Sombre prologue
Février 1496. Un voile de ténèbres s’abat sur la chrétienté : l’ottoman attaque la République de Venise ! Or, le monstre lui a déjà pris la Crête, Corfou, Raguse, Istria, Ionia… L’ultime perversion va donc se réaliser : l’ignoble annexion de Venise par les infidèles

! Certains diront que les Vénitiens sont responsables de leurs malheurs : ne se sont-ils pas alliés jadis avec l’infidèle contre les justes croisés de Castille ? Ils ont été excommunié pour ce crime, mais doivent-ils tous payer pour la folie du Doge

?
Le Pape lance un vibrant appel au monde chrétien : les excommuniés vénitiens ne doivent pas tomber sous le joug ottoman ! Ils doivent retrouver la lumière divine au sein d’une grande nation chrétienne. L’Espagne très chrétienne est malheureusement embourbée dans des problèmes internes (rebelles…), la France fille de l’église fait curieusement la sourde oreille mais, heureusement, il reste l’Autriche, ultime rempart de la chrétienté.
Avec la bénédiction du Pape (« Sauvez Venise ! »), l’Empereur entre en guerre contre l’infidèle puis contre Venise, car celle-ci ne sera plus jamais désormais à l’abris d’un coup de main ottoman. Le Pape est un sage quand il affirme que la seule solution désormais possible, à cause de l’insatiable appétit ottoman, est d’intégrer Venise à une puissante nation chrétienne

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La Croisade pour sauver Venise
Un conflit contre Venise pose un problème permanent pour une nation essentiellement terrestre : si une flotte bloque l’Adriatique, impossible d’atteindre la cité des Doges. Au nord, les armées impériales, à l’est les hordes infidèles avides de meurtres et de pillages. Au sud, en Adriatique, une flotte musulmane de l’Ak Koyunlu. Et, au centre, Venise, la ville condamnée par sa propre folie.
Fort de l’appui naval de ses alliés, le Sultan, qui a agit dans le plus grand secret et avec une immense fourberie

, croit la partie déjà gagnée mais, en avril 1496, la marine impériale d’Autriche crée la surprise en surgissant subitement en Adriatique ! Une dizaine de galères seulement, mise à flot tout récemment dans nos ports de Hollande et redirigés en hâte vers la méditerranée quelques mois seulement avant l’assaut du Sultan !
La bataille fait rage des heures durant, nos braves marins de Hollande rugissent inlassablement leur mot d’ordre « Alles voor Oostenrijk, Oostenrijk voor christus ! » et bondissent de ponts en ponts pour aller semer l’effroi chez l’ennemi, qui dispose d’une grande supériorité numérique, mais n’a pas la foi comme nos marins l’ont.
Et Dieu vient au secoure de ses fidèles : victoire ! Cette immense victoire navale nous offre aussitôt un avantage inestimable : nos armées peuvent fondre sur Venise alors que la Sultan, fou de rage, doit rester l’arme au pied en Istria

!
40.000 Italiens, nos alliés, se précipitent à sa rencontre… c’est une défaite. Pire, la flotte ottomane surgit à son tour ! Trois fois plus nombreuse que la marine impériale et, surtout, commandée par un amiral exceptionnel, la terrible Kemal Reis, maudit soit-il, elle a facilement raison de nos héroïques flamands

. Le contrôle de l’Adriatique est perdu et ne sera plus jamais récupéré de toute la guerre : heureusement, nos armées ont déjà établies le siège de Venise, qui avance plutôt bien.
Un nouvel assaut austro-italien est lancé en Istria, pour empêcher le fameux général Hadim Sinan de passer à Venise… C’est une défaite. Mais les soldats du Christ ne renoncent pas. Jamais. Dieu est avec l’Autriche, nous lutterons et nous vaincrons ! Hourra !
La bataille de la place Saint-Marc
Le Sultan finit par se décider et lance Hadim Sinan contre Venise. Le choc est terrible et de celui-ci dépendra l’issue de la guerre. Si nous échouons, Venise sera annexée par l’infidèle. La chrétienté retient son souffle mais, malheureusement, personne ne vient guère nous aider. Les Janissaires fous furieux hurlent comme des démons et se jettent contre nos soldats, épuisés et affamés à cause du blocus que les ottomans leur font subir depuis des mois. Hadim Sinan, de plus, est un général d’une grande qualité… nos armées fléchissent, la bataille est perdue et avec elle Venise la belle

! La chrétienté va perdre un de ses bastions à cause de l’inactivité totale de certains !
Alors que tout semble perdu et que nos soldats, terrifiés, se demandent déjà comment ils vont bien pouvoir rentrer chez eux, la flotte turque bloquant toujours les accès, des centaines et des centaines de civils vénitiens surgissent, entassés sur des gondoles : des femmes et des enfants principalement, les hommes ayant déjà depuis longtemps ralliés les rangs impériaux . Et tous de crier d’une seule voix : « Autrichiens, nous sommes Autrichiens ! Ne nous abandonnez pas entre les griffes du démon ! Vive l’Empereur ! Vive l’Autriche, notre pays !

».
Aaaah, les braves gens ! Cela redonne courage à nos héros, qui n’ignorent pas le sort terrible que les Janissaires infligeront aux vénitiens, catholiques et autrichiens comme eux : on resserre les rangs et on tient bon. Pour le Christ ! Rendu fou furieux par cette ultime résistance inattendue, Hadim Sinan se jette contre nos rangs et tente de démembrer à mains nues les officiers impériaux… Il est battu comme le chien qu’il est et retourne dans sa niche en gémissant

. Victoire !!! Miracle de la foi ! Dieu est avec l’Empereur ! Venise est sauvée !
L’infidèle se replie alors sur Mantoue, qu’il incendie avec haine : l’ottoman se promène en Italie du nord, déjà le Pape est menacé, et ravage tout sur son passage ! Mais une fois encore, seul l’Empereur vient au secourt du saint-père et des catholiques : ses armées investissent enfin la province d’Istria et établissent le siège de la province. Vagues après vagues, les infidèles se jettent contre nous, pour s’ouvrir un chemin vers Venise, toujours assiégée, mais les Impériaux tiennent bons.
Joyeux épilogue
Plus personne ne peut donc atteindre Venise la belle ! L’ottoman nous bloque grâce à son contrôle des mers, mais nous le bloquons grâce à notre contrôle des terres et le siège continue toujours. L’Ak Koyunlu se distingue par son fanatisme, envoyant hordes et hordes, comme un taureau fou, mais l’Empereur ne cède pas un pouce de terrain. Le Sultan, conscient de son échec, décide de tenter alors un ultime coup de poker : embarquer ses armées en Adriatique et les débarquer aussitôt directement à Venise, pour un nouveau choc de titans

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Mais les derniers partisans du Doge fou capitulent enfin et les Vénitiens se jettent tous à plat ventre, implorant l’Empereur de les prendre sous sa protection

. Le Pape envoit un message sans équivoque : « Prenez Venise et gardez là, c’est sa seule chance d’échapper à l’infidèle ». Soit. L’Empereur n’ira pas contre la volonté du Pape et du peuple vénitien : Venise rejoint l’empire ! Hourra !
Le Sultan a été refoulé et, déjà, l’Istria va tomber entre nos justes mains de pieux croisé, mais Bayezid II préfère vassaliser la province avant sa chute… Encore une province catholique libérée de l’emprise ottomane ! Vive l’Autriche, vive l’Empereur ! Une paix blanche est rapidement signée avec le Sultan, il n’y a plus aucune raison de se battre.
Le Pape se rend à Vienne et décerne avec émotion le titre de ‘Champion de la Chrétienté’ à l’Empereur Frédéric V, une reconnaissance rarissime accordée seulement aux plus fidèles serviteurs de l’église catholique romaine. Elle avait été décernée pour la dernière fois, en 1450, au héros Castillan Alvaro de Luna, libérateur de Jérusalem, il y a plus de 50 ans

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Les nations d’Espagne et d’Autriche ont désormais chacune leur champion de la chrétienté, une autre nation catholique suivra t-elle l’exemple de ces deux vertueux ? Ou les Habsbourgs resteront-ils à jamais les seuls vrais défenseurs de la Chrétienté ? L’avenir nous le dira...