupait un peu toutes ces contestation, de façon plus ou moins anarchique.
Puis la 1ere GM va radicaliser ces mouvements qui se regrouperont autour de personnalité fortes. Ce sera Lénine et les mouvances marxistes en Allemagne et en Russie, Mussolini et Hitler en Allemagne et en Italie. Avec diverses ramifications dans d'autres pays plus ou moins boulversés par la guerre.
Au tout début le fachisme se réclame du socialisme (tout comme le communisme bien entendu, même si il s'est radicalisé), comme le "national-socialisme" ou "nazisme". Le fachisme et plus précisemment le nazisme assimile au phénomène de classe celui de race. En gros il rajoute des catégories à la classification communiste (bourgeois,paysans, ouvriers,soldats), il y aura les improductifs (qui au même titre que les bourgeois mériterons d'être éliminés puisqu'inutiles),c'est à dire les handicapés ou les tziganes, ou les Juifs (assimilés à la bourgeoisie).
Chacune de ces idéologies cherchera à "purifier" la société de ses classes jugées parasites et des opposants politiques. Camps de concentration ou goulag, il serait difficile de savoir qui a imité l'autre.
Autre élément de corrélation : l'athéisme. Le Communisme était d'un athéisme strict d'un point de vue idéologique. Le fachisme l'était plutot dans l'appropriation du pouvoir de l'Eglise et du pouvoir d'inculquer ses propres preceptes "moraux" sans forcemment désirer se mettre à dos les croyants pour des raisons surtout tactiques. Le nazisme par exemple pronait une sorte de paganisme servant surtout à glorifier la nation et ses soldats.
Mais la priorité devient le "bien commun" ou la nation, ce qui revient au même. A ce titre plus aucune entrave d'ordre morale ne peut interférer avec cette objectif supérieur. Ainsi la vie humaine perd sa sacralité au bénéfice du groupe. L'individu sera écrasé par l'Etat, opprimé et surveillé par l'intermédiaire de police secrètes s'immiscent dans la vie privé. Même l'Inquisition n'avait pas poussé cette logique à si gande échelle et à toute la population.
De loin en loin, les barrières morales tombent et tous les crimes deviennent possibles. L'Eglise est un pouvoir conccurent et seul l'Etat est juge du Bien et du Mal.
La propagande est un élément découlant du précédent et aussi un aspect marquant de ces régimes. Il s'agit d'inculquer de nouvelles valeurs, toujours dans cet esprit d'un "Homme nouveau". La supériorité du "peuple" (désignant soit la race, le pays, la classe ouvrière selon les endroits) est toujours mise en avant. Cultivant la paranoia en mettant tous les problèmes sur le compte d'une agression étrangère ayant des ramifications secrètes parmis le peuple. Et justifiant donc une plus grande répression.
Le culte du chef, est présent également. Si il est assez logique dans la structure fachiste il est un peu plus surprenant dans les régimes socialistes. Pourtant il est tout aussi logique. En remettant tous les pouvoirs de la société dans les mains de l'état, son chef obtient alors des pouvoirs inimaginables. Il peut ainsi agir à tous les niveaux de la vie de millions d'individu, décider du droit de vie ou de mort sans rendre de compte à personne, même pas devant Dieu. Ce pouvoir absolu le rend inévitablement semblable à un quasi dieu-vivant dans l'imaginaire collectif. Entretenir le peuple dans cette idée ne fait dailleurs que conforter ce pouvoir. L'absence de contre-pouvoir ou d'opposition provoque toujours ce type de despotisme.
Dans les faits historiques l'antagonisme communsime/fachisme est loin d'avoir toujours été évident. Toutefois en Allemagne le nazisme paradoxalement apparu en réaction au communisme. Finallement il s'est imposé en concurrent idéologique dans la classe ouvrière, principalement parcequ'il jouait sur la fibre nationale et revancharde (la Russie, l'ancien ennemi, était alors déjà communiste), tout en rassurant la classe bourgeoise.
Mais une fois au pouvoir, les fachistes vont nationaliser l'économie à la manière socialiste.
En France, les prémisces des mouvements fascites vont apparaitre principalement après la victoire des socialistes en 1936. Mais lors de l'invasion du pays par les nazis les communistes auront reçu des ordres du parti de saboter la résistance française. En effet, à cette époque l'Allemagne était alliée à l'URSS.
Cette alliance sera de courte durée mais démontre qu'à l'époque les différences idéologiques étaient loin d'être évidentes.
Et c'est lors de la seconde guerre mondiale que les communistes se positionneront dans le camp vainqueur, donc anti-fachiste. Cette idée apparut alors comme une sorte d'évidence indiscutable tant la lutte entre ces pays avaient été féroce.
Mais dans les faits les pays communistes se comporteront exactement pareil, de la révolution culturelle maoiste aux camps de Polpot.
De cette définition hasardeuse naitra son contraire. A savoir que le fachisme était opposé au communisme il constituait alors une alternative au bloc soviétique.
C'est pourquoi les nouveaux pays du "Tiers Monde", les anciennes colonies, en mal d'émancipation et désireux de connaitre eux aussi des changements radicaux de l'ancien ordre furent tentés par le communisme.
Mais les vieilles démocraties prirent peur de voir leurs anciens empires se retourner complètement contre eux. C'est pourquoi à défaut de pouvoir conserver leurs colonies ou les monarques locaux ils préfèrent instaurer des régimes autocratiques sous la forme de dicatures militaires.
Les démocraties qui venaient de vaincre le fachisme allaient le faire renaitre en alternative au communisme. Mieux valait une dicature docile et loyale qu'une dictature ennemie. Mais la vie des individus de ces pays exempts de libertés n'était pas très différente : exécutions sommaires, camps, embrigadement, censure de la presse, torture etc. et seule l'illusion d'un avenir meilleur les poussait à entrer en guerrilla (alternativement communiste ou "militaro-nationaliste").
En conclusion, ces deux idéologies sont en passe de disparaitre progressivement face aux coups de boutoirs de la démocratie capitaliste ,de ses mirages consuméristes, mais de ses véritables libertés individuelles.
Une question reste en suspens, y aurait il eu le fachisme et autant de dictatures "de droite" sans la menace du communisme ?