- Chapitre V: Campagne en terre antique (1381-1391) -
L'Empereur est désormais principalement préoccupé par l'intégration des nouveaux territoires. Si il existe encore des communautés grecques non-négligeables dans les terres conquises, la majorité des villes étaient à dominance ethnique et culturelle turque. Constantin accorda un soin tout particulier aux terres bordant la mer de Marmara dans le but de maximiser l'efficacité de la défense de l'empire sur la frontière anatolienne. Les premiers résultats apparurent au début de l'année 1384, lorsque la ville de Pege, anciennement Biga, et sa région se plient au droit et coutumes grecques.
L'année suivante, un conflit ouvert éclata entre le Patriarche et un certain
Pléthon (il devrait intéresser Griff' celui là
), jeune philosophe venu de Mistra jusqu'à Constantinople demander audience au Basile pour lui proposer de réformer intégralement l'Empire. Constantin ayant eu vent de cet admirable érudit du Péloponnèse et peu soucieux des principes religieux, repoussa les suppliques du Patriarche pour accepter Pléthon au sein de la Cour. La nouvelle provoqua un certain remous dans la capitale et les grands centres urbains.
En 1386, le Patriarche rapporte que la majorité des mahométans de Pege se sont convertis à la Vraie Foi ou fuit vers l'Anatolie intérieure pour les plus fanatiques, et demande le rétablissement, qui fut accordé, d'un évêché métropolitain.
Après six ans de paix, l'heure était venue pour Constantin de prendre à nouveau les armes. Limité dans ses mouvements d'expansion, le Basile jeta son dévolu sur le dernier État latin d'Orient, la Chypre, protégé par la Provence, la Navarre, et surtout Gênes. Cette dernière disposait d'un empire en Crimée et en Anatolie du Nord rendu impossible à atteindre par leur contrôle intégral de la Mer Noire. Leur marine est trop fois plus développée que celle de l'Empire et nettement plus aguerrie. Aussi, Constantin chargea Aineias d'escorter le messager porteur de la déclaration de guerre avec toute la flotte de guerre et cinq mille hommes

La guerre éclate donc le 31 Mars 1387.
Tandis que Aineias s'affairait à Chypre, Constantin ordonna à l'amiral Pétros Caucadène d'éviter tout combat de grande ampleur et de se limiter à des raids sur les convois génois qui naviguait dans les eaux de l'empire. Par mégarde, il tomba nez à nez avec une partie de la flotte génoise le 29 Mai alors qu'il rentrait à Constantinople et vit deux de ses navires se faire aborder et capturer. Ce sera l'unique grande bataille navale de toute la guerre.

Soucieux de résoudre le problème de la supériorité maritime génoise, Constantin eut alors l'excellente idée de se tourner vers les États du Pape et la principauté de Milan. Les deux puissances dominantes d'Italie du Nord voient en effet l'empire outre-mer génois et les richesses qu'il apporte d'un mauvais oeil, mais ne peuvent intervenir en raison de leur appartenance au Saint-Empire. Rencontrant secrètement les dirigeants italiens durant l'automne, il demande l'accès militaire pour ses troupes en échange de la mise à sac de Gênes, proposition qui fut acceptée.
Dès lors, Constantin s'affaira à redéployer l'armée et la Marine sur la côte Adriatique et renvoya l'armée d'Aieinas tout juste revenue de Chypre en Romagne en Février 1388, avant de rejoindre lui-même l'Italie durant l'été après avoir reçu une missive des milanais reprochant les pillages récurrents des troupes byzantines. Ayant rétablit la discipline, il se consacra à la mise à sac de la Ligurie, tandis que le Doge s'enfuit lâchement auprès du Duc de Provence. Celui-ci, pensant d'abord pouvoir repousser les grecs, se replia derrière les Alpes lorsqu'il apprit que le Basileus lui même avait débarqué avec des renforts. Durant deux ans, la Ligurie puis la Provence après que l'armée franque eut été anéantie à la bataille de Nice, seront malmenées par d'incessants raids byzantins. Resté seul en Romanie, Pélage s'occupa de réprimer les nationalistes bulgares profitant de l'absence de l'empereur.
La situation en Mars 1390
S'avouant finalement vaincu à défaut de pouvoir récupérer sa métropole, le Doge décide de négocier la paix par le traité de Gênes, le 5 Juillet 1390. Il y reconnaît la souveraineté byzantine sur Chypre, renonce aux deux tiers des territoires génois, paye l'équivalent de 100.000 hyperpérions d'indemnités de guerre et surtout, annule tous les traités passés avec Théodoro.
Théodoro était depuis peu sous le commandement d'Alexis Doukas, cousin de Constantin et fils de l'usurpateur éponyme du temps de la querelle dynastique de Théodore le Grand. Pour se protéger des vues byzantines sur sa principauté, il s'allia avec Gênes, qui stationnait là la moitié de sa flotte et empêcherait donc tout accès aux byzantins en cas de guerre. Désormais privé de tout soutien, si ce n'est de la Moscovie qui n'a aucun accès maritime, il est exposé à la menace de son cousin. Ce-dernier n'hésite pas une seconde à bondir sur l'occasion et, une fois les troupes rapatriées d'Italie, chargea Pélage de prendre Théodoro. Il débarqua le 15 Octobre et commença un siège immédiat de la ville.

Constantin, resté à Constantinople, s'affaire avec Pléthon sur un nouveau traité de lois, dont les réformes semblent aussi révolutionnaires que le Corpus Iuris Civilis de Justinien. Prévoyant de le publier après la guerre contre Théodoro, il n'aura cependant pas l'occasion de le faire. Le 25 Octobre 1390, Constantin XI, de constitution fragile, se brise les os en chutant dans les escaliers du palais impérial. Il décède à l'âge de 27 ans. Pléthon est immédiatement écarté par le Patriarche, qui remet l'autorité du conseil de régence du jeune Jean VI à la jeune veuve Théodora de Macédoine.
L'Empire en 1391, après la chute de Théodoro.