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Renovatio Karolingii

Posté : sam. oct. 15, 2011 12:10 am
par Locke
RENOVATIO KAROLINGII

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ANNO DOMINI MLXVI
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Philippe Capet règne depuis six ans sur le royaume de France. Il n'est âgé que de 14 ans et est encore soumis à la tutelle de sa mère Anne de Kiev et de Baudouin V de Flandres.

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Le roîtelet de Paris et d'Orléans doit composer avec ses puissants vassaux. Le plus notable d'entre eux, Guillaume II de Normandie, vient justement de s'emparer du trône d'Angleterre après avoir défait et tué Harald II Godwinson au cours de la bataille de Hastings. De vassal, il n'en a plus que le nom.

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Loin est désormais le temps du tout-puissant empire de Charlemagne. Les barons triomphent, le roi courbe l'échine. Des Carolingiens, il ne reste plus que quelques seigneurs, parmi lesquels Herbert IV, comte de Vermandois.

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Herbert est un descendant de Pépin d'Italie, troisième fils de Charlemagne. Il devint le chef de la maison des Carolingiens en 1057 lors du trépas de Renaud, fils de Guy, grand-oncle d'Herbert, qui n'avait donné qu'une fille en 1042, Adélaïde. Il est marié à Alix-Adèle de Valois, né en 1040, la fille de Raoul III de Valois, comte d'Amiens et du Vexin. De cette union est né un fils, Eudes, en 1060 et une fille, Adèle, en 1062. Il a également deux frères, Eudes, né en 1033 et Pierre, né en 1034, tous deux célibataires.

C'est un homme têtu et suspicieux, quoique tempéré dans ses décisions. C'est aussi un grand coureur de jupons et ce malgré la stricte éducation religieuse qu'il reçut dans sa jeunesse.

La puissance des Herbertiens, car c'est ainsi que cette maison est dénommée, est réduite à des arpents de terre picarde depuis maintenant plus d'un siècle. Son aïeul Herbert II, du temps de Louis IV d'Outremer, avait élevé le comté de Vermandois comme puissance incontournable de Francie Occidentale, jusqu'à ce que le premier nommé ne le condamne à la pendaison et utilisa l'avidité de ses fils pour diviser ses terres. Le responsable du partage fut Hugues le Grand, père de Hugues Capet.

Simple petit vassal du roi capétien, l'idée d'une renaissance de la maison carolingienne ne lui traversait logiquement même pas l'esprit, cependant les circonstances furent toutes autres, et Herbert de Vermandois devint "malgré lui" le point de départ d'une nouvelle ère dans l'histoire du monde occidental...

Re: Renovatio Karolingii

Posté : sam. oct. 15, 2011 12:39 am
par Lionel
c'est bon ca ! :clap:

Re: Renovatio Karolingii

Posté : sam. oct. 15, 2011 7:45 am
par Kara Iskandar
Alléchantes perspectives et puis c'est devenu rare les AARs CK, je vais donc suivre ça avec intérêt ! :clap:

Re: Renovatio Karolingii

Posté : sam. oct. 15, 2011 8:46 am
par GA_Thrawn
Coelio et Palpat vont avoir un début d'orgasme. :o:

Je vais suivre ça avec intérêt, peut être le dernier aar CK avant CK 2? :P

Re: Renovatio Karolingii

Posté : sam. oct. 15, 2011 10:28 am
par Urial
bon ca !

pareil je vais suivre cela avec interet !

et Force a la maison herbert !

Re: Renovatio Karolingii

Posté : sam. oct. 15, 2011 10:31 am
par griffon
tres intéressant thème !

Quand la lignée

Carolingienne s'est réellement éteinte ? :?:

Re: Renovatio Karolingii

Posté : sam. oct. 15, 2011 10:37 am
par Bartimeus
Sympas ! Je vais suivre ça de près aussi ;)

Re: Renovatio Karolingii

Posté : sam. oct. 15, 2011 11:17 am
par hismagil
je ne vais pas etre original, mais moi de meme je vais suivre cet AAR avec grand interet

Re: Renovatio Karolingii

Posté : sam. oct. 15, 2011 11:30 am
par Locke
griffon a écrit :tres intéressant thème !

Quand la lignée

Carolingienne s'est réellement éteinte ? :?:
La branche aînée des Herbertiens s'est éteinte avec Herbert IV, lequel avait déshérité son fils au profit de sa fille. Néanmoins, Les comtes de Chiny, descendants d'Otton, fils probable d'Albert Ier de Vermandois, est une branche cadette qui a continué d'exister jusqu'à la mort de Louis IV de Chiny en 1226 :notice:

Re: Renovatio Karolingii

Posté : sam. oct. 15, 2011 12:32 pm
par Emp_Palpatine
Toute renovatio imperii est bonne à prendre. :clap:

Re: Renovatio Karolingii

Posté : sam. oct. 15, 2011 10:33 pm
par Locke
Chapitre I: Pour la peau d'un Valois (1066-1072)
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Herbert IV le Sévère
L'annonce du couronnement de Guillaume de Normandie fit grand bruit à la cour du Roi des Francs. Philippe Ier venait tout juste d'atteindre la majorité et il devait déjà prendre une décision quant à cet épineux problème. Le chancelier et évêque de Paris, Godefroy de Boulogne, lui suggéra de renforcer les frontières du Valois et du Vexin en y créant un nouveau duché. Il n'y avait que deux candidats possibles à ce poste: Raoul III de Valois et Herbert IV de Vermandois.
Le premier disposait de terres plus vastes que l'Hebertien et celles-ci étaient adjacentes à celles du Duc de Normandie, cependant on ne saurait récompenser un homme qui a eu l'outrecuidance d'épouser une veuve de France. De surcroît les terres d'Herbert, coincées entre le domaine royal et celui de son ancien tuteur Baudoin V de Flandre, seraient faciles à mettre à sac si il venait à se révolter.
C'est ainsi que le comte de Vermandois fut convié à Senlis le 10 Avril 1067 pour recevoir le titre de Duc de Valois.

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Raoul de Valois était fort mécontent à l'idée de plier genou devant Herbert, mais dû se résigner devant l'insistance du roi des Francs.

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Les relations entre le vassal et le suzerain demeurèrent froides, Raoul méprisait le petit duc parvenu, Herbert fustigeait le comte honni pour son second mariage. Une série d'événements entraîna une escalade de la haine que s'éprouvait mutuellement les deux hommes. En premier lieu, le funeste destin de Simon de Valois, fils unique de Raoul.

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Celui-ci avait été confié à la garde d'Herbert en qualité d'écuyer du duc. Il n'était guère marié et on ne le lui autorisa point avant qu'il n'eusse hérité des terres de son père. Fort malheureusement pour lui, il fut tué par un déséquilibré hurlant le nom de Satan dans les rues de Saint-Quentin le 7 Octobre 1067.
D'aucuns diront que cela fit les affaires du Duc de Valois, car privé d'héritier mâle et ayant pour épouser une femme de 42 ans, les terres de Raoul échoiront désormais à Eudes, fils d'Herbert. En vérité, ce-dernier a bel et bien commandité son assassinat et malgré ses excuses de façade, son vassal en était intimement persuadé.

Par la suite, le 8 Juin 1068, Raoul se présente à la cour et accuse publiquement Herbert du meurtre de son fils, lequel répond par un soufflet et le met en garde de ne plus jamais remettre en cause son autorité.
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Dès lors, Herbert n'a pour seul objectif que l'expropriation pure et simple des terres de son gênant vassal. L'œuvre du temps aurait dû suffire à accomplir cette tâche, mais la mort d'Anne de Kiev le 23 Décembre 1069 vint remettre en cause les plans du duc.
Raoul de Valois, après un deuil de deux mois, épouse une normande de frêle constitution prénommée Lithuaise de Heismes, descendante de Richard Ier de Normandie.

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Malgré ses problèmes de santé, le duc apprend qu'elle est tombé enceinte le 8 Mai 1070. Sans aucune pitié, il ordonne qu'on la fasse empoisonner. L'opération autrement plus discrète que l'assassinat de Simon de Valois est couronnée de succès: Lithuaise meurt et les médecins du comte Raoul ne décèle aucune autre cause que la maladie dont elle était atteinte.
Quelques mois plus tard, il se marie pour la quatrième fois avec Agnès de Barcelone, fille du duc Raymond Bérenger.

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Le point de rupture fut enfin atteint au printemps 1071. Herbert envoie aux Pâques une petite troupe chargée de récolter l'écuage auprès des vassaux. Le 11 Mai, une missive l'informe que la-dite troupe a été exterminée à Amiens et que l'armée de Raoul est en marche vers Saint-Quentin. L'ost est immédiatement rassemblé. Les deux armées se rencontrent le 19 non loin de Péronne.
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Le combat était indécis, les pertes équivalentes, quand Herbert est désarçonné et chute lourdement. Le duc inconscient est évacué du champ de bataille par ses chevaliers. La rumeur enfle parmi les rangs et bientôt, les troupes de Vermandois refluent. Raoul de Valois voit les portes du Vermandois grandes ouvertes et commence à piller la région.
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Herbert se rend de nouveau à Senlis où il implore l'aide de Philippe Capet. Celui-ci accepte et met en marche ses armées vers le Vexin français. Durant ce temps de guerre, des bandes de soldats déserteurs et de fripouilles en tout genre profite du chaos qui sévit dans le Vermandois pour commettre leurs méfaits. La sûreté des routes diminue dangereusement.
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Moins d'un an après le début des hostilités, Herbert soutenu par le roi a repris l'initiative, nettoyé le Vermandois et mis à sac le Vexin. Le 21 Février 1072, le siège d'Amiens s'achève et Raoul de Valois est banni, ses terres confisquées. Il trouvera refuge auprès du Duc de Barcelone. Ironiquement, la même année, sa femme donnera naissance à Guillaume, l'héritier tant attendu qui devait contrer les plans d'Herbert. Il décédera à Barcelone en 1081, à l'âge de 60 ans.
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Re: Renovatio Karolingii

Posté : dim. oct. 16, 2011 9:38 am
par Kara Iskandar
Et bien Herbet ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs. Enfin, l'essentiel est que le duché soit sécurisé désormais.

Re: Renovatio Karolingii

Posté : dim. oct. 16, 2011 5:50 pm
par Coelio
Locke a écrit :
griffon a écrit :tres intéressant thème !

Quand la lignée

Carolingienne s'est réellement éteinte ? :?:
La branche aînée des Herbertiens s'est éteinte avec Herbert IV, lequel avait déshérité son fils au profit de sa fille. Néanmoins, Les comtes de Chiny, descendants d'Otton, fils probable d'Albert Ier de Vermandois, est une branche cadette qui a continué d'exister jusqu'à la mort de Louis IV de Chiny en 1226 :notice:
D'après certains auteurs, Eudes l'Insensé, le fils d'Herbert IV, a donné souche à la famille de Saint-Simon, mais c'est contesté.

On a aussi la première famille de Ham qui a prétendu descendre d'Eudes Pieds de Loup, le petit frère d'Herbert IV. Là encore, je n'y crois guère.

De même, l'assimilation d'Otton de Chiny à Otton de Vermandois, que fait Ferdinand Lot, me parait assez douteuse. D'autres sources indiquent que le père d'Otton de Chiny est Arnould, comte de Grandson, qui n'a rien d'un Herbertien...

Donc je crains que la descendance de Bernard d'Italie ne s'éteigne avec Eudes l'Insensé, le fils deshérité d'Herbert IV, ou pas loin.

Dans les autres familles se prétendant une ascendance carolingienne, notons la famille allemande des comtes de Nellenburg, prétendant descendre de Louis Ier et de Judith, la famille de Coucy, dont parle Ordeic Vital, qui descendrait d'un Charles de Coucy, petit frère de Louis IV d'Outremer... et bien sûr les 3 fils de Charles de Basse-Lorraine, le dernier prétendant carolingien du temps de Capet (dont la femme est une Vermandois d'ailleurs) dont on ignore le sort, mais qui ne semblent pas avoir fait souche....

Bref j'aurais tendance à dire que les Herbertiens sont bien le dernier rameau des descendants mâles de Charlemagne :)

Re: Renovatio Karolingii

Posté : dim. oct. 16, 2011 6:03 pm
par Locke
Merci à l'Abbé pour ces précisions :chinois:

Re: Renovatio Karolingii

Posté : dim. oct. 16, 2011 6:26 pm
par Coelio
De rien ! C'est le genre de thème qui restera toujours mon dada :chicos:

Très bon début d'AAR, au fait, qui note une bonne connaissance historique des moeurs et des familles de l'époque je suivrais bien entendu cela avec attention :).

Petites questions/remarques :
- Quelle version/mod de CK ?
- Comment as tu pu te faire sacrer Duc de Valois ? Il ne faut pas, dans CK, 66% des provinces ? Et là vu que tu n'en as qu'une seule...
- Paradox c'est des monstres d'appeler Raoul "de Valois" au lieu de "de Crépy" :pascontent:
- Raoul de Crépy a un autre fils à part Saint-Simon, Gauthier, comte de Bar sur Aube. Mais ce dernier meurt vers 1066, donc je suppose que le jeu n'en fait pas mention....
- Ton annexion du Valois est tout à fait rp, ceci dit, vu qu'Alix a effectivement apporté les domaines de Saint-Simon aux Vermandois, in fine :)
- Tu as eu de la chance que Raoul se révolte contre toi, sinon l'héritage allait te passer sous le nez, avec son remariage... Je suppose qu'assassiner son gosse et sa femme a dû le braquer contre toi, mais l'IA est totalement débile de se révolter contre son suzerain, vu que le Capet allait forcément t'aider, et que, à 2 jours de chevauchée de Paris, l'issue ne faisait guère de doute.