Tropico 4: viva la evolución?
Une capture d'écran de Tropico 3? Non, c'est bel et bien Tropico 4!
En reprenant le concept de Tropico 3, Kalypso a eu l'avantage de conserver tout ce qui faisait la particularité de la série. Dictateur sur une minuscule île des Caraïbes dans les années 50, votre objectif sera de vous maintenir le plus longtemps au pouvoir. Plusieurs manières de faire s'offrent: améliorer les conditions de vie des habitants, ou bien les ignorer et maintenir son pouvoir en régissant avec un poing d'acier votre peuplade. Pour financer les bienfaits sociaux ou ériger de nouvelles prisons, il faudra développer drastiquement l'économie de l'île: agriculture, industrie, exploitation de matières premières, tourisme, faire la manche chez les superpuissances de la guerre froide, autant de possibilités à explorer.
Les plages paradisiaques de Tropico peuvent être tapissées de bars à cocktails ... ou de centrales électriques
Chaque décision aura des conséquences affectant les relations avec les puissances étrangères (les États-Unis n'apprécieront pas le trucage d'élections), les habitants (pas assez de logements pour les pauvres? La faction communiste ne sera pas enchantée!) et la situation générale sur Tropico. L'humour bien dosé et la musique de qualité accompagnent en permanence le joueur, donnant à l'ensemble des contours solides.
Lire les pensées des habitants vaut son pesant de cacahuètes
Ces qualités faisaient et font la particularité de la série Tropico. Néanmoins, quelles raisons pousseraient un joueur de Tropico 3 à migrer vers Tropico 4? Il y a là tout d'abord une série de nouveaux bâtiments qui diversifient la manière de jouer. Entre autres des mines de sel, usines d'armes, de produits chimiques, centres commerciaux, statue en or d'El Presidente, bureau des douanes, et surtout de nombreux bâtiments dans le domaine du tourisme, qui permettent de donner un peu plus de couleur à l'île (tournées en montgolfière ou dirigeable, grande roue, etc.). Les fans du nucléaire y trouveront leur compte aussi, une centrale nucléaire et un programme nucléaire sont disponibles eux aussi.
Quelques attractions touristiques dispersent le look "Corée du Nord" que dégagent les grands centres industriels
La diplomatie a été un peu diversifiée, différenciant entre les relations avec les deux superpuissances de la guerre froide et celles avec les autres régions du monde. Ce volet est cependant assez sommaire, puisque les avantages et inconvénients encourus par de bonnes relations avec ces régions sont le plus souvent négligeables. Les petites améliorations du moteur pour être dans l'air du temps sont pratiquement inutiles elles aussi, on imagine mal plus d'une poignée de joueurs souhaiter inonder sa page facebook ou son compte twitter de messages indiquant le montant des réserves d'argent d'El Presidente en Suisse, ou des informations similaires.
La diplomatie reste malheureusement basique
Il y a néanmoins un nouvel élément qui dynamise beaucoup le jeu: les missions. Elles sont beaucoup plus nombreuses que dans le volet précédent, trempent toujours dans l'humour propre à Tropico et sont très variées. Elles sont souvent rapides à accomplir (exporter 2000 unités de pétrole brut vers le Moyen-Orient, construire une mine de fer pour contenter un magnat de la sidérurgie américaine ...), donnent quelques petits avantages et structurent le jeu. Plutôt que de se lancer dans une expansion par étapes vers une cible que l'on s'est fixé soi-même, par exemple établir un paradis touristique, ces missions proposent des détours qui poussent à explorer tous les aspects du jeu.
Pas trop difficile de contenter communistes, capitalistes, religieux, nationalistes, militaristes et écologistes quand on engrange 70 000$ tous les 3 mois.
Au final, Tropico 4 représente une progression certaine par rapport à Tropico 3. Les nombreuses missions, les nouveaux bâtiments et les améliorations dispersées dans les diverses facettes du jeu en font un jeu plus plaisant et plus complet. Pour quelqu'un découvrant la série, le choix ne devrait pas être difficile, Tropico 4 est un bon jeu en soi. Cependant, pour un fan de la série, possesseur de Tropico 3, l'investissement de près de 45€ pour le jeu devrait être murement réfléchi. Dans l'essentiel, on a affaire au même jeu. Les améliorations apportées ne justifient pas un tel prix. À réserver aux inconditionnels de Tropico et à tous les nouveaux joueurs.Fiche technique
Catégorie: jeu de gestion
Sortie: août 2011
Studio – Éditeur: Haemimont Games – Kalypso Media
Prix éditeur: 44,95€
Site officiel: http://www.worldoftropico.com/fr/index.php
Prérequis: Processeur dual core, 1 Go RAM, carte graphique 256 Mo DirectX 9c avec Shader Model 3.0 ou supérieur, 5 Go d'espace disque
Note: 7/10
Les points positifs:
Un pur produit de la série Tropico
Mécanismes de jeu complets et entrainants
Beaucoup d'humour
Les points négatifs:
Très peu d'améliorations
Prix élevé
Ca sera donc sans moi.
comme ont répondu 70 % de ses congénères)
