Christian IV n'hésita pas à assiéger Mayence devant le refus de l'archevêque de lui céder la ville. Ses qualités de poliorcète, discutables depuis le médiocre siège de Hambourg, souffrirent encore une fois considérablement devant son incapacité à prendre d'assaut les murs de la ville, par ailleurs en fort mauvais état et vieilles de plusieurs centaines d'années.
Le baron Wolf ne pouvait que contempler les restes pitoyables des forces bavaroises, et le général Piccolomini n'était toujours pas prêt à partir en guerre, car Wallenstein et son immense armée dévoraient tous les subsides impériaux. De l'aide fut demandée à la couronne d'Espagne, qui justement comptait envoyer des renforts pour protéger les Pays-Bas Espagnols d'incursions protestantes. Ainsi, Gonzalo Fernández de Córdoba, duc de Maratra, débarqua en 1628 et pris le chemin du Luxembourg. Avec lui, Christian IV trouverait à qui parler!
Matthias Gallas, comte de Campo et duc de Lucera, prit l'initiative de venir en aide à Piccolomini en lui avancant une somme importante en échange d'un partage du commandement de ces troupes. L'administration impériale consentit à cette affaire à la condition que le commandement fut également partagé avec Charles IV de Lorraine. Une armée puissante émergeait à nouveau de l'archiduché d'Autriche.

En attendant que cette armée ait rassemblé suffisament de boeufs et de vivres pour tenter une marche à travers l'Allemagne Centrale saccagée, Wallenstein continuait son oeuvre plus à l'Est en libérant la Moravie de la férule protestante. Il était devenu un maître dans l'art de motiver ses troupes à la marche forcée en plus de n'avoir d'égal dans le domaine de la logistique! Sa rapidité hors normes permit d'exploiter à fond le boulevard libre de troupes ennemies qu'était devenu l'Allemagne du Nord. L'électorat de Saxe tomba à une vitesse que personne n'aurait pu soupçonner. Même le Brandebourg était désormais à sa portée!
Profitant de l'affaiblissement de l'union protestante, l'Empereur destitua Frédéric V du Palatinat de manière permanente et attribua l'électorat à son allié bavarois. Un rude coup pour les hérétiques, qui perdaient ainsi beaucoup d'influence au sein de l'Empire!
Et ce Wallenstein qu'on ne pouvait arrêter! L'hiver 1628-1629 n'avait pas permis de reconstituer une armée protestante, aussi ne fut-il pas étonnant que l'armée autrichienne continua sa marche victorieuse vers la Mer Baltique. Une grande mutinerie troubla momentanément les plans de Wallenstein, des espions protestants avaient fait monter la grogne et orchestré une rébellion! Gardant son sang-froid, Wallenstein fut en état de calmer les esprits en promettant des pillages lucratifs et un adoucissement des punitions physiques, jusque là extrêmement sévères. Les derniers résistants (sûrement des protestants) furent soumis par la force des armes et leurs cadavres brûlés.
(N.B.: j'ai du lancer un dé pour chaque unité de l'armée, avec 6 ou plus j'aurais perdu cette unité)
Ce danger écarté, l'électorat de Brandebourg était perdu, ne disposant d'aucune armée. Le Brunswick-Lüneburg, se sentant menacé, entra dans la guerre et fit le nécessaire pour mobiliser quelques troupes, à savoir un tas de milice désordonnées. Wallenstein fonça dans le tas, bien décidé à se débarasser de ces gêneurs le plus vite possible.
La bataille se déroulait largement en faveur des Autrichiens, lorsqu'une charge de cuirassiers frappa le flanc gauche des Impériaux et se dirigea tout droit vers les wagons de ravitaillement. Wallenstein crut bon de rassembler ses propres cuirassiers et de mener une contre-attaque, mais mal lui en prit! Si les protestants furent effectivement repoussés, il y laissa la vie! Le meilleur stratège du Saint-Empire passa ainsi de vie à trépas.
Un rude choc pour la Ligue Catholique ... mais certains s'étaient réjouis de ce funeste évènement. En effet, les victoires incessantes de Wallenstein lui avaient valu l'antipathie de bon nombre de nobles, surtout ceux que l'Empereur dépossèda pour redistribuer leurs titres au fringant chef de guerre. D'aucun murmurait qu'il était suffisament riche et puissant pour enlever de force la couronne autrichienne! Et il était bien vrai que Ferdinand était endetté jusqu'au cou envers Wallenstein, et lui cédait à intervalles réguiliers des terres hypothéquées.
Les opérations ne s'arrêtèrent pas pour autant, après un moment de confusion les restes de l'armée du Brunswick-Lüneburg furent détruits et les troupes protestantes dans le Württemberg sous Georges Frédéric de Bade réduites à peau de chagrin par Piccolomini. Le parti catholique triomphait sur tous les fronts!
Christian IV était forcé de se retirer de la guerre après des menaces belliqueuses suédoises. Les taxes du détroit du Sund rapportaient gros et il ne pouvait tolérer une incursion du grand voisin nordique en ces terres. Après que Mayence fut mise à sace, il reprit donc le chemin du Danemark ... Les dernières troupes protestantes se trouvaient dans le Haut-Palatinat, elles y furent bientôt délogées par un Piccolomini triomphant. L'union protestante était pratiquement dissoute et cherchait du soutien à l'étranger.
La France qui craignait une montée en puissance démesurée des Habsbourgs était toujours aux prises avec les Anglais et ne pouvait intervenir. La Suède estimait la situation beaucoup trop dangereuse en Allemagne et préférait sécuriser sa dominance envers le Danemark.
La cause protestante était perdue, l'Empereur fit rendre aux hérétiques tous les biens pillés à l'église au siècle dernier, retira le droit d'électeur à tous les princes protestants et entreprit de reconvertir les masses à la véritable foi.
De grâce! L'Empereur avait triomphé!