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"Mon collègue Italien était pourtant en ce moment même auprès du Président Roosevelt afin d'éviter le conflit. Il était encore temps pour les deux républiques nord-américaines d'être les voix de la paix et de la modération au sein de leurs alliances respectives. J'ai du mal à croire que vous soyez prêts à la guerre pour des querelles balkaniques."
L'ambassadeur d'Allemagne considérait avec dépit l'enveloppe contenant la déclaration de guerre des Etats-Confédérés à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie, ainsi que les instructions relatives à son évacuation vers l'Etat neutre d'Amérique centrale ou des Caraïbes de son choix.
Visiblement contrit, le secrétaire d'Etat Thrawnson lui répondit:
"Croyez-bien que je regrette aussi douloureusement que vous l'évolution des événements et de cette crise. Malheureusement, à l'heure où nous conférons, le président Wilson a déjà commencé à s'adresser au Congrès...
- Êtes-vous bien conscient que vous offrez aux États-Unis le casus-belli dont rêve Roosevelt pour faire jouer l'alliance qui nous lie?
- Les États-Unis prendront alors la responsabilité de l'agression."
D'une voix assurée, Wilson s'adressait au Congrès:
[...]
"Notre nation, notre confédération d'États, fut fondée sur deux valeurs: le droit et l'honneur.
Le droit aujourd'hui est menacé par d'odieuses agressions sur des États souverains. L’empire d'Autriche-Hongrie a lancé toutes ses forces sur la petite Serbie sans motifs valables.
La vaillante Belgique, neutre dans le conflit naissant, a été agressée par l'Empire Allemand, violée pour ne pas avoir voulu céder à son puissant voisin.
Le 1er août 1914 fut un jour d'infamie!
Depuis ce matin, le Royaume-Uni a rejoint la France et a déclaré la guerre aux Empires centraux.
La France, elle, lutte déjà depuis le 1er contre l'Allemagne.
Notre honneur nous impose, quand deux de nos alliés dont l'aide nous fut si précieuse en 1862 et en 1881-82 sont déjà côte à côte, main dans la main dans la lutte, de porter à notre tour la main à l'épée, d'honorer notre alliance et de montrer qu'aux yeux des États Confédérés d'Amérique, l'honneur et la gratitude ne sont pas de vains mots.
Je crois me faire l'interprète de la volonté du Peuple, du Congrès et de nos Etats quand j'affirme qu'au delà de la valeur sacrée de notre parole et de nos engagements, nos intérêts, notre territoire, notre indépendance même font face à nouveau à un grave danger.
Faisant confiance à nos forces armées et à la volonté indomptable de notre peuple, je sais que notre cause triomphera, avec l'aide de Dieu.
A ces causes, je demande aujourd'hui au Congrès de reconnaître que l'état de guerre existe aujourd'hui, 4 août 1914, entre les Etats Confédérés d'Amérique et les Empires d'Allemagne et d'Autriche-Hongrie".
Le même après-midi, l'ambassadeur de la Confédération, déménagé à Philadelphie depuis la proclamation de l'état de danger de guerre, fut convoqué par le Secrétaire d'état de l'Union. Ses malles étaient déjà prêtes. Il ne manifesta aucune surprise devant la déclaration de guerre qui lui fut lue puis remise. Roosevelt était devant le Congrès Yankee et, tel qu'il le connaissait, y faisait un discours flamboyant énumérant les actes odieux commis par la Confédération, dont sa mobilisation en réponse au "danger de guerre" yankee et le simple respect de son alliance.
Il serra chaleureusement la main de son interlocuteur. Les deux hommes s'appréciaient et sembler déplorer la situation l'un comme l'autre.
Dans la voiture le ramenant à sa résidence, l'ambassadeur songeait...
A son voyage qui commencerait le soir même dans un navire à destination de la République Dominicaine, neutre.
Il pensait aussi et surtout, voyant les scènes de mobilisation et d'enthousiasme guerrier dans les rues de Philadelphie, à l'avenir de son pays, à son propre fils mobilisé, aux scènes semblables qui devaient se dérouler au Sud: enthousiasme guerrier naïf des villes, courageuse résolution des campagnes, surprises en pleine moissons mais décidées à défendre, pour la troisième fois, leurs patries en particulier, leur Nation en général, contre le Nord.
Qui sait combien de temps cette guerre allait durer...