Le bataillon du Pacifique

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Antonius
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Le bataillon du Pacifique

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(un aar mémoire 44 qui rendra hommage au bataillon du pacifique. Pas d'enjeu véritable: je joue contre moi même. Il s'agit en fait de test de scénario en vu d'une animation pour la commémoration de bir hakeim/BIMP. )
1ère partie: la gloire
Damas, 1e septembre 1941
Bien chers Parents,
J’ai une occasion, enfin, pour vous écrire. Un de mes camarades de Tunisie, un capitaine, quitte Damas demain matin (dans quelques heures, car il est déjà 3 heures du matin…) […]
J’ai pris cette décision de me rallier à la France Libre en toute connaissance de cause, malgré tous les dangers, tous les ennuis que cela présentait pour moi, pour mon avenir et ma carrière. Là est la seule voie. Vous êtes si mal renseignés en France que vous pouvez peut-être croire que ce mouvement n’avait pas de raison d’être. Là est l’erreur. Grâce à nous, grâce à nos morts, à nos volontaires, la honte de l’armistice d’il y a 14 mois s’atténue. La guerre n’est pas finie pour nous et la France n’est pas vaincue. Une défaite, si lourde soit-elle, ne peut être définitive pour notre Pays. De cela, nous sommes convaincus.
J’ai vécu, vous le devinez aisément, des heures terribles, couru pas mal de dangers. Jusqu’à présent, tout ce que j’ai désiré, voulu, s’est réalisé et ma confiance dans ma chance reste aussi grande. Je vis en soldat et non en résigné, comme on vous le prêche en France. Il m’a fallu beaucoup de volonté pour ne pas m’abandonner au désespoir de vivre séparé des miens, de vous. Et pourtant, réfléchissez… Que peut-on condamner de nos sentiments, nous qui voulons nous battre contre l’ennemi, le seul qui occupe notre Patrie, qui retient prisonniers près de 2 millions de jeunes Français ? Mon Père doit me comprendre, lui qui a vécu les heures tragiques de la dernière guerre. Chez nous se retrouvent des hommes de tous âges, de toutes origines, de toutes confessions politiques et religieuses. J’ai dans mon Bataillon un volontaire de 67 ans, ancien combattant, des familles composées de plusieurs frères ou cousins, du père de ses fils. J’ai des soldats et gradés licenciés, magistrats, professeurs, ouvriers, patrons, colons, employés, riches, pauvres. Il y a de tout, absolument de tout et tous n’ont qu’un rêve, un espoir : se battre pour libérer la Patrie que pas un sur cent ne connaît. Aussi, soyez sans crainte aucune pour moi, malgré ma peine d’être encore loin de vous, d’être séparé de ma femme, de Michel, de François, qui a deux ans aujourd’hui et que je ne connais pas, je préfère mon sort à celui de mes camarades non ralliés, pour qui l’idée de se battre reste bien lointaine – malgré l’héroïsme dont presque tous ont donné la preuve avant juin 1940.
Je vous écris tout cela qu’un ami sûr vous portera lui-même pour que, si je ne devais pas revenir, vous n’ayez pas à avoir honte de moi, et au contraire pour que vous soyez fiers de ce que j’ai fait. Je m’arrête car il est tard. Vous trouverez avec cette lettre quelques photos et souvenirs de Jérusalem où je suis allé en août quand j’étais en Palestine. Vous vous les partagerez. Tâchez de m’écrire à cette adresse, mais renseignez-vous auparavant, car la correspondance avec les traîtres et rebelles que nous sommes est soumise à des règles très strictes : Chef de bataillon Broche, Bataillon du Pacifique, Damas, Syrie.
Je vous quitte. Ayez foi en mon étoile, soyez courageux. Soignez-vous bien. Embrassez pour moi tous les parents et recevez mes plus affectueuses caresses.

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16 FEVRIER 1942 : DESERT DE LYBIE
Aujourd’hui, les marsouins ne sont pas du tout, mais alors pas du tout contents ; c’est à en devenir enragé et, il y a de quoi : après avoir amoureusement aménagé de solides positions nous sommes aimablement mais très fermement invités à exercer nos petits talents de terrassiers ailleurs ; c’est à croire que nous sommes spécialisés dans la construction s’emplacements de combat pour les petits copains qui n’ont plus eux qu’à se vautrer dans des positions toutes aménagées. Après avoir craché nos tous derniers gros mots (on ne peut plus en dire, on a le gosier enroué) c’est le cœur un peu soulagé qu’on saute dans les camions pour aller nous échouer on ne sait trop où et d’ailleurs on s’en f… Tiens, on n’a pas été très loin ; il fait encore grand jour. Seulement, pas affriolant l’endroit, une petite élévation rocailleuse de cinq kilomètres sur sept environ, sur laquelle il pousse autant de violettes que sur un œuf. Du sable, toujours du sable ; de tous côtés et à perte de vue ce n’est que l’immensité sableuse ; la grande paix du désert quoi !
Tout ce qu’il faut pour calmer les nerfs. Ce coin rêvé a même un nom, on ne l’aurait jamais cru : ça s’appelle BIR HACHEIM Du coup, j’en ai l’eau à la bouche, je vois de l’eau partout, de grands robinets d’eau, des ruisseaux d’eau, des fleuves d’eau, où je plonge avec délice ; Ouais, redescends vite sur terre mon ami car si BIR HACHEIM veut dire en arabe : point d’eau ou quelque chose d’approchant, il y a bien longtemps que ce n’est plus qu’un souvenir et de l’eau … il n’y en, a point en effet. Par contre, nous avons hérité d’un fort qui consiste en un vague tas de pierres sèches posées les unes sur les autres et prêts à s’écrouler sur la fiole du téméraire assez fou pour mettre les pattes dedans. Voilà en gros le secteur sue nous avons pour mission de rendre aussi hargneux que possible. Nos inséparables pelles et pioches sont sorties avec tout le cérémonial dû à des instruments de première nécessité et, distribuées à la ronde avec tant de générosité par ce vieux renard de PAYATUA qui s’est chargé de ce … travail qu’il a oublié de s’en réserver une ; et quand on lui en fait aimablement la remarque, il fait semblant d’en être navré, le salopard. Après quoi, chaque exécutant confortablement calé sur le manche de son outil regarde son voisin avec le vague espoir de le voir faire le boulot ; ça dure un bon moment, mais comme personne n’a l’air très chaud, c’est avec des soupirs à faire fondre le Pôle Nord qu’on finit par s’y mettre tous ensemble. Un bing caractéristique finit de nous décourager également, tous ensemble ; pas moyen de se tromper, nous sommes tombés sur de la roche, le seul endroit rocheux sur des kilomètres et des kilomètres à la ronde et il a fallu qu’on tombe dessus pauvres de nous. Pendant un bon quart d’heure, l’endroit n’est pas à fréquenter, tout au moins par une jeune fille bien élevée qui ne soit atteinte de myopie et aussi de surdité ; de surdité très aigüe.

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2 MARS 42 : BIR HACHEIM
En dehors de leur usage initial de faire partir des obus, les gargousses nous rendent quantités d’autres services ; surtout celles en forme de macaroni ; on s’en sert comme pétard après leur avoir fait subir une légère transformation ou, comme paille pour déguster nos deux litres de flotte journaliers mais on les utilise surtout pour rallumer nos réchauds parce qu’on est un peu à court d’allumettes. Pour ça, on prend une baguette de ... et on la flanque sur le bec encore rouge du réchaud ; ça fait pouf et ça se remet automatiquement en marche. Il y a d’autres fois, ou par inadvertance, c’est tout le paquet qui se casse la g…sur le Primus ; là alors, ça fait un peu plus fort que pouf et tout le monde est éjecté dehors, la toiture d’abord, que le cuisinier a défoncé… en passant. La marmite suit immédiatement derrière précédent de peu le fourneau qu’on peut remettre presque aussitôt en marche quand par hasard il n’a pas explosé.
Il arrive quelquefois où c’est le marmiton qui est hors d’usage pour un certain temps et je parle en connaissance de cause puisque j’ai passé une journée entière à me tortiller le bras brûlé.

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El Adem et Tobrouk sont les bases de ravitaillement des unités du front. Au début de l’hiver, les puits assez nombreux dans le désert ont de l’eau, mais le centre de distribution, ravitaillé par tanker, est à Tobrouk. La ration est de un gallon par homme et par jour (quatre litres et demi), pour boire, faire la cuisine et la toilette. Mais les Français Libres, étant Français Libres , se ravitaillent à plusieurs points d’eau, les unités voulant, petit à petit, faire des réserves. Au début d’avril, les Britanniques découvrent le stratagème. Ils décident de nous rationner à trois litres et demi par homme et par jour et donnent des instructions très strictes à la Military Police chargée de la garde et de la distribution d’eau. De plus, ils ont la délicatesse de nous ravitailler avec des légumes déshydratés : carottes et pommes de terre.
Un jour, je reçois du Commandant LAURENT-CHAMPROSAY la note suivante : Lieutenant Jochem, il manque 36 litres d’eau à l’état-major du régiment. Les remplacer dans les 48 heures, sinon 15 jours d’arrêt pour le responsable .
Cette mise en demeure, écrite au crayon à encre, cher au Commandant, sur un carnet à souches, m’incite à faire des reconnaissances dans le désert pour trouver des puits non gardés : Bir Hakeim est le point fort le plus au sud du dispositif Britannique. Au-delà, on ne rencontre que des bédouins transhumant avec des troupeaux de moutons, faisant le trafic d’équipements militaires, tout particulièrement des boussoles sur bain d’huile et d’armes récupérées. Je repère quelques puits non gardés ; petit à petit, les batteries constituent des réserves d’eau. Au cours d’une de ces patrouilles, avec Jacques PIGNEAUX DE LAROCHE , nous achetons une douzaine d’œufs au prix d’une livre anglaise l’œuf et un poulet pour dix livres. Quelle délicieuse omelette de douze œufs pour nous deux !
Vers le 15 mai 1942, l’attaque allemande se précise à la suite de l’arrivée, en Libye, de deux convois transportant des chars et du matériel. Je suis convoqué par le Général Koenig, qui, informé de mes recherches, me demande de faire une mission avec toutes les citernes et récipients disponibles de la brigade, afin de constituer une réserve d’eau pour les unités de Bir Hakeim. J’organise une patrouille comprenant deux camions citernes Bedford, de 1 000 litres chacun, 3 camions avec des fûts de 200 litres et des jerricans, et un camion équipé de deux mitrailleuses servies par un Maréchal des Logis, Nord africain. La patrouille, si mes souvenirs sont exacts, comprend le Chef ROBIN, des Nords Africains et des Sénégalais. Nous emportons cordes et seaux, réserves de vivres, d’eau et d’essence.

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Nous nous enfonçons dans le sud, vers Bir El Gobi, mais les premiers puits sont secs,... d’autres étaient passés avant nous. Nou roulons depuis 24 heures, et nous trouvons, enfin, un puits contenant de l’eau, à environ 100 kilomètres de Bir Hakeim ; malheureusement, ce puits est gardé par la Military Police avec la liste des unités pouvant se ravitailler, les Français Libres n’y figurent évidemment pas. J’arrête le convoi et après avoir présenté mes papiers d’identité, et ordre de mission j’essaie de parlementer. Les Sénégalais s’approchent du puits avec seaux et cordes, mais un M.P. en bouscule un, qui se retrouve par terre. Il se relève fou furieux, court vers le camion prendre son mousqueton.
Je le calme. Je m’approche à nouveau des M.P., quand l’un d’eux, arrogant, posant sa main sur son revolver, me dit : Do you know that ? Je réponds is that so , et je donne l’ordre aux nords Africains de mettre une mitrailleuse en batterie. De nouveau, je m’approche et dis au M.P. : May I take water now ? Outré, le M.P. m’injurie en criant you bloody fucking french . Tous les récipients et citernes remplis nous repartons sur Bir Bu Maafes.
Le lendemain, je me présente, rayonnant, au P.C. du Général KOENIG : Mission accomplie, mon Général , Koenig me répond Je le sais, tu as un rapport au c..., qu’importe, nous avons des réserves d’eau.

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"Cuius testiculous habes, habeas cardia et cerebellum"
Quand vous avez leur pleine attention , le coeur et l'esprit suivent.
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Re: Le bataillon du Pacifique

Message par griffon »

Bon sujet d'inspiration ! :ok:
SOL INVICTVS

Au printemps, je vais quelquefois m'asseoir à la lisière d'un champ fleuri.
Lorsqu'une belle jeune fille m'apporte une coupe de vin , je ne pense guère à mon salut.
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Antonius
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Re: Le bataillon du Pacifique

Message par Antonius »

BIR HACHEIM : 18-19 MAI 42
Nous sommes en pleine tempête de sable ; il fait presque nuit en plein midi : les vagues de chaleur sont passées de 62 à 72 à l’ombre (toujours en degré centigrade) presque tous nos animaux mascotte en crèvent et les hommes eux, n’en sont pas loin non plus. Si encore on avait de l’eau ; mais avec deux litres et demi par jour en tout et pour tout, on ne va pas bien loin et on la garde juste pour boire. Pour le reste, il y a l’essence, on se débrouille à l’essence, on lave notre linge à l’essence, on se baigne à l’essence, c’est encore heureux qu’on ne soit pas réduits à faire la tambouille à l’essence.
BIR HACHEIM : 20 MAI 42
Ça commence à devenir de plus en plus sérieux, les accrochages sont fréquents et les armes de plus en plus lourdes commencent à entrer en action. L’aviation, elle, est inabordable. Nous sommes continuellement mitraillés ou bombardés soit en patrouille, soit à Bir Hacheim même. L’ennemi occupe maintenant les positions d’El Telim, dernière escale avant de tomber sur Bir Hacheim mais là, on les y attend d’une mitrailleuse ferme et canons béatement pointés, culasses grandes ouvertes.
BIR HACHEIM : 26 MAI 42
Cette nuit, beaucoup ne dorment pas ; la tension est extrême car cette fois le sort en est jeté : l’ennemi qui nous bouscule depuis Bengazi va tomber sur nos positions d’arrêt.
Plus question de reculer, notre Division (1e Division Française Libre) doit tenir Bir Hacheim à tout prix, c’est très clair n’est-ce pas ? Les chicanes ont été fermées et minées après la rentrée des dernières patrouilles. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à attendre. Attendre la grande offensive que nous devons contenir ou nous faire massacrer sur place. Cela, nous le savons et l’avons tous volontairement accepté pour les six lettres du France.
Bientôt, par cette splendide nuit étoilée, dans l’immensité désertique où le moindre bruit porte à des kilomètres, on entendra de sourds grondements : celui des colonnes blindées en marche : ce doit être les Panzers qui se rendent sur leurs positions d’assaut : ces formations de mécaniques qui nous anéantiront peut-être dans quelques heures si on ne parvient pas à les arrêter à temps.

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Bir Hakeim, phase1: l'assaut de la division Ariete 26-28 mai


La division cuirassé Ariete est l'une des meilleurs unités italienne de la seconde guerre mondiale et l'un des pilier de l'armée de Rommel. Courageux, bien commandé (pour des italiens), les hommes de cette unité ont été récemment ravitaillé en matériel: des chars et des semovente 75/18. Rommel sait pouvoir compter sur eux et leur confie l'aile gauche de son offensive. Ils devront détruire la 3ème brigade motorisé indienne et la 1ère BFL pendant que l'Afrikakorps affrontera les anglais. Lorsque l'Ariete attaque la 3ème brigade indienne, cette dernière s'est loin d'être fortifier efficacement et, en plus, n'a toujours pas reçut les chars Valentines promis. Les italiens pulvérisent la brigade, faisant plus de mille prisonnier, et récupérant ravitaillement et matériel. Suite a ce succès, la division Ariete attaque Bir Hakeim en espérant un résultat similaire.


Etat des lieux:

Les italiens bénéficie de 8 unité de tank et 3 d'infanterie. En face les FFL alignent 8 infanteries dont 3 antichars et 1 unité de canon. Les FFL bénéficient d'un large champ de mine (en rouge) complété par des fils barbelés (en vert). Les Italiens vont tenter de prendre le bunker de commandement afin de provoquer la destruction des forces française, comme celles indiennes. En jaune, le bataillon du pacifique.
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Les règles concernant les mines: tout unité ennemie entrant dans un champ de mine doit arrêter son mouvement et effectué un jet de dégâts correspondant à la valeur du champs de mine (entre 0 et 4). Elle ne pourra combattre. Si la valeur du champs de mine est égale à 0, le champs de mine est ensuite retiré du plateau. Si l'unité est une brigade du génie et qu'elle aurait pu combattre sans le champs de mine, elle enlève le champs de mine.
Les règles concernant les barbelés: les char: stoppe leur mouvement, détruisent les barbelés et combattent. Le génie: stoppe le mouvement, détruise les barbelés (si ils peuvent combattre). L'infanterie: stoppe le mouvement, ne peuvent combattre et subissent des dégâts supplémentaires.


Un groupe de chars italiens se rapproche depuis le centre, servant d'éclaireur aux autres. Arrivé au champs de miné, elle stoppe, tirant quelques coups sans grande conséquence sur un bunker français. En réponse, les canons de 75 français entrent dans la danse et frappent les forces ennemies. Quelques chars sont détruit.


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Au jour, on voit se profiler sur l’horizon des centaines de véhicules qu’à l’œil nu on ne peut l’identifier. Les départs rageurs des 75 de notre artillerie divisionnaire lèvent tout de suite le doute (s’il nous en restait). C’est l’ennemi qui d’ailleurs n’attend pas plus pour passer à l’attaque.

L'assaut est total sur le flanc gauche: les chars italiens se ruent sur le champs de mine. Vers le centre, elles explosent sans dégats tandis les chars les plus éloignés du centre découvre un important trou dans le champs de mine. Les forces italiennes s'y engouffrent.
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Plus de cent cinquante blindés déferlent sur la position en crachant de toutes leurs pièces, pendant que leurs autos mitrailleuses nous arrosent de gerbes de balles : leurs canons de 50 anti-chars à tir rapide entrent aussi en action ainsi que les 77, 88 et 105 d’accompagnement.
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Re: Le bataillon du Pacifique

Message par Antonius »

La contre attaque française est efficace: de nombreux char sont détruit, grâce aux actions conjugués de l'infanterie et des canons de 75.

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C’est alors l’enfer sur terre ; un enfer de feu, de fonte et d’acier où les explosions se succèdent à une cadence folle. Les torpilles de mortiers, elles, nous sont expédiées sans aucun esprit d’économie. Seulement, là nous ne sommes plus en patrouille et la peau des free french se vend très cher du centimètre carré, ce dont ils se rendent compte immédiatement.

Mais les italiens progressent avec acharnement, et, arrivé au corps à corps, provoquent la chute d'un bunker et d'importante pertes dans deux bataillons (suite à un jet scandaleux :o: )
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L’infanterie malgré nos tirs de barrage a pu s’approcher et c’est sous une avalanche de mortiers et de mitrailleuses de 20 que nous devons cette fois tenir tête aux attaques de chars ; leurs canons de 50 extrêmement précis tirent sur tout ce qui bouge ou ne leur revient pas.

Les combats sur le flanc gauche se poursuivent et un groupe de blindé est obligé de se replié a travers le champs de mine… Sans perte. Au centre les combats sont plus intense à présent. Mais malgré le feu des 75 et des anti-chars, les italiens parviennent à pénétrer le périmètre défensif, non sans perte néanmoins.
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A peine installés, la menace se précise. Des tirs d’artillerie de différents calibres, puis une attaque massive de chars, menée par une division italienne, l’Ariete. Mais leurs blindés s’enlisent dans nos champs de mines et sous le feu des 75 installés dans le secteur sud, point choisi pour l’attaque. Quant à nous, nous sommes à l’opposé du camp retranché, mais qu’à cela ne tienne, nous ouvrons le feu par dessus le camp et notre tir vient s’ajouter à un véritable déluge de feu qui finit par faire reculer ceux qui en sont encore capables.

Au centre, la bataille se poursuit avec acharnement: les italiens reculent puis repartent à l'assaut, leur ardeur intacte malgré la destruction d'un groupe de char. A gauche, un groupe de char italien est lui aussi contraint à la retraite après avoir subit trop de perte. L'état major est optimiste néanmoins: les trop nombreuses pertes italiennes vont bientot conduire à un essoufflement de l'offensive (perte d'une carte suite a la destruction d'une unité -malus italien- ils ont démarré néanmoins avec 6 carte pour illustrer leur bon commandement)

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Re: Le bataillon du Pacifique

Message par Antonius »

J'espère que ce nouveau format, mêlant aar, témoignage et document vous plait
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Re: Le bataillon du Pacifique

Message par griffon »

ca me donne envie de suivre les conseils de Boudi et d'acheter CMBB et CMAK

pour 3 fois rien sur GOG ! :ok:
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Re: Le bataillon du Pacifique

Message par Antonius »

C'est plutôt CMAK et CMFI qui faudrait car l'épopée du BIMP passe par l'Italie avant de se terminer à Belfort.
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Re: Le bataillon du Pacifique

Message par Antonius »

Les canons de 75 et les armes anti-chars font merveille: les pertes s'accumules parmis les chars italies: un nouveau groupe est vaporisé! Malheureusement, paniquant sous le feu enemi, une partie de la brigade quitte ses positions fortifiés. Grossière erreur de leur part, ils la paieront chère.

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Chacun fait son travail à merveille, sans gêner personne. On fait vite. On ne pense plus qu`à descendre du canon, le plus tôt possible, pour tirer. Nous entendons des sifflements sinistres au dessus de nos têtes. Un petit frisson, nous prend... mais ce n’est rien. Ca passe. Et tous, nous regardons, sans arrêter de travailler, là bas, les points noirs qui grossissent toujours, traînant derrière eux un manteau rougeâtre et sale.

La pièce est détachée. On a mis les rampes et, en la passant, nous sautons à terre ... Les sifflements sont plus serrés et l'air est plein des « chim goum » secs et des explosions longues et terribles qui font trembler le sol... Les tanks ennemis avancent.

La « Carioca », notre 75, est entrée toute entière dans son emplacement. Toutes les armes de notre position y tiennent déjà ; les batteries de 75, les pièces anti-chars, et même les mitrailleuses sont entrées en action. Je n'entends rien que des sifflements et explosions, tout est mélangé, formant un bruit diabolique, infernal, qui enveloppe notre sang à tous. Et je me trouve emporté, comme mes camarades vers un gouffre de folie... et pourtant notre pièce tire déjà ! La « Carioca » répond à l'appel.


Il y a du calme dans notre folie, mais les tanks avancent vers notre emplacement. C’était le point le plus fiable de toute la position. Notre chef, nous crie la nouvelle hausse :
« Hausse 400 m ! Augmentez de trois millièmes ! Feu ! ! »
Le pointeur serein, pointe bien. Je vois le coup porter en plein, entre la tourelle et le châssis...
« Touché, touché ! » Je crie sans pouvoir retenir mon enthousiasme. Le char s'arrête, laissant voir une fumée noire à l'intérieur.


Les artilleurs tentent sans succès de chasser les italiens de la positions qu'ils viennent de prendre aux français. Malgré leurs pertes, ils tiennent bon et attaquent les fuyards. Ces derniers sont tué ou fait prisonnier: l'unité n'existe désormais plus.

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« A gauche, celui de gauche » et en disant ça, je mets la crosse en direction.
« Deux ! « annonça le chef, toujours avec la même tranquillité.

A ce moment là, les chars ont déjà franchi le premier champ de mines, et s’approchent du deuxième.
Ils sont si près de nous que nous les voyons dans tous leurs détails. Même quand ils tirent avec leurs 50 m/m, nous apercevons la lueur du départ.

Un moment, je sens ma confiance retomber... : ils sont si nombreux ces chars ! Et ils sont déjà si près de nous, que je crois impossible qu'ils ne passent pas.
Un obus tombe devant notre pièce, qui nous remplit de poussière ; des sacs dégringolent... et tout près on entend une rafale qui nous glace le sang ... puis un cri aigu de douleur. Le pointeur tombe.



Les autres français décident de faire payer cette actions aux italiens: leur infanterie est soumis à un déluge de feu qui emporte l'essentiel de leur bataillon et les contraint à la retraite (y a une touche qui est en fait un drapeau). Les chars sont soumis à la même pression et malgré une tentative de contre-attaque ces derniers quittent aussi le champs de bataille. Sur le front gauche, les français tentent sans succès d'achever les chars blessé italiens qui retourne péniblement dans leurs lignes.

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Tout ca a été si vite, commandé et fait, que je n'ai pu me rendre compte de rien. J'ai chargé, j'ai poussé la lourde crosse, sans être convaincu que c'est moi qui l'avais fait.
J’ai vu seulement vu un char qui a percé les fils barbelés du dernier champ de mines et qui, en obliquant vers la gauche, avançait vers nous... et après, j'ai vu ce char s'arrêter un dixième de seconde et continuer a gauche, laissant traîner les débris de lui même ; et à droite du colosse, s'ouvrir une portière avec violence et des formes noirâtres sauter à terre.

« Crosse à gauche, hausse 50 ! » demande le chef. « Autre char devant, veut franchir les barbelés. Feu ! »

Le coup part. Le char saute de l'avant et s'arrête, comme un cheval blessé à la poitrine. Une fumée noire s'élève au dessus de lui et de l'intérieur, une forme saute au dehors ... après l'autre, mais celle là enveloppée de fumée et de flammes... et je regarde avec horreur, cette forme, cet homme au désespoir de sa mort, chercher vainement, inutilement, à éteindre son corps brûlant. Il est la, à cent mètres, et personne n'ira à son secours ; il se roule par terre, de droite à gauche, mes efforts ne servent qu'a donner du pouvoir aux flammes ; encore un dernier effort et c'est fini... il ne bouge plus.

La « Carioca » tire toujours. On voit quelques tanks devant nous, immobiles ; les uns penchés sur le côté, les autres brûlant.

Nous reprenons nos esprits. Le danger est moindre maintenant. Le gros des chars recule en vitesse. Ils se heurtent les uns aux autres, pressés de sortir de là.

____________________________
Le ravage de nos 75 est terrifiant et, au bout de quatre heures de combat d’une égale intensité (7h à 11h) ils finissent par se retirer avec 27 chars démolis dont quelques-uns ont été arrêtés d’extrême justesse par nos anti-chars et volatilisés à dix mètres seulement de ceux-ci.
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Re: Le bataillon du Pacifique

Message par Antonius »

Les français ne laissent pas les italiens se retirer sans perte: un bataillon d'infanterie est achevé au centre et de nombreux chars détruits. Mais les renforts italients ne tardent pas et si ils font peut de dégats, cela reste des dégats quand même.

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A 14h se déclenche la seconde attaque avec autant de violence que la précédente.

Les français attaquent les nouveaux chars italiens mais le manque de munition et la fatigue amoindrissent la puissance de feu. Les Italiens en profite et s'emparent d'une position française après en avoir éliminé les derniers défenseurs.

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Il n’y a pas de jaloux, tout le monde est servi ; pour une rafale ou pour un obus qu’ on tire, s’écrasent aussitôt quatre par quatre tout autour de nous des volées de 77 ou de 88 ; on a dans la bouche le goût âcre du fulminate ; l’horizon est gris de la fumée des dépôts qui sautent et des véhicules en feu. La terre tremble à des kilomètres. Il fait une chaleur torride mais on n’a même plus le temps de crever de soif.

Les canons de 75 démolissent allègrement les chars et l'offensive italiennes grâce à un tir rapide. Les italiens, abasourdie, avancent avec courage mais sans se battre...
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Nous reprenons nos esprits. Le danger est moindre maintenant. Le gros des chars recule en vitesse. Ils se heurtent les uns aux autres, pressés de sortir de là. Maintenant on en profite pour choisir notre cible. A gauche, devant nous, les deux formes qui ont sauté du char que nous avons touché gisent à terre. Ce sont des hommes. L `un d'eux crie en levant les bras. Il est blessé. L’autre est à plat ventre, il rampe vers le vers le champ de mines. Le breton le convainc de rester la... avec quelques rafales de son F.M.

Une sortie offensive contre les groupes de têtes italiens achève de brisé la volonté italienne: ces derniers reculent définitivement. Bir Hackeim tient toujours!
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A 18 heures la seconde attaque est enfin stoppée avec dis chars démolis en plus, ce qui fait trente sept pour la journée, l’ennemi doit faire une sale g… et nous, on n’en fait pas une plus jolie pour ça ; maintenant, on sait ce qu’est la guerre, la vraie .

« Caporal, le blessé veut te voir."

J'y vais… Le chef vient aussi. Moi, j'évite de regarder ses pieds... je ne veux pas : je ne vois que ces horribles blessures, dont les restes des chaussettes, sont mélangés aux amas d'os et de chair, que sont encore ses chaussures. « Lui, c'est le capitaine ».

Il me fait signe de m'approcher ; et avec un effort très visible m'offre une montre de poche avec une chaîne cassée, et prononce quelque chose, que je ne comprends pas... Je n'ose pas prendre la montre, mais il insiste. Je la prends.

Tout de suite, avec empressement, il me montre un petit étui en cuir de forme triangulaire, qui est accroché à ca ceinture. Je regarde mes compagnons ; eux me font un signe d’assentiment. Alors je décroche l'étui... c'est un compas italien. Dans l'étui il y a écrit un nom « Capitaine Terni ».

C'est lui. Je le regarde, pour le remercier. Mais il n'existe plus. Sa vie est partie. « Mort... ! « Murmurai-je. « C'est mieux ainsi », me dit le chef en regardant ses pieds.
"Cuius testiculous habes, habeas cardia et cerebellum"
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Re: Le bataillon du Pacifique

Message par DarthMath »

Si je peux me permettre un avis ... les images sont immenses, elles en deviennent illisibles. Tu devrais penser à les retailler un chouilla ...
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Re: Le bataillon du Pacifique

Message par Antonius »

Moi je les vois petites :roll:
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Re: Le bataillon du Pacifique

Message par Boudi »

DarthMath a écrit : ven. mai 08, 2020 9:45 pm Si je peux me permettre un avis ... les images sont immenses, elles en deviennent illisibles. Tu devrais penser à les retailler un chouilla ...
Curieux. Justement la nouvelle mouture du forum les retaille automatiquement, généralement trop petites, cf l'AAR RUS ?

Chez moi aussi bien sous PC que sous smartphone les images d'Antonius sont "normales". Ce n'est que si on clique directement chez son hébergeur d'image qu'elles deviennent immenses ?

Ça vient de ta résolution d'écran peut-être, trop basse ?
« Et c’est parti ! (Поехали! [Poïekhali!]) »
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Un petit calcul, et on s’en va !
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Re: Le bataillon du Pacifique

Message par DarthMath »

Ah pardon, si ça ne vient que de chez moi, je n'ai rien dit alors ... :chinois:
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Re: Le bataillon du Pacifique

Message par Antonius »

28 MAI 42 : BIR HACHEIM

« Tiens, regarde, on dirait une voiture, me dit, il en m'offrant les jumelles. Je braque mes jumelles. Oui. C'est une voiture.
« Quelque chose, qui bouge.
« Ah oui, des hommes... Cette voiture, ou bien elle est en panne, ou ils se sont perdus.
En effet, là bas, on voit même à l'œil nu, des formes qui se meuvent autour d'un camion. Et ce n'est ce pas qu'ils sont en panne, puisque il se remet en route.
« Chef, ils viennent dans cette direction.
« Oui, ça, c'est peut-être des anglais qui on pu échapper à l'ennemi. »
La voiture s'avançe vers nous en suivant la piste qui contourne les champs de mines. Cette voiture, ne semblait pas anglaise ; je le dis au chef :
« Ca, ce ne sont pas des amis.
« C'est ce que je commence à croire.... Eh tiens, ils ont un drapeau rouge sur le devant du moteur...
« Hélas ! C'est donc une de leur voiture qui s'est perdue... ? «
Et moi, je suis avec intérêt la voiture qui n'est déjà plus qu'a cinq ou six centimètres de nous. Je regarde à gauche et je vois que tous, suivent avec passion les évolutions de cette voiture que l'on devine allemande.
La voiture avance toujours sans crainte, ni méfiance. Elle est de modèle allemand, nous le voyons bien maintenant, pas de doute .... Mais qu'est ce qu'elle vient faire ici... ?
Se trompent-t-il, pensant que cette position est à eux... ou bien au contraire sont-ce des déserteurs qui viennent se rendre volontairement ?
Mais... qu'est ce que c'est ça ? La voiture arrive à 200 mètres, s'arrête et des hommes descendent et regardent les tanks détruits qui sont là... soudain les hommes causent autour de la voiture et sautent dans celle-ci, et on entend le moteur qui s'ébranle.
« Ils vont faire demi-tour dit le chef, et, criant après nous en courant vers la pièce :
« Tout le monde à la pièce ! »
Je saute en dehors de la tranchée. En moins de deux secondes, nous sommes tous a nos postes, la pièce chargée et prête à tirer. Le chef pointe vers la voiture qui a déjà fait demi-tour. Nos regards sont tous fixés sur la ligne imaginaire qui tracera l'obus au sortir de la bouche à feu du canon, vers la voiture qui prend la fuite.
On entend un coup de canon, suivi d’un autre... les obus explosent l'un devant, l'autre derrière. La voiture s'arrête, des formes sortent les bras en l'air et agitent quelque chose.
Des hommes de la 5eme Cie sortent de leurs tranchées s'avancent vers la voiture avec un fusil mitrailleur. Un des occupants de la voiture arrêtée vient vers nous, les bras en l'air. L'un des nôtre leur fait à tous signe d’avancer. Je demande la permission au chef d’aller les retrouver aussi.
« Ces types là prévoyaient que Bir Hacheim était déjà à eux ! Sans blague!
« Ou bien, ils se sont perdus... mais attends, ce ne seront pas les derniers. «
Cet après midi, on a capturé deux grosses citernes allemande, pleines d'eau... 15.000 litres environ.

Maintenant complètement encerclés, nous résistons aux formations d’assaut de l’infanterie ennemie qui a pris la relève des chars. La bataille fait rage. Vague après vague les attaques se succèdent presque sans interruption. Malgré leur courage, ils n’ont pas plus de chance que leurs blindés et c’est pas dizaines qu’ils tombent fauchés à 100 mètres par nos mitrailleuses ; nos 75 crachent tout ce qu’ils voient malgré l’effroyable pilonnage d’artillerie auquel nous sommes soumis ; des véhicules ennemis sont encore détruits et nous faisons quelques prisonniers.

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29 MAI 42 : BIR HACHEIM
Un jour s’est encore écoulé. Si on peut tenir encore demain, les F.F.L. auront tenu la promesse faites aux alliés : garder à tout pris Bir Hacheim au moins quatre jours.
L’armée française renaissante n’a pas le droit de flancher. Cette promesse nous y tenons plus qu’à nos vies. L’ennemi ne s’y trompe pas en voulant nous anéantir.
Il y a au Nord-Est de Bir Hacheim vers El Aden Gazala une formidable bataille de chars, la terre en tremble jusqu’ici ; pourtant nous en sommes peut-être à vingt kilomètres ; tout l’horizon est noir de fumée, la nuit venue le ciel est rougeoyant des immenses flammes des dépôts en feu et des éclatements d’explosifs à grande puissance. C’est un vacarme effroyable, près de mille blindés sont aux prises (nous apprendrons plus tard que le corps de bataille anglais, avec 400 de leurs meilleurs chars a été anéanti à Accroma).

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30 MAI 42 : BIR HACHEIM
Je prends les jumelles qu'il me donne et en les dirigeant vers la direction qu'il m'a signalée, je distingue, assez loin encore, des silhouettes groupées que se meuvent.
Il y en à droite, à gauche, devant et derrière.
« Qu'est ce que ca veut dire chef, je lui demande en lui rendant ses jumelles.
« Ca on le verra plus tard. On dirait que c'est l'infanterie qui vient vers nous.
« Je ne crois pas à une attaque comme ça sans artillerie et sans chars, dit le breton.
« En tout cas, prépare tes chargeurs et ton F.M lui intime le chef.
«Vous en faites pas, tout est prêt pour les recevoir.
« Regardez maintenant, on les voit bien. Eux avancent vers nous... mais ils vont en groupe, assez grands pour venir à l'attaque, mais qui, on le voit bien à l'œil nu et à leurs manières, ne disent rien d'agressif.
Encore très loin, nous ne pouvons pas bien nous rendre compte si, à leurs uniformes, ce sont des anglais ou ennemis.
Maintenant, toute la position les a vus, et tout le monde dans les tranchées, suit tous leurs mouvements, les armes prêtes à côté, pour parer à toute éventualité.
Soudain, un groupe d'une dizaine environ, apparaît devant nous à courte distance, sortant d'un petit ravin qui les masquait, et portant, étendue vers nous, une grande toile blanche.
« C'est des allemands qui viennent se rendre « s'écrie le chargeur, courant vers le chef.
« Ca se pourrait bien », dit il en regardant avec plus d'attention vers le groupe qui avance toujours.
« Ce sont peut être des types qui se sont perdus et ayant faim et soif, préfèrent être faits prisonniers que de crever dans le désert «, je suggère.
Les groupes avancent toujours dans toutes les directions, et, du côté droit, sont déjà assez près des premiers postes avancés. Nous voyons même un groupe de quatre aller à leur rencontre. Le groupe devant nous, est à sept ou huit cent mètres, et nous ne pouvons pas encore apprécier les détails de leurs vêtements.
" Mais... qu'est que ce que c'est ca ? s'exclame le chef. Des anglais ? «
« Oui, et d'où est ce qu'ils sortent ?
Ca, c'est qu'ils se sont évadés, certainement. Nous sortons de la tranchée, et sur les parapets, nous leur faisons signe de venir. Les hommes de la 5eme Cie sont aussi en dehors de leurs tranchées. Nous nous avançons à leur rencontre. Quand nous sommes près d'eux, nous nous apercevons qu'ils sont Hindous.
Leurs visages sont horribles. On dirait des cadavres vivants. Leurs lèvres sont pâles, horriblement pâles et sèches, et les yeux brillants et sortis de leurs orbites, sont angoissantes à regarder.
[…]
Une brigade hindoue, qui venait de s'installer provisoirement, a été surprise par les forces beaucoup plus nombreuses de Rommel et, après une âpre mais courte résistance, a été encerclée et obligée de se rendre. 4 Alors, les allemands et italiens ont détruit les canons et toutes leurs armes, ont emmené les véhicules et tous les officiers, laissant la troupe abandonnée à son propre sort dans le désert.

Eux, sachant qu'il devait y avoir des forces françaises, à quatre-vingt-dix kilomètres de là, ont marché pendant trois jours pour arriver jusqu'à nous.

« Pauvres bougres ! dit le mecanicien en désignant du regard les ambulances (contenant les hindous) qui s'éloignent. Les boches sont malins va ! »
« Ah ! Qu'est ce que tu veux... on ne va pas les laisser crever de faim dans le désert.
« Oui évidement, mais c'est 600 hommes qui vont diminuer drôlement les réserves.
« T'en fais pas, Jumbo, ironise le pourvoyeur, en le tapant sur l'épaule il y aura toujours quelque chose pour nous.
« Non, mais tout de même vous savez 600 hommes, c’est quelque chose pour une troupe encerclée."

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31 MAI 42 : BIR HACHEIM
Nous sommes toujours encerclés ; l’aviation alliée qui a déjà fort à faire nous parachute des munitions et médicaments autant qu’elle le peut. L’artillerie lourde ennemie, hors de portée de nos 75, nous écrase de ses gros obus, deux vagues de vingt bombardiers en piqué nous ont largué tout leur stock de bombes et continuent par d’interminables mitraillages.
2 JUIN 42 : EN PATROUILLE AUX ALENTOURS DE BIR HACHEIM
L’ennemi a l’air d’avoir desserré son étreinte su Bir Hacheim ; des bruits courent même avec persistance qu’à notre tour, nous allons passer à l’offensive sur tout le front de Lybie.
Ça doit être assez sérieux puisque le Bataillon du Pacifique est désigné pour se porter en avant-garde à El Telim. Nous franchissons les chicanes du champ de mines et, en formation d’assaut, on fonce sur notre objectif.
Cinquante-deux avions ennemis nous survolent et piquent sur Bir Hacheim d’où, bientôt, dans le fracas des bombes, jaillissent les lourds champignons de fumée noire des dépôts en flammes. On croit l’avoir échappé belle, on croit seulement parce qu’on est vite détrompé par vingt quatre bombardiers et chasseurs ennemis qui, pendant une heure et demie, feront tout leur possible pour nous démolir. Ça pleut des bombes de partout, et il grêle des balles en interminables rafales mais cette fois, on a de la D.C.A. et deux chasseurs ne tardent pas à s’abattre en flammes. Un gros bombardier, à son tour, est touché ; il accroche en passant son collègue qui volait au dessous et, tous deux s’abattent en une explosion d’apocalypse avec tout ce qu’il leur restait de bombes et d’essence. Quatre avions abattus, le reste sans doute calmé se retire dans ses appartements. Nos pertes sont dures aussi : Marcel KOLLEN agonisera pendant des heures sous nos regards atterrés et impuissants, un autre a été tué. Beaucoup sont blessés, deux camions sont en feu, d’autres, moins endommagés, pourront encore servir. Pour les équipages des avions, rien à faire non plus : ils ont été tués sur le coup ou carbonisés dans leurs appareils qu’on ne pourra approcher plusieurs heures après tellement la chaleur est intense.
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Re: Le bataillon du Pacifique

Message par Antonius »

2 JUIN 42 : EN PATROUILLE AUX ALENTOURS DE BIR HACHEIM
L’ennemi a l’air d’avoir desserré son étreinte su Bir Hacheim ; des bruits courent même avec persistance qu’à notre tour, nous allons passer à l’offensive sur tout le front de Lybie.
Ça doit être assez sérieux puisque le Bataillon du Pacifique est désigné pour se porter en avant-garde à El Telim. Nous franchissons les chicanes du champ de mines et, en formation d’assaut, on fonce sur notre objectif.

3 JUIN 42 : BIR HACHEIM
Nous rentrons au bercail avec sur la conscience (pour le cas où il nous en resterait une) un char de plus que nous avons détruit comme ça… en passant ; monsieur voulait nous barrer la route : juste avant de rentrer sur la position on tombe, comme par hasard, sur tout un assortiment de véhicules que dans le vent de sable (il est toujours là celui-là), on prend pour anglais ; on leur fait de grands gestes auxquels ils répondent aussi sec, mais où ça change, et très vite, c’est quand on s’engage dans les chicanes du champ de mines.
(Ultimatum de Rommel et réponse de Koenig)
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A 14 heures, nous sommes attaqués sur notre secteur avec une violence inouïe. La position disparaît dans un océan de flammes et de fumée. L’infanterie allemande appuyée par ses blindés avance pied à pied, leurs chars cherchant à déminer en tirant de longues rafales en direction de notre champ de mines. On riposte rageusement de toutes nos armes, mais nos 75 sont écrasés les uns après les autres par les fantastiques bombardements aériens et leurs terrifiants pilonnages de l’artillerie lourde dont les 210 explosent avec un bruit de tonnerre, nous projetant d’un bord à l’autre de nos trous par leurs formidables déflagrations ; il ne se passe pas trois secondes sans explosions (canons ou bombes seulement, les balles, on les laisse pour compte). La chasse alliée nous donne une aide inappréciable en mitraillant en rase-motte les vagues d’assaut, qui, toujours sans souci des pertes, foncent en avant malgré le tir intense de toutes nos armes.

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Bir Hakeim, phase 2. 6 juin 1942: Rommel passe à l'attaque
Jusqu'à présent, après l'échec (couteux en char) de leur coup de main, les italiens avaient fait ce qu'il y a de mieux face à une position bien fortifié dans un milieu de ce genre: on encercle et on attend que l'ennemie meurt de soif. Le problème est que le la bataille de Gazzala ne s'est pas passé comme prévu: encerclé à plusieurs reprise, l'Afrikakorps a du affronté les britanniques en net infériorité alors que son ravitaillement s'empalait sur Bir Hakeim. Après l'immense foutoir du chaudron, (dont Rommel sort vainqueur), l'Afrikakorps, qui a regagné ses lignes, repart à l'attaque. Rommel a l'intention de réitéré le plan initial mais cette fois les français ne seront pas pris à la légère: la position, plus fortifié que prévu, à démontré toute son importance stratégique. Avant toute chose donc, Bir Hakeim doit tomber, et vite, car les britanniques se renforcent chaque jour. Le travail est confié à la 90ème motorisé qui, appuyé par les pionniers (démineurs) du général Kleeman, doivent déblayé les champs de mines et établir une tête de pont dans la position ennemie.

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Les troupes allemandes sont composé de 9 bataillon d'infanterie dont 3 du génie, spécialisé dans le déminage et la prise de position fortifié, et d'un bataillon d'artillerie. Une troupe moins nombreuse que celle de l'Ariete mais plus a même de prendre une forteresse.
Les FFL sont aussi moins nombreux: 6 bataillon d'infanterie et 1 bataillon d'artillerie. Le bataillon du pacifique est placé aux canon et aux fortification arrière.
Les FFL sont protégé par un champs de mine (en rouge) et des lignes de barbelés (en vert). Des obstacles anti-char ont été placé sur la route (en noir). En jaune se trouve une ligne de fortification cruciale pour la défense de Bir Hakeim: elle apporte 1 médaille a son contrôleur (celui qui possède le plus d'unité dans la zone).
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