Heureusement les piquiers de la 8e (Budliowski) et les mousquetaires de la 23e (Laplace-Oppolowski) prennent sans trop de difficultés la ferme qui va servir de fortification pour notre flanc droit. Les pionniers du 7e bataillon (de Lésile) construisent en toute hâte un emplacement pour nos canons, fermant ainsi l'angle du flanc gauche, bordé par le Danube.
Mis à part les piquiers de von Aheuk (partis conquérir le village plus à l'Ouest), toutes les forces d'infanterie se dirigent vers les collines qui formeront notre ligne de défense principale.
Les régiments de cavalerie de von Greifenau, Dedjniev et Nekroßke se tiennent groupés un peu en arrière des lignes, prêts à intervenir aux points chauds, et à attaquer l'ennemi s'il commet l'erreur de laisser une division isolée.
Lafreuten quand à lui installe son artillerie au centre du dispositif, avec des réserves de munition massives, grâce auxquelles nous comptons provoquer les Autrichiens, dont nous craignons une attitude passive.
La clé de la victoire doit en effet résider dans la défense, car nos troupes pourraient très vite être débordées par l'ennemi, très largement supérieur en nombre. Que vaut le courage de nos fiers soldats, s'ils n'ont le temps de recharger leur mousquet, et que chaque homme se voit gratifié d'une balle dans la poitrine et de deux bayonettes dans les poumons ? Le terrain doit nous aider, et les unités pouvoir à tout moment se soutenir entre elles. Aucun individualisme ne sera toléré, l'armée doit manoeuvrer comme une mécanique bien huilée, sans faille, car sinon c'est la fin ! Von und zu Elwiszar, un peu émeché le soir précédent la bataille, avait menacé de raser la barbe de von Greifenau si celui-ci s'avisait de chercher à apaiser sa soif de sang et de gloire aux dépends de la victoire. Le lendemain, il retrouva son bicorne empli de merde fraiche, ce qui l'obligea à combattre tête nue, mais il se réservait pour plus tard sa vengeance ...
Les Autrichiens ne tardèrent pas à se manifester, à la grande joie de von Aasen qui les voyait monter leurs bayonettes de loin, et à celle de Lafreuten, qui se chargea de les accueillir comme il est de coutume dans notre beau pays.
Le moral faible de nos adversaires en pris un coup dès le début de la bataille, où un régiment de dragons légers tentant de déloger nos piquiers de la ferme en eut pour son grade et fut exterminé sans autre forme de politesse.
Une division de Grenzer et une autre de Landwehr, venant jauger nos lignes, furent également mises en fuite par une salve bien ajustée des 5e (Iagarski) et 13e divisions (Chalanski). Von Aheuk eut l'occasion de prouver son courage sans faille, car il dût faire face à un régiment de dragons légers tout seul, alors que la milice du village qu'il venait de prendre avait laissé sa division éclopée, le moral dans les chaussettes. Après plusieurs minutes de combat indécis, le régiment Koursk parvint à prendre le dessus, et les cavaliers autrichiens ne furent pas longs à prendre la fuite !
Mais voilà que ces chiens tentent d'enfoncer notre centre ! Le moral faiblit chez Ljazew, von und zu Elwiszar, Laplace-Oppolowski, et Lafreuten, dont les canons menacent d'être engloutis dans le flot ennemi. Feu !!!! Tous les fusils se joignent à cette sérénade lugubre, et parviennent à obliger les Autrichiens à reculer, piétinant les cadavres de leurs amis truffés de balles, et abandonnant leurs bottes pour échapper à une éventuelle contre-attaque à la bayonette.
Aucune attaque à la bayonette ne fut tolérée, les officiers tenaient leurs hommes ivres d'en découdre sur place, car malgré la perte de 3 divisions, l'ennemi restait supérieur à nous. La retraite précipitée de leurs camarades fit toutefois sérieusement réfléchir les formations en position face à notre aile droite, aussi von Aasen comprit-il que le moment était propice pour lancer sa cavalerie ôter le peu de motivation restant à ces pauvres diables, rescapés de la peste.
La panique fut sans nom quand des milliers de cavaliers sauvages se ruèrent sur les pestiférés du Kaiser, pratiquement aucune résistance ne fut envisagée, seule comptait sa propre peau ! 4 nouvelles divisions y passèrent, ces imbéciles tombent comme des mouches ! Von Greifenau ne se laissait pas de crier comme un possédé et de baiser sa lame ensanglantée. Les régiments furent rappellés assez rapidement, pour éviter une réaction ennemie qui promettait d'être violente. Dommage, sabrer les nombreux fuyards eu appris à nos hommes à manier l'arme blanche plus adroitement ...
C'était le signal de l'attaque pour le centre autrichien , qui attaquait, vague par vague, tentant désespérément de faire taire les batteries infernales de Lafreuten, qui du fait de cet élan téméraire faisait charger ses canons au shrapnel, occasionant des trouées sanglantes dans les rangs ennemis s'avançant. L'équipage se réfugiait derrière les lignes de mousquetaires quand l'ennemi avançait trop, des lignes qui jamais ne furent entamées sérieusement, bien que certaines situations critiques laissaient présager une possible rupture du front, due au moral.
Lorsque 5 nouvelles divisions ennemies y furent passées sans grand résultat, le temps pour une deuxième charge massive de cavalerie (cette fois-ci soutenue par les chasseurs montés, que von Aasen avait rappellés) fut estimé mûr. Les Uhlans, la réserve la plus solide de Budapest, furent balayés comme fétus de paille, rejoignant l'infanterie qui ne faisait pas plus bonne figure :
Divers engagements mineurs eurent encore lieu, mais la force de la garnison était brisée, toute défense devenait obsolète. Budapest était tombée.