Cinq mois après le commencement du conflit une question s'impose.
Mais où sont donc nos adversaires ? Ce n'est pas que l'on souhaite se faire saigner à la Varna, mais enfin on a l'air de quoi avec notre croisade en forme de promenade !
Vous avez déjà vu un homme s'asseoir à la table des négociations sans une poignée de piétaille taillée en pièce pour appuyer ses revendications ?
Les chroniqueurs vont se payer notre tête pour le reste du siècle si on ne trouve pas quelques fragments de gloire à mettre à notre nom, déjà que l'Empereur nous tire la tronche parce qu'il n'a que Tirana à se mettre sous la dent...
Nous pouvons au moins nous satisfaire d'une réponse, les Ottomans semblent avoir décidé de tout miser sur la résolution du conflit au Proche Orient.
Ou alors ils n'arrivent pas à s'extraire de ce bourbier montagneux et hostile, ce qui expliquerait la priorité donnée à l'engagement d'une montagne au pied des Monts Zagros.
Dans les deux cas, il apparaît que le Grand Vizir sentira bientôt la soie autours de son coup.
Début Novembre, après dix long mois de siège, Thessalonique tombe entre nos mains, mais nous réservons la garnison à nos amis Byzantins.
Nous noterons qu'ils furent fort peu soigneux avec leur prise de guerre...
La Porte a également enregistré des succès. Mais il apparaît que la défaite de leur alliés Azéris, et la progression de notre Croisade/Promenade, pousse les Qara Qoyunlu, plus prosaïquement nommé "Moutons Noirs", que nous confondirent un instant avec les Aq Qoyunlu "Moutons Blancs", tous deux étant convoités par le loup Ottoman, à refuser de céder aux demandes de ces derniers. L'affaire se poursuivra donc en Arménie et dans les franges chiites de Perse.
Nous leur souhaitons bien du plaisir.
Pour notre part, l'écrasante supériorité de notre cause que procure nos alliés Polonais et Autrichien, et l'étroitesse des ressources à notre disposition propre, nous fait réduire nos forces à la portion congrue. Après tout, pourquoi épuisé réserves humaines et financières quand la moitié du continent semble près à mettre les mains dans le cambouis pour nous faire plaisir ?
Nombreux sont les points d'achoppement entre groupes, sous-groupes et groupuscules religieux de part et d'autres du spectre théologique.
Il apparaît néanmoins que chacun s'accorde sur ce que la colère divine s'est abattue sur l'Émirat de Shirvan.
C'est pathétique de se dire que même Caligula pouvait parier sur le bon cheval...