
En conclusion, une citation d'un participant à cette terrible bataille, en ce jour anniversaire :
"Nous avons entendu dire pendant toute la guerre que "l'armée brûlait du désir de marcher contre l'ennemi". Cela devait être vrai, car des journalistes tout à fait sincères l'ont dit et leurs rédacteurs en chef l'ont confirmé, mais quand on se mettait en quête de ceux que cette envie démangeait, ils faisaient toujours partie du régiment d'à côté. La vérité, c'est que quand les balles s'enfoncent dans les troncs d'arbre et que des projectiles fracassent les crânes comme des coquilles d'oeuf, l'envie dévorante de tout homme est de se trouver ailleurs. Entre la peur physique d'avancer et la peur morale de reculer, on se trouve confronté à un dilemme exceptionnellement embarrassant."
Pourtant, lorsque l'ordre de l'assaut fut donné, son régiment n'hésita pas ...
"En l'espace d'une seconde, l'air était tout plein du sifflement des balles et du fracas de la mitraille. La tension mentale était si forte que je vis à cet instant le singulier phénomène mentionné, à ce que je crois, dans la vie de Goethe en une occasion identique - pendant un court moment, le paysage tout entier se teinta légèrement de rouge."