Oui, c'est aussi celle que je vais choisir certainement...
Début 1960:
L'année débute bien. Les récents succès soviétiques se répercutent sur le soutien des politiques.
Tout ça se traduit par une augmentation importante des fonds disponibles: 100M qui rajoutés aux 19M gardés l'année passée font une somme considérable (quasiment le double de celle de 1957).
Mieux, le KGB estime que les USA en ont beaucoup moins (certainement 70M) comme le montre le tableau ci dessous:
Cette somme permet de lancer le programme de la fusée Proton, fusée de 2nde génération nettement plus puissante que la première. Elle sera capable d'emporter des soyuz même sans booster
Noter qu'il y a transfert de technologie. Les connaissances retirées de la série A permettent de commencer le projet à 25% avant R&D
La R&D se focalise pendant cette période naturellement sur le nouveau lanceur, sur les combis EVA et sur la capsule Vostok qui arrive au maximum possible avant son lancement suborbital ce printemps.
La R&D sur les boosters est un peu stoppée pour beaucoup de raisons:
- on arrive presque au bout de toute façon,
- Boudiev préfère développer vite la Proton puisqu'il y a de grandes chances que ce soit ce lanceur qui soit utilisé pour la Lune, donc autant l'avoir le plus tôt possible
- Une fois le lanceur mis au point, les grosses dépenses sont faites
Il reste environ 50M pour le prochain tour. Aussi, c'est le coeur léger que Boudiev supervise l'assemblage pour le lancement prévu:
Mais là, c'est le(s) drame(s):
1- Quelques jours avant le lancement soviétique, les USA diffusent des images horribles: Le premier vol sub orbital d'une capsule "habitée" est américain. A eux les points de prestige pour le premier vol habité et la capsule 1 place...
Ce sont les premières images du film américain de propagande éhontée
L'envoi de Bondarenko pour le même vol est subitement moins pressé puisque notre mission étant la même que la leur, on sera seconds quoi qu'il arrive. Néanmoins, Vostok I est maintenu...
2- Si le lanceur a encore une fois parfaitement fonctionné, Vostok a montré quelques défaillances au moment de la séparation, dégageant des fumées toxiques dans l'espace très restreint de la capsule. :
la mission se déroule mal, mais le cosmonaute est OK et de toutes façons, il devait redescendre juste après quoi qu'il arrive
Mais la récupération aussi se passe très mal. Le pilote du Vostok 1 doit sauter en parachute avant l'impact (authentique) mais sa sangle reste coincée dans le siège. Celui là sera un héros posthume de l'Union soviétique.
C'est la 2nde fois en 3 lancements que pour moins de 5% au dé une étape foire. La limite entre réussite et échec est très ténue.
En deux lancements (réussi pour les USA et raté pour l'URSS) et 15 jours, nous venons de perdre notre leadership dans la course à la Lune (et ce n'est pas le ratage de la 4ème tentative US de mise en orbite d'un satellite qui va nous remonter le moral...).
De plus, si ils ont fait deux lancements le même tour, ça veut dire que les USA disposent de deux pas de tirs, soit un de plus que nous.

Les gardiens de la paix, au lieu de nous la garder, ils feraient mieux de nous la foutre.
Coluche