L'intervention prusienne et le carnage d'Hanovre (Mi-Mai 1805)
La chute de l'Autriche signifiait t-elle pour autant la fin de la guerre ? Non, bien au contraire. Effrayé par l'ingérence française dans les affaires allemandes, le monarque prussien Frédéric-Guillaume III convainc François Ier de briser immédiatement le traité signé avec la France en échange de son entrée en guerre. Par la plus basse des manières, Hohenzollern et Habsbourgs rejoignent ainsi les Saxe-Cobourg-Gotha et les Romanov dans leur croisade désespérée contre l'Empire des lumières français. La nouvelle ne manqua pas de provoquer des troubles importants à Vienne, où une grève de travailleurs s'est transformée en émeute. A Graz, l'université à été gravement endommagée...

La nouvelle parvenue à ses oreilles, Napoléon trace dans l'immédiat son plan de marche vers Berlin: En Belgique, Murat mobilisera l'armée du Nord, jusque là gardée en réserve, marchera sur Clèves et rejoindra Bernadotte et la garnison d'Hanovre. La Grande Armée se reconstituera en Bavière avant de traverser la Saxe et prendre Dresde. L'assaut final verra la prise de Berlin et optionnellement la mise à sac du Mecklembourg.
Cependant, les Prussiens prennent l'initiative et mobilise une armée commandée par August von Gneisenau pour s'emparer de la forteresse avancée d'Hanovre...
Une supériorité numérique inutile, absence de cavalerie et d'infanterie de longue portée... Bernadotte a cependant la chance de disposer d'un pré avec murets pour protéger ses hommes. L'artillerie est mise en avant de l'infanterie de ligne et utilisera la mitraille à bout portant en cas de charge de cavalerie. Viennent ensuite les régiments réguliers barricadés derrière les murets et les volontaires en réserve au cas où les Prussiens chargeraient à la baïonnette.
Le grondement des sabots et des bottes se fait sentir au loin, couvrant le ruissellement de la pluie... Surgit en tête de l'armée prussienne une unité de Dragons qui, bravant les tirs des fusiliers, foncent à bride abattue sur nos canons. Leurs servants n'ont pu les charger à temps de grenaille, le choc est purement et simplement effroyable...
Il faut les empêcher de se dégager ! Les vagues de volontaires se jettent à corps perdu dans la mêlée, bloquant tout échappatoire possible pour les cavaliers teutons. Les artilleurs balayés quelques minutes auparavant sont vengés par leurs camarades !
La cohésion revient peu à peu dans les rangs, à temps pour affronter les lignes prussiennes. Celles-ci sont tenues en échec, merci à notre couverture défensive. Les pertes sont sévères des deux côtés. Bon Gneisenau, voyant que les lignes françaises résistent de pied ferme, tente une nouvelle charge de cavalerie sur le flanc gauche. Les uhlans se jettent sabre au clair sur les miliciens. A nouveau un terrible carnage...
Les volontaires se jettent à nouveau sur les cavaliers, mais la peur semble gagner les rangs. Bernadotte, croyant que le vent a définitivement tourné en faveur des prussiens, décide d'effectuer une ultime charge après avoir chargé le plus jeune membre de sa garde, le capitaine Maurice Morisson, de rejoindre la Batavie puis la France et avertir Murat des événements. Tandis que le messager disparaissait à vive allure du champ de bataille, un puissant "
Vive l'Empereur !" précède la charge des officiers.
La vue de Bernadotte croisant le fer avec un officier prussien insuffla une nouvelle volonté à ses hommes. Subitement, fusiliers et ligne et volontaires quittent leurs défenses et chargent comme un seul homme des prussiens effarés par tant de ténacité. Le flanc droit s'illustre d'abord, puis vint le tour du flanc gauche...
Von Gneisenau est sidéré par l'acharnement des français, tandis que ses unités se débandent une à une et, dans leur retraite, se font massacrer. Lui-même échappe de peu à la mort et s'échappe en catastrophe du champ de bataille, tandis que l'artillerie est livrée à son triste sort. La victoire est une fois de plus pour la France !