Pro Gloria et Patria - un AAR Empire Total War

Samara
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Re: Pro Gloria et Patria - un AAR Empire Total War

Message par Samara »

Les graphismes ont vraiment l'air magnifique. Par contre j'ai bien peur que l'Autriche-Hongrie ne soit plus qu'un lointain souvenir :(

Et j'ai comme l'impression que la France sera la prochaine :x
von Aasen
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Re: Pro Gloria et Patria - un AAR Empire Total War

Message par von Aasen »

Un peu de griffonisme: j'espère que personne n'a loupé la mise à jour parce que le post la contenant est en bas de la page d'avant, noyé dans les commentaires précédents :P
Urial
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Re: Pro Gloria et Patria - un AAR Empire Total War

Message par Urial »

une femme au pouvoir !! :shock:

la prusse c'est plus ce que c'etait !
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griffon
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Re: Pro Gloria et Patria - un AAR Empire Total War

Message par griffon »

von Aasen a écrit :Un peu de griffonisme: j'espère que personne n'a loupé la mise à jour parce que le post la contenant est en bas de la page d'avant, noyé dans les commentaires précédents :P
et bien justement ....oui j'avais ! :lolmdr:

c'est pas un peu facile de gagner lorsque l'on est toujours en supériorité numérique ? :?:
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univerzz
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Re: Pro Gloria et Patria - un AAR Empire Total War

Message par univerzz »

Urial a écrit :une femme au pouvoir !! :shock:

la prusse c'est plus ce que c'etait !
Il n'y a pas eu une célèbre "passionaria" prussienne ?

Toujours sympa à lire, j'attends avec impatience la nouvelle expédition au nouveau monde :) .

Sinon, après un bref essai de RTW, l'IA est elle du même acabit ? Notamment en ce qui concerne les batailles contre plusieurs armées ennemis qui n'attaque pas de façon concertée sur le champs mais l'une après l'autre :? .
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Re: Pro Gloria et Patria - un AAR Empire Total War

Message par Emp_Palpatine »

Je trouve le différentiel de pertes un chouilla élevé. Je peux le comprendre pour l'antiquité, mais l'époque moderne...
Vous pensez tous que César est un con? Vous pensez que le consul et son conseiller sont des cons? Que la police et l'armée sont des cons? Et vous pensez qu'y vous prennent pour des cons? Et vous avez raison, mais eux aussi! Parce que depuis le temps qu'y vous prennent pour des cons, avouez que vous êtes vraiment des cons. Alors puisqu'on est tous des cons et moi le premier, on va pas se battre.
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Re: Pro Gloria et Patria - un AAR Empire Total War

Message par GA_Thrawn »

Le Royaume de Prusse tombe en quenouille? :shock:
Quelle honte et quel déshonneur! Je boycotte cet aar tant qu'un homme n'est pas remonté sur le trône! :o:
« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. »
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von Aasen
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Re: Pro Gloria et Patria - un AAR Empire Total War

Message par von Aasen »

griffon a écrit :et bien justement ....oui j'avais ! :lolmdr:

c'est pas un peu facile de gagner lorsque l'on est toujours en supériorité numérique ? :?:
Je n'étais pas en supériorité numérique, il y avait 500 soldats de plus en face ;)
univerzz a écrit : Il n'y a pas eu une célèbre "passionaria" prussienne ?

Toujours sympa à lire, j'attends avec impatience la nouvelle expédition au nouveau monde :) .

Sinon, après un bref essai de RTW, l'IA est elle du même acabit ? Notamment en ce qui concerne les batailles contre plusieurs armées ennemis qui n'attaque pas de façon concertée sur le champs mais l'une après l'autre :? .
Non, pas de Marie-Thérèse prussienne, mais par contre une reine Luise qui était très connue en son temps. C'est elle qui a tenté de charmer Napoléon pour avoir un traité de paix moins outrageant, ce n'était pas vraiment une réussite :P

L'arrivée de "renforts" est en effet mal géré par l'IA. Il reste un avantage: les renforts viennent en général dans ton dos, ce qui rend la défense plus compliqué.
Emp_Palpatine a écrit :Je trouve le différentiel de pertes un chouilla élevé. Je peux le comprendre pour l'antiquité, mais l'époque moderne...
J'étais retranché, et ma cavalerie a sabré pratiquement tous les fuyards. Quand l'ennemi est arrivé au corps à corps, il s'était déjà pris quelques salves de mitraille et de mousquets. La neige a ralenti son mouvement, ça ne l'a pas aidé! Le combat aux bayonettes n'a pas duré trop longtemps.
GA_Thrawn a écrit :Le Royaume de Prusse tombe en quenouille? :shock:
Quelle honte et quel déshonneur! Je boycotte cet aar tant qu'un homme n'est pas remonté sur le trône! :o:
Misogyne! L'héritier du trône est trop jeune :o:
Urial
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Re: Pro Gloria et Patria - un AAR Empire Total War

Message par Urial »

oui connu mais marié !

ce n'est pas elle la maitresse de prusse mais son mari ^^
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von Aasen
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Re: Pro Gloria et Patria - un AAR Empire Total War

Message par von Aasen »

La levée de troupes battait son plein dans les cantons de Prusse lorsqu'arriva la nouvelle de la chute de Munich. Le dernier noyau de résistance bavarois avait été brisé, les Wittelsbach filèrent en douce vers Vienne, abandonnant leurs sujets. Les Bavarois étaient profondément déçus par cette lâche fuite, et n'eurent ainsi pas trop de mal à se conformer à leur nouveau maître. La garantie de liberté de religion jouait un rôle fondamental dans cette soumission relativement prompte.

Les Provinces-Unies étaient également au désespoir, la puissante flotte britannique bloquait tous les ports d'importance du pays (les plus grands de ce monde!), asphyxiant la puissante économie néerlandaise. 90% des revenus de la jeune République provenaient en effet du commerce, permettant à ce pays relativement modeste en taille de générer des richesses s'étendant au-delà de la raison humaine. Et pourtant, les différentes provinces étaient bien mal en point par rapport à ce trouble-fête nommé Royal Navy. Elles étaient ainsi en perpétuelle concurrence, la Zélande ne voulait jamais être en reste par rapport au Flevoland, la Gueldre ne souffrait point d'être moins considérée que le Limbourg. Aussi étendaient-elles leurs flottes marchandes au détriment de bâtiments d'escorte, confiants dans la capacité de défense de marchands armés. Ces canons placés sur les ponts étaient bien suffisants pour repousser toutes sortes de pirates, mais ne pouvaient point prendre à partie une marine hautement professionnelle et spécialement conçue pour la guerre telle que celle que possédaient les Britanniques. Les précédentes guerres anglo-néerlandaises avaient déjà maintes fois éclairé cette faiblesse notoire, mais elle n'avait jusque là pu être comblée de manière satisfaisante. En conséquence, les Provinces-Unies étaient au bord de la catastrophe.
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L'Autriche était bien solitaire dans le concert de victoires prussiennes et britanniques. La force cumulée du Royaume-Uni insulaire et de la Prusse continentale était irrésistible pour la coalition austro-néerlandaise. Lorsque von Anhalt-Dessau se mit en marche vers Vienne, l'Empereur dut se résoudre à abandonner son allié. Il était d'un caractère bien trop faible pour risque le tout pour le tout, c'est-à-dire une bataille décisive aux portes de Vienne. La paix fut signée promptement, adjugeant la Silésie à la Prusse et scellant le déclin des Wittelsbach, désormais rétrogradés au titre de comtes dans une obscure principauté italienne que leur avait généreusement cédé Charles VI.

La reine fût fort aise de cette fin heureuse pour ses sujets, et continua à renforcer les liens commerciaux avec ses alliés et de nouveaux partenaires. Son règne fut caractérisé par une floraison extraordinaire de l'agriculture, ainsi que l'expansion rapide de l'industrie textile. Les revenus explosaient littéralement lors des années des paix qui suivirent la guerre austro-prussienne.
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Régner de manière plus efficace était une aspiration universelle en ces temps, les règlements royaux couvraient tous les aspects de la vie quotidienne et les représentants officiels avaient fort à faire pour tenter de les appliquer avec les maigres moyens dont ils disposaient. Une caste de fonctionnaires se formait lentement à Berlin, instruite et sévèrement règlementée. Les routes pavées sillonaient le pays, rendant la communication entre les différents centres urbains facile, et reliant de temps à autres même des villages jusque là totalement isolés. Si ces derniers s'avéraient peuplés de gens assidus, la richesse était à portée. Ainsi, les petites bourgades de Lublin, Glogau, Gdynia, Budweis, Stettin et Memel devinrent des centres économiques importants en un temps record. La population de Prusse croissait à une vitesse extraordinaire! Tellement que Frédérique-Louise se résolut à recenser tout ce beau monde. Une première en Europe!
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Elle apprit ainsi que près de 400 000 habitants, immigrants et nouveaux-nés, s'étaient ajoutés aux 15 millions d'habitants que comptait le Royaume après ses nombreuses annexions. En 1725, lors de la prise de fonction du nouveau premier ministre, le duc Kasimir Thalberg, on recensait même 16,6 millions de sujets! Sans cesse on asséchait des marais, déforestait des contrées entières, distribuait de nouvelles terres, tout celà pour parvenir à nourrir ce flot d'humains. Les investissements royaux dans l'economie étaient à vrai dire mirifiques pour l'époque, les dépenses du ministère de la guerre n'atteignaient plus que 65% des dépenses annuelles! Les nouvelles techniques de semence, d'organisation et de nouvelles sortes de produits agricoles renforcaient encore cette réussite sans précédent. Ce rapport de 1721, nullement exceptionnel, montre l'étendue des efforts:
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Les excédents d'impôts passèrent de 3 765 000 livres à 5 476 000 livres en l'espace de 6 ans. La force de l'armée resta constante, seules quelques nouvelles casernes virent le jour. Le pacifisme relatif qui caractérisa ses années joua un rôle important dans l'avancée de la zone d'influence prussienne dans le Saint-Empire Romain Germanique. Le Hanovre comptait toujours parmi les amis de la couronne de Prusse, s'y ajoutaient le Württemberg et les principautés de Westphalie, qui se joignirent aux traités de libre transit de marchandises existants. Le commerce en reprit de la vigueur dans cette région où il n'était pas rare de franchir 16 frontières d'états sur 100 lieues - et où il fallait payer jadis la douane dans chaque état.
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Une grande source de malheurs résidait encore dans le commerce maritime, sans cesse prit à partie par des pirates venus des terres irrédentes d'Afrique. La marine espagnole n'en venait pas à bout, et une grande partie du commerce d'Europe avec l'Empire Ottoman en souffrait. Les rares expéditions entreprises contre les barbares échouèrent cependant, où ne purent offrir qu'un succès fort limité. La République de Venise s'y cassa les dents plus d'une fois!
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Fallait-il pour autant construire une nouvelle marine, capable de jeter le gant aux pirates musulmans? Le ministre de la marine, Christian Luther, ne cessait de faire pression pour que l'on forme à nouveau un semblant de marine de guerre. Frédérique-Louise n'était pas vraiment enchantée par ce projet, qui risquait d'assécher les finances royales et de s'attirer les foudres du Royaume-Uni, plutôt tatillon sur la question du monopole maritime dans l'Atlantique. L'autorité de la reine étant incontestable, rien ne fut entrepit.

La vie était douce en Prusse en ces temps. Combien de temps encore la vaillance universellement reconnue du général von Anhalt-Dessau dissuadera-t-elle les ennemis du Royaume de l'attaquer?
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jmlo
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Message par jmlo »

Trop facile ! :o:
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Maréchal Joukov
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Message par Maréchal Joukov »

Il est aussi titré en caractère qu'un général soviétique a de médailles :chicos: !
Inutile de dire qu'on suit cette épopée avec le plus vif intérêt :D
von Aasen
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Re: Pro Gloria et Patria - un AAR Empire Total War

Message par von Aasen »

Les avances prussiennes aux petits états allemands bordant le Rhin solidifiaient considérablement les relations des membres du Saint-Empire Romain Germanique, jusque là plutôt fragiles et surtout caractérisées par une hostilité économique très virulente. Tout doucement, l'idée d'un "bloc continental" allemand faisait son chemin. Bien sur, aucune principauté n'avait l'intention d'abandonner son indépendance. L'idée des "libertés allemandes" était bien trop profondément ancrée dans les moeurs depuis le plus haut Moyen-Âge. La dernière grande tentative de restreindre leur autonomie s'était soldée par l'atroce guerre de 30 ans, toujours présente dans les esprits des habitants d'Europe Centrale, qui y avaient subis des dévastations sans précédent.

L'Autriche était la seule puissance capable de briser la tutelle encore limitée et aux dehors amicaux de la Prusse. Le Württemberg restait anxieux et froid vis-à-vis de toute offre prussienne, allant même jusqu'a s'allier à l'Empereur pour éviter toute mauvaise surprise. Le développement économique rapide de son grand voisin ne laissait pas beaucoup de choix à Léopold. Soit il laissait faire et acceptait ainsi à terme de se soumettre au nouvel ordre, soit il intervenait sur-le-champ. La seconde option paraissait être la plus évidente, encore aurait-il fallu disposer d'une bonne armée. Le trésor de l'Empereur ne regorgeait pas vraiment d'argent, les provinces d'Autriche et de Hongrie avaient déjà été soumises à d'excessives saignées pour obtenir suffisament de soldats lors des deux guerres précédentes. Restait l'atout des provinces balkaniques. Les formidables soldats qui s'y laissaient recruter avaient déjà fait leurs preuves maintes fois, que l'on se souvienne seulement des Croates, devenus synonymes de cruauté et de massacre un siècle auparavant. Léopold comptait sur eux et d'autres, pris son courage à deux mains et déclara la guerre à la Prusse. Il avait auparavant reçu des signaux positifs du Württemberg, des Provinces-Unies et de Pologne-Lituanie, ce qui le laissait espérer bien des choses. Les dés étaient jetés.
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La vindicte populaire entraîna le faible souverain de Pologne-Lithuanie dans la guerre, mais le roi du Württemberg, plus raisonnable, préféra attendre d'observer l'évolution de la guerre. Les Provinces-Unies continuaient bien sur la guerre, bien qu'elles ne pouvaient pour ainsi dire rien faire à l'encontre de la Prusse, le Royaume-Uni se chargeant de sécuriser les nombreuses routes de commerce de son allié.

La garnison de Potsdam venait tout juste d'accueillir un nouveau régiment de cuirassiers lorsque les hostilités éclatèrent ...
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Sabre au poing, ils quittèrent la ville sous les hourras tonitruants de la population. Personne ne doutait d'une nouvelle victoire face à l'Autriche, les succès des précédentes années galvanisaient l'intégralité des sujets prussiens, qui voyaient dans l'ascension de leur royaume au firmament des grandes puissances le résultat d'une volonté divine.

Pas question pourtant pour les généraux aguerris d'attendre l'arrivée de ces formidables troupes pour passer à l'offensive. Von Anhalt-Dessau, stationné à Munich, leva le camp sans attendre les instructions du ministre de la guerre et marcha vers Vienne. C'est ce qu'il avait convenu en temps de paix directement avec la reine.
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Son expérience et son caractère lui permirent d'attendre la capitale autrichienne en moins de deux mois, et ce en plein hiver! Il résista à la tentation de piller les richissimes régions de Styrie et de Carinthie, Vienne était son but et rien ne pouvait l'en distraire. Aucun détachement n'était encore arrivé des Balkans et c'est avec un grand étonnement que les Habsbourgs apprirent la présence de l'armée von Anhalt-Dessau à quelques lieues seulement de la Hofburg. Des millices civiles furent armées en toute hâte et les régiments de garnison mis en alerte. En tout et pour tout, deux régiments de ligne, un régiment de milice montée, un détachement de pandours, la garde civile de Vienne et un nombre incalculable de volontaires de la dernière minute avait pu être rassemblés pour faire face aux Prussiens. Malgré ces efforts, une grande partie des troupes autrichiennes était presque sans valeur. Les bourgeois volontaires étaient sans entraînement militaire, ne savaient pas ou à peine former une ligne, disposaient de mousquets surannés et de peu de munitions. Le salpêtre avait été gratté partout dans la ville, mais la pénurie demeurait. Seul un miracle pouvait sauver la ville ...
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La bataille fut courte: les régiments réguliers se virent pris à partie par des grenadiers assoiffés de gloire, les bourgeois fuyèrent après avoir encaissé plusieurs salves de mousquets dévastatrices. La chute de Vienne vit bien peu d'actes d'héroïsme!

La défaite des forces "régulières" ne mit pourtant pas fin à la résistances des sujets de l'Empereur. La plèbe grondait et montrait le poing fermé aux Prussiens défilant fièrement. La situation dégénéra à plusieurs endroits de la ville à tel point que l'armée se mit à tirer dans la foule, occasionant des centaines de morts. La haine contre les troupes protestants n'en fut qu'accrue, pas un jour ne passa sans une nouvelle d'un officier prussien assassiné dans une sombre ruelle où un petit groupe de soldats saouls tués durant leur sommeil d'ivrogne.
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Von Anhalt-Dessau ne comptait pas se laisser freiner pour autant, il ne laissa qu'une petite garnison à Vienne et chercha l'affrontement à Budapest qu'il pensait faiblement défendue. La bataille de Vienne avait été une véritable promenade, les premiers rapports n'indiquaient que 61 morts et quelques centaines de blessés. La ligne ennemie avait été éradiquée par la force combinée de l'artillerie et des mousquets plus modernes (maniés de plus par des mains expertes). Le moral autrichien avait été brisé en un rien de temps, aucun succès initial n'avait pu le lever, ne serait-ce que marginalement. Le vieux général comptait faire de même dans la capitale du Royaume de Hongrie. L'armée épuisée par la longue marche qui l'avait propulsée de Bavière en terre ennemie reprit le chemin, et profita d'un temps anormalement doux pour la saison. La neige était rare et le soleil saluait chaque jour la troupe.

Budapest, c'était avant tout l'important centre urbain d'un royaume composé essentiellement de minuscules bourgades, les unes plus distantes que les autres. Ces terres étaient depuis longtemps sujettes à d'incessantes incursions des Ottomans, avides de pillages et de proies chrétiennes. La noblesse hongroise était tout à fait rôdée à l'art de la petite guerre et maitrisait à la perfection les coups de mains, les raids de cavalerie et les embuscades. À l'exemple de la Pologne, beaucoup de troupes étaient montées. Des volontaires de la République des Deux Nations avaient tôt fait de rejoindre leurs alliés et formèrent de précieux escadrons d'uhlans. Équipés de lances, ceux-ci pouvaient tout à fait prendre à partie la cavalerie régulière des puissances européennes. Les Ottomans les détestaient autant qu'ils les respectaient.

De fait, les forces armées faisant face aux hommes de von Anhalt-Dessau étaient dans leur majorité des cavaliers, L'infanterie était composée essentiellement de milices levées ad hoc.
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Dès l'aube un intense duel d'artillerie secoua les collines hongroises. Les canons étaient égaux en nombre, mais les Prussiens disposaient de plus d'entrainement et avaient déjà fait le coup de feu maintes fois. Ainsi, les canons hongrois furent réduits au silence avant que les autres armes n'en viennent à s'affronter. Von Anhalt-Dessau avait bien compris qu'il n'avait rien à gagner à sous-estimer les uhlans polonais, et pris avantage du manque de mordant des artilleurs hongrois en ordonnant de former le carré à son infanterie. Ses dragons et hussards protégaient l'artillerie, désormais prête à tenir sa position à l'aide de tirs de mitraille si le besoin s'en faisait sentir.

Les uhlans s'en prirent plutôt aux lignards, inconscients des avantages qu'offraient la formation en carré et de la précision des tirs prussiens. Ils ne connaissaient que les troupes sans discipline de la Sublime Porte, subtiles lorsqu'il s'agissait de se battre dans les montagnes et forêts, mais incapables de tenir quand la cavalerie les chargeait en terrain ouvert. Les princes de Hongrie apprirent à leur dépends l'art de la guerre nouveau enseigné en Europe Centrale. Les charges à la lance se brisèrent les unes après les autres sur les solides carrés, sans cesse reformés et dénués de flancs vulnérables. Que n'auraient pas provoqués comme dégâts quelques boulets ronds bien placés dans cette masse compacte de chair et d'acier! Les pièces de bronze s'étaient tues depuis longtemps, et le massacre pris son cours ...

Au soir la fine fleur de la cavalerie de l'Est était tombée sur le champ de bataille, et les artères de Budapest investies par les lignard épuisés.

L'Autriche était momentanément à terre et ne pouvait qu'attendre les renforts des Balkans, son centre névralgique lui avait été arraché de vive main par le fulminant général prussien. La menace la plus directe pour la Prusse résidait désormais dans l'avancée lituanienne qui se manifestait aux abords de Varsovie. Josef Niebuhr avait eu l'ordre de protéger les frontières et de livrer bataille sur le Bug ...
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Celui-ci s'exécuta, envieux des exploits de son camarade et collègue plus au Sud. Sans couverture de cavalerie, il s'avança dans les vastes forêts dominant la frontière pour chercher son ennemi. Ses troupes étaient inférieures en nombre et en qualité, mais il ne le soupçonnait pas un instant. Bouillonant de rage lorsqu'il vit ses premiers régiments de ligne prendre la fuite, il prit la tête d'une charge de cavalerie contre l'artillerie polonaise qui taillait en pièces son infanterie. Des irréguliers en maraude dans un fossé tuèrent son cheval avec quelques tirs bien placés, Niebuhr fut écrasé sous le poids de la bête mortellement blessée et succomba peu après. Toute l'armée fuyait désormais, laissant le chemin vers Varsovie ouvert à tout envahisseur.

En peu de temps, les perspectives de victoire rapide pour la Prusse s'étaient considérablement assombrie. Beaucoup de véterans étaient tombés sur le Bug, seuls quelques régiments squelettiques et les cuirassiers de Potsdam défendaient Varsovie, qui ne tarda pas à être assiégée par Pavel Lempicki, le général qui avait obtenu la tête de Niebuhr.

Un noble de Prusse Occidentale tentait d'amener quelques renforts vers l'ancienne capitale polonaise, deux régiments levés à ses frais. Le chemin ne fut pas sans complications, et c'était là bien peu d'hommes pour une bataille aussi importante. Ce ne fut qu'en octobre 1726 qu'Emanuel Achenwall arriva en vue de Varsovie ...
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