La Bataille de Salzbourg (Début Avril 1805)
L'Archiduc Ferdinand d'Autriche en personne mène la force principale autrichienne, pressé par la cour habsbourgeoise de repousser les Français hors d'Autriche. Bien qu'il n'arrive pas au niveau du génie tactique de Napoléon, il reste un adversaire farouche, disposant d'une armée supérieure en nombre et d'aussi bonne qualité que la Grande Armée. Le terrain et l'initiative tactique seront déterminants.
Napoléon choisit d'établir ses positions dans un petit village non loin de la ville. Il installe son dispositif central dans un petit bosquet entouré de hautes herbes, l'idéal pour tendre une embuscade. Au centre de ce dispositif, le régiment de grenadiers, et sur les côtés, les chasseurs. Lui-même ainsi que le maréchal Ney sont en retrait, sur une petite butte, avec à leurs côtés la batterie de canons de 8 livres.
Sur l'aile gauche se trouve un régiment d'infanterie de ligne ainsi que la Vieille Garde qui pourront se défendre derrière le muret d'un champ, idem pour l'aile droite avec celui d'un verger. Tout au bout de l'aile droite, sur une petite colline se trouvent les deux batteries de canons de 12 livres et les fusiliers à cheval du capitaine Grayhunterzky, polonais dont la famille émigra suite au partage de la République des Deux-Nations.
Enfin, tout à droire, le régiment de lanciers du capitaine Jean-Baptiste de Klingon-Urial, petit comte venant probablement d'un quelconque village vendéen rasé pendant la guerre des Chouans

prêt à enfoncer sur le flanc toute unité tentant de déborder l'aile gauche d'infanterie.
Le dispositif a pour but d'attirer les forces autrichiennes au centre, de sorte que la formation en ligne de Von Österreich-Este passe en V, ce qui massera un maximum de soldats dans l'embuscade et facilitera l'intervention de la cavalerie pour attaquer les flancs ennemis.
Le clairon résonne, la bataille commence. Immédiatement, les batteries d'artillerie des deux camps font feu...
La canonnade fait plus de peur que de mal, heureusement. Planqués derrière leur muret, les grognards de la garde ruminent d'impatience, en particulier leur capitaine, Julius Griffonac'h, vingt piges en 89, a fait la Vendée, le Rhin et l'Italie...
"Ah ! Maudits germains
je les sens à portée de canon !
Allons-y, mes braves,
dix francs à ceux qui me descendront
un officier au poitrail fort médaillé !

"
Ainsi la Vieille Garde décrocha l'honneur de tirer la première salve de cette bataille. Le plan marchait exactement comme prévu, les Autrichiens foncèrent vers le centre et tombèrent nez à nez avec les grenadiers soutenus par les chasseurs
Seul l'aile droite connaissait quelques difficultés. Les Autrichiens y étaient supérieurs en nombre et débordaient par le côté. Fort heureusement, le comte de Klingon-Urial et ses lanciers chargèrent le flanc de l'ennemi et mirent en déroute une unité d'infanterie
Les Autrichiens, acculés et sentant le vent tourner, décidèrent de tenter une ultime percée au centre et chargèrent à la baïonnette, tandis que Napoléon et Ney trônaient à deux cents mètres devant eux. Le choc fut rude, mais quand la poussière des combats commença à se soulever, les fusiliers habsbourgeois sont en pleine déroute et la Garde avance sur l'aile gauche !
Le temps de la contre-attaque est venu ! Sur l'aile droite, notre infanterie charge à la baïonnette les derniers résistants, tandis que Klingon-Urial s'attaque à l'artillerie.
Von Österreich-Este, voyant que la défaite est totale, cherche à s'enfuir. Greyhunterzky surgit alors, après s'être débarrassé des lanciers venu le harceler, et ses cavaliers vident leurs chargeurs sur le général et son escorte. Von Österreich-Este est touché en pleine tête et s'effondre raide mort. C'est la victoire !
Napoléon contemple ce spectacle de désolation. L'armée d'Autriche a été pulvérisée (1400 hommes perdus sur 1700 déployés, contre 280 sur 1220 pour la France), et cependant les portes de Vienne lui sont toujours fermées. En effet, afin d'éviter l'humiliation suprême de la mise à sac de la ville par Napoléon, François II, avant de partir pour Budapest, a chargé une petite force de réguliers de s'interposer sur la route de l'Empereur, suffisante pour l'empêcher de mettre le siège de Vienne. La victoire finale est alors confiée à Davout et Masséna, qui assiègent Zagreb alors que Napoléon triomphe...