
En 1921, un jeune colonel italien, Rodolfo Graziani, qui vient de s'illustrer dans la chasse aux grévistes, est envoyé « pacifier » la Libye. Il va devenir au fil des ans le plus grand criminel de guerre italien, le « boucher d'Addis-Abeba » et la terreur des partisans dans les dernières années du régime. Après la guerre, il purge deux années de prison. Il devient président d'honneur du Mouvement social italien (MSI). Gianfranco Fini, actuel président de la chambre des députés, a été le dernier secrétaire général de ce parti néofasciste, jusqu'en 1995.
En Libye, Rodolfo Graziani met en place des colonnes mobiles sur le modèle de Gallieni à Madagascar. Il utilise les bombardements au gaz en 1928 – une technique éprouvée par les Français pendant la guerre du Rif – et ouvre 16 camps de concentration en Cyrénaïque – à la suite des britanniques durant la guerre des Boers. Les déportés sont au nombre de 100 000 – pour une région qui au recensement turc de 1911 compte un peu moins du double d'habitants. 40 000 ne reviendront pas. Ce sont les proportions du génocide dans les communautés juives de France ou d'Italie pendant la seconde guerre mondiale.
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