Ca tombe par ici - AAR Gravelotte

[buzz l'éclair]

Il y a quelques temps, j'ai entamé avec Thrawn une bataille sur AOR, la bataille d'Antietam.
J'en ferai sans doute un compte rendu d'ici peu (PS : Thrawn, le 15ème tour part demain ou après-demain ).

En attendant, j'ai décidé de vous narrer la 1ère bataille que nous avons joué l'un contre l'autre.
Celle-ci s'est déroulée à la rentrée et s'est achevée par... vous le saurez si vous lisez jusqu'au bout.

Comme il s'agit d'un compte-rendu après partie et que je n'avais pas pensé à faire des screens lors de la partie, ceux-ci seront plutôt rares, mon idée étant plutôt de décrire ce qu'il s'est passé dans les grandes lignes.

Pour le scénario, nous nous entendîmes pour prendre la bataille de Gravelotte. Mais attention, pas celle figurant dans le jeu original. Il s'est agi d'un scénario trouvable sur le site des Grognards, intitulé Grav400.

En effet, pour avoir joué plusieurs fois le scénario original, j'avais pu constater qu'il était atteint d'un défaut important : il n'est pas assez historique. En effet, quoi que je fisse, les Prussiens gagnaient toujours à la fin. Et ce, pour une raison simple, les retranchements que les Français mirent en place en 1870 et sur lesquels une grande partie de l'armée prussienne se cassa les dents ne sont pas pris en compte.

Or, tel est le cas dans le scénario Grav400 (ce sont les ellipses jaunes dans l'image qui suit).

En outre, le champ de bataille est moins écrasé dans Grav400 que dans le scénario original, comme le montrent les 2 images qui suivent.


Grav400


Gravelotte - le scénario original

Autant dire tout de suite, le challenge est certain pour le Prussien dans ce scénario, à la différence du scénario original.

Comme je connaissais plutôt bien le scénario Grav400, nous convînmes que je prendrais les Prussiens. Thrawn râla un peu car les Français ont un rôle assez statique mais j'avais (et j'ai toujours, a posteriori) la faiblesse de croire que ma connaissance du scénario m'aurait conféré un avantage trop grand en jouant les soldats de notre illustre pays.

Nous nous mîmes également d'accord pour prendre toutes les options de jeu, à savoir notamment le choix dans la formation des unités, des munitions limitées, un rayon de commandement limité, les tirs de réaction, une durée variable du scénario.
Cette dernière option signifiait que le scénario comptait en théorie 13 tours mais qu'il pouvait se terminer plus tard, de façon imprévisible...



Après cela, nous débutâmes la partie, la fleur au fusil, comme en 70 !

[GA_Thrawn]

Ho le fourbe il avait gardé des screens de cette partie!

[Emp_Palpatine]

Excellent scenario!
C'est souvent une boucherie sans nom pour les pruscos d'ailleurs.

[von Aasen]

Ho le fourbe il avait gardé des screens de cette partie!

On dirait que l'issue de la bataille ne t'as pas trop plu

En tous cas chouette idée de nous faire un AAR buzz

[GA_Thrawn]

Thrawn râla un peu

Cette phrase nous permet bien de voir qu'il s'agit d'un faux grossier.
Tout le monde sait que je ne chouine jamais.

[buzz l'éclair]

Ho le fourbe il avait gardé des screens de cette partie!

Erreur mon cher, j'ai reconstitué la partie à partir des saves, ce qui est imparfait.
Ceci étant dit, je n'offre que mon point de vue et tu peux y apporter le tien si tu y tiens, après mes posts. Après tout, tu étais mon adversaire.
La suite de mon résumé, c'est pour ce soir !

[GA_Thrawn]

Justement çà va être interessant pour moi de voir la bataille de ton point de vue.
En tout cas le titre n'est pas usurpé c'est bien tombé comme à gravelotte...

[Emp_Palpatine]

On veut en savoir plus maintenant.

[buzz l'éclair]

J'ai eu un petit problème technique, qui fait que je ne peux donner la suite qu'aujourd'hui.
Du coup, je proposerai 2 posts.

Prologue : le plan d’attaque

Au démarrage, le Prussien partait avec assez peu de points de victoire, et devait s’emparer de l’essentiel des points stratégiques tenus par les Français. Un pur scénario d’attaque / défense.


Pour avoir expérimenté un temps certain le scénario, je savais que, pour le Prussien, la difficulté pour l’emporter résidait dans :
1) le fait que les points stratégiques rapportant le plus de points de victoires se trouvaient au Sud, vers Moulins les Metz,
2) l’existence de puissants points fortifiés, notamment au centre et au sud, rendant difficile la progression vers ces points stratégiques,
3) l’impossibilité de franchir la Meuse, faisant que pour avancer le plus directement vers les points en question, il fallait passer un passage “en enfilade”, un peu trop bien protégé,
4) le stationnement de la Garde impériale à proximité de ces points, sachant que la Garde était composée de 2 puissantes divisions.


En outre, je devais composer avec le fait que les Français disposaient d’entrée de jeu de l’ensemble de leurs forces, soit environ 126.000 fantassins, 8.000 cavaliers et 331 canons, alors que moi, je n’avais en main que 72.000 fantassins, 9.000 cavaliers et 252 bouches à feu de la Ière armée prussienne, un peu moins de 70.000 hommes de renfort devant arriver sur le champ de bataille à partir, surtout, du 5ème tour sur les 13 prévus initialement.

Enfin, ces forces de renfort, la IIème armée, composées essentiellement de Saxons et de soldats de la Garde prussienne, arrivaient par le nord, soit la direction opposée à celle des points stratégiques à prendre pour espérer emporter la victoire.

Du coup, je mis sur pied le plan d’attaque suivant en 3 phases.
1) prendre les points avancés en avant du village de Verneville et du bois de Genivaux,

2) une fois les renforts saxons arrivés, engager un vaste mouvement vers le centre en prenant Saint-Privat et, dans le même temps attaquer les positions du centre du dispositif français,

3) attaquer de tous côtés les fortifications au sud pour disperser les défenseurs du secteur et lancer ce qu’il me restera des renforts saxons et prussiens dans cette direction.


J’espérais, par ces assauts tenant de compte de la position géographique de mes forces respectives, soit obliger Thrawn à engager le plus tôt possible la Garde impériale pour la fixer, pourquoi pas au centre, et dégager le terrain au sud et me rapprocher au plus près de Moulins les Metz, soit briser suffisamment le nord et le centre de son dispositif pour rendre intenables ses positions au sud.

Je me fixais comme objectif final raisonnable d’au moins atteindre le match nul avec un avantage aux points et espérais secrètement une victoire au moins marginale, avec l’aide d’une faute nette de mon adversaire.

Mon plan me semblait excellent pour parvenir à mon but, mais comme tout le monde le sait, entre ce qu’on prévoit et ce qu’il se passe, il y a toujours un écart...

[buzz l'éclair]

1ère partie : des débuts prometteurs

Dès le démarrage, je décidai de placer toute mon artillerie sur la ligne de crête en face des lignes thrawniennes et de les pilonner sans relâche afin de les “attendrir”. J’espérais que les canons Krupp feraient des merveilles et ce fut effectivement le cas.
Parallèlement, je plaçai le maximum de mes forces au sud à l’abri, soit en laissant dans les bois (13ème et 14ème divisions), soit en les plaçant dans une cuvette (15ème division sur le 1er screen), pour les protéger du feu meurtrier des Chassepot jusqu’au moment de l’attaque décidée et pour permettre à mes artilleurs de donner la pleine mesure de leur talent.





Au centre, en combinant du mieux possible artillerie, infanterie et cavalerie, j’assaillis les positions avancées françaises au niveau du bois de Genivaux et des fermes devant Verneville.





La défense française fut acharnée mais après 5 tours, plus de 2 heures 30 de combats et des pertes assez sensibles pour moi, les positions ennemies devant le bois de Genivaux étaient prises par les 16éme et 18ème division d’infanterie et la 1ère division de cavalerie tandis que la division hessoise s’emparait des fermes devant Verneville.





Pendant ce temps, dès les 4ème et 5me tours, les renforts saxons et de la Garde, soit 4 divisions d’infanterie et 2 divisions d’artillerie, déboulaient sur les villages de Montois et de Saint-Marie-les-Chênes et balayaient les quelques brigades françaises témérairement stationnées sur ces positions.





Enfin, il était intéressant de constater que Thrawn, s’inquiétant apparemment de l’absence de mouvements, au Sud, y envoya une unité en éclaireur qui fut immédiatement anéantie.



Soit Thrawn ignorait tout de mon dispositif au Sud, soit il était allé vérifier que je ne l’avais pas déménager vers un autre secteur. Rusé...

Les débuts me paraissaient bons quoique plus lents et plus coûteux en forces que prévus par l’état-major.

[GA_Thrawn]

Moi toutes ces pertes ça m'a fendu le coeur...
C'est un vrai carnage la guerre de 70 notamment quand les canons prussiens canonnent ta ligne.

[Emp_Palpatine]

Dans mon souvenir, avec des troupes sur de bonnes position, le chassepot fait merveille...
Je me souviens d'un scenar où les prussiens ont perdu 40 000 hommes contre mes français bien retranchés qui ont du laisser sur le terrain 2000 ou 3000 hommes

[buzz l'éclair]

Dans mon souvenir, avec des troupes sur de bonnes position, le chassepot fait merveille...
Je me souviens d'un scenar où les prussiens ont perdu 40 000 hommes contre mes français bien retranchés qui ont du laisser sur le terrain 2000 ou 3000 hommes

Et il a aussi fait merveille dans cette partie...

[buzz l'éclair]

2ème partie : assaut sur Saint-Privat

Avec l’arrivée des renforts, les Saxons et la Garde prussienne, j’attaquai par l’est et le nord les alentours de Saint-Privat.
Je manœuvrai de mon mieux pour masquer l’importance des forces en mouvement et faire jouer à plein l’effet de surprise et déboucher sur les flancs français.
Je réussis à peu près ce “coup” : à plusieurs reprises, les Français étaient contournés par le nord et contraints d’acheminer, me semblait-il, tous leurs renforts disponibles sur le secteur pour stopper la déferlante saxonne.







Au 10ème tour, vers 17 H 30, Saint-Privat fut complètement investi.



Le point noir était que l’écrasement de l’aile droite française avait pris beaucoup plus de temps que je ne le pensais et je voyais de plus en difficilement la IIème armée parvenir avant la fin de la bataille sur les fortifications du Sud.

En outre, dès le 6ème tour, je décidai d’avancer ma divisions hessoise jusqu’au pied des fortifications français situées au sud de Saint-Privat, entre Montigny la Grange et le bastion de la Follie, afin d’accélérer leur chute.



Bien mal m’en prit car mes forces, bien moins protégées que je ne l’avais cru, furent balayées par les tirs méthodiques et précis et fantassins et artilleurs français, depuis leurs positions retranchées.
Plus tard, je devais entendre une petite voix palpatinienne me murmurer à l'oreille "je te l'avais bien dit !!!".

[Boudi]

Cet AAR me donne envie de me replonger dans mon bouquin consacré à la guerre de 1870.

Je suis votre combat avec assiduité.