Chapitre V : le patronat de Gaius Scribonius Vitulus
La campagne contre les Scythes bat son plein. Les contrées vides du grand Nord …
… tout comme celles un peu plus peuplées de l’Est tombent sans grands combats.
Plusieurs clans et villages continuent bien sûr de s’opposer au nouvel ordre, les légions sur place ont à faire, mais ne sont pas débordées. La Sarmatie entière est tombée comme un fruit mûr.
Les Scythes doivent être accablés de grands problèmes, car ils envoient une délégation à Tur, chargée de trésors, pour obtenir une paix immédiate. L’affaire est scellée ! Jamais une campagne romaine ne s’était déroulée aussi aisément, avec tant de gains, et sans anicroche aucune. Cela grâce à Gaius Scribonius Vitulus, qui a tout organisé et mis en œuvre. L’opposition à la prépondérance Iunii au sénat atteint cependant de nouveaux sommets. Gnaeus Falerius Marcellus de la maison des Iulii, obtient du sénat un triomphe à Rome, alors qu’il n ‘était impliqué que dans des opérations mineures. Un clair avertissement pour notre famille …
Le monde s’agite au-delà de nos frontières, les Arvernes bataillent en Hispanie contre Carthage et les Pictons essayent de soumettre les Liguriens. Dans l’immédiat, nos provinces n’ont rien à craindre. La Sarmatie est transformée en vaste colonie agricole, ceci pour éviter toute famine dans les terres nouvellement conquises.
Les efforts se concentrent désormais sur l’Afrique. La Libye a fort à faire avec une invasion spartiate, et les Carthaginois sont occupés en Hispanie. Trois légions et une flotte mèneront les opérations. La Legio V Fidelis sera chargée de défendre la ville de Carthage, tandis que les autres troupes iront de l’avant.
Carthage protège bien évidemment son état-client, mais au grand étonnement du sénat, les colonies de la Nouvelle Carthage restent en-dehors du conflit. Le vaste empire commercial carthaginois serait-il en train d’imploser ?
Ce ne serait pas de refus ! Comme prévu, Thapsus tombe très rapidement entre nos mains.
Les Libyens ne tiennent plus que Cydamus, située en plein désert. Leurs armées sont réduites à peau de chagrin depuis l’invasion des Grecs, qui leur a fait perdre la Cyrénaïque.
La situation se corse à Rome, où le patron Iunii, Gaius Scribonius Vitulus, est victime d’un poignard traître. Il en a vu d’autres et s’en remettra, la chose n’est pas plus réjouissante pour autant, montrant un climat politique très dangereux.
L’Italie et les possessions romaines en général crèvent de richesse, leur faiblesse est intérieure …
Au moins les choses avancent dans notre campagne contre Rome. La province mauritanienne de Iol tombe sans problèmes après le lâche repli des Scions de Tyr, qui étaient chargés de la défendre.
La Legio VII Africana avance elle vers Cydamus, sous le soleil écrasant du désert africain.
Nos légions sont occupées à piller les terres puniques, les Carthaginois en profitent pour oser une attaque des plus surprenantes. Une flotte qui semble comme tombée du ciel, tellement son arrivée était imprévue, montre ses voiles devant Lilybée, en Sicile !
La cité reste sans réelle possibilité de défense, la garnison est vite massacrée et des notables carthaginois, un sourire mauvais au coin des lèvres, s’installent dans le palais du gouverneur. Catastrophe ! La flotte romaine, contactée aussi vite que possible, se rapproche à grands coups de rames – ce qui signifie qu’il lui faudra plusieurs semaines pour arriver sur place. Au moins elle devrait pouvoir empêcher des incursions vers Syracuse, le premier des joyaux siciliens.
La marche de la Legio VII Africana tourne elle aussi à l’enfer. Un scribe avec un peu d’éducation conte aux légionnaires la fameuse marche alexandrine à travers le désert de Gédrosie. Alexandre y avait perdu la moitié de ses homme, et l’histoire menaçait de se répéter. Ce n’est que fort affaiblis que les Romains purent monter à l’attaque de Cydamus, qui ne disposait heureusement que d’une faible garnison.
La Legio VII avait grand besoin de repos, l’approche d’une armée carthaginoise à effectifs complets n’augurait rien de bon …