A toutes les gloires de la France.

GA_Thrawn
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par GA_Thrawn »

Ha...On fait ça oralement ou ca laisse une trace écrite? :o:
« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. »
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Emp_Palpatine
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Emp_Palpatine »

GA_Thrawn a écrit :Ha...On fait ça oralement ou ca laisse une trace écrite? :o:
:lolmdr:
Les séances de la Chambre sont publiques, les débats retranscris à l'écrit. :o: :mrgreen:
Vous pensez tous que César est un con? Vous pensez que le consul et son conseiller sont des cons? Que la police et l'armée sont des cons? Et vous pensez qu'y vous prennent pour des cons? Et vous avez raison, mais eux aussi! Parce que depuis le temps qu'y vous prennent pour des cons, avouez que vous êtes vraiment des cons. Alors puisqu'on est tous des cons et moi le premier, on va pas se battre.
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par GA_Thrawn »

"J'ai cherché trace de la prestation de serment de mon ancêtre, Jules de Thrawnac, dans les archives de l'assemblé nationale, malheureusement il semble que la page en question ait disparu du registre, suite à une main anonyme l'ayant arraché du grand livre, fait unique dans l'histoire de l'auguste assemblé. Je n'ai pourtant nul doute que mon brillant ancêtre ait déclamé de sa voix profonde et belle un serment solennel à son Roi et à la Charte"

Hippolyte de Thrawnac in "L'histoire des Thrawnac, 1830-1945: une fidélité française" édition des presses universitaires de France.

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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Elvis »

:lolmdr:

et pour la période 1776 - 1830 ?



A tous les nouveaux venus à La Chambre, il est de bon ton de demander conseil à Monsieur de Thrawnac pour la prestation de serment...
Tradition familiale, il doit avoir lui même déjà prêté serment à 3 ou 4 différents gouvernements et régîmes depuis les débuts de sa carrière politique...
The King Rocks Da Place !!

"-À mon avis, dans la guerre, il y a une chose attractive : c'est le défilé de la victoire. L'emmerdant, c'est tout ce qui se passe avant. Il faudrait toucher sa prime d'engagement et défiler tout de suite. Avant que ça se gâte…"
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Emp_Palpatine »

M. de Thrawnac a été élu jeune député en 1827 et siégeait avec les ministériels. Il a voté le ministère Martignac puis le ministère Polignac. Les archives sont confuses à l'été 1830, l'intéressé prétendant être dans sa circonscription... On le retrouve en août siégeant avec les Libéraux à proximité des républicains, puis chez les Conservateurs après le ministère Perrier en 1832. :o:
Vous pensez tous que César est un con? Vous pensez que le consul et son conseiller sont des cons? Que la police et l'armée sont des cons? Et vous pensez qu'y vous prennent pour des cons? Et vous avez raison, mais eux aussi! Parce que depuis le temps qu'y vous prennent pour des cons, avouez que vous êtes vraiment des cons. Alors puisqu'on est tous des cons et moi le premier, on va pas se battre.
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par aheuc »

Emp_Palpatine a écrit :M. de Thrawnac a été élu jeune député en 1827 et siégeait avec les ministériels. Il a voté le ministère Martignac puis le ministère Polignac.....
En résumé, ce Thrawnac est un vrai Rastignac :o:
En F1, il y a deux positions importantes sur la grille de départ : La première, qui est la pole position; Et la dernière, qui est la Paul Belmondo.
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Emp_Palpatine »

Ordonnance du Roi
Portant anoblissement et élévation à la dignité de Pair de France
Palais des Tuileries, 1er juin 1841.

LOUIS-PHILIPPE, ROI DES FRANÇAIS,

A tous, présents et à venir, SALUT:

Vu l'article 23 de la Charte Constitutionnelle de 1830, portant:
" La nomination des pairs de France appartient au Roi qui ne peut que les choisir parmi les notabilités suivantes : [...] les préfets des départements et les préfets maritimes, après dix années de service.[...]";

Vu l'article 62 de la Charte Constitutionnelle de 1830, portant:
" [...] Le Roi fait des nobles à volonté ; mais il ne leur accorde que des rangs et des honneurs, sans aucune exemption des charges et des devoirs de la société."

Considérant les services rendus à l’État par M. Jean Lauques, préfet du département de l'Aube, etc;

Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit:

Article 1er :
M. Jean Lauques est élevé à la dignité de Comte de Lauques.

Article 2e :
M. Jean de Lauques, préfet de l'Aube, est élevé à la dignité de Pair de France.

Article 3e :
Le ministre de la justice est chargé de l'exécution de la présente ordonnance.
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Coelio »

Je ne prête serment qu'à Henry V et à la Charte de Louis XVIII :o:
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Chef Chaudard »

Une chambre ultra !!! :clap:
voilà qui va exciter les masses et amener plus vite qu'on ne le croit, une République une et indivisible ....
La population s'alphabétise, et quelques publicistes commencent à refaire reparaitre clandestinement "le Père Duchesne"...
L'atmosphère sent la poudre !
- On se bat, on se bat, c'est plutôt qu'on est comme une espèce de poste avancé, quoi. Dans le cas que... comprenez, une supposition, que les Allemands reculent, crac, on est là!
- Pour les empêcher de reculer...
- Non, pour euh..., la tenaille quoi.
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par griffon »

Ah , le père Duchene ! :D



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Au printemps, je vais quelquefois m'asseoir à la lisière d'un champ fleuri.
Lorsqu'une belle jeune fille m'apporte une coupe de vin , je ne pense guère à mon salut.
Si j'avais cette préoccupation, je vaudrais moins qu'un chien

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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Emp_Palpatine »

La formation du nouveau ministère
(Juin-septembre 1841)
Euphorie des légitimistes. Les projets fantasques de restauration de la branche aînée. Divisions du parti légitimiste. Visite à Göritz et attitude du "Comte de Marnes". Attitude de Louis-Philippe. Attitude des modérés. Fureur des libéraux et des radicaux. La formation du ministère provisoire et la convocation de la chambre. Élection de son président. Troubles en province et émotion des députés. Formation du ministère. Qualité des hommes choisis.

Ce serait une litote que de dire que l'euphorie régnait chez les Légitimistes après la publication des résultats. Au delà du plaisir de la victoire, c'était un sentiment de revanche qui dominait. Feu Charles X était vaincu et les électeurs, revenus à la raison, avaient donné à la Chambre la majorité qui aurait dû être celle de juillet 1830 si cabales, manipulations et autres complots n'avaient pas obscurci la raison des votants.
Déjà, les appétits s'aiguisaient en même temps que les couteaux et chez les vainqueurs on se prenait à rêver de mettre à bas la royauté nouvelle.

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Car après tout, la majorité nouvelle était légitimiste et la protestation contre 1830 et la dynastie nouvelle était le dogme principal de ses membres. Du moins, pouvait-on le croire alors. Durant les quelques semaines précédant la convocation de la session parlementaire, les imaginations s'échauffèrent et les projets les plus fantasques fleurirent.
On parla d'ouvrir la session par une adresse prononçant la déchéance de la nouvelle dynastie et appelant au trône le souverain légitime. On suggéra une grève parlementaire, le refus de tout travail et de tout ministère tant que Louis-Philippe n'abdiquerait pas. On parla d'attendre le discours du Trône de la session de 1842 pour surgir devant les deux chambres avec le Prince et, joignant au coup de théâtre l'insulte et l'outrage, voter sous le nez de Louis Philippe sa déchéance et la Restauration. On planifia de confier la Lieutenance-Générale au Duc d'Orléans (c'est dire si l'on poussait loin la fiction), puis au Duc de Nemours perçu à raison comme le plus légitimiste des fils de Louis Philippe. On proposa même l'appel au peuple et un plébiscite.
La multiplication des plans, lesquels devenaient de plus en plus théâtraux, illustrait la difficulté de la substitution envisagée et ce n'est pas la moindre des habilités de Louis-Philippe que d'avoir attendu le plus longtemps possible pour convoquer la session. Il laissait le temps à ses ennemis de se ridiculiser, de se diviser, de se créer des adversaires et pour les plus sages de réaliser l'arduité de leurs projets.

Le parti légitimiste partageait de fait avec les autres partis du moment le fait de n'avoir de parti que le nom. Sous l'étiquette de l'ordre, organisée autour d'eux pour les élections, s'étaient agrégés la plupart des conservateurs dynastiques. Autant qui ne voteraient sans doute aucun des projets fantasque qui murissaient dans certains banquets. De plus, les légitimistes eux-même étaient divisés:
Les "absolutistes modérés" n'avaient rien appris et rien retenu. Leur constitutionnalisme n'était que de façade et, ne craignant pas au passage le coup de force, leur objectif était la restauration non seulement de la branche aînée mais aussi le retour aux affaires telles qu'elles étaient avant la Révolution.
Les "légitimistes agraires", catholiques dont le support était rural. Assez peu politique, c'était une branche de tradition qui s'avèreraient réticente par nature aux soubresauts et aux coups de force.
La tendance parlementaire, menée par Berryer, jouant la carte de la contestation modérée au sein du système de Juillet et qui avait pu voter avec la gauche dynastique et les radicaux.
La tendance "parlementaire conservatrice", quasiment ralliée au régime de juillet et à la dynastie nouvelle tant que l'ordre était défendu.
Les "royalistes nationaux" promouvant le suffrage universel et sensible à l'esprit démocratique.
Bien évidement, les nouveaux alliés étaient en masse dans la tendance parlementaire conservatrice, la plupart de ses affiliés du lendemain n'ayant jamais critiqué la nouvelle dynastie, bien au contraire.
Enfin, qui mener au trône? Le Duc d'Angoulême, fils de Charles X, en exil sous le nom de Comte de Marnes, était toujours en vie. Une bonne partie des légitimistes jugeait son abdication de 1830 invalide. D'autres, les "Henriquinquistes" soutenaient la validité des abdications et souhaitaient appeler au trône le jeune duc de Bordeaux qui venait de fêter ses vingt ans. Ainsi, faire chuter Louis-Philippe, si tant est qu'on pût trouve une majorité l'acceptant, très bien. Mais au profit de qui? Cette triste équipée aurait pu se terminer en vaudeville.

Les chefs du parti légitimiste en étaient conscients et firent le voyage de Göritz afin de consulter le Comte de Marnes sur la conduite à tenir. Berryer, notamment, venait solliciter l'avis du fils de Charles X sur le ministère qui semblait se profiler pour lui. L'ancien duc d’Angoulême, reconnu comme Louis XIX par la plupart des légitimistes, tergiversa et temporisa. Sa répulsion face à un coup de force sembla évidente aux pèlerins et il adjura ses visiteurs afin qu'ils épargnassent au pays les convulsions et le ridicule qu'apporterait une révolution de palais. La royauté de juillet était peut-être illégitime mais elle était la royauté et l'ordre actuel, la mettre à bas par un coup de force risquait de porter un coup fatal au principe monarchique qui était devenu, chacun en était conscient, branlant dans le pays. Le duc d'Angoulême se savait de plus dans ses dernières années et savait que Louis Philippe, de le même génération que lui, penchait lui aussi vers la fin de son règne.. Attendre que les évènements, par les décès à venir, amenassent naturellement le duc de Bordeaux à monter sur le Trône d'une manière douce semble avoir été le conseil qu'il donna à Berryer, s'il on en croit les témoins, autorisant du même mouvement la montée au ministère. On fit alors bien peu de cas des fils de Louis-Philippe et cette clairvoyance peut surprendre, voire faire naître la suspicion, lorsque l'on sait les malheurs qui s’abattirent sur les Orléans dans les mois qui suivirent.

Louis-Philippe, quant à lui, était certes mortifié des fruits récoltés par sa dissolution mais sa nature politique reprit le dessus. Il comprit l'ironie de sa situation et ne se risqua pas à la dissolution ou au ministère minoritaire que lui proposaient certains de ses proches : il n'était pas Charles X et comptait protéger tant la prérogative royale que sa dynastie en respectant scrupuleusement la Charte. Sa position lui gagna de plus, apparaissant comme le nouveau garant de la charte et du gouvernement modéré, un regain de popularité inespéré. Tant qu'il serait respecté et que le ministère fonctionnerait dans l'ordre et le calme, Louis Philippe était prêt à bien des concessions. D'abdication, il ne fut guère question. Connaissant son cousin le Duc d’Angoulême, le Roi supposait les conseils donnés aux pèlerins légitimiste et connaissait le peu d'entrain de son vieillissant rival à monter sur le trône. Bien plus, Louis-Philippe était sûr de son bon droit et de sa légitimité : il se voyait appelé au trône par la volonté nationale et ne comptait le quitter que si cette volonté nationale lui faisait défaut.

Au centre de toutes les attentions figuraient les modérés, les ralliés de la campagne au mouvement de l'ordre. Ceux-là, presque effrayés du succès de leur coalition, n'étaient bien sûr pas des légitimistes de cœur et certains légitimistes avaient tendance à l'oublier. C'était la demande d'un gouvernement d'ordre qui était la raison de leur affiliation, pas la critique fondamentale de la dynastie ou des institutions de juillet. De leur côté, peu, si ce n'est aucun soutien à attendre dans l'hypothèse d'un coup de force. On ne se fait pas élire sur un programme d'ordre pour jeter à bas les institutions que l'on considère comme un rempart face à l'abîme.

Bien évidement, la gauche dynastique et les radicaux étaient furieux et fulminaient contre la nouvelle majorité. On anticipait un "ministère Polignac", le retour de "la chambre introuvable", la "terreur blanche". On en appelait à l'arbitrage du Roi, on promettait les barricades et l'insurrection si le moindre drapeau blanc ou bourbon aîné montrait le bout de son nez. On ne devait pas tarder de voir pousser les fruits de l'agitation entretenue par les feuilles de gauche.

Ayant repoussé l'ouverture de la session pour des raisons à la fois politique et administrative, Louis-Philippe ne pouvait cependant pas laisser le pays avec un ministère démissionnaire. Souhaitant laisser la situation se décanter, le Roi ne désirait pas nommer un ministère à l'image de la nouvelle chambre. L'été allait se charger de fracturer les légitimistes, sous le coup des contradictions et des ambitions soudaines. Louis-Philippe eut recours, alors, au maréchal Soult pour former un ministère provisoire. L'auguste maréchal était comparé à un manche fidèle et adaptable sur lequel il était possible de fixer n'importe quel outil selon la tâche qui s'avérait nécessaire. A plusieurs reprises, le Roi avait eu recours à ses services lors de crises ministérielles passées.

L'ouverture de la Chambre, sans discours du Trône, l'occasion étant réservée pour l'ouverture de la session de 1842 avec un ministère constitué en bonne et due forme, se fit au début du mois de septembre. Après le voyage de Göritz, les prestations de serment se firent sans incident et les députés procédèrent à l'élection de leur président. On put alors constater les fractures discrètes mais réelles touchant la majorité et il fallut plusieurs tours de scrutin pour désigner un vainqueur. M. de Coelion fut élu président de la Chambre des députés, un peu malgré lui, ayant eu ,selon les gazetiers, des ambitions ministérielles. Les tractations commencèrent pour former le gouvernement et elles furent ardues pour les Tuileries comme pour les députés, les conservateurs modérés en profitant pour redonner de la voix.

Le renouveau des émotions populaires marqua cependant ces quelques semaines. Sans surprise, peut-on dire, considérant la vigueur avec laquelle la presse d'opposition criait au ministère Polignac.
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A Toulouse, une bagarre entre partisans conservateurs et agitateurs libéraux dégénéra en émeutes. La garde nationale locale mit plusieurs jours à rétablir l'ordre et la justice eut la main lourde contre les provocateurs radicaux. La nouvelle gagna, bien sûr, Paris.

A la Chambre, l'émotion fut à son comble. On voyait alors se réaliser les sombres prédictions et la constitution du ministère apparut comme la plus urgente des tâches. L'ordre était après tout la raison d'être de la Chambre. Louis Philippe et le Maréchal Soult ainsi que les chefs de la majorité saisirent l'occasion pour boucler enfin les négociations.

Le 24 septembre, le Moniteur publia les ordonnances royales formant le nouveau ministère :
Le Maréchal Soult conserva la Présidence du Conseil et le ministère de la Guerre.
L'intérieur fut confié au général Bugeaud dont la réputation de poigne n'était plus à faire.
Guizot parvint à se glisser dans son vieux ministère de l'Instruction Publique.
Berryer fut nommé ministre d’État sans portefeuille.
On nota plusieurs choses : Guizot était certes présent mais dans un ministère peu influent. C'était un gage, avec la présidence fictive du Maréchal Soult, offert aux modérés. On comprit aussi que le ministériat d’État de Berryer était une véritable présidence du conseil de l'ombre, le maréchal Soult servant à la fois à atténuer les susceptibilités des modérés et de la gauche et comme caution pour la conscience de Berryer. Pour ce dernier, les apparences étaient sauves : il était certes au ministère et tout le monde savait que le cabinet était le sien, mais il n'était pas le Président du Conseil de Louis-Philippe. Malgré l'autorisation tacite de l'ex Duc d’Angoulême, il tenait à maintenir une certaine distance, fût-elle fictive, avec la Couronne.
Enfin, les affaires étrangères n’avaient pas de titulaire, signe que les Tuileries souhaitaient contrôler plus étroitement la politique extérieure pour le moment. On verra que les crises se multipliaient et qu'à cet instant, le Château a souhaité favoriser la stabilité.

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Pierre-Antoine Berryer, président officieux du Conseil.

Curieusement, ce ministère dont l'accouchement fut précipité fut l'un des meilleurs de la Royauté de juillet et, toutes différences dogmatiques mises de côté, on ne pouvait que constater l'excellente qualité des hommes qui le formèrent et qui contribuèrent à ses succès.

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Modifié en dernier par Emp_Palpatine le mar. mars 20, 2018 7:24 pm, modifié 2 fois.
Vous pensez tous que César est un con? Vous pensez que le consul et son conseiller sont des cons? Que la police et l'armée sont des cons? Et vous pensez qu'y vous prennent pour des cons? Et vous avez raison, mais eux aussi! Parce que depuis le temps qu'y vous prennent pour des cons, avouez que vous êtes vraiment des cons. Alors puisqu'on est tous des cons et moi le premier, on va pas se battre.
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Coelio »

Le Duc d'Angoulême, de par son attitude, a tacitement reconnu la validité de l'acte d'abdication. Cela confirme que notre Roi légitime est bien Monseigneur Henri. Nous ferons notre possible, avec la loyale Chambre, pour qu'il retrouve son trône au plus vite, pour l'intérêt et la grandeur de la France. Ses cousins Orléans seront traités avec les honneurs dus à leur sang.
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Emp_Palpatine »

Il n'en reste pas moins le chef de famille et le duc de Bordeaux s'est abstenu de tout commentaires par égard pour son oncle, M. le président de la Chambre des députés qui a prêté serment. :o: :notice:
Vous pensez tous que César est un con? Vous pensez que le consul et son conseiller sont des cons? Que la police et l'armée sont des cons? Et vous pensez qu'y vous prennent pour des cons? Et vous avez raison, mais eux aussi! Parce que depuis le temps qu'y vous prennent pour des cons, avouez que vous êtes vraiment des cons. Alors puisqu'on est tous des cons et moi le premier, on va pas se battre.
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Azerty »

Le nouveau Gouvernement Réactionnaire à t'il des idées concernant une possible extension des frontières en Europe ?... :roll:
"Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables." Alphonse Allais.
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Emp_Palpatine »

Qui lui en parle? Un gazetier? Un député? Un agitateur public?
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