Joueur Axe
Difficulté : Dédéiste
Chère Gretta,
nous voilà seuls, abandonnés de tous, dans un village pourri où les pâtes sont dégueulasses, la bière pas fraîche et les italiennes...se sont barrées ! Mon front lui aussi se barre, d'un pli soucieux : l'ennui s'est installé et les hommes se relâchent. Moi-même, ai dû desserrer de deux crans ma ceinture tant notre aide de camp Von Aasendorf culmine dans l'art d'accomoder la choucroute avec d'infinies quantités d'ingrédients : saucisses de porc, de cheval, de chien, de chat...bientôt de rat...c'est que le ravitaillement commence à manquer alors, héhé, on fait nos réserves. Et pendant qu'à Cassino ca matraque sévère, nous, on se la touche grave.

La nouvelle d'une attaque française imminente ne nous surprend point. D'abord parce que l'Allemagne, même en Italie, est le plus beau pays du monde et qu'il est donc normal que ces envieux cherchent à nous envahir.
Ensuite et surtout parce que, fraîchement débarqué du Japon, nos geôles se voient honorées d'un invité de marque : le général Griffonton, livré par la poste en petits sushis délicatement recollés par nos soins et qui ne semble pas avoir trop souffert du dérangement. Répète inlassablement qu'il a gagné la bataille, on se demande laquelle, qu'il n'a pas été prisonnier mais s'est laissé prendre, qu'il reste chez nous seulement parce que ca lui fait plaisir de nous les briser menu etc. Bref, il est à espérer que l'ennemi annoncé cherche, pour des raisons qui nous échappent, à nous le reprendre, auquel cas nous pourrions peut-être trouver un terrain d'entente.
Mais si on peut s'en farcir quelques-uns avant de négocier, ach, warum nicht ! Et, j'oubliais, avant que la poste ne fasse grève pour cause de mauvais temps, une petite carte pour toi, ma chère Gretta :
