14 octobre 1805: La bataille d'Amsterdam: "Le miracle n'aura pas lieu..."
Heureusement pour les soldats de la Prusse, les abots des cavaliers sont ceux de la garde du général de la garnison d’Amsterdam. Celui-ci pensait tomber sur un flanc dégarni mais il tomba sur les jägers et l’artillerie qui l’arrosèrent copieusement. Le général décèdera d’ailleurs dans la charge tandis que ses gardes fuiront le champ de bataille.
Mais tout cela n’était qu’un test de la défense prussienne. Lorsque la garnison d’Amsterdam rejoint l’armée batave, l’immense armée (4fois plus nombreuse que celle de Prusse) converge vers la ligne ennemie. A l’arrière, toujours aucun signes des renforts de la 2e armée prussienne. Du côté des soldats, on commence sérieusement à s’inquiéter… Au même moment, les premiers cliquetis de mousquets se font entendre au flanc gauche où les Hollandais attaquent dans les ruelles. C’est à ce moment-là que les limites de « l’appui feu » apparaissent. En effet, l’artillerie doit rapidement fuir car elle se retrouve prise entre deux feux ! Heureusement, les canons peuvent être repliés et l’artillerie se place en réserve.
C’est à ce moment-là que la bataille commence réellement. En effet, dans le même temps, les Hollandais attaquent au niveau de la maison tenue par les grenadiers. Heureusement, ceux-ci ne sont pas seuls: les soldats du Brunswick font un feu continu sur les Bataves, les empêchant ainsi de se lancer à l’assaut de la maison.
Alors que le flanc gauche ennemi paraît dérisoirement faible, les dragons reçoivent l’ordre de percer pour prendre à revers l’armée hollandaise et en tenter de voir où se trouve le reste de la 2e armée. Malheureusement, les cavaliers se retrouvent rapidement embourbés dans la ville alors que l’infanterie se voit obliger de leur porter secours.
Cet échec devient alarmant car au même moment, les bataves engagent le flanc droit et se montrent particulièrement virulents à l’intersection entre le flanc et le centre, là où il y a un petit trou. Si ça continu, les Néerlandais vont finir par percer. Gerhard Von Scharnhorst se rapproche alors du front et ordonne aux jägers et au régiment d’infanterie du flanc droit de faire un feu continu extrêmement rapide, au détriment de la précision. Les troupes s’exécutent et rapidement, la fumée s’élève et recouvre le flanc droit. Alors, les trompettes retentissent avec ce célèbre mot : « Chargez !!! »
C’est à ce moment-là qu’à travers fantassins et fumées, les lanciers et les hussards du flanc droit traversent la ligne de front et fracassent les régiments qui se préparer à charger. Les Hollandais sont abasourdis par cette mise en scène qui ne leur a pas permis de se mettre en carrée et, qui puis est, les effraie énormément !
Ainsi, la situation se stabilise au niveau du flanc droit alors que la batterie en réserve vient combler le trou dans la ligne de front. Mais si au niveau de la droite, les Hollandais cèdent, ils attaquent en force au centre. Rapidement, les grenadiers suisses se retrouvent encerclés dans la maison par trois régiments ennemis. Et là, les Suisses s’inquiètent et craignent un immense assaut ennemi; et là, le commandant Bolger remotive ses troupes par cette phrase entré dans la postérité : « Ach ! Tuez-moi ces fillettes ! Les Grenadiers meurent ou détruisent l'ennemi ! Pas de quartier et que seul le courage guide vos baïonnettes ! La Prusse vaincra, ou la Prusse mourra ! »
La situation semble pourtant désespérée :
-l’assaut paraît imminent au centre, et avec la chute de la maison, tout le centre prussien pourra facilement être enfoncé.
-sur le flanc gauche, l’assaut s’est embourbé dans un combat de rues inutile et l’inquiétude monte avec les pertes.
-à droite, la première vague néerlandaise est sur le point d’être repoussée mais une seconde vague arrive et il n’y a plus de réserves, le dernier régiment étant employé en soutient sur ce flanc !
-pire ! Le reste de la deuxième armée n’est toujours pas là et n’apparaît même pas à l’horizon ! Comprenant qu’il n’aura jamais de renforts à temps, Gerhard dira : « Soldats ! Le miracle n’aura pas lieu alors mourrait comme de vrais prussiens et faites honneur à la nation ! Soldats ! Je resterais avec vous jusqu’à la fin et je veux être fier de vous ! »