Aprés une petite semaine passée en Israel, on décide de sauter le pas et de passer à Aqaba (seule ville porturaire de Jordanie) depuis Eilat. Les deux villes sont à touche-touche, mais 2 mentalités bien différentes évidemment.
Je passe toute la logistique pour le passage (aucun véhicule ne pouvant passer la frontière d'un pays à l'autre, on enchaine les bus et taxis entre les 2 pays avant de récuperer une véhicule de location à Aqaba et remonter sur Pétra, 130km plus au nord)
Arrivée à Pétra, on profite du Petra by night, show son et lumiére spécial touristes qui ne mérite nullement d'être fait, si ce n'est de pouvoir voir le temple le plus connu, de nuit.
Pétra, c'est donc la plus célèbre des cités nabatéennes, territoire plus ou moins large qui a pu s'étendre du Yémen à la Syrie dans sa periode faste. Les Nabatéens avaient fait de Pétra une ville incontournable pour le commerce de l'Orient, le Proche Orient jusqu'à l'Occident, avant que les Romains ne commencent à etouffer la ville commercialement au 1er siécle après JC. La ville sera ensuite integrée à l'Empire Romain (tout en continuant doucement à péricliter) jusqu'à ce qu'un séisme en 363 après JC ne detruise la moitié de la ville. Chrétiens et Byzantins continuront d'y vivoter avant qu'un ultime séisme en 749 fasse tomber la ville dans l'oubli pendant un millénaire, le site étant seulement gardée par quelques familles de bédouins jusqu'en 1812 et la redécouverte du site.
L'arrivée sur Pétra, c'est d'abord le passage par le Siq, couloir entre deux falaises long de 1,2km (que l'on voit bien dans Indiana Jones). Quelques rares temples sur cette partie, mais il s'agit surtout d'un accés (originellement crée par une rivère) assez étroit pour être facilement défendu. Tout le long du Siq, de chaque côté, les restes des travaux de maçonnerie des Nabatéens qui avaient conçu de véritables canalisations à flanc de montagne pour ramener l'eau jusqu'au centre de la ville.
Et on débouche sur le temple le plus connu (l'arbre qui cache la forêt...) avec la Kazhné (le "trésor") batie dans le grès de la falaise... une magnifique couleur rose selon les moments de la journée, on débarque à 6h20 le matin, quasiment encore personne sur les lieux...
Contrairement à l'imaginaire décrit dans Indiana Jones, l'interieur consiste en 3 piéces nues (une en face, deux sur les côtés) qui ne peuvent plus être visitées depuis longtemps, et dont on se demande encore s'il s'agissait d'un temple ou d'une tombe.
Pour les bédouins, le "Trésor" fut longtemps considéré comme une réalité plus que comme un mythe, il était dit que la partie supèrieure du temple (l'urne) contiendrait bien un trésor dont pourrait s'emparer celui qui arriverait à détruire le réceptacle... il est donc criblé de balles

(mais étant plein car construit directement dans la roche, il aurait fallu de la dynamite pour l'endommager severement...)
On sourit aux enfants bédouins qui nous proposent des balades en dromadaires, ânes ou cheval, et on prend le chemin menant à la ville basse. Ce jour là, on fera près de 20km en découvrant des paysages tous plus magnifiques les uns que les autres et une ville hallucinante...
(à suivre...)