Re: AAR SC:World at War côté Alliés (interdit à Pepsi)
Posté : lun. sept. 14, 2020 4:07 pm
post simultané avec Gonzoo! lol


Benzo.net 'canal historique'
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Oui
Pour cela, je te renvoie à l'excellent Le salaire de la destruction : formation et ruine de l'économie nazie d'Adam Tooze. Non, l'Allemagne est en guerre totale depuis le début ou presque (et le début est avant la guerre). La guerre totale est une propagande qui a pour but de souder la population derrière le régime, ce qui marchera très bien soit dit en passant.Dolfo a écrit : ↑lun. sept. 14, 2020 4:53 pm Dans la réalité, l'Allemagne n'est entré en état de guerre totale que tardivement dans la guerre, bien plus tard par exemple que la Grande Bretagne ou l'URSS, en partie à cause d'une certaine répugnance d'Hitler à le faire, et au désespoir de ses généraux.
Le problème majeur à mon avis est que le jeu ne permet pas de victoire au point, même très simple du type Berlin axiste ou alliée. Autrement dit, si on regarde que les chiffres, il est totalement impossible que les Allemands gagnent et le match nul tiendrait du miracle.Dolfo a écrit : ↑lun. sept. 14, 2020 4:53 pmDe ce que je comprends, il semble que SC permette au joueur de l'Axe de s'affranchir de cette réalité, par le système de recherche qui autorise tout de suite de grands investissements dans les secteurs les plus utiles aux Allemands.Ajouté au fait que le système plombe artificiellement l'URSS, principal destructeur des forces Allemandes, cela dénature complètement la nature du conflit.
Cela semble un choix de conception.
gonzoo a écrit : ↑lun. sept. 14, 2020 3:53 pm J'avais cru comprendre que les systèmes de camps n'avaient pas été d'un réel bénéfice économique ou productif, auquel cas ça n'a pas grand sens effectivement de l'introduire. En revanche, la spoliation et autres "joyeusetés" ont énormément servi la machine de guerre, en premier lieu l'industrie française.
Cela a longtemps été traité de manière secondaire dans les ouvrages historiques, mais aussi depuis que la pression augmente pour que les entreprises s'occupent de leur histoire durant la 2e GM (et ce de manière indépendante, et non édulcorée), on sait que l'apport de force de travail étrangère était décisif. Il n'y avait pratiquement pas de grande entreprise capable de travailler sans étrangers, et pratiquement toujours il y avait du travail forcé derrière. Ce n'était pas que les concentrationnaires, il y a également les millions de prisonniers, et des millions de civils dans les pays occupés ont été pris "sous contrat" et dans les faits forcés à un travail qui ressemble plus à de l'esclavage. On connait le STO en France, de ce que je sais c'était bien pire dans les pays de l'Est.dyur a écrit : ↑lun. sept. 14, 2020 4:06 pm L'exploitation de populations persécutées et opprimées a, me semble-t-il, mais je ne suis pas spécialiste, donné peu de résultat sur le plan économique. L'exemple du sabotage permanent des lignes de production de V1 à Dora par les prisonniers des camps de concentration qui étaient affectés à leur construction montre que ce système a été au final très peu productif (énormément de rebus et de pertes de temps). C'était surtout une manoeuvre politique de Himmler pour prendre le contrôle de cette nouvelle arme très prometteuse. Au final, modéliser la pénurie de matière première de l'Axe me semble aussi une bonne approximation. Mais c'est tout de même une nécessité si l'on cherche un minimum de réalisme historique. C'est tout de même l'une des grandes spécificités des guerres mondiales. Il me semble que sur ce plan Hearts of Iron 2 apportait quelque chose d'intéressant.
Sur les femmes, il y a encore pas mal de propagande dessus. Le taux d'emploi des femmes est déjà avant guerre un des plus hauts des pays industrialisés. Malgré la bonne valorisation de l''image de la mère au foyer faisant beaucoup d'enfants, futur soldats, les femmes sont déjà largement employées. Je te recommande vraiment cet ouvrage (le Salaire de la Destruction), il casse une quantité très importante d'idées reçues. Il y a un réel parallèle à faire avec le déroulement des opérations, qui est complètement à revoir à l'aune de l'ouverture des archives soviétiques et qui était issu des "bons" généraux allemands (en fait à réhabiliter dans le système OTAN) qui ont fait une "guerre noble" (alors qu'ils sont presque tous responsables de massacres à divers niveaux) contre une "masse informe".von Aasen a écrit : ↑mar. sept. 15, 2020 12:28 pm Je ne me focaliserais pas sur la France, les grandes colonnes de travailleurs forcés provenaient surtout d'URSS.
Pour le remplacement de la main d'oeuvre manquante, l'idéologie nazie était un frein important à l'emploi de femmes (contrairement à la 1ère GM), même s'ils n'ont pas pu faire complètement l'impasse dessus.
Le coût économique est très difficilement mesurable effectivement. Mais là encore, l'ouvrage que je mentionne amène des éléments. En ce qui concerne la famine, on ne peut oublier que c'est l'obsession du régime : éviter à tout prix les famines des hivers 16-17 et 17-18, gros responsables de la chute du moral national. Et le régime réussira jusqu'en 45 (à peu près) à assurer un apport alimentaire suffisant à la population allemande (bien entendu au détriment des autres).von Aasen a écrit : ↑mar. sept. 15, 2020 12:28 pm Mesurer le coût économique d'une mobilisation est en effet tâche difficile, mais ce n'est pas du tout comparable au confinement. C'est une catastrophe économique programmée à l'avance. Déjà tu devrais le faire tourner pendant 6 ans (!), et prendre en compte que l'économie de 1939 produisait très peu de produits de luxe, dont on aurait pu se passer. Quand la majorité de la population travaille dans l'agriculture, comment la remplacer ? Chaque homme au front augmente la probabilité d'une famine. Ce n'est pas comme si une famille type en 1939 était particulièrement bien nourrie. Tout ce que tu lui enlèves, cela se ressent lourdement et rapidement. Moral, santé, et in fine, la survie. Tu arrives vite à des limites dures.
Merci pour le conseil de lecturegonzoo a écrit : ↑mar. sept. 15, 2020 2:30 pm Sur les femmes, il y a encore pas mal de propagande dessus. Le taux d'emploi des femmes est déjà avant guerre un des plus hauts des pays industrialisés. Malgré la bonne valorisation de l''image de la mère au foyer faisant beaucoup d'enfants, futur soldats, les femmes sont déjà largement employées. Je te recommande vraiment cet ouvrage (le Salaire de la Destruction), il casse une quantité très importante d'idées reçues. Il y a un réel parallèle à faire avec le déroulement des opérations, qui est complètement à revoir à l'aune de l'ouverture des archives soviétiques et qui était issu des "bons" généraux allemands (en fait à réhabiliter dans le système OTAN) qui ont fait une "guerre noble" (alors qu'ils sont presque tous responsables de massacres à divers niveaux) contre une "masse informe".
Oui on est d'accord, ils ont tenu à ce niveau et mieux que durant la 1ère GM. Cela correspond d'ailleurs à ce que j'ai entendu dans ma famille côté allemand, où les problèmes alimentaires sérieux n'ont commencé qu'en 1945, pas avant. Jusque là, on pouvait obtenir du chocolat et du lait en poudre pour les nouveaux-nés. Inimaginable dans le reste de l'Europe. Tout cela a eu un prix inhumain, et ce sont d'autres qui l'ont payé.gonzoo a écrit : ↑mar. sept. 15, 2020 2:30 pm
Le coût économique est très difficilement mesurable effectivement. Mais là encore, l'ouvrage que je mentionne amène des éléments. En ce qui concerne la famine, on ne peut oublier que c'est l'obsession du régime : éviter à tout prix les famines des hivers 16-17 et 17-18, gros responsables de la chute du moral national. Et le régime réussira jusqu'en 45 (à peu près) à assurer un apport alimentaire suffisant à la population allemande (bien entendu au détriment des autres).
Tu as quelque chose d'assez similaire sur l'état du matériel ferroviaire et pendant les deux guerres d'ailleurs. L'investissement / entretien est tellement négligé que ça tient quelques années avant de lâcher totalement. Une partie du lend-lease porte sur ces éléments, moins nobles qu'un char, mais autant, voir plus, indispensable pour faire marcher une économie de guerre.von Aasen a écrit : ↑mar. sept. 15, 2020 12:28 pm Pareil pour le secteur industriel, qui demande déjà exponentiellement plus que d'habitude en raison de la guerre. Tu peux stopper les investissements à long terme et réduire ci et là la production. Mais imagines que tu réduises la production de machines à coudre, parce qu'on fera un moment sans nouvel apport. Ça va un an, deux ans, le manque croit, on partage, on rafistole, mais malgré tout, il en faut de ces machines à coudre, l'usage beaucoup plus intensif augmente le nombre de machines cassées, les pièces de rechange sont pratiquement impossibles à trouver, on n'arrive plus à garder ses vêtements dans un état utilisable, on ne peut vraiment acheter de nouveaux vêtements. Pour une population relativement pauvre d'après un standard actuel, c'est une catastrophe. Comment arranger les vêtements pour les enfants grandissants ? Il faut bien leur mettre quelque chose, et le prix du textile qui ne cesse d'augmenter ...
On oublie effectivement à quel point le peuple allemand a été protégé à ce point jusqu'en 45 là encore. Cela donne aussi des explications à la faiblesse des mouvements de résistance en Allemagne.von Aasen a écrit : ↑mar. sept. 15, 2020 12:28 pm Oui on est d'accord, ils ont tenu à ce niveau et mieux que durant la 1ère GM. Cela correspond d'ailleurs à ce que j'ai entendu dans ma famille côté allemand, où les problèmes alimentaires sérieux n'ont commencé qu'en 1945, pas avant. Jusque là, on pouvait obtenir du chocolat et du lait en poudre pour les nouveaux-nés. Inimaginable dans le reste de l'Europe. Tout cela a eu un prix inhumain, et ce sont d'autres qui l'ont payé.
L'abord est un peu brut mais une fois dedans c'est absolument passionnant. Un exemple parmi d'autres la production de munition allemande en 39-40. Hitler, héritier de la WWI, surveille de très près les munitions et leur production. Il sait que l'économie ne pourra suivre efficacement à la fois une guerre prolongée et la montée en puissance alliée. Le choix de l'offensive sur le front occidental est en partie motivé par ces aspects : après c'est trop tard en quelques sortes.
Il est clair que les décisions des Allemands dans la gestion de la guerre étaient très largement influencées par les événements vécus durant la 1ere GM. Je suis en train de lire le Stalingrad d'Antony Beevor et, dans ce cas, c'est le spectre de la bataille de Verdun qui hante tous les esprits Jusqu'au coeur de Berlin.Le coût économique est très difficilement mesurable effectivement. Mais là encore, l'ouvrage que je mentionne amène des éléments. En ce qui concerne la famine, on ne peut oublier que c'est l'obsession du régime : éviter à tout prix les famines des hivers 16-17 et 17-18, gros responsables de la chute du moral national.
J'ajoute avec un petit QG associé qui gagne de l'xp ça peut bien marcher, après ça coute assez vite cher de réparer les avions (et particulièrement les bombardiers stratégiques), mais uniquement avec les Alliés.Sinydoc a écrit : ↑lun. sept. 21, 2020 3:35 pm Question : ne peux tu pas utiliser la même technique que lui en utilisant massivement l'aviation ne serait ce que pour saigner la sienne et t'ouvrir le chemin ? je vois que tu n'a pratiquement pas de chasseur / bombardier en Urss (ou peut être que tu est trop limité en terme de ressources)