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Une Histoire de Westeros

Posté : lun. févr. 11, 2013 4:52 pm
par Locke
Histoire de Westeros telle que narrée par les chroniques de la maison Stark.
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Il y a une note griffonnée en haut de la première page: "Il semblerait que toutes les pages précédant la chute de la maison Targaryen aient été arrachées. Je suppose qu'il s'agit d'un partisan des Baratheon et des Stark qui a effacé de cet ouvrage toute référence à l'ancienne dynastie avec le plus grand zèle.

La révolte de Robert Baratheon et la chute de la dynastie Targaryen
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Le Nord en l'an 282 AC.

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Les six autres couronnes en l'an 282 AC.
Après qu'Aerys II Targaryen fit exécuter avec la plus grande cruauté les lords Rickard et Brandon Stark ainsi que plusieurs de leurs bannerets, il réclama sans plus attendre la tête du second fils du défunt, Eddard, ainsi que celle de Robert Baratheon, qui était promis à lady Lyanna avant que le prince et héritier du Trône de Fer Rhaegar ne l'enleva, ceci entraînant les funestes événements narrés précédemment. Il intima cet ordre à Jon Arryn du Val, qui était le tuteur des deux jeunes hommes. Celui-ci refusa de commettre pareille vilenie et quitta aussitôt la capitale pour rejoindre le Val et entrer en rébellion contre le roi avec le soutien de ses deux pupilles.

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Robert Baratheon s'affirma comme le leader de l'alliance contre les Targaryen et s'empressa de rallier Accalmie pour réunir ses bannerets.

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Eddard Stark prit quant à lui la route du Nord. Mais plutôt que de choisir la voie la plus courte par la mer et Blancport, il se risqua à une chevauchée jusqu'à Vivesaigues dans le Conflans, où il espérait rallier à lui le lord Hoster Tully, dont la fille Catelyn fut promise en mariage à Brandon Stark avant son horrible trépas.

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Les négociations dépassèrent les espérances d'Eddard qui obtint la main de Catelyn et le ralliement des Tully à la rébellion.

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Lorsque Aerys II se rend compte de l'ampleur de la rébellion, il renvoie dans un accès de fureur la Main du Roi Owen Merryweather et nomme à la place le jeune Jon Connigton, l'un des rares bannerets des Terres de l'Orage resté fidèle à la couronne et ami proche du prince Rhaegar. Ce dernier part dans son fief de Peyredragon pour assembler ses propres forces et les joindre par la suite aux forces des Terres de la Couronne.

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Seules deux couronnes supportent Aerys, le fringuant mais peu futé Mace Tyrell du Bief d'une part...

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...Et Doran Martell de Dorne, le beau-frère du prince Rhaegar, d'autre part. Cependant les dorniens n'ont guère oublié l'affront subit à la princesse Elia l'année précédente lors du tournoi d'Harrenhal et entrent en guerre avec beaucoup de réserve.

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Tywin Lannister, gardien des Terres de l'Ouest et ancienne Main du Roi, ne prit aucunement part au conflit et resta sur son trône de Castral Roc.

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Et Balon Greyjoy se frottait très certainement les mains de voir les continentaux se déchiqueter entre eux, pour le plus grand profit des Fer-Nés.

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Nous étions au quinzième jour du neuvième mois de l'an 282 lorsque la Guerre de l'Usurpateur fut déclarée.

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : lun. févr. 11, 2013 5:14 pm
par Reborn
Jon Connington, homosexuel ? :goutte:
Et l'amitié virile, ce n'est pas possible ? :o:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : lun. févr. 11, 2013 5:25 pm
par Locke
C'est pareil, l'huile en moins :o:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : lun. févr. 11, 2013 7:09 pm
par GA_Thrawn
Un aar game of throne :clap: :clap:

Dommage que tu ais pris la trop prévisible maison stark, j'aurais aimé plus exotique :o: Mais j'attends ça avec impatience.

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : lun. févr. 11, 2013 7:11 pm
par Elvis
Les Stark sont des barbares ! Vive les Lannister !

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : lun. févr. 11, 2013 7:30 pm
par Leaz
En tout cas le 0 en intrigue de Eddard est bien vu :o:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : lun. févr. 11, 2013 7:42 pm
par Reborn
On peut avoir les stats de Littlefinger ? :mrgreen:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : lun. févr. 11, 2013 7:49 pm
par Locke
GA_Thrawn a écrit :Un aar game of throne :clap: :clap:

Dommage que tu ais pris la trop prévisible maison stark, j'aurais aimé plus exotique :o: Mais j'attends ça avec impatience.
Je préfère garder les petites maisons pour des versions futures des mods, ce sera plus intéressant :signal: Quelques indications concernant la partie:

- Je n'hésite pas à prendre le contrôle des autres Lords et du Trône de Fer pour redistribuer les terres de sorte à ce que les frontières de chaque royaume soient respectées (et ça a commencé à dérailler assez tôt dans cette partie :goutte: ) et simuler également la disparition et l'émergence de nouvelles maisons. Je reste en mode pause pour ne pas perturber ma partie en tant que Stark et ces petites manips me permettent d'éviter un morcellement des Sept Couronnes et les blobs de l'IA.

- J'en profite également pour jeter un coup d'oeil sur les guerres qui ont lieu en dehors du Nord, ça meuble bien pendant les longues périodes de paix.
Reborn a écrit :On peut avoir les stats de Littlefinger ? :mrgreen:
La matrone, elle est serbie :o:

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Encore plus bourrin que Tywin Lannister :lol:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : lun. févr. 11, 2013 8:19 pm
par Reborn
Locke a écrit :La matrone, elle est serbie :o:

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Encore plus bourrin que Tywin Lannister :lol:
Ce monstre. :shock:
Vivement qu'il devienne Roi des Sept Couronnes. :chicos:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mar. févr. 12, 2013 1:50 am
par Locke
La Guerre de l'Usurpateur, première partie
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Le mouvement des armées durant le début du conflit. Robert Baratheon, Holster et Brynden "le Silure" Tully, Mace Tyrell et Ambrose Darry
La devise de la maison Baratheon "Nôtre est la Fureur" ne s'est jamais aussi bien vérifiée que lors de la Guerre de l'Usurpateur. Guidé par une intense passion pour sa promise Lyanna, un potentiel de meneur d'hommes insoupçonné chez ce débraillé déjà père d'une bâtarde qu'était Robert Baratheon explosa au grand jour. Alors que Jon Arryn tardait à marcher vers le sud en raison du ralliement aux Targaryen de la maison Grafton de Goëville et que les bannerets d'Eddard Stark mirent du temps à traverser les terres du Nord pour rallier Blancport et Moat Cailin, Robert Baratheon avait d'ors et déjà rallié à lui tous ses vassaux et se mit sans plus attendre en marche vers Port-Réal avec promptitude.

Apprenant cette nouvelle, Aerys II sembla déconcerté, puis entra dans une nouvelle crise qui fit trembler plus d'un courtisan. Rhaegar et Connington à Peyredragon, le roi remit le commandement des armées loyalistes à Ambrose Darry, fils du lord Jonothor de la Baie des Crabes et frère de Ser Jonothor Darry de la Garde Royale. Un modèle de chevalerie, mais ses capacités se révèleront largement insuffisantes en ces moments de troubles.

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Ambrose Darry eut toutes les peines du monde a rallier à lui les bannerets des Terres de la Couronne qui doutaient de l'absence du prince Rhaegar et de la santé mentale de plus en plus effrayante du roi. Il réunit à peine plus de neuf mille hommes à Port-Réal qu'un corbeau le prévint de la traversée imminente de la Néra par les forces de Robert Baratheon estimées à presque le double. Désarçonné par la rapidité de la marche des hommes de l'Orage et pressé par le roi d'aller à sa rencontre, la première grande bataille a lieu sur la Néra, au trentième jour du dixième mois.

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L'affrontement tourna rapidement au massacre des forces loyalistes et Robert Baratheon brisa sans peine les rangs Targaryen, faisant virevolter son marteau de guerre à la tête de ses troupes. Ambrose Darry est dérouté, 7.400 hommes sur 9.500 ont été emportés par la bataille, contre 1.600 sur 17.000 Baratheons. Les survivants se regroupent tant bien que mal et cherchent à rejoindre les troupes de Ser Bayle Roulegué, qui a pu réunir près de sept mille hommes non loin de Rosby, dans un petit fief nommé Château-Drake.

Robert décide de poursuivre l'armée en déroute malgré la route de Port-Réal qui lui est grande ouverte. Il a bon espoir de recevoir très prochainement le soutien d'Hoster Tully, qui a dépassé Harrenhal et de Jon Arryn, dont le banneret Cadwyl Elesham a triomphé des rebelles Grafton lors de la bataille de Foifalaise, permettant ainsi aux forces du Val de se tourner vers le sud. Au dix-huitième jour du douzième mois, il fait jonction avec Holster Tully à Château-Drake où l'armée loyaliste reconstituée, à un contre trois, est balayée.

Les révoltés ont à peine le temps de savourer leur victoire qu'une terrible nouvelle leur parvient: Mace Tyrell a remonté la Mander avec une armée de presque trente mille hommes et vient de passer Port-Réal.

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Robert Baratheon et Hoster Tully décidèrent de l'attendre près de la ville de Rosby, où l'affrontement le plus titanesque de toute la guerre se déroula au dixième jour du premier mois de l'an 283 AL: Soixante mille hommes se déchainèrent au cours de la bataille qui scella le sort des Targaryen. Après un choc frontal entre l'avant-garde Tyrell menée par Randyll Tarly et les troupes de Robert, le cours de la bataille devint vite indécis. Au soleil couchant, aucun signe ne laissait présager la victoire d'un camp ou de l'autre. Ce n'est qu'au son de centaines de corne de guerre venues de l'Ouest que la balance pencha en faveur des rebelles: Une troupe d'un peu plus de quatre mille hommes menés par le Silure Brynden Tully déferla et enfonça le flanc gauche des Tyrell.

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L'armée loyaliste s'effondra subitement et Robert réussit à effectuer une brèche qui l'amena jusque devant Mace Tyrell lui-même. Le duel fut inévitable et Robert surclassa rapidement Mace. Il le mit à terre, le fit enchaîner et poursuivit les derniers fuyards qui tentaient désespérément de sauver leurs vies. Sur les 28.000 hommes engagés par les Tyrell, près de 16.000 ne reverront jamais le Bief, tandis que les rebelles déplorent la perte de 4.200 hommes sur 31.000, troupe de Brynden incluse.

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Le Silure, héros de la bataille de Rosby.

Au Donjon Rouge, l'annonce de la défaite de Mace Tyrell ainsi que de sa capture et de la défection consécutive des seigneurs du Bief acheva de consommer le peu de lucidité qui habitait encore Aerys Targaryen. Le sort de la guerre était jeté ainsi que son propre destin...

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mar. févr. 12, 2013 8:12 am
par GA_Thrawn
Il faut maintenant tuer Rhaegar c'est lui le vrai danger! :twisted:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mar. févr. 12, 2013 11:51 am
par Moradim
Tiens , il me semblait qu'a cette époque aerys ( le roi fou ) avait plus d'enfants que ça .

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mar. févr. 12, 2013 5:10 pm
par Locke
La Guerre de l'Usurpateur, seconde partie
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Le mouvement des armées durant la seconde partie du conflit. Robert Baratheon, Brynden Tully, Jon Arryn, Eddard Stark, Rhaegar Targaryen, Jon Connington, Doran Martell
Le Bief écrasé, c'est son plus puissant allié que le Trône de Fer venait de perdre. Aerys II, dans sa démence, réclama les têtes de Mace Tyrell, de Jon Connington et de Doran Martell qui ne montrait toujours aucun signe d'activité sur les arrières de l'ennemi. Lorsque Rhaegar revint de Peyredragon, il lui fallut beaucoup de temps et d'efforts pour raisonner son père. Il argua qu'une armée loyaliste pouvait être reconstituée à partir des forces survivantes de la bataille de Rosby, des vassaux des Terres de la Couronne qui n'avaient pas encore rejoint le ban ainsi que de l'armée dornienne et que les révoltés auraient à vivre sur le pays pour continuer leur marche vers Port-Réal, épuisant rapidement leur ravitaillement. Il lui demanda également de ravaler son orgueil en faisant appel à Tywin Lannister, le seul homme qui soit désormais capable de mater la révolte. Le roi fut convaincu par cette plaidoirie, Rhaegar et Connington furent envoyés rassembler un nouvel ost avant de rejoindre les forces dorniennes dans les Terres de l'Orage.

A Rosby, l'armée de Robert Baratheon, qui avait perdu 7.000 de ses 17.000 hommes lors des trois batailles précédemment livrées, était clouée sur place par la fatigue. Il se résolut à ne pas reprendre la marche et fit le siège de la ville en attendant les renforts d'Arryn et de Stark. Quant à Holster Tully, il confia le commandement de son armée à son frère Brynden, lequel disposant d'une armée encore fraîche s'employait désormais à planifier la suite des opérations. Lorsque ses espions lui rapporta qu'une nouvelle armée ennemie s'amassait à l'Ouest, il mit en branle ses hommes sans plus attendre. Au quatrième jour du quatrième mois de l'an 283, une nouvelle bataille se déroula au lieu-dit du Gué-du-Foin entre l'armée Tully et l'arrière-garde royale commandée par Connington.

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Entre 4.000 hommes mal coordonnés et 13.000 hommes parfaitement préparés, l'issue ne faisait guère de doute. Lorsque Rhaegar à l'avant-garde vit au loin les fumées de la guerre s'élever vers le ciel, il comprit que Connington ne fera jamais jonction avec ses forces. Le prince espérait dix mille hommes, il prend la route du Sud avec seulement six mille.

Le Roi Fou entra dans une fureur noire à l'annonce de la disparition de Connington et l'atmosphère se fit électrique dans tout Port-Réal. La population commençait à s'inquiéter du déroulement de la guerre et plusieurs mouvements d'humeur furent réprimés avec le plus grand mal par le Guet tandis que les courtisans désertent le Donjon Rouge. Aerys II, sentant le couperet tomber, décida de mettre en oeuvre son plus noir dessin. Il commença par faire disperser la Garde Royale: le commandant Gerold Hightower et Arthur Dayne furent mandés pour une mission secrète dans le Sud ; Jonothor Darry et Oswell Whent partirent à la recherche de Jon Connington afin de l'exécuter sur ordre du roi ; Lewyn Martell rejoindre Rhaegar. Jaime Lannister, utilisé comme otage pour pousser Tywin Lannister à intervenir en faveur de la couronne, est assigné à la garde de la reine Rhaella. Seul Barristan Selmy demeure aux côtés du roi pour assurer sa garde personnelle.

Il nomma ensuite Main du Roi un alchimiste dénommé Rossart. La présence de cet inquiétant personnage à la tête des affaires du royaume intrigua Ser Barristan, lequel entendit par la suite une discussion entre son souverain et la nouvelle Main dans la salle du Trône: Port-Réal devait être détruite par le feu grégeois plutôt que de tomber aux mains des rebelles. Des milliers de pots étaient d'ors et déjà enfouis sous les points stratégiques de la ville. Cette conversation choqua profondément Barristan, qui en vint à questionner ouvertement son roi dans la soirée du treizième jour du quatrième mois. Aerys lui répondit par des hurlements et des jurons. Alors qu'il hurlait au traître, Barristan, brisé dans son honneur et son intégrité de chevalier de la Garde Royale, s'empara de son épée et la plongea dans le ventre de son suzerain.

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Ainsi mourut Aerys II Targaryen dit le Roi Fou. Le Sagesse Rossart, avertit par les cris de son roi, fut l'unique témoin du meurtre, avant d'être occis à son tour. Lorsque Jaime Lannister et les Manteaux d'Or déboulèrent dans la salle du Trône, il n'y avait que les deux cadavres gisant dans une mare de sang. La rumeur se répandit aux quatre coins de Port-Réal et Barristan Selmy fut bientôt prit en chasse lorsqu'un garde le vit dans son armure maculée de sang. L'on dit que cinq cent hommes du Guet se mirent à sa poursuite et qu'il en tua cinquante dont la moitié de sa main gauche lorsqu'un de ses opposants parvint à lui sectionner le pouce de la main droite. Il s'enfuit par une poterne près de la Porte de la Gadoue et disparut dans le port. Les ménestrels chantèrent bientôt L'Évasion du Régicide alors que Barristan Selmy se réfugia dans le domaine de sa famille des Terres de l'Orage, frappé à jamais par ce nom d'infâmie.

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Rhaegar devint le nouveau roi des Sept Couronnes le long de la Route Royale, poursuivi par Brynden Tully. La situation était désespérée: Une armée d'avant-garde menée par Eddard Stark déboulait du Nord avec 10.000 hommes, talonnée par celle de Jorah Mormont qui en compte 15.000. Les forces de Jon Arryn mettent la presqu'île de Claquepince à feu et à sang, Robert Baratheon est toujours à dix lieues de Port-Réal et son prisonnier Mace Tyrell est décédé, victime d'une infection consécutive à une blessure superficielle, deux semaines après l'assassinat du roi.

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L'armée de Rhaegar était épuisée par la marche et minée de désertions. Un tiers des six milles hommes rassemblés se sont évanouis dans la nature alors que le nouveau roi pénètre dans les Terres de l'Orage. L'armée Tully le rattrape près de la ville de Fellwood et le met en déroute.

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Rhaegar et une poignée de fidèles rallient Port-Réal tant bien que mal et tentent de rétablir l'ordre dans la capitale. Il rencontre Jonothor Darry qui n'a pu localiser Jon Connington et rencontre de profondes divergences avec Oswell Whent quant à la stratégie à adopter, à tel point que Whent dans un accès de colère jeta son épée et sa cape à terre en menaçant Rhaegar de rejoindre Robert Baratheon. Il fut immédiatement mis aux fers par Ser Darry. Jamie Lannister quant à lui demeurait toujours otage malgré lui en l'absence de nouvelles de Castral Roc.

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La nuit suivant l'incident, un bateau glissa silencieusement hors de la baie de la Néra. La reine-mère Rhaella et son fils Viserys quittèrent les Terres de la Couronne pour une destination inconnue de tous. Certains affirment que l'araignée Varys était à bord de ce navire, mais aucune preuve n'a confirmé à ce jour cette histoire. Une fois la situation apaisée, Rhaegar apprend coup sur coup deux bonnes nouvelles: Connington est réapparu à la Griffonière où il a rassemblé trois mille hommes et surtout, l'armée de Dorne a pénétré les marches des Terres de l'Orage avec seize mille soldats.

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Il espère mener la contre-attaque le plus rapidement possible mais, hélas, sa joie est de courte de durée quand il vit du haut des remparts de la capitale l'arrivée de l'armée nordienne avec Eddard Stark à leur tête accompagné de Robert Baratheon. Au vingt-huitième jour du septième mois de l'an 283 commençait le siège de Port-Réal.

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Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mar. févr. 12, 2013 8:04 pm
par Reborn
Barristan devenu le Régicide. Quelle tristesse pour un si brave homme. :sad:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mar. févr. 12, 2013 8:57 pm
par Coelio
C'est très bon !

Remarques en vrac :
- les stats sont vraiment très hautes de manière générale, c'est spécifique au mod ou c'est comme cela dans CK 2 (je n'ai joué qu'au 1, où de telles stats sont inenvisageables...)
- sauf si c'est l'humain qui le gère, le Targaryen a t-il une chance dans le scenario ? Parce qu'il a l'air quand même très défavorisé en troupes (et la seule grosse armée est menée par les tanches de Tyrell...).
- @ Moradim : Aerys II n'a eu que trois enfants : Rhaegar, Viserys et Dany.
- Jusqu'à quel âge les gamins sont "mineurs" dans le jeu (avec une apparence d'enfant) ?
- C'est Tyrion le gamin héritier de Tywin ? Il a quelle stats ?

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mar. févr. 12, 2013 8:58 pm
par GA_Thrawn
Les moddeurs se sont fait plaisir sur les persos du livre en leur mettant de grosses stats mais ce n'est pas comme çà dans CK2 :signal:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mar. févr. 12, 2013 9:09 pm
par Locke
Coelio a écrit :- sauf si c'est l'humain qui le gère, le Targaryen a t-il une chance dans le scenario ? Parce qu'il a l'air quand même très défavorisé en troupes (et la seule grosse armée est menée par les tanches de Tyrell...).
Avec l'IA dans CK2 c'est généralement celui qui stack le plus vite qui l'emporte. Ici ce fut Robert mais généralement ce sont les Targaryens, parce que les troupes du Nord mettent du temps à venir et que les Tyrell pulvérisent les Baratheon à temps. Il faut savoir aussi que j'ai doublé la valeur des batailles dans le warscore pour éviter les guerres à spams de sièges :o:
Coelio a écrit :- Jusqu'à quel âge les gamins sont "mineurs" dans le jeu (avec une apparence d'enfant) ?
15 ans.
Coelio a écrit :- C'est Tyrion le gamin héritier de Tywin ? Il a quelle stats ?
C'est bien l'héritier de Tywin et un screen de lui apparaîtra dans les prochains épisodes. Il a de bonnes stats mais pas aussi bourrinissimes que son père :o:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mer. févr. 13, 2013 4:47 pm
par Locke
Le Dernier Dragon - Jamie Lannister

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Cela faisait deux mois que nous étions assiégés par les forces de Robert Baratheon. La merde commençait à s'accumuler dans les rues de Port-Réal, se mélangeant aux cadavres de ceux et celles qui n'avaient pas pu ou voulu fuir la ville avant l'arrivée des nordiens, au prix d'une famine qui dévora leurs ventres jusqu'à la mort. Rhaegar faisait en permanence le tour des remparts, de la Porte de Fer à celle de la Gadoue. Quel splendide roi il faisait. Si Aerys II eut trépassé plus tôt, je doute fortement que le gros Baratheon aurait pu poser son cul sur le Trône de Fer. Il haranguait les soldats et réconfortait le petit peuple avec une aisance que je n'ai jamais retrouvé chez un homme. C'était un véritable meneur d'hommes.

Quant à moi, je demeurais l'un de ses gardes et paradoxalement, son otage. Aucun corbeau ne revint de Castral Roc, mon père avait visiblement décidé de ne pas prendre part à un conflit qui ne lui aurait guère profité. A défaut de le rallier sous son étendard, Rhaegar s'était donc assuré de ne pas le voir rejoindre les rangs de l'ennemi en me gardant au chaud dans le Donjon Rouge. Je fus assigné à la garde de la reine Elia, la princesse Rhaenys et le prince Aegon. On me chargea également d'être le messager personnel du Roi et de lui apporter chaque message qu'un corbeau du sud pourrait nous apporter. Étant donné que les nordiens abattaient tous les oiseaux qui tentaient de passer le mur d'enceinte, j'étais en permanence cloîtré dans le château. J'ai cependant relativisé ma condition par rapport à celle d'Oswell Whent, qui croupissait dans le véritable donjon depuis sa violente altercation avec le roi.

Nous étions le vingt-cinquième jour du onzième mois, par une belle journée d'Été, lorsque je vit depuis la tour de la Blanche Épée un corbeau blanc filer vers la roukerie. Un message était arrivé, un message important. Je me suis bien évidemment précipité pour prendre la missive et le porter à mon souverain sans connaître la terrible nouvelle qu'elle portait. Rhaegar était alors en plein conseil de guerre, dans une des tours à proximité de la Porte du Dragon. De la poignée d'hommes qui y assistait, je ne reconnut que Jonothor Darry en retrait du roi et le Crabe Rouge, Ardrian Celtigar, qui gesticulait devant le souverain impassible. Celtigar s'était fait remarqué lors du siège en ayant mené trois raids sur le port depuis les poternes jouxtant la Porte de la Gadoue, dans l'objectif d'attaquer le ravitaillement ennemi qui était fraîchement débarqué par la mer. Les deux premières attaques furent un échec retentissant, la troisième un succès relatif. Il n'avait fait que reculer de quelques jours la chute de la place forte pour un prix s'élevant à plusieurs centaines d'hommes, un véritable gâchis.
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Rhaegar se tourna vers ma direction avant même que je ne puisse annoncer ma venue.

« Des nouvelles du Sud, Ser Lannister ? » se contenta t-il de me demander.

Je lui tendit le papier. Il le déroula et se mit à lire silencieusement son contenu. Lorsqu'il eut terminé, je vit dans son regard violacé la lueur de l'espoir fou s'éteindre sous les torrents de la défaite. C'est à ce moment que j'ai compris que nous avions perdu la guerre.

« Doran Martell, énonça le roi à son assemblée, s'est arrêté devant Faonbourg. Il ne peut plus avancer. Le ravitaillement n'arrive pas en quantité suffisante à travers les Marches Dorniennes pour espérer une offensive rapide jusqu'à Port-Réal. Plus de cinq mille hommes ont péri ou déserté ses rangs durant la traversée. »

Il froissa en boule le papier et le jeta à terre devant le parterre de bannerets silencieux comme une tombe.

« Ce n'est pas un faux, je reconnais là l'écriture de mon beau-frère. Sans l'aide des Martell, seule la défaite nous attend. »

Ces mots tintèrent comme le glas de toutes les cloches de la ville à nos oreilles. Aucun vassal n'osa protester. La lassitude du siège les avaient tous emportés, tout comme les dorniens qui avaient refusé de se plier à la couronne. Je me suis demandé si Rhaegar regrettait désormais d'avoir coiffé Lyanna Stark de la couronne de reine de beauté lors du tournoi d'Harrenhal, il y a deux ans. Il aurait sans doute reçu l'aide de Dorne bien plus rapidement.
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La guerre venait de s'achever. Quelques heures après l'annonce du repli des dorniens, Rhaegar ordonna de faire suspendre le drapeau blanc à toutes les portes et de les ouvrir à l'approche des rebelles. L'armée des nordiens, dans un vrombissement sourd, s'infiltra à l'intérieur de la capitale, sans la mettre à sac. Eddard Stark était un rustre du Nord aux idéaux stupides, mais force est de constater que c'était également un commandant à la poigne de fer. Les loyalistes jetèrent par milliers leurs armes et seul un petit carré de fidèles avait suivi le roi jusqu'au Donjon Rouge. J'en faisais partie, bien malgré moi.
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Rhaegar demanda à ce qu'on lui revêtisse son armure. Myles Mouton lui remit son épée et il se dirigea vers la barbacane du château, à l'étonnement général. Jonothor Darry lui implora de rester en sécurité. Le roi se contenta de lui répondre qu'il avait à faire face à son destin. Il régnait une ambiance prodigieusement théâtrale dans le château. Je suppose que c'est ce que Rhaegar souhaitait. Il demanda simplement à ceux qui le souhaitait de l'accompagner, comme témoins de la disparition d'une dynastie. J'en fus.

Nous étions quelques dizaines, prostrés sur les marches menant au château, tandis que Rhaegar faisait face seul à l'ennemi qui approchait. Nous le vîmes bientôt: Le Loup et à ses côtés le Cerf, suivi par une centaine de bannrets. Ils s'arrêtèrent à la vision du heaume du Dragon et mirent le pied à terre. Robert Baratheon s'empara de son marteau de de guerre, vint se mettre à portée de voix de Rhaegar et le couvra d'un flot ininterrompu d'injures:

« Couard ! Dégénéré incestueux ! Comment oses-tu te présenter ainsi devant moi après t'être pissé dessus derrière ces murailles ?! »
« L'honneur le veut ainsi. » lui répondit-il.
« L'honneur ?! Où était ton honneur lorsque tu as kidnappé Lyanna comme si il s'agissait d'une putain de bas-étage ?! Où était ton honneur lorsque ton père a fait mettre à mort le père et le frère de Ned Stark ?! »

Il tira son épée pour toute réponse. Ce fut un combat formidable, au moins une bonne centaine de passes d'armes. Il n'était guère étonnant en le voyant combattre que même Arthur Dayne avait du fil à retordre face à lui dans les tournois. Cependant il avait trouvé là un adversaire tout aussi redoutable. Robert Baratheon était peut-être lourdaud mais diablement efficace. Quand il vit une faiblesse dans la garde du roi, il s'y engouffra et porta le coup fatal. Son marteau enfonça l'armure de Rhaegar et lui brisa plusieurs côtes.
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A cet instant, Jonothor Darry se précipita vers le souverain mourant. En tant que chevalier de la Garde Royale, je fit de même. Nous le relevâmes mais son souffle se faisait rauque, étouffé. Il eut tout juste le temps de murmurer le nom d'une femme, puis il expia.
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Le dernier dragon venait de mourir dans mes bras et par les Sept, que je me suis senti con.

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mer. févr. 13, 2013 5:06 pm
par Vavan
J'adore cet AAR! :)

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mer. févr. 13, 2013 6:19 pm
par Lilan
C'est marrant. C'est un mod CK2? On dirait que c'est le même moteur que Napoleon's Campaigns.

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mer. févr. 13, 2013 6:29 pm
par jmlo
c'est bien raconté :ok:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mer. févr. 13, 2013 6:39 pm
par stratcom
jmlo a écrit :c'est bien raconté :ok:
  • C'est toujours le cas avec Locke. :o:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : jeu. févr. 14, 2013 1:11 am
par Locke
La Tour de la Joie - Howland Reed

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Rhaegar était mort et la rébellion de Robert Baratheon s'est soldée par notre victoire, mais beaucoup de problèmes demeuraient à régler. J'étais quelques pas en retrait de Ned Stark lorsqu'il pénétra avec le futur roi Robert dans la salle du Trône de Fer désormais vacant. Seule une poignée des plus fidèles bannerets fut autorisé à les suivre, pour un conseil de guerre restreint. Je sentais l'amertume dans le regard de mon suzerain alors qu'il entrait là où son père et son frère décédèrent dans d'horribles souffrances. Robert, lui, semblait au contraire fasciné.

« Qu'en allons-nous en faire, Ned ? » dit-il en contemplant le trône aux mille épées.
« Aerys et Rhaegar sont morts, le trône revient donc à Aegon Targaryen. » répondit Lord Stark.

Robert fronça les sourcils, la mine assombrie.

« Non. Nous ne pouvons pas laisser cette engeance continuer à régner sur les Sept Couronnes. Pas après ce qu'ils ont fait... Je siégerai sur le Trône de Fer. »

Eddard Stark sembla choqué, bien plus moi et les autres bannerets.

« Ce que tu projettes de faire là, Robert, n'est rien de plus qu'une usurpation ! »
« Une usurpation ?! Veux-tu que nous retournions prier les Sept pour que chaque Targaryen pondu ne soit pas un demeuré fini ?! Aerys était un dégénéré, Rhaegar un tyran, qu'espères-tu en plaçant un mouflard qui se chie encore dessus ?! Je suis descendant d'Aegon le cinquième du nom par ma grand-mère Rhaelle Targaryen, je peux réclamer ce trône plutôt que de le laisser à ces fous ! Le Val et les Terres de l'Orage me soutiennent, le Bief est en guerre civile, la loyauté de Dorne sera achetée avec Elia Martell et Tywin Lannister ne pourra qu'embrasser mon cul pour ne pas avoir bougé le moindre petit doigt pour notre cause ! »
« Et que comptes-tu faire des enfants de Rhaegar ?! De la reine Rhaella et du prince Viserys ?! »
« Ce ne sont là que les résidus du Dragon, Ned ! Ils doivent disparaître ou ils reviendront et continueront à exercer leur folie arbitraire ! »
« Ce que tu dit là est inconcevable ! Tu te justifies par ton héritage Targaryen, puis tu décrètes l'extermination de leur maison ! »
« Ne me compare pas à ces maudits consanguins ! »
« Mais où est ton honneur, Robert ?! »
« L'honneur ?! Comme si c'était l'honneur qui maintenait les Sept Couronnes en un seul ensemble ! C'est la peur, Ned ! La peur et le sang ! »

Robert Baratheon s'asseya sur le Trône et poussa un soupir d'exaspération.

« Il en sera ainsi, Ned. Et si tu n'es pas d'accord, au nom de ton honneur ou de je ne sais quelle connerie, et bien va donc te faire foutre ! »
« Dans ce cas, je m'en vais porter secours à ma soeur, puis nous repartirons dans le Nord que je continuerai à gouverner. Qu'importe si le roi est un Targaryen ou un Baratheon. »

Les dernières paroles de mon suzerain firent exploser le nouveau roi, qui l'affubla de toutes les injures qu'il pouvait exister dans Westeros. Ce fut une intronisation pour le moins mouvementée. L'alliance et l'amitié qui avait mit à bas la dynastie Targaryen venait de prendre fin et Lord Eddard Stark s'empressa de laisser Robert à sa basse besogne.
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De ce que j'ai appris par la suite, un jeune reître égorgea Rhaenys et Aegon Targaryen après avoir écarté sans peine Elia Martell qui tentait de protéger ses enfants. Celle-ci fut par la suite conduite dans un carrosse qui prit immédiatement la direction de Dorne afin de servir de monnaie d'échange avec Doran Martell. Ses pleurs pesèrent sur toute son escorte durant le voyage. A peine revint-elle à Lancehélion qu'elle disparut aussitôt. Certains affirment qu'elle est toujours vivante et qu'elle s'est exilée quelque part dans les Terres de l'Ouest. En tout cas on n'entendit plus jamais parler d'elle. Le reître assassin devint chevalier fieffé pour son acte, un certain Bronn qui prit le nom de La Néra, du nom de son premier champ de bataille. Il devint dix ans plus tard le seigneur de Sharp Point lorsque le dernier mâle de la maison Bar Emmon mourut.

Lorsque Eddard Stark prit congé de Robert Baratheon, il déposa un main sur mon épaule et m'adressa une requête:

« Lord Reed, j'ai besoin de votre aide. Trouvez moi les six meilleures lames parmi nos bannerets. Nous partons demain à l'aube pour les montagnes rouges secourir ma soeur. »

Je m'enquis sans perdre une seconde à trouver les meilleures lames disponibles. Le premier fut Martyn Cassel, seigneur de la Réserve du Roi. Puis Theo Seaux de la maison Wull, maître d'armes de la Rive-des-Corbeaux. Mark Ryswell, cousin de Rodrik Ryswell, Lord des Rus et l'élégant William Dustin, Lord des Tertres. Je songeait à Jorah Mormont pour être la sixième et dernière lame mais Ethan Glover, le frère de Lord Galbart du Bois-aux-Loups, insista pour venir avec nous. Ce n'était pas le combattant le plus fin que je connaissais mais malgré cela je l'ai finalement accepté dans notre groupe. Mal m'en prendra. Nous partîmes dès le lendemain dans les montagnes rouges dorniennes. Une chevauchée d'une journée et d'une nuit à travers les Terres de l'Orage, jusqu'à ce que nous touchions à notre but. Cependant un dernier obstacle vint se dresser devant nous...
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Ils n'étaient que deux, assis sur les marches de la Tour de la Joie. Ils se levèrent lorsque nous avons mit pied à terre et vinrent à notre rencontre. Ser Gerold Hightower dit le Taureau Blanc, commandant de la Garde Royale et Ser Arthur Dayne, l'Épée du Matin, avec Aube reposant sur son côté, dont on dit qu'elle fut forgée d'une étoile tombée du ciel.

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« Je vous ait cherché lors de la capture de Port-Réal. » leur dit Ned.
« Nous n'étions pas là. » répondit Gerold.
« Lorsque Robert Baratheon vainquit les Tyrell à Rosby, Ser Barristan a tué votre roi avec une épée dorée et je me suis demandé où vous étiez. »
« Très loin » dit Gerold, « ou Aerys serait toujours assis sur le Trône de Fer et notre faux frère serait en train de rôtir dans les sept enfers. »
« Je suis venu du Nord pour mettre le siège de Port-Réal » leur dit Ned, « et le roi Rhaegar a fait abaissé ses bannières, et tous ses chevaliers ont posé genou à terre pour nous jurer fidélité. J'étais certain que vous seriez parmi eux. »
« Nous ne ployons pas le genou si facilement. » dit Ser Arthur Dayne.
« Ser Willem Darry a fui à Peyredragon avec votre reine et le prince Viserys. je pensais que vous aviez prit la mer avec eux. »
« Ser Willem est un homme bon et véritable... Mais il n'est pas de la Garde Royale. » fit remarquer Ser Gerold, « La Garde Royale ne fuit pas. »
« Maintenant ou jamais. » dit Ser Arthur en enfilant son casque.
« Nous avons prêté un serment. » expliqua le vieux Ser Gerold.

Les spectres de Ned se tinrent à ses côtés, leurs épées d'ombre à la main. Nous étions sept contre deux.

« C'est ici que cela commence. » dit Ser Arthur Dayne, l'Épée du Matin. Il tira Aube de son fourreau et la tint de ses deux mains. La lame était laiteuse et étincelante.
« Non. » fit Ned, la voix emplie de tristesse, « C'est ici que cela se termine. »

Le combat commença. Cinq hommes se jetèrent sur Arthur Dayne, Ethan Glover et moi-même sur le vieux taureau. Ces cinq lames ne furent guère de trop face à l'Épée du Matin. Ce fut le combattant le plus prodigieux qu'il m'ait été donné de voir. Il balafra Ryswell jusqu'au nombril, lacéra les deux bras de Theo Buckets et le visage de William Dustin, manqua de trancher l'artère fémorale de Martyn Cassel. Attaqué de cinq côtés, il fallut plusieurs centaines de passes d'armes pour en venir à bout. Ce fut un miracle qu'aucun des nôtres ne tomba contre lui. Lord Cassel lui planta l'épée dans le ventre et l'Épée du Matin poussa son dernier soupir.
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Le Taureau Blanc quant à lui se défendait toujours aussi bien malgré son grand âge. Ethan Glover, malheureusement, en fit les frais. Nous étions jeunes et fougueux et nous ignorions encore où se trouvaient nos limites. Lorsque Gerold Hightower planta sa lame en plein coeur, Glover partit rejoindre les dieux sans connaître les siennes...
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Malgré le choc que fut la perte d'un compagnon d'armes, je ne pouvais relâcher ma garde. Le vieux taureau avait encore l'habileté à tenir une arme, mais son endurance ne suivait plus. Seul contre six, il fut blessé une première fois, puis une deuxième et la troisième estocade emporta enfin la vie du dernier commandant de la Garde Royal des Targaryen, qui s'effondra dans une mare de sang jaillissant de ses multiples entailles.
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Ainsi s'acheva le baroud d'honneur de la Garde Royale, par la mort de deux modèles d'intégrité et de chevalerie. Avec Lord Stark, je fus le seul à en être sorti intact. Ce dernier se précipita dans la tour sans perdre une seconde. Je fit signe aux autres, tous blessés et épuisés, de rester ici tandis que je partit rejoindre mon seigneur. Plus je montais les marches de cette obscure tour et plus je sentais des odeurs dont la présence m'apparaissaient étranges: celle du miel, de la menthe et de la rose bleue. Lorsque je parvint au sommet, il n'y avait que quelques meurtrières pour éclairer ma vision, celle d'Eddard Stark agenouillé et tenant dans ses bras sa soeur pleurante sur un sol jonché de pétales de roses bleues fanées. Dans ses sanglots, elle porta ses lèvres à son oreille et lui demanda une promesse dont je ne pu en saisir le sens. Mon suzerain se releva et se retourna dans ma direction. Lyanna Stark était vivante et en bonne santé, mais ce qui s'est passé dans cette tour demeurera son secret à tout jamais. Lorsque je m'écarta pour laisser passer Lord Eddard, sa jeune soeur me regarda et ses larmes se séchèrent le temps d'un sourire.

« Ce petit paludier est devenu un grand chevalier. » me dit-elle. Je compris bien vite le sens de cette phrase.

Nous nous reposâmes, pansâmes nos blessures et érigeâmes une stèle en l'honneur d'Ethan Glover, puis Lord Stark nous fit prendre la direction du Sud jusqu'aux Météores afin de restituer Aube à la famille Dayne. Elle reposera désormais jusqu'à l'émergence d'une nouvelle Épée du Matin, prions les dieux qu'elle sera de notre côté. C'est seulement après cette tâche accomplie que nous sommes rentrés à Port-Réal, où le calme avait été rétabli depuis. La rage de Robert Baratheon envers mon seigneur s'était apaisée et à la vue de Lady Lyanna, il s'épandit en excuses sincères et en remerciements pour lui avoir ramené sa promise. Eddard, malgré les terribles actes qui avaient été commis lors de la guerre, pardonna à Robert et le mariage marqua le renouement de leur amitié.
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Une nouvelle dynastie naquit. Robert Baratheon, premier du nom, fut proclamé Roi des Andals, des Rhoynar et des Premiers Hommes, Seigneur des Sept Couronnes et Protecteur du Royaume.
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Je repartis dans le Nord promptement, dès la fin des noces. Je n'avais plus vu le Neck depuis près de deux ans et mon peuple m'attendait...

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : jeu. févr. 14, 2013 10:01 am
par gladiatt
Locke a écrit :
La Tour de la Joie - Howland Reed

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De ce que j'ai appris par la suite, un jeune reître égorgea Rhaenys et Aegon Targaryen après avoir écarté sans peine Elia Martell qui tentait de protéger ses enfants.
Le reître assassin devint chevalier fieffé pour son acte, un certain Bronn qui prit le nom de La Néra, du nom de son premier champ de bataille. Il devint dix ans plus tard le seigneur de Sharp Point lorsque le dernier mâle de la maison Bar Emmon mourut.

.
Dans le bouquin, il me semble que c'est Gregor Clegane le reitre, non ?
C'est un effet de l'AAR ?

En tout cas c'est excellent :ok:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : jeu. févr. 14, 2013 10:10 am
par Locke
Cleagane tue Aegon et Elia Martell, Amory Lorch tue Rhaenys. Ici c'est un simple effet narratif car j'ai trouvé Bronn par pur hasard lorsque je recherchais une nouvelle maison pour remplacer les Bar Emmon :o:

Merci pour vos encouragements :signal:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : jeu. févr. 14, 2013 1:20 pm
par Coelio
C'est vraiment excellent ! La scène de la Tour de la Joie est plus vraie que nature !

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : jeu. févr. 14, 2013 1:58 pm
par rooom
Magnifique! Bien vu la narration par des personnages différents à chaque update à la G.R.R.Martin, on s'y croirait dans cet uchronie de Westeros :clap:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : jeu. févr. 14, 2013 2:18 pm
par Locke
Je n'ai fait que reprendre le concept de Thrawn sur son AAR avec Stannis :)

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : jeu. févr. 14, 2013 6:34 pm
par GA_Thrawn
Intéressant ça, pas de cersei reine, ça change pas mal de choses! :ok:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : jeu. févr. 14, 2013 9:28 pm
par Locke
La Guerre des deux Florent (283-287 AL)

La paix ne revint pas immédiatement dans l'ensemble des Sept Couronnes. La mort de Mace Tyrell dans les geôles de Robert Baratheon avait ainsi semé les graines de la discorde dans tout le Bief. Lorsqu'on rapporta la mort de Lord Tyrell à Hautjardin, son fils aîné qui n'avait alors que six ans fut placé sur le trône et devint Willas le premier du nom, Roi du Bief.

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L'enfant était très intelligent et de grands espoirs étaient alors placés en lui après le règne du médiocre Mace. Certains bannerets cependant ne l'entendirent guère ainsi. La maison Tyrell était une dynastie régnante relativement jeune, puisqu'ils prirent la place de la Maison Jardinier lorsque Mern IX fut tué au cours de la bataille du Champ de Feu qui vit la fin de la Conquête d'Aegon. Les seigneurs du Bief ont ainsi toujours été réticents à servir ce qui n'est qu'une lignée d'intendants. On craignait également la Reine des Épines Olenna, grand-mère paternelle du jeune Willas, et de l'influence qu'elle pourrait exercer sur lui, quand bien même la régence fut de droit remis à la mère de l'enfant, Alerie Hightower. Enfin, certains vassaux voyait dans l'éviction des Tyrell un moyen de se faire favorablement voir du roi Robert.

Au troisième jour du septième mois de l'an 283, soit une vingtaine de jours avant qu'Eddard Stark ne commença le siège de Port-Réal, Lady Arwyn du Rouvre entra en rébellion ouverte contre le roi Willas en déclarant supporter Ser Axell Florent sur le trône du Bief.
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Les motivations du soutien de Lady Arwyn quant au choix d'Axell Florent furent longuement débattues et demeurent encore nébuleuses: Si la maison Florent a une certaine légitimité en tant que descendant de Garth Jardinier, il eut été plus logique et moins risqué de soutenir l'aîné Alester Florent, qui régnait sur Rubriant, plutôt que le dépossédé Axell.

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Arwyn du Rouvre et Axell Florent furent initialement les seuls à contester ouvertement l'autorité de Willas Martell et ils eurent les plus grandes peines du monde à trouver d'autres soutiens dans leur révolte. Tout portait à croire que les Tyrell écraserait rapidement cette petite fronde, cependant ils demeurèrent inactifs, probablement en raison de la saignée qui avait été provoquée dans les rangs du Bief lors de la bataille de Rosby. C'est ainsi qu'en 284, le couronnement de Robert Baratheon provoqua l'embrasement du Sud, tant dans le Bief qu'à Dorne.

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Si la révolte de la maison Ferboys sera rapidement matée par Doran Martell, Hautjardin perd complètement le contrôle de la situation: Baelor Hightower dit Éclatant-Sourire, Lord de Villevieille, constitue une coalition de seigneurs comprenant les Piète de Tumbleton, les Meadows d'Herbeval et quelques autres chevaliers fieffés, qui se soulève à son tour contre les Tyrell. Cependant, elle ne s'engage pas à soutenir Axell Florent et propose un nouveau prétendant qui n'est autre que son aîné Alester. C'est ainsi que dans la plus grande ironie, les deux frères en vinrent à se battre pour un seul trône, ce que les chroniques relateront par la suite comme étant la Guerre des deux Florent. Ce dernier sembla dans un premier temps se tenir à l'écart des intrigues avant d'accepter le rôle de leader rebelle quand il observa que le rapport de force fut rapidement en sa faveur.

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Trois années durant, le Bief est en proie à de multiples escarmouches entre les trois camps. Les récoltes dans les terres les plus fertiles des Sept Couronnes sont ravagées et l'inflation du prix du grain se fait douloureusement sentir dans le royaume. L'export du vin de la Treille fut suspendu, au grand dam du roi Robert qui dut se contenter de moindres piquettes pour ses banquets. Les uns après les autres, les quelques vassaux encore fidèles aux Tyrell s'exaspérèrent et rejoignent les rangs de la rébellion. En l'an 286, Alester Florent a le soutien des trois quarts du Bief, Axell Florent n'a pu grappiller que quelques petits Sers de moindre importance et les Tyrell n'ont plus que le soutien des maisons Cendregué et Redwyne.

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Malgré sa supériorité numérique et son assise désormais forte, il faudra encore une année de combats à Alester Florent pour sécuriser sa position de nouveau Roi du Bief. Au sixième jour du neuvième mois de l'an 287 après la Conquête, la régente Alerie Hightower le rencontre devant les remparts d'Hautjardin et négocie les termes de la paix: Les Tyrell devront renoncer au trône du Bief tout en conservant leur ancien domaine et la capitale sera déplacée à Rubriant.
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Il captura son frère cadet peu de temps après, mettant ainsi fin à la guerre. Axell se vit proposer deux solutions: la mort ou le noir. Il choisit de se rendre à Châteaunoir.

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Alester se rendit par la suite à Port-Réal où il prêta serment devant Robert. Ce dernier l'accueillit avec joie, bien content de voir les anciens alliés des Targaryen évincés d'une des régions les plus riches de Westeros.

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Pour la première fois depuis la Rébellion de Robert Baratheon, les Sept Couronnes retrouvèrent la paix...
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Re: Une Histoire de Westeros

Posté : ven. févr. 15, 2013 1:52 pm
par Coelio
Intéressant ces histoires de Florent... Du reste, le soutien de Robert à la rebellion peut aussi se justifier si Stannis est toujours l'époux de la moche Selyse ?

Je trouve par contre les deux Florent horriblement surnotés en regard de leur médiocrité des bouquins :mrgreen:

Qu'est devenue Marge (est-elle née d'ailleurs, ou le scenar commence après ?) ?

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : ven. févr. 15, 2013 3:06 pm
par Locke
Coelio a écrit :Intéressant ces histoires de Florent... Du reste, le soutien de Robert à la rebellion peut aussi se justifier si Stannis est toujours l'époux de la moche Selyse ?
La vie conjugale de Selyse est absolument sordide, actuellement (en 323 AC) elle est mariée à Otho Whent, Lord d'Harrenhal de 25 ans son cadet après avoir épousé son grand-oncle puis son cousin de la branche qui hérita de la seignerie de Rubriant lorsque Alester est devenu roi du Bief :ko: :lolmdr: Pas de Stannis donc, mais la vie de ce dernier ne manquera pas d'être tragique :sad:
Coelio a écrit :Qu'est devenue Marge (est-elle née d'ailleurs, ou le scenar commence après ?) ?
Elle a épousé Horas Redwyne, l'héritier de la Treille, eut une fille puis décéda de maladie en 302.

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : ven. mars 15, 2013 5:25 pm
par Locke
Le Règne du Cerf, première partie (283-286 AL)

Eddard Stark ne s'est guère attardé à Port-Réal après le mariage de sa soeur. Lui-même avait une femme à retrouver et le mal du pays avait gagné le coeur de ses bannerets. Il prit la direction du Nord, pour une marche de plus d'un mois. Dès que le Neck fut passé, l'armée nordienne s'égraina au fur et à mesure que les vassaux regagnaient leurs terres. Au quatrième jour du quatrième mois de l'an 284, Winterfell était en vue. On fit sonner les cloches à la vue de la bannière du Loup et Benjen Stark cavala en compagnie d'une escorte jusqu'à son frère pour l'accueillir. Catelyn Tully revit pour la première fois son mari depuis son mariage voilà maintenant plus d'un an. La guerre l'avait changé: Les horreurs du conflit avaient marqué l'homme pour l'éternité mais il en fut ressorti plus digne de la charge de gouverneur du Nord. Une partie de Brandon s'était forgée en lui en même temps que se forgèrent ses faits d'armes. Catelyn le sentit et noua rapidement une relation passionnée avec son époux.
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Les étreintes furent nombreuses pour fêter le retour des hommes au foyer mais les sanglots des endeuillés rappelèrent bien vite la dure réalité: quatre des Sept Couronnes ont perdu des milliers d'hommes et autant de bras pour cultiver les champs alors que la guerre civile dans le Bief présageait un stress frumentaire intense. Robert Baratheon avait peut-être conquit le Trône de Fer, mais pas encore la ferveur du peuple qui dans son écrasante majorité l'appelait "L'Usurpateur". Redresser le royaume constituait l'unique moyen de sécuriser sa position. En premier lieu, il confia les Terres de l'Orage à son frère Stannis et Peyredragon au cadet Renly.

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Par la suite, il constitua un nouveau conseil restreint, non sans mal. Lorsque Robert prit place sur le trône, il choisit Cortnay Penrose comme Main du Roi, à l'étonnement du plus grand nombre. Le châtelain d'Accalmie était un homme de confiance du nouveau roi, connu pour sa rudesse et son entêtement. Compétent, mais trop peu charismatique pour soutenir efficacement son souverain. Il fallait une personnalité notable de Westeros pour seconder Robert. Son regard se porta à l'Ouest, sur Castral Roc: Tywin Lannister fut durant deux décennies l'une des Mains les plus compétentes qui exerça sous la dynastie targaryenne. Lui seul était capable de remettre le royaume sur le bon chemin. Mais à quel prix ? A l'époque où il gouvernait au nom d'Aerys II, le petit peuple s'amusait à dire que Tywin était le véritable roi. Lorsque Robert accrocha l'insigne à sa tunique, au quatrième jour du sixième mois de l'an 284, il se demandait bien qui finirait dans l'ombre de l'autre.
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La cérémonie se déroula dans la salle du trône, sous les yeux de la cour et du conseil restreint. Si Penrose n'était désormais plus la Main, il demeurait aux côtés du roi avec l'ingrate charge de Grand Argentier. L'autoritaire Qarlton Chelsted échut quant à lui du poste de Maître des Lois, après s'être distingué lors de la guerre comme étant l'une des voix les plus critiques parmi les bannerets d'Aerys Targaryen.

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Derrière eux, légèrement en retrait, se trouvait le Grand Mestre Agrivane. L'un des archimestres les plus jeunes de la Citadelle et très certainement le plus brillant esprit de son temps. Cet homme replet au caractère doux servait Robert avec la plus grande humilité et lui prodiguait de justes conseils en se gardant bien de participer aux intrigues de cour.

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De part et d'autre du hall, les membres de la Garde Royale formait avec les hommes du Guet un cordon séparant la foule de Tywin. Décimée pendant la guerre, elle avait été réformée dans sa quasi-totalité. De ceux qui servirent Aerys II, il ne restait plus que Jonothor Darry et Jamie Lannister. Robert craignit que Tywin n'exigea pour son fils le poste de Lord Commandant, mais il n'en fut rien. Aucun poste n'aurait su remplacer l'héritier qu'il avait perdu lorsqu'il fut recouvert du manteau blanc.

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Des cinq autres membres, Gerold Hightower et Arthur Dayne furent tués au pied de la Tour de la Joie ; Lewyn Martell mourut le même jour dans son sommeil ; Oswell Whent fut envoyé sur le Mur et Barristan Selmy, bien que gracié pour avoir tué le Roi Fou, avait brisé son serment. On prospecta dès lors dans tout le royaume pour trouver de nouvelles lames. Les Terres de l'Orage en fournirent trois: Balon Swann, Richard Horpe et Rolland Storm, bâtard de la maison Caron. S'est ajouté Jared Frey et la figure originale du Lord Commandant Triston Tallyhill. Il était le fils d'un tavernier d'une petite bourgade proche de la frontière entre les Terres de la Couronne et celles de l'Orage. Lorsque les vents de la guerre soufflèrent sur Westeros, il refusa de servir Aerys II et s'enfuit au sud pour rejoindre les rangs de Robert Baratheon. C'était un honnête combattant, même si il était loin d'égaler Balon Swann ou Jamie Lannister. Au cours de la bataille de Rosby, il sauva Stannis Baratheon qui était en passe d'être capturé par les loyalistes et fut anobli pour ce fait d'armes. Ce modèle de chevalerie plut rapidement au roi Robert qui l'éleva au rang de Lord Commandant de la Garde Royale, tant pour s'assurer d'un soutien au conseil restreint que d'humilier les anciens gardes d'Aerys II en plaçant un homme nouveau à leur tête.

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Enfin, Eddard Stark se tenait à la gauche du roi. Il avait été mandé un mois plus tôt de venir à Port-Réal pour recevoir le titre de Maître des Armes, commandant du Guet et de tous les bannerets des Terres de la Couronne. Malgré la peine qu'éprouvait Ned a abandonner son rôle de gouverneur du Nord, il ne pouvoir se dérober aux ordres de son roi et prit donc la route du sud avec toute sa maisonnée, laissant Benjen redevenir le Stark de Winterfell.

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Seule la position de Maître Espion demeura vacante. Le souvenir de l'araignée Varys fit couler plus d'une goutte de sueur froide sur le front de Robert, qui préféra déléguer cette fonction à la nouvelle Main. Ce premier gouvernement fut légèrement remanié quelques mois plus tard, lorsque Cortnay Penrose céda sa place à Doran Martell. Trois des Sept Couronnes siégeaient alors dans le conseil restreint.
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Ce conseil marquait les efforts de réconciliation qui avaient été accomplis tant par les anciens loyalistes que les rebelles. Malgré la fronde qui secouait toujours le Bief, Westeros put commencer à panser ses plaies. Eddard Stark, dans ses fonctions de Maître des Armes, était d'une compétence louée dans tout Port-Réal, du plus humble au roi Robert lui-même.
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L'année 285 fut une année paisible, si on excepte quelques troubles au sein des Îles de Fer. Balon Greyjoy, voyant le continent exsangue, proposa aux seigneurs Fer-Nés de faire sécession vis-à-vis de l'Usurpateur. Plusieurs seigneurs emmenés par Deryk Salfalaise tentèrent de dissuader leur suzerain d'une entreprise aussi périlleuse, sans réussir à faire plier l'inflexible kraken. Un coup de force fut alors monté par les seigneurs de Pyk pour faire céder Balon par la force. Au vingt-neuvième jour du huitième mois, une troupe débarquée à Lordsport investit par surprise le château de Pyk. Le lord Grejoy est estropié au cours de la mise à sac et est transporté affaibli jusque devant Deryk Salfalaise, qui le pousse à lui céder la totalité de l'île et à déplacer le siège de la maison Greyjoy sur la Lumière Isolée. Les seigneurs de l'archipel approuvèrent par la suite les actes de lord Salfalaise, qui leur avait permis de recouvrer une autonomie totale vis-à-vis du Trône de Grès.
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L'an 286 commença par la naissance du premier enfant d'Eddard et Catelyn, au dixième jour du premier mois. Il fut prénommé Bran, en souvenir du frère disparu de Ned. Deux semaines plus tard, ce fut la princesse Marya Baratheon qui vint au monde.

Le Cerf régnait depuis deux ans mais sa popularité au sein des Sept Couronnes demeurait peu ou proue inchangée et avait même empirée en certains lieux. Le dicton "Le roi chie et la Main essuie" ne s'est jamais aussi bien prêté qu'à un Robert retombé dans ses travers de jeunesse, chassant, joutant et courant la gueuse. La gestion du royaume avaient été entièrement déposée dans les mains de Tywin Lannister. L'action de celui-ci préservait la Paix du Roi mais le souverain lui-même fut bientôt affublé du sobriquet peu reluisant de Cerf Sauvage. Ned Stark s'inquiétait de la montée en puissance du seigneur des Terres de l'Ouest. La dette de la couronne croissait avec la reconstruction et Robert avait contracté beaucoup de dettes envers les Lannister. Il ne pouvait se résoudre à éloigner des affaires son plus grand créancier, au grand dam de son gendre et frère juré. Un événement imprévu vint cependant bouleverser les plans des grandes familles de Westeros...net/pics/473257TristonTallyhill

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : ven. mars 15, 2013 5:33 pm
par GA_Thrawn
Cersei a été mariée à qui? :signal:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : ven. mars 15, 2013 5:36 pm
par Locke
Je réservais cette info pour le prochain post mais ça n'a pas tant d'importance que cela, elle a été mariée à Brynden Tully :o:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : ven. mars 15, 2013 10:42 pm
par Locke
Le Chant du Lion - Eddard Stark

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Le soleil était à son zénith lorsque le convoi funéraire se mit en branle depuis le Grand Septuaire de Baelor pour se diriger vers la Porte du Lion. Robert et Lyanna en était à sa tête. Je me tenais en retrait, à la gauche du roi, en compagnie des autres membres du conseil restreint et du Grand Septon. Robert se plaisait à me dire que le protocole avait beau me placer à sa sénestre, je demeurais son bras dextre. Derrière se trouvait les membres de la famille Lannister et leurs gens. On devinait Brynden Tully aux côtés de son épouse Cersei, dont la beauté tranchait radicalement avec son frère cadet Tyrion. Cet enfant avait beau être un nain, il avait su rester digne dans les épreuves qu'il venait de traverser. Jaime n'était pas présent avec eux. En tant que chevalier de la Garde Royale, il cernait avec ses compagnons d'armes le cercueil que sa fratrie devançait. Quatre chevaux de traits n'étaient pas de trop pour tirer cette œuvre massive et grandiose, longue de près de dix pieds, taillée dans l'ébène le plus précieux des Îles d'Été, ornée d'ivoire, de pierres précieuses chamarrées et de plaques d'argent. Un lion d'or rugissant surmontait le sarcophage. Tywin Lannister n'aurait mieux su exprimer toute sa puissance et son arrogance qu'ainsi.

Le peuple, nobles comme roturiers, avait été choqué d'apprendre il y a maintenant dix jours la mort de la Main du Roi, retrouvée sans vie dans son lit. Une servante qui s'inquiétait de ne pas voir son maître se lever constata son trépas et ne put s'empêcher de soulever les draps pour vérifier si Tywin n'avait pas "chié de l'or" comme le peuple se plaît à dire. L'odeur lui démontra le contraire.
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Toute une journée durant, le Grand Mestre Agrivane l'examina et conclut qu'une attaque d'apoplexie foudroyante l'avait emporté durant son sommeil. Robert semblait tiraillé entre le soulagement et l'angoisse à l'annonce de ce décès. Il avait à la fois perdu son conseiller le plus compétent et son rival politique. L'homme avait redressé par sa seule poigne les Sept Couronnes tandis que Robert oubliait peu à peu ses devoirs royaux pour chasser dans le Bois-du-Roi, boire et manger à s'en rompre la panse. Il n'était pas particulièrement aimé de la population mais il était respecté, ce qui était encore loin d'être le cas pour le roi.

Le cortège descendit dans une marche silencieuse la colline de Visenya par la rue des Soeurs, jusqu'à ce que nous débouchions sur la grand-place. Une masse de badauds, du mendiant édenté au négociant parfumé, s'y était réunie, observant l'éblouissant défilé mortuaire bifurquer vers la porte du Lion. Tywin Lannister avait jusque dans sa mort respecté la devise de sa maison. Son rugissement par delà l'outre-monde, inaudible à nos oreilles, perçait nos cœurs avec crainte et fascination.

L'après-midi était déjà avancé lorsque les Lannister prirent le chemin de Castral Roc pour enterrer le patriarche de la maison parmi les siens. Dans le dernier carrosse, je vis monter le jeune Tyrion. Celui-là n'avait plus grandi depuis ses cinq ans, pourtant il dégageait un aura de grandeur incomparable. Il avait beau n'être âgé que de douze ans, il brillait déjà par son intelligence et sa dignité dans le deuil. Ce corps vil ne saurait cacher le brillant homme qui se forge à l'intérieur.

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La cérémonie close, le roi et son escorte se mit en marche vers le Donjon Rouge. On affréta quelques diligences et chevaux pour reposer nos pieds fatigués par plusieurs heures de marche. Un incident eut lieu lors de notre passage sur la grand-place, lorsqu'un manœuvre accusa ouvertement Robert d'avoir commandité l'assassinat de la Main. Un homme du guet me demanda si je souhaitais l'arrêter, mais je n'en fis rien. C'eut été concéder une parcelle de crédit à ces fantaisies. Il y avait néanmoins un royaume à gouverner et des hommes à contenter. Robert resta muet au cours de ces dix derniers jours quant à la succession de Tywin, aussi m'approchais-je de lui pour le questionner sur ce sujet crucial...
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"Majesté." lui dis-je, "Avez-vous décidé de qui prendra la place de Main ?"
"Par les Sept, Ned, épargne moi ces appellations ridicules !" me répondit-il d'un air agacé. "J'ai effectivement choisi une nouvelle Main. Ce sera Cortnay Penrose."

Cortnay Penrose était un bon choix. Il avait déjà exercé ces fonctions quelques mois après la chute des Targaryen, menant avec succès la séquestre de leurs biens et le redressement des finances. Cependant je savais que cela n'allait pas contenter les flagorneurs de la cour qui auraient préféré voir un nom plus ronflant aux côtés du Roi.

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« Mais je sais que Penrose n'est pas un homme à s'attirer les bonnes faveurs des courtisans. » continua Robert comme si il venait de lire dans mon esprit, « Je suis fatigué de tous ces menteurs et manipulateurs qui rôdent dans le Donjon Rouge, Ned. La guerre dans le Bief n'en finit toujours pas et je viens de perdre l'homme qui m'a permit de rester plus d'un an sur ce maudit trône. J'ai plus que jamais besoin d'hommes de confiance. Des hommes comme Penrose... Et comme toi. »
« Qu'attends-tu de moi, Robert ? »
« D'être mon bras droit caché sur ma gauche. » fit-il avec un sourire amusé, reprenant son éternel jeu de mots. « D'être le Gardien de l'Ouest. »

Je ne put contenir mon étonnement lorsqu'il me révéla ses intentions.

« Le Gardien de l'Ouest ? Mais cette charge devrait être dévolue au jeune Lannister ! »
« Cette tâche n'a pas à être confiée à un garçon de douze ans, nain qui plus est ! Sans son père, mon seul moyen de m'assurer le contrôle du royaume est d'en contrôler les quatre points cardinaux. Jon Arryn a l'Est, tu as le Nord et je veux te confier l'Ouest. »
« Et qu'en est-il du Sud ? »
« Le Sud ? » Le roi eut un haussement d'épaule. « J'attends que ces pleutres en aient terminé avec leur stupide guerre civile, puis j'accepterais le serment du premier qui embrassera mon cul royal, qu'il s'agisse du moutard Tyrell ou de l'un de ces Florent à grandes oreilles. Je te confierais également le Sud. »
« Je ne peux accepter de telles fonctions, ce serait en priver leurs propriétaires de droit. »

Il agrippa subitement mon bras, le serrant de sa puissante poigne.

« Le "droit" n'existe plus par les temps qui courent, Ned. Tu sers un roi que les trois-quarts des hommes de Westeros surnomment "L'Usurpateur". Les deux Florent ravagent le Bief pour un prétexte qui remonte à l'époque où Garth Jardinier baisait tout ce qui bouge. Triston Tallyhill est à la place que tous les hommes de mérite auraient réservé à Balon Swann ou Richard Horpe, simplement parce qu'il plaît aux courtisanes et aux petits coqs qui se prétendent Ser. L'enfant de putain qui m'a accusé d'avoir fait assassiner Tywin Lannister se serait fait couper la langue sous le règne du Roi Fou. Le "droit" n'est que l'arbitraire des rois, Ned. Mon arbitraire. Nous avons été faits pour gouverner ensemble, autrement je ne t'aurais jamais fait venir dans ce cloaque. Aide-moi à consolider mon trône et rétablir un semblant d'ordre sur cette foutue terre. »

Robert avait selon toute vraisemblance énormément médité suite à la mort de Tywin Lannister. Il avait été mis au devant du néant qui l'attendait si il ne se décidait à agir véritablement en roi. Ses paroles furent dures et implacables. Je ressentais de l'amertume à voir celui que je considérais comme un frère abandonner son honneur et sa droiture pour les calculs politiques, mais c'était ainsi que le sud fonctionnait. Le véritable règne du roi Robert commença au onzième jour du quatrième mois de l'an 286.

« C'est entendu. J'accepte d'être le Gardien de l'Ouest, par respect pour le serment que je t'ai prêté il y a deux ans. Mais n'attends pas de moi d'orner un jour l'Insigne. » conclus-je. Robert relâcha mon bras dans un éclat de rire sonore.
« Par les Dieux ! Si je t'avais fait Main, ta franchise t'aurais tué bien avant la prochaine nouvelle lune ! »
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Re: Une Histoire de Westeros

Posté : ven. mars 15, 2013 11:32 pm
par GA_Thrawn
Excellent! :clap:

Notamment la servante qui soulève les draps du lit de Tywin :lolmdr:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : sam. mars 16, 2013 11:15 pm
par Locke
Le Règne du Cerf, deuxième partie (286-290 AL)

Une fois que les funérailles de Tywin Lannister furent terminées, le cours ordinaire des affaires reprit un temps dans les Sept Couronnes, mais un nouveau décès vint marquer plus durement le roi. Le sixième jour du sixième mois de l'an 286, Jon Arryn trouva la mort à l'âge de soixante-et-un ans, d'une chute dans les escaliers de son palais des Eyriés. Son pied se faisait moins agile avec l'âge et les marches de marbre rugueuses ne laissèrent aucune chance de survie au seigneur du Val. Robert Baratheon fut extrêmement affecté par la perte de celui qu'il considérait comme un père adoptif. Son successeur fut Denys Arryn, l'arrière petit-fils d'Umfred Arryn, grand-oncle de Jon.

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Denys Arryn reçut la confiance de Robert en étant fait Gardien de l'Est. Le royaume entra dans une période de propérité relative malgré les troubles qui ne cessaient guère dans le Bief. L'autorité royale se renforça les mois s'écoulant et le surnom d'usurpateur fut peu à peu oublié. Un an et demi plus tard, au dixième jour du deuxième mois de l'an 288, Eddard Stark reçut autorité sur le Sud en étant fait Gardien alors qu'Alester Florent commençait les tractations avec les Tyrell pour obtenir la couronne de Bief. Le royaume était en passe de retrouver définitivement la paix.
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Deux semaines auparavant, un corbeau blanc de la Citadelle arriva à Winterfell: "L'Hiver vient."
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Le froid s'abattit rapidement sur les Sept Couronnes et bientôt tombèrent ses premiers victimes. Aux premières gelées du septième mois, le second fils d'Eddard fut rapidement atteint par la fièvre et en succomba quelques jours après sa naissance. Puis ce fut au tour d'Hoster Tully d'être atteint par une virulente pneumonie dont il garda d'importantes séquelles. Il fut alité des mois durant, incapable de s'exprimer autrement que par des murmures et des gémissements. La mort vint le cueillir au vingtième jour du deuxième mois de l'an 289. Il était âgé de cinquante-quatre ans et laissa sur le trône du Conflans son unique fils de seize ans, Edmure. Un jeune homme à la personnalité attachante mais assez piètre dirigent. Son oncle le Silure ne fut guère de trop pour le seconder dans la tâche trop large pour ses épaules qui l'attendait.

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Dans le Bief, on se remettait tout juste du trépas d'Alester Florent, lequel n'eut même pas deux années pour savourer son triomphe face aux Tyrell qu'il ne rejoigne lui aussi les Dieux. Il n'avait qu'un fils, Alekyne, un homme médiocre et taciturne dont le seul talent était d'irriter ses vassaux par des piques acides lorsque ceux-ci venaient à heurter la fierté de leur suzerain. Bon nombre de bannerets plièrent le genou avec une réluctance à peine dissimulée devant le nouveau seigneur du Bief. Les cendres de la guerre civile étaient encore chaudes qu'elles menaçaient à nouveau de s'embraser.

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Mais l'Hiver s'employait à les refroidir de sa morsure glaciale. Il empirait de jour en jour, se glissant imperturbablement vers le sud. Durant l'année 289, tous les cours d'eau de l'Ultime au Trident furent gelés en permanence. La neige atteignit rapidement le genou des hommes au nord du Neck tandis qu'on vit tomber des flocons jusque dans les Marches Dorniennes. On ne sentit une pointe de chaleur que lors de la naissance du prince héritier Lewys Baratheon, au vingt-sixième jour du septième mois, perçue par le petit peuple comme une trêve de leurs souffrances accordée par les Dieux. Trêve qui s'acheva dans une tempête de vent et de glace plus forte que jamais. A l'aube de l'an 290, les réserves en grains des greniers commencèrent à atteindre un seuil critique et Robert dû réformer son conseil pour faire face à la crise frumentaire à venir. La Main Cortnay Penrose fut remerciée après quatre années de service et l'on convia celui que l'on disait être l'esprit le plus aiguisé de tout le royaume. Beaucoup de courtisans s'opposèrent à cette nomination en raison de la jeunesse de l'intéressé, mais Robert comme Eddard savaient qu'il deviendrait le faiseur de paix du royaume. Au vingtième-jour du premier mois, Tyrion Lannister devint la plus jeune Main du Roi de toute l'Histoire des Sept Couronnes à l'âge de seize ans.
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Re: Une Histoire de Westeros

Posté : dim. mars 17, 2013 9:03 am
par gladiatt
:clap: :ok:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : ven. avr. 05, 2013 4:19 pm
par Locke
La Guerre des Jardiniers (290-292 AL)

Trois années se sont écoulées depuis la fin de la Guerre des Deux Florent et le rétablissement d'une paix précaire dans le Bief. La route de la Rose était rouverte et les chariots de grains purent reprendre leur route vers Port-Réale. Bandes armées et bannerets refusant de prêter allégeance à Alester Florent continuaient néanmoins de rapiner le long de l'artère du commerce méridional. Les derniers troubles furent éliminés par le nouveau seigneur du Bief aux premiers signes de l'Hiver.

Lorsque Alester décéda en 289, la passation de pouvoir avec son fils Alekyne fut particulièrement difficile. L'homme n'était guère apprécié des grands du Bief, notamment Baelor de Villevieille. De plus, les partisans Florent furent déçus par la paix de compromis qu'avait négocié Alester avec les Tyrell, leur laissant Hautjardin et déplaçant de ce fait la capitale à Rubriant. Le défunt tenta de remédier partiellement à ce problème lorsqu'il hérita l'année précédente des terres de Holyhall, une ville située sur la Mander, suite à la disparition de Fredrec Graceford. Il recentra la cour en ce lieu, mais ne pouvait malgré tout éclipser le joyau qu'était Hautjardin. Une interrogation se mit alors à courir parmi les bannerets: "Qui est l'héritier légitime des Jardinier ? Celui ceint de la couronne du Bief ou celui siégeant à Hautjardin ?"

Les Tyrell profitèrent de ce moment de flottement pour tenter de retrouver leur couronne perdue. Olenna Tyrell prit secrètement contact avec plusieurs seigneurs pour former une coalition qui permettra à son petit-fils Willas de recouvrer sa couronne. Le jeune homme désormais âgé de quatorze ans présentait des signes d'intelligence et de charisme qui séduisait de plus en plus de vassaux, facilitant d'autant plus les négociations.

Dans les tout derniers jours de l'an 290, une violente dispute survint entre Alekyne Florent et Orton Merryweather de Longuetable. Ce fut le signal qu'attendirent les Tyrell pour frapper. Le lord Merryweather quitta Holyhall pour réunir ses bannerets et proclamer Willias comme seul roi légitime du Bief. C'est ainsi que survint la Guerre des Jardiniers, qui devait définitivement sceller l'héritage de Garth Mainverte.
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A l'annonce du soulèvement d'Orton Merryweather, la coalition des Tyrell réunit immédiatement son ost. On y trouvait ironiquement Olyvar du Rouvre, dont la mère Arwyn avait été la première des partisans d'Axell Florent ; également Baelor Hightower, lequel avait rallié tardivement le camp d'Alester et quelques petits seigneurs fieffés comme les Varner et les Ouestrus.
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Orton Merryweather, Alekyne Florent
Le nord du Bief fut secoué par une série d'escarmouches impliquant au grand maximum quelques centaines d'hommes. Les principales manoeuvres se firent dans le sud, les Tyrell cherchant à joindre leur ost à celui du puissant seigneur de Villevieille, qui pouvait mobiliser quatre mille hommes. Les troupes Florent les poursuivirent en descendant la route de la Rose jusqu'aux contreforts des Marches Dorniennes. Le choc eut lieu au vingt-troisième jour du cinquième mois de l'an 291 non loin du château de Barnestree. Les Tyrell en infériorité numérique prirent position sur les hautes collines pour attendre les hommes des Florent. L'avantage du terrain ne put combler l'écart de plus de deux mille hommes entre les deux armées et la défaite des Tyrell fut totale. Les deux tiers des rebelles s'évaporèrent et pire encore, le jeune Willas et Baelor Hightower furent capturés lors de la poursuite par la cavalerie Florent.
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Leur prétendant croupissant désormais dans un cachot, les seigneurs révoltés se retrouvaient au pied du mur. Orton Merryweather entreprit de regagner le nord du Bief où il rassemblerait les diverses forces de guérilla y maraudant pour reformer une armée. Poursuivit par l'armée Florent, lord Orton réussit cependant à rejoindre Longuetable, qu'il abandonne presque sur-le-champ pour Pont-l'Amer. Une trêve de quelques mois s'installe, le temps que les forces loyalistes mettent à sac le fief de la maison Merryweather, avant que le dénouement final des hostilités n'ait lieu au huitième jour du huitième mois de l'an 292. Devant l'arrivée imminente des forces loyalistes, quatre-mille cinq cents rebelles évacuèrent la place en catastrophe avant d'être rattrapés par l'avant-garde Florent au bout d'une seule lieue de marche. Lorsque l'on annonce à Orton Merryweather que six mille hommes d'armes bousculent son arrière-garde, le moral des troupes s'effondre et la mutinerie semble inévitable. Le lord de Longuetable négocie alors sa capitulation auprès des forces ennemies.
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Les fortunes furent diverses lorsque Alekyne vint à prononcer la sentence des conjurés: Baelor Hightower était déjà sur le Mur et serait bientôt accompagné par Willas Tyrell et Olyvar du Rouvre. Inversement, le rusé Orton Merryweather réussit à obtenir le pardon de son suzerain en plaidant avoir été victime des machinations de la Reine des Épines.

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Les Florent furent confirmés comme rois du Bief, mais ne purent toujours prétendre à régner depuis Hautjardin. Le titre passa en conséquence au second fils de Mace, Garlan Tyrell. Une copie conforme de son père: bien bâti et brave mais stupide. Il était alors l'écuyer du roi Robert Baratheon, lequel aimait se moquer de l'intellect limité du garçon. Celui-là ne saurait constituer une menace sérieuse contre l'intégrité des Florent, d'autant plus que la reine-mère Olenna décéda d'amertume l'année suivant la fin de la Guerre des Jardiniers, emportant avec elles les derniers espoirs de revoir les Tyrell régner un jour sur le Bief.

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Re: Une Histoire de Westeros

Posté : sam. avr. 06, 2013 12:49 am
par Reborn
La paix est ainsi établie dans le Royaume des Sept Couronnes ?

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : sam. avr. 06, 2013 1:24 am
par Locke
La paix est toujours précaire dans les Sept Royaumes... Mais ces estafilades entre roitelets ne sont rien en comparaison des grands changements qui se dérouleront lors du quatrième siècle :froid:

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mer. mai 15, 2013 5:30 pm
par Locke
La Glace et l'Orage - Tyrion Lannister

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Trois années s'étaient écoulées depuis que la guerre s'était achevée dans le Bief. Trois années au cours desquelles je passa ma vie coincé entre la Tour de la Main, la salle du conseil restreint et les bordels de Littlefinger, ceint de ce collier de mains liées trop lourd à mon goût, à batailler contre bouliers et traités pour faire maintenir à flots un royaume qui s'enfonçait de plus en plus sous les profondeurs des neiges de l'Hiver. Robert, lui, courait à tous azimuts sur la Voie Royale avec bannières et trompettes pour subjuguer tout vassal qui avait encore l'audace de l'affubler du titre d'usurpateur, quitte à faire secouer parfois les dragons d'or du trésor royal pour les en convaincre. A croire que feu mon père lui avait transmit une partie de son pragmatisme avant de se rendre dans les Sept Enfers, ou bien s'est t-il rendu compte qu'il ne pourra pas espérer écraser toutes les têtes de Westeros avec son marteau de guerre. Quoiqu'il en soit, tandis qu'il faisait régner l'ordre royal juché sur son cheval, je demeurais maître des affaires du royaume.

Robert avait cependant prit grand soin de me faire surveiller par son fidèle Ned Stark, lequel était chargé d'exercer la justice du Roi en son absence dans toutes les Terres de la Couronne. Je n'éprouvais aucune envie de poser mon cul sur le Trône de Fer mais je demeurais le fils de Tywin. C'était quelque chose que je pouvais considérer comme étant tout à fait compréhensible et je n'en voulais guère au roi d'agir ainsi. A vrai dire, Ned Stark était un homme de bonne compagnie selon les circonstances. Peut-être devrait-il paraître un peu moins distant lors des conversations légères. Il était constamment préoccupé par le sort du Nord et de son frère Benjen. Celui-ci lui envoyait régulièrement des corbeaux mentionnant les masses de réfugiés prenant la route du sud et la colère de Ryman Frey, le petit-fils du vieux Walder, qui voyait ces hommes et femmes traverser la Verfuque sans avoir à céder le moindre péage aux Jumeaux. Plus l'Hiver durait et plus son caractère sa faisait froid comme la glace, à tel point qu'il pouvait bientôt rivaliser avec Stannis Baratheon.
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Stannis Baratheon peu avant son mariage, au début de l'année 295 AL
Stannis... Masque de pierre siégeant sur le trône de la triste et impassible Accalmie, je n'aurais jamais songé qu'il trouve la force de se marier un jour. Avec Arianne Martell de surcroît. Quel gâchis !

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Je n'étais pas le seul à regretter pareille alliance. Le roi également grinçait des dents devant l'union de son frère à l'aînée du prince Doran, mais pour des raisons autrement moins frivoles. Cela faisait bientôt trois ans que la promise avait été couronnée princesse de Dorne, depuis que feu son père périt d'une septicémie foudroyante contractée lors d'une blessure de chasse. Lorsque viendra un héritier, ce mariage scellera l'union du domaine des Martell à celui de la branche cadette des Baratheon, au grand désespoir de Robert qui voyait là une menace germer au sein des Sept Couronnes pour son héritier Lewys.

Il me fut difficile de qualifier le rassemblement qui eut lieu à Accalmie comme étant une "fête de mariage", terme d'autant plus discutable à employer quand on se trouve en présence de Stannis Baratheon. Le repas fut un moment parmi les plus fascinants de mon existence. Était-ce à cause de ce contraste saisissant entre la jeune et ravissante Martell avec cet homme qui à l'aube de la trentaine commençait à compter ses cheveux sur son crâne, ou bien à cause du roi qui rivalisait avec lui de froideur en le toisant tout au long de la soirée, l'invitant à reprendre de cet excellent chapon et lui vantant les bienfaits de la castration sur l'animal ? Quoiqu'il en soit, ce fut une longue soirée d'ennui à contempler le fou de Stannis, ce Bariol, distraire lamentablement les vassaux de l'Orage réunis à l'occasion.

Retourner à Port-Réal ne m'avait jamais paru être une aussi douce pensée, quand bien même les épisodes de neige se faisaient de plus en plus nombreux. J'espérais pouvoir me détendre dans les bras d'une voluptueuse tyroshie une fois la soirée venue mais à peine étions-nous arrivés au terme d'une chevauchée de deux semaines que le roi me faisait mander dans la salle du conseil restreint. Une séance pour le moins particulière puisque seul le fidèle Ned Stark se tenait à côté du roi, les autres chaises demeurant vides.

« Veuillez prendre votre place, Main. » me fit Robert en tendant la main vers mon siège. Je m'enquis de s'asseoir à sa droite tandis qu'il tourna la tête vers le lord Stark. « Toi aussi, Ned. »

Eddard fit de même en s'asseyant à sa gauche.

« Pardonnez-moi, votre Majesté, mais puis-je connaître la nature exacte de cette réunion et la raison de l'absence des autres membres du conseil ? » demandais-je avec témérité au roi.
« Je souhaiterais également en savoir davantage. » ajouta Ned Stark, qui semblait tout aussi étonné que ma propre personne.

Le roi avait fait disposer un pichet de vin dornien et trois coupes devant lui, mais seul lui avait le coeur à boire. Il se servit un verre qu'il but grossièrement, faisant perler une partie du nectar sur son épaisse barbe noire. Se nettoyant d'un geste de la main, il prit la parole.

« Quand je souhaiterai voir ces imbéciles me baiser les pieds, je convoquerai l'intégralité du conseil restreint. Il s'agit là d'une affaire qui ne doit regarder que le Roi, la Main et le Maître des Armes. Je veux que vous preniez toutes les dispositions nécessaires pour surveiller les agissements de mon frère Stannis. »
« Pour quelle raison souhaiteriez-vous faire surveiller votre propre frère, Majesté ? » fit Eddard avec une pointe d'exaspération. Je me suis demandé à cet instant si il occultait volontairement derrière son honneur les motivations qui poussait son roi à agir ainsi. Celui-ci se pencha vers lui en fronçant les sourcils.
« Ned, rappelle moi le nom de sa nouvelle épouse. »
« Arianne Martell. »
« Arianne Martell... » répéta le roi. Il se dressa subitement de sa chaise et frappa violemment la table de son poing, faisant renverser le vin qui s'écoula en une longue rigole. « Arianne Martell ! Te rends-tu compte de la gravité d'un tel acte, Ned ?! Te rends-tu comptes que mon frère cadet vient d'épouser la matriarche de la dernière maison a avoir supporté les Targaryen ?! »
« Et te rends-tu comptes que tu parles d'histoire révolues ?! Que nous avons négocié la paix avec Doran Martell contre la remise d'Elia et qu'il a plié le genou devant toi ?! » contre-attaqua le lord Stark en se levant également de sa chaise.
« Ah oui, Elia... A peine fut elle rentrée à Lancehélion que cette garce s'est volatilisée quelque part dans l'Ouest ! Toute la peuplade de Dorne est persuadée que j'ai mandé Tywin Lannister de l'enlever et de l'égorger en secret pour avoir copulé avec Rhaegar ! Doran et cette vipère d'Oberyn n'ont cessé de clamer à cette petite catin que je suis responsable de la disparition de sa tante et la devise des Martell ne cesse d'être hurlée sur toutes les places publiques depuis les Degrés jusqu'aux Marches ! »

Il coupa un instant son élan, fixant le lord Stark comme si il souhaitait le foudroyer sur place, avant de reprendre la parole sur un ton plus calme mais tout aussi acéré.

« Arianne me hait, Ned. Dorne tout entier me hait. Stannis également. Mais ni Dorne ni Arianne n'ont de raison de le haïr. Lorsqu'elle pondra un gosse, celui-ci se retrouvera plus tard à la tête de plus de cinquante mille hommes et deux des sept couronnes. Suffisamment pour mettre en danger mon trône et celui de Lewys. Et qui sait, peut-être même que Renly viendra réclamer sa part du gâteau, ce petit coq aussi fardé que les dames qui l'entoure. »

Eddard Stark toisa longuement le roi d'un regard noir avant de lui répondre.

« Je me suis trompé à ton sujet, Robert. Je pensais que les années te rendraient plus sage. Qu'elles te feraient arrêter de voir le monde comme un champ de bataille à parcourir le marteau à la main. J'ai eu tort. Tu prétends vouloir diriger ce royaume mais tout ce dont tu es capable est de dilapider le trésor royal en largesses à des vassaux qui continuent de cracher sur ton nom dès que tu leur tournes le dos tandis que tu renies les membres de ta propre famille sur la base de rumeurs et de colportages. Tu es l'un des pires rois que Westeros ait pu connaître. Pire qu'Aegon l'Indigne, pire qu'Aerys le Fou. Je regrette amèrement d'avoir bataillé à tes côtés pour en arriver à un tel résultat. Il fut une époque où je te considérais comme un frère. »
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Le coup partit vite. Le poing droit de Robert alla se ficher dans le visage de Ned Stark, qui fut projeté brutalement en arrière en faisant tomber sa chaise. Jusque ici prostré par cette scène surréaliste, je sauta subitement de mon siège pour aller porter secours au Maître des Armes, qui reprenait ses esprits en passant une main sur sa mâchoire douloureuse. Le roi se tenait devant lui, les poings serrés et tremblants de fureur.

« Ce que tu viens de commettre, Ned, est un crime de lèse-majesté. Je pourrais te tuer pour ça. Mais pour la femme que j'aime et les années que nous avons passé ensemble, je vais t'épargner. Néanmoins, je ne te laisserai plus jamais contester mes ordres. Tu es désormais exclu du conseil restreint et prendra tes ordres auprès de la Main. Si tu oses me désobéir à nouveau, tu seras traîné devant moi pour trahison. »

Il pointa subitement son doigt sur ma personne.

« Quant à toi, maudit fils de ton père, tu mettras tout en oeuvre pour que Stannis soit mis sous surveillance. Je veux que toutes les rues et maisons d'Accalmie aient une oreille qui soit à mes ordres. Ce "conseil" est maintenant terminé. »

Le roi quitta la pièce d'un pas vif et rapide, avant de vociférer à mon frère Jaime qui gardait la porte de le ramener à ses appartements. Lord Stark quant à lui, gisait dans mes bras, encore secoué par le coup qu'il venait de prendre. Il essuya sa bouche ensanglanté d'un revers de sa main tandis que j'essayais de lui faire comprendre les enjeux qui se forgeaient lentement mais surement dans les Sept Couronnes.

« Lord Stark, je comprends que vous trouvez les actions du roi déraisonnables, mais elles ne sont pas totalement infondées. Arianne Martell n'a que seize ans, si le régent Oberyn et les grandes familles de Dorne ont approuvé une alliance avec Stannis Baratheon, il n'est pas improbable qu'ils aient à terme l'objectif de restaurer l'indépendance de Dorne ou mettre sur le trône un Baratheon qui leur soit ouvertement favorable... »

Ned Stark se contenta de me repousser tandis qu'il se relevait péniblement.

« Je vous apprécie, Lord Lannister. Cependant ces manigances sont intolérables à une époque où nos gens meurent de froid par milliers au-dehors. Tandis que nous spéculons sur des naissances et des lignages, ourdissons des complots et poignardons quiconque s'écarte de la pensée du roi, nous n'aurons bientôt plus suffisamment de bras pour semer nos moissons, battre notre acier et si ces choses-là apparaissent encore trop abstraites pour ce borné, tenir nos lances. Je pourrai alors vous garantir que le véritable Hiver s'installera... »

Re: Une Histoire de Westeros

Posté : mer. mai 15, 2013 9:22 pm
par GA_Thrawn
Un retour en grandes pompes! :clap: :clap: :ok: