Le bombardement qui, militairement aurait pu être évité, fut avant tout une arme politique.
Par Barthélémy COURMONT
http://www.liberation.fr/page.php?Article=315548
L'utilisation de la bombe atomique à Hiroshima il y a soixante ans ne fut pas nécessaire à la capitulation du Japon. Les forces militaires étaient considérablement réduites et dispersées, les capacités industrielles ne permettaient plus de produire des armes en quantité suffisante, et les diplomates japonais étaient engagés dans des pourparlers précédant la reddition. Ce constat fut à l'origine de multiples études critiquant la stratégie atomique adoptée par Washington, arguant du fait qu'il aurait été possible de faire l'économie des bombardements nucléaires d'Hiroshima et de Nagasaki. Les révisionnistes remettent ainsi en cause les arguments apportés par Washington pour justifier l'utilisation de la bombe, tels que la fin de la guerre ou l'économie de vies humaines, en particulier dans les rangs des forces armées américaines. En fait, nous dirons que la bombe atomique pouvait difficilement ne pas être utilisée par les Américains à l'été 1945.
La situation politique dans laquelle se trouvait le président Harry Truman, récemment élevé à la fonction suprême, et pourtant peu connu du grand public, joua incontestablement un rôle important, le chef de l'exécutif souhaitant marquer le début de sa présidence afin de faire taire les éventuelles critiques concernant sa crédibilité, et imposer son style. Les relations entre l'exécutif et le Congrès, qui constituent l'un des aspects les plus complexes du fonctionnement de la démocratie américaine, permettent également d'apporter de précieuses explications sur les raisons justifiant l'utilisation de l'arme nucléaire. Projet présidentiel tenu secret, la bombe atomique permettait, en étant utilisée, de justifier des fonds gigantesques et d'asseoir la position de la Maison Blanche par rapport au Congrès sur les questions de politique extérieure. Les lobbies jouant de leur influence à Washington ont également une place importante dans le processus décisionnel précédant l'utilisation de la bombe atomique. Ce fut le cas de groupes industriels mobilisés dans le cadre du projet Manhattan, qui avaient tout intérêt à ce que le projet aboutisse et soit reconnu à échelle internationale.
Les relations entre les hautes autorités militaires américaines furent également déterminantes. Les responsables de la Navy, de l'Army et de l'émergente Air Force avaient à coeur de mettre en avant leurs capacités afin de s'imposer et de bénéficier de budgets avantageux. La bombe atomique joua un rôle déterminant dans ces rivalités et favorisa, conjointement avec le bombardement stratégique, la montée en puissance du vecteur aérien, véritable révolution stratégique.
L'utilisation de la bombe atomique a également offert aux autorités américaines la possibilité d'envisager une nouvelle manière de faire la guerre et de concevoir la relation avec les puissances rivales. L'avènement de l'arme nucléaire est considéré comme une révolution dans les affaires militaires en ce sens qu'elle élargit le déséquilibre entre les Etats la possédant et ceux n'y ayant pas accès, créant une situation d'asymétrie capacitaire qui, si elle était à l'avantage de Washington, allait également s'avérer être l'élément déterminant dans la motivation des Etats proliférants et adversaires potentiels, parmi lesquels l'Union soviétique figurait au premier rang des alliés devenus indésirables. La bombe atomique fut à la fois une arme d'anticipation de la guerre froide et un des éléments responsables de la course aux armements par les avantages déterminants qu'elle offrait. C'est en ce sens que, dans les relations entre les grandes puissances, elle ouvrit indiscutablement une nouvelle ère.
A la version officielle, qui met en avant le caractère difficile de la poursuite des opérations militaires et le sacrifice humain qu'aurait supposé une poursuite des hostilités, s'opposent les thèses révisionnistes qui insistent sur le fait que le Japon était, d'une façon ou d'une autre, au bord de la capitulation, que les autorités américaines le savaient, et qu'en conséquence l'utilisation de la bombe atomique n'était pas nécessaire. En fait, si effectivement l'arme nucléaire aurait pu ne pas être utilisée, sans que cela n'ait d'incidence sur le conflit avec le Japon, les autorités américaines ne pouvaient pas prendre le risque de poursuivre la guerre, tandis que les scientifiques leur avaient apporté un moyen d'y mettre un terme. Par ailleurs, comme nous l'avons noté, de nombreux paramètres eurent pour effet de réduire la marge de manoeuvre des dirigeants américains, à tel point que le choix de ne pas avoir recours à l'arme nucléaire devenait presque impossible. Ainsi, nous pouvons considérer qu'en août 1945 Washington ne pouvait pas ne pas utiliser le nouvel engin contre le Japon. Partant de ce constat, les dirigeants politiques réfléchirent aux différents avantages que pouvait leur procurer la nouvelle arme, notamment dans la confrontation avec l'Union soviétique, mais de façon plus générale dans un contexte marqué par l'émergence des Etats-Unis au rang de superpuissance. Il y eut donc un «moment nucléaire» permettant d'asseoir la puissance américaine et de provoquer une rupture dans les relations internationales, ouvrant véritablement une nouvelle ère. Mais ce moment était inévitable, considérant que le refus de recourir à l'arme la plus puissante jamais produite aurait été accueilli de façon très négative par l'opinion publique américaine et ses représentants politiques les plus directs, à savoir les parlementaires. Ainsi, le projet Manhattan fut détourné de ses objectifs initiaux, mais à partir du moment où la Maison Blanche avait décidé de se lancer dans l'aventure, et dans la mesure où le projet avait abouti avant la fin des hostilités, il était difficile, voire impossible, de reculer.
Les dessous d'Hiroshima
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Les Japonnais avaient espérés que les Russes présentes une proposition de pourparler aux américains lors de la conférence de Postdam le 17 juillet 1945, mais Staline ne souhaitait pas évoquer l'offre des Japonais aux américains, pour trois raisons:
La première raisons: Les Japonais souhaitaient garder le système politique tel quel, avec à sa tête l'Empereur.
La deuxième raison: Les russes ne voulaient plus voir le Japon comme menace à leurs expensions en asie.
La troisième raison: Staline sait que les américains disposent d'une nouvelle arme révolutionnaire, mais il en ignore la forme. Ses espions l'ont informés que les américains vont l'utiliser contre les derniers ennemis de l'Amérique, le Japon ! Comme il ignore quel est ce type d'arme, il ne fera rien pour en contrer son utilisation.
Du côté américain, Truman a déjà décidé de l'utilisation de la Bombe avant la conférence de Postdam, en effet lors d'une réunion de l'état major qui se déroule le 15 juillet 45 il informe les généraux qu'il souhaite voir la bombe utilisée contre la Japon, de ce fait même si les américains avaient eu la conaissance de la proposition japonnaise il n'auraient peut-être pas renoncer à l'utilisation de l'arme atomique. Car l'effet de l'utilisation de cette arme pourra changer la perception des états unis aux yeux du monde politique.
Voilà !
La première raisons: Les Japonais souhaitaient garder le système politique tel quel, avec à sa tête l'Empereur.
La deuxième raison: Les russes ne voulaient plus voir le Japon comme menace à leurs expensions en asie.
La troisième raison: Staline sait que les américains disposent d'une nouvelle arme révolutionnaire, mais il en ignore la forme. Ses espions l'ont informés que les américains vont l'utiliser contre les derniers ennemis de l'Amérique, le Japon ! Comme il ignore quel est ce type d'arme, il ne fera rien pour en contrer son utilisation.
Du côté américain, Truman a déjà décidé de l'utilisation de la Bombe avant la conférence de Postdam, en effet lors d'une réunion de l'état major qui se déroule le 15 juillet 45 il informe les généraux qu'il souhaite voir la bombe utilisée contre la Japon, de ce fait même si les américains avaient eu la conaissance de la proposition japonnaise il n'auraient peut-être pas renoncer à l'utilisation de l'arme atomique. Car l'effet de l'utilisation de cette arme pourra changer la perception des états unis aux yeux du monde politique.
Voilà !
«Ma femme est tellement molle, que pour la mettre au lit j'ai besoin d'une truelle !» (Pierre Doris)
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