Grâce au sang froid et à la prévoyance du grand amiral Galoukov, la moitié (pas la meilleure malheureusement, mais nous tairons ce fait pour maintenir le moral au sein de leurs équipages) des cuirassés de l’escadre du Pacifique ainsi que tout ses croiseurs légers avaient néanmoins réussi à gagner Vladivostok lors d’opérations de briseur de blocus où le courage ne cédait qu’à la ténacité de l’âme Russe.
L’incompétence du commandement étant exclue, comment un tel revers (temporaire, d’importants renforts étant en route depuis la Baltique) a-t-il été possible ?
Nous manquions de tout ! Me confia le grand homme aux yeux pétillants d’intelligence, Notamment de charbon et avec cette pénurie nos navires ne pouvaient pas prendre la mer aussi souvent que je l’aurai voulu, encore moins parfaire l’entraînement de nos solides marins Russes ! Il nous servit un grand verre de vodka et continua, j’économisais tant bien que mal pour permettre un minage intensif des abords de Port Arthur...oui, je vous en prie, resservez-vous...et permettre à la flotte de prendre la mer de temps à autre pour des opérations de contre ou de bombardement...oui j’en veux bien aussi, je vais chercher une autre bouteille...oh ce n’est qu’une petite vodka de soif, quand on fait la guerre on a souvent soif...Ce n’est qu’à la toute fin, quand la voie de chemin de fer qui relayait PA au reste de la Russie a été coupé...non, j’avais fait des réserves avant, c’est vrai qu’il fait chaud, débouchez la je vous en prie...c’est à ce moment seulement que nous nous sommes attaqués réellement au commerce Japonais. On ne pouvait plus se permettre que d’envoyer les mouilleurs de mines comme corsaire (avec beaucoup de succès), les soutes à charbons étant presque vide comme cette bouteille Foutredieu !
Jusqu’à la chute nous avions réussis à couler une division de torpilleurs, 3 vieux CL, 2 modernes, et le Chichimachinchose l’un de leur plus récent cuirassé et bombardé avec succès plusieurs emplacements de batterie et concentrations de troupes adverses en baie de Corée. Alors qu’on ne vienne pas me dire que je n’ai rien foutu ! En plus ils étaient tout le temps sur notre dos ! Patrouilles de CL près de PA qui nous repéraient dès qu’on sortait même pour pisser, cuirassés en vadrouille, prêts à intervenir, entre le port Britannique (les Japonais ne sont que leurs pantins) de WeiHei et la Corée, c’était l’Enfer ! L’Enfer !
Le pauvre homme, j’ouvris une nouvelle bouteille et lui servit une bonne lampée avant de la finir cul sec.
J’avais les larmes aux yeux quand il évoqua la triste fin de notre meilleur croiseur lourd, le Bayran, se sacrifiant en luttant à 1 contre 4 pour protéger la fuite vers Vladivostok de 2 de nos CL et les larmes inondèrent mon visage sans retenu quand il me raconta celle, très rapide me rassura-t-il, du MS Amur rattrapé par un CL et 3 cuirassés alors qu’il chassait innocemment les navires de transport adverse.
Mon ami, je peux vous appelez mon ami ? C’est avec beaucoup d’émotions et de nouvelles larmes que nous nous donnons une virile accolade, Bien sûr que tu peux Galoukovtchka ! Répondis-je.
Tu vois, je crois que leurs navires sont meilleurs que les nôtres, mieux armés, plus précis et en majorité plus rapides. Je suis las mon ami. J’essayais de rattraper mon ami qui s’écroulait mais les terribles révélations qu’ils venaient de me faire me firent perdre l’équilibre et me plongèrent dans un sommeil qui épargna bien des souffrances à mon âme sensible.
Les révélations de la veille me font encore abominablement souffrir et n’arrêtent pas de me marteler la cervelle. Allions nous vraiment perdre cette guerre ?

Les navires coulés en bais de Corée, la grosse tache noire sont les navires Russes qui se sont sabordés à PA. Pas d'autres screens, j'ai tout effacé en faisant le tri parmi eux. Oui, je suis efficace