Autriche, une hégémonie indiscutable

Vonck
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Re: Autriche, une hégémonie indiscutable

Message par Vonck »

1856-1861 (1) : Trahison !

L’Empire est calme en 1856 et 1857, et nul ne voit ce qui troublerait cette paix. Et pourtant… [J’ai perdu mes screens de la période :o:]

Le début de l’année 1858 voit Vienne et Paris s’agiter. La réconciliation franco-britannique pour la guerre de Tahiti a été cimentée sur les ruines de Sébastopol. Sir Robert Peel, Premier Ministre, est farouchement tenté par une officialisation de cette alliance de fait, mais les Tories y voient une trahison de toutes les guerres passées, la dernière ne s’étant terminée que dix ans auparavant. L’East End gronde et le gouvernement recule, de peur que le souffle révolutionnaire n’arrive du continent.
Tout cela fait que Paris, ayant essuyé un camouflet, se cherche de nouveaux alliés et à faire oublier l’affaire. C’est vite trouvé: Cavour, qui avait été repoussé par Buonaparte quelques années auparavant, reçoit soudainement un plein support et est poussé à la guerre. Le Corse promet de neutraliser la Kaiserliche Marine et de débarquer en Illyrie ainsi que de d’envoyer quinze divisions percer en Lombardie. Il se voit déjà dans les trace de son grand-oncle, mais la France n’est plus ce qu’elle était et l’Autriche non plus. L’Autriche détruira l’arc de triomphe !
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Le Bretagne, navire-amiral français, que devrons affronter nos trois-ponts du début du siècle…
Un ultimatum est délivré par le 1er août par l’ambassadeur de Piémont à Ferdinand, en visite à Milan pour la session du Lombardeirat. Il refuse, et entend alors des coups de feu, ainsi que des coups de canons, plus éloignés. La panique gagne la cour, mais Ferdinand reste calme, il tente de raisonner la foule depuis le balcon. Une balle l’atteint, et ce sont les deux Chambres ainsi que les la cour qui se replient sur Venise, où il meurt le 3. Les séparatistes s'emparent de la ville ainsi que de Brescia et sont repoussés à Bergame, alors que les Piémontais marchent déjà sur nous, sans déclaration e guerre préalable.
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La fin du « Petit Père des Peuples » comme on l’a appelé ( :mrgreen:)
La confusion est totale. Politiquement d’abord, la succession est claire mais le président du conseil des ministres ne sait que faire. Parce que François-Joseph est un homme capable mais il n’a pas la diplomatie de son oncle. Et puis, la réactionnaire Sophie de Bavière n’a-t-elle pas voulu faire de lui sa marionnette ? Les ultras prendront-ils le pouvoir avec lui ?
Militairement ensuite, puisque pour éviter de donner des arguments aux irrédentistes, la troupe a été évacuée du royaume lombardo-vénitien. Toute l’armée impériale converge vers Milan mais la ville est déjà tombée, et les positions défensives de la plaine du Pô avec elle. De plus, l’armée possède 22 divisions d’active et seulement 8 de territoriale, qui ne sont disponibles d’après deux mois. En face, les sardes ont 13 divisions et en entrainent de nouvelles et les français en ont 32 (je ne parle que des divisions d’active, je n’ai pas accès au pool de mobilisation), auxquelles il faut ajouter une flotte puissante et moderne.
Le mouvement fédéraliste, au pouvoir depuis dix ans est traditionnellement hostile à l’armée. L’Etat-major reste en effet très germanique (ou germanisé) et les minorités sont peu présentes dans l’armée en général. De plus, une bonne partie des soldats ont servi à mater les révoltes en Galicie Italie et Hongrie dix ans auparavant. Széchenyi, très attaché à Ferdinand, sort de sa réserve (sa participation au gouvernement nationaliste hongrois l’a fort décrédité mais il reste très écouté par les modérés) et demande une levée en masse de tous ceux qui ont bénéficié du Ferdinandisme (qu’on considère maintenant, avec beaucoup de pathos, comme une version réfléchie et améliorée du Josèphisme). Au final, ce sont les Polonais qui répondent les plus nombreux, grâce à la polonisation de l’administration ouest-galicienne trois mois avant.
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Tous les peuples autrichiens vont repousser l’envahisseur ! Nach Paris! Után Párizs! Do Paříže! Do Paryża! La Paris! Do Paríža! Za Parizu! V Parizu!
Et c'est alors qu'arrivent ce que la postérité appelera les « miracles de septembre ». La Belgique et l'Autriche signent un accord, et en échange de machines technologiques pointues l'Empire reçoit des canons flambants neufs [échange de technologies massif, je reçois 4 technologies militaires]. Le second miracle est l'oeuvre des sardes. Le Risorgimento comme ils voulaient l'appeler n'était pour le bidasse qu'un moyen d'exercer sa vengeance pour la chute de Turin en 1849. Alors que les traitres à l'Empire ne voulaient pas moins d'autonomie qu'ils en bénéficiaient auparavant, Cavour voulait l'annexion pure et simple et mettre la région sous contrôle militaire. Les traitres déclarent la république libre italienne à Milan, les Sardes en font les siège, et tuent près de 30000 révoltés, sans compter les dégats collatéraux, au prix de 14000 des leurs. Cela leur prend 3 semaines, et ils doivent ensuite réduire Brescia, insurgée elle aussi. Cette guerre civile italienne durera trois mois, le temps pour l'Empire d'amener le gros de son armée.
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Les séparatistes y réfléchiront à deux fois...
En moins d'un mois, 7 division sardes sont décimées, 5 autres sont enfermées dans Brescia et 4 se sont repliées de leur côté de la frontière accompagnées de trois françaises. La France, qui ne s'attendait pas à un enchainement ausi rapide d'évènements n'est pas encore présente en force quand l'armée impériale arrive, ce qui s'avèrera compter cher à leur camp. La marine française sera renvoyée dans ses ports après s'être fait rouster par les Autrichiens. Ils ont perdu 2 vaisseaux modernes et trois divisions pleines en transport pour 5 trois-ponts autrichiens (y a pas qu'à britannia que j'ai de la chance). La marine autrichienne ne pourrait plus leur résister mais Buonaparte prend peur et se replie. L'Illyrie est sauvée.
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Rouster, parfaitement!
Les Français arrivent avec près de 15 divisions, mais c'est trop tard pour sauver Brescia et leur arrivée est contre-balancée par les 14 divisions de volontaires. La poussée autrichienne continue, mais avec difficulté, l'approvisionnement étant constammé attqué par de petites unités de patriotes [énorme attrition]. Le 23 juin 1859, pourtant, le traité de San Marino est signé. Les Français ont été repoussés de leur côté de la frontière avec deux divisions sardes, les montagnes n'ont pas été conquises mais toute la plaine est sous contrôle autrichien. Le traité est dur pour la fierté française. Le Piémont passe sous l'orbite autrichienne, avec Louis-Victor de habsbourg pour monarque. La France doit renoncer à Nice, à la Savoie et à Aoste. En échange, et parce que l'Autriche n'a pas la volonté (ni les troupes à proximité), les principautés-unies de Wallachie-Moldavie (qui sont reconnues comme principautés-unies et pas sous le nom de Roumanie, au grand dam d'Alexandre Cuza) sont reconnues par l'Autriche. Maigre compensation, lors des deux dernières guerres qu'elle a menées seule contre une grande puissance, la France a perdu.
Une fois de plus pour soigner sa dignité, la France part en guerre, mais cette fois elle choisit un adversaire à sa hauteur: l'Annam.
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Le va-t-en-guerre de l'Elysée est reparti...

(La situation intérieure et internationale pour le prochain, cet update m'a pris un temps bête)
Modifié en dernier par Vonck le ven. nov. 09, 2012 10:59 pm, modifié 3 fois.
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Antonius
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Re: Autriche, une hégémonie indiscutable

Message par Antonius »

Tu utilises quel mod?
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Quand vous avez leur pleine attention , le coeur et l'esprit suivent.
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L'été n'est pas qu'une époque de l'année. L'été est un être animé qui aime descendre passer l'hiver dans le Sud.
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Re: Autriche, une hégémonie indiscutable

Message par Vonck »

Le VIP, c'est pour ça que je dois faire des contorsions historiques pour parler de l'alliance bonoparto-victorienne (assez improbable ici). Je n'ai jamais accroché au franchill (qui donnait une population fantaisiste à la France "pour qu'elle puisse coloniser toute l'Afrique" :goutte: )
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Re: Autriche, une hégémonie indiscutable

Message par Emp_Palpatine »

Tu as sans doute oublié un mot (ou rajouté...) dans ta phrase: tu as reconnu la Roumanie ou pas?
Vous pensez tous que César est un con? Vous pensez que le consul et son conseiller sont des cons? Que la police et l'armée sont des cons? Et vous pensez qu'y vous prennent pour des cons? Et vous avez raison, mais eux aussi! Parce que depuis le temps qu'y vous prennent pour des cons, avouez que vous êtes vraiment des cons. Alors puisqu'on est tous des cons et moi le premier, on va pas se battre.
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Re: Autriche, une hégémonie indiscutable

Message par Vonck »

Je n'ai pas eu mon mot à dire :chicos: Mais c'est bien suite à Napoléon III que la Roumanie a été crée (puisque tant les Habsbourgs que les Ottomans n'en voulaient pas) historiquement. J'ai donc un peu brodé, pour permettre à Buonaparte de garder un peu de sa fierté intacte en échange d'un Piémont vassalisé entièrement (après tout j'ai fait une paix blanche avec l'aide de mon très cher ami neville :o: Et que si pareille occasion s'était présentée, Napoléon III aurait au moins demandé les territoires disputés en échange de la paix).

Sinon je suis désolé pour le manque de clarté du texte, je l'ai relu mais je ne suis pas dans une forme olympique.
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Re: Autriche, une hégémonie indiscutable

Message par Emp_Palpatine »

Oh, je connais bien les conditions de naissance de la Roumanie. :signal:

Je me place dans ton role-play. Ta phrase n'était pas très claire. Quoi qu'il en soit, tu n'as nul besoin de présenter tes excuses pour le texte, c'est un excellent AAR que tu nous fais là! Et tu donnes une très bonne cohérence aux vicissitudes de VIP.
Vous pensez tous que César est un con? Vous pensez que le consul et son conseiller sont des cons? Que la police et l'armée sont des cons? Et vous pensez qu'y vous prennent pour des cons? Et vous avez raison, mais eux aussi! Parce que depuis le temps qu'y vous prennent pour des cons, avouez que vous êtes vraiment des cons. Alors puisqu'on est tous des cons et moi le premier, on va pas se battre.
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Re: Autriche, une hégémonie indiscutable

Message par Vonck »

1856-1861 (2) : Zu Hause nichts Neues… Oder fast

L’histoire de l’Autriche et celle du parti libéral se confondent depuis 1848: austro-centré sans être germaniste, prêt à de nombreuses concessions et contorsions idéologiques au nom de la stabilisation de la révolution et de la politique des petits pas tout en défendant avec acharnement la terre nationale. Mais Ferdinand, qui ne croyait pas à la diplomatie de la canonnière et a laissé son aura internationale pâlir et a supporté par vents et marées un parti qui a toujours eu au moins 60% des suffrages.
Mais cet establishment de vieux révolutionnaires en dentelle s’est très vite déconnecté du peuple, surtout des minorités nationales peu représentées. Et c’est pourtant celles-ci qui sont parties se faire saigner à Milan. De plus, François-Ferdinand, héritier nominal de Ferdinand qui se désespérait de l’impérialisme de son neveu, a été éloigné de la cour en 1852 et envoyé à Prague, où il commandait la deuxième armée, la plus importante comportant 82 000 hommes. Quand la cour et l’intelligentsia libérale sont arrivées à Vienne après leur fuite, François-Ferdinand n’était plus à Prague, ni même en Autriche. C’est la deuxième armée qui a arrêté la progression sarde et les a refoulés sur leur propre territoire. Il a réussi le tour de force de se faire accepter comme commandant-en-chef par les renforts levés par le Reichsrat. Tout auréolé du prestige de sa victoire et après le couronnement de son frère Ludwig Victor roi-associé de Piémont-Sardaigne , il décide qu’il est temps pour l’Empire de retrouver un Empereur.

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François-Joseph, décide d’aller chercher son propre couronnement. Mais il y va accompagné.


60 000 hommes restent temporairement au piémont, pour aider le royaume (du) frère à purger les indésirables. 40 000 autres hommes sont présents en Lombardie, pour trouver des « agents de l’étranger ». Ce sont donc 200 000 hommes qui accompagnent François-Joseph dans sa marche sur Vienne. Les libéraux prennent peur, craignent de revenir à la situation d’avant 48, et surtout, surtout craignent pour leurs vies, François-Joseph ne s’étant pas vraiment montré tendre envers les italianistes, Cavour a été retrouvé dans le Pô trois heures après avoir été invité chez l’héritier, Victor-Emmanuel a vu sa santé décliner très rapidement avant de s’éteindre et sa famille proche est malencontreusement décédée dans un accident de carrosse. Mais nombreux sont les Piémontais prêts à le servir, on notera la fabuleuse ascension du Nissard Mathini.
Les libéraux donc, sont restés indécis à Vienne et une délégation a accueilli François-Joseph et celui-ci s’est montré charmant, demandant simplement des logements pour les braves soldats de l’Empire et s’enquérant de son couronnement. Personne n’a osé le lui refuser.

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François-Joseph et son épouse Sophie-Charlotte, qui a finalement été préférée à son aînée


Les troupes qui l’ont accompagnée ont également été remerciées par le Parlement : la moitié des indemnités de guerre sera versée aux vétérans. Mais ce n’est pas assez, ni pour l’empereur, ni pour ses troupes. Il publie une série d’ordonnances, ce qui n’avait plus été fait depuis le Printemps des peuples, qui étend le droit de vote à tous les citoyens autrichiens, supprime le contrôle gouvernemental sur les partis et la presse, autorise la création de syndicats, instaure un salaire minimum, l’école pour tous et une pension d’Etat accessible dès 67 ans. Il nomme également Felix zu Schwarzenberg premier ministre. C’est le début de la démocratie royale : l’empereur et quelques germanistes sont aux commandes, avec une élite nationaliste reléguée dans l’obscurité par la masse moins éduquée des minorités.
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Le peuple est heureux, et le gouvernement peut donc adopter une politique beaucoup plus agressive internationalement. La Freirepublik du Württemberg attire son attention.


A l’étranger, la révolte des Cipayes et la proposition française d’aide en échange de concessions en Birmanie ont choqué l’opinion anglaise et ont provoqués l’arrivée au pouvoir des Peelites. Sous l’égide de John Graham. Ceux-ci, malgré leurs principes de libre-échange ont dissout l’EAC et mis l’Inde sous l’autorité de la Couronne. La rupture franco-anglaise était consommée après la victoire française en Annam, que l’Angleterre considérait comme un protectorat. Le gouvernement technocratique britannique se sentait beaucoup d’affinités avec le nouveau gouvernement autrichien, et après des mois de tractations, l’alliance austro-britannique était conclue avec pour objectif pour Albion de contrôler la France et pour l’Autriche d’avoir les mains libres contre la Prusse et en Allemagne. François-Joseph est prêt à étouffer la solution petite-allemande.

La diplomatie austro-britannique s’est mise à l’œuvre : les ambitions coloniales espagnoles aux Maroc ont été ravalées en échange d’une annexion de la République dominicaine, la Finlande a été soutenue face à la Russie, le Liban face aux Ottamans, le Brésil a dû payer des compensations pour l’expulsion du diplomate William Christie, la Chine a dû faire des concessions aux puissances (la Russie notamment y a gagné beaucoup). Mais ils n’ont pas pu empêcher une révolte dans les anciens Etats Papaux, maintenant Repubblica del Centro Italia, en guerre larvée avec le Pape, réfugié à Naples.
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Nous ne savons pas encore comment accueillir cette nouvelle, une intervention pourrait raviver la flamme italianiste


Pourtant, la grande nouvelle diplomatique c’est la sécession des Etats Confédérés le 24 juin 1860. L’offensive nordiste sur Manassas s’est terminée sur un massacre et les garnisons ont été rappelées pour défendre DC. L’Ouest est maintenant contrôlé par Richmond. Mais ceci ne nous intéresse que peu, le centre du Monde c’est l’Europe.
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La démographie dixie permettra-t-elle longtemps de continuer les offensives?


François-Ferdinand n’est pas un homme de paix. Et si nos armées doivent encore se battre, ce sera l’Autriche qui choisira le temps et le lieu. Liszt saisit cette état d’esprit et est joué pour Nouvel An par le Philarmoniker devant toute la cour.
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Re: Autriche, une hégémonie indiscutable

Message par Vonck »

1861-1866 : La fin du rêve nord-américain


L'Autriche a détourné son regard d'une Italie pacifiée par le fer, et se penche maintenant sur la question allemande. C'est celle-ci qui accapare la majorité des efforts diplomatiques autrichiens, au détriment de certains autres intérêts. Cette situation est pourtant inévitable, tant les efforts diplomatiques prussiens sont bruyants, brouillons, offensants, et, malheureusement, efficaces. Bismarck a réussi à se concilier les Wittelsbach, ou en tout cas la maison principale, et cette alliance des deuxième et troisièmes états allemands peut nous faire très mal. Franz-Joseph mettrait bien Munich en flammes pour y installer son beau-père, mais les Zollverein ne l'accepterait pas, et il tient recevoir l'Allemagne, pas à en conquérir chaque arpent.
La situation au Wurtemberg voisin, emporté par des anciens révolutionnaires exaspérés des tendances autoritaires de Guillaume I qui y avait fermé l'université, enclenchant ainsi la révolte des estaminets qui lui a coûté sa position. Pourtant le Wurtemberg est resté monarchique, sous la coupe de Bart I Meus, le meneur de la fronde. Mais il y a mené une politique hautement francophile et s'est retiré du Zollverein. Ce qui fait qu'il n'est pas inclus dans la dynamique d'alliances que comprend cette union.

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Le roi Bart I Meus, vue d'artiste.

Alors que les Puissances ne savent pas que faire par rapport à la situation en Amérique, le conflit prend une nouvelle ampleur. L'Union est débordée sur tous les fronts, mais Lincoln appelle toujours plus de soldats sous les armes, et lance une contre-offensive sur Richmond, alors que Beauregard est dans le Maryland et marche sur DC. Dans l'Ouest, McClellan est limogé et c'est le vénérable Scott qui le remplace, arrêtant la poussée dixie à la bataille de Brazil, Indiana. Stonewall Jackson tente de sauver les meubles mais doit évacuer l'Indiana. La prise de Chicago qui devait permettre le commerce avec le Canada (réduisant à néant le blocus) et couper les Unionistes en deux n'arrivera pas.

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Stonewall fait sauter les ponts sur l'Ohio, et fortifie son territoire. Cela ne suffira pas.


Beauregard assiège DC et pendant quelques semaines, le monde a le souffle coupé. C'est un jeune général, Grant, qui reçoit le commandement unioniste, les commandants traditionnels ayant déçu le Président. Grant se rend compte qu'il ne peut pas attaquer Beauregard de front, et Beauregard sait qu'il ne peut pas attaquer Grant de front, Grant prend l’initiative et mène une série de coups de mains destinés à pousser Beauregard à la faute. Cela n'arrive pas mais les Confédérés ne peuvent pas attaquer DC dans ces conditions, et c'est un subordonné de Grant, Sherman qui avec à peine 35 000 hommes s'empare de la Virginie, coupant Beauregard de son approvisionnement. L’armistice est signé, et le 28 septembre Beauregard se rend, suivi deux jours plus tard par Jackson.


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Mais Lincoln n'est pas homme à pardonner. Le 15 octobre, en l'absence d'élus sudistes, tous dépouillés de leur droits civiques, il abolit l'esclavage, le 17 institutionnalise la loi martiale dans le Sud, tout en y supprimant l'Habeas Corpus. Le Sud a peut-être perdu mais les rumeurs d'un coup de poignard dans le dos de la part de traitres se répandent, et la cause indépendantiste est plus forte que jamais. Les Noirs sont pourchassés et le gouvernement réagit avec des massacres tous aussi aveugles. L'après-guerre s'annonce plus sanglant que la guerre elle-même.

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Une des nombreuses caricatures interdites de Lincoln.



L'Autriche est bien entendu intéressée par ces développements, mais il y a plus urgent. Charles de Wurtemberg et Franz-Jospeh ont trouvé un accord, Charles sera gouverneur à vie du Wurtemberg mais transmettra la souveraineté du pays à Vienne. Le premier mai 1861, le Wurtemberg est envahi, ses armées défaites trois jours plus tard et totalement occupé en juin. Pourtant, pour cultiver sa popularité en Allemagne, l'Autriche ne s'empare pas de la totalité du pays mais fait de la ville de Stuttgart une ville libre. Sa popularité auprès des masses reste intacte, mais les puissants, eux, ont bien compris que si l'empereur peut envoyer 250 000 hommes au Wurtemberg, nul n'est à l'abri. Le message est passé.

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Les princes devront se soumettre, ou seront soumis.



L'empire est pacifié, et les rébellions appartiennent au passé. Les polonais se soulèvent en Russie mais, à part quelques excités, la population reste calme en Autriche. La Serbie quand à elle recrute des hommes dans nos provinces, mais leur ressentiment est dirigé vers Constantinople, pas envers nous, ce qui nous va tout à fait. De plus, Maximilien, frère de Franz-Jospeh, est nommé empereur du Mexique, ce qui accroit encore notre prestige. Il n'est pas accepté par les sécularistes et la révolte, menée par Juarez, commence. Des soldats français et belges partent supporter son régime, mais son frère ne lui fournit qu'une garde réduite, qui a pour ordre de préparer une retraite vers l'Europe en cas de besoin.

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Notre avenir est en Allemagne, pas au Mexique. Que les Français s'épuisent au Mexique ne nous dérange pas.



L'Allemagne a à nouveau besoin de notre aide, puisque le Danemark veut à nouveau prendre le Schlesvig-Holstein. Nos forces traversent la Prusse, acclamées par la population, mettent en déroute l'armée danoise en perçant le Danevirke avant de l'annihiler dans le Jutland. Quatre jours après notre percée, le Danemark qui n'a plus de troupes avant Copenhague demande la paix, et un condominium austro-prussien (la marine prussienne s'est distinguée, et la situation politique ne nous permet pas d'imposer seuls nos conditions) s'installe dans les duchés.

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L'ardeur des troupes impériales (qui ont toutes reçues la nationalité allemande avant l'invasion pour ne pas fâcher les confédérés) impressionne l'Europe.



Au Mexique, Maximilien fuit le pays en janvier 1865 et Juarez contrôle tout le pays dès mars. Il est accueilli à Trieste, et Franz-Joseph lui promet de l'aide dans le futur, une fois que la question allemande sera réglée, ce qui au vu des provocations prussiennes tant dans les duchés qu'à la confédération, ne saurait tarder. L'Autriche accélère sa modernisation militaire et renforce ses échanges avec la Suisse voisine. Les prochaines années risquent d'être encore plus agitées.

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Des troupes plus nombreuses et mieux armées, à moins d'un débarquement de Sylla, ça ne peut pas mal se passer :o:
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