A toutes les gloires de la France.

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Emp_Palpatine
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Emp_Palpatine »

Victor Hugo, Choses Vues,

Pendant qu’on agitait la question de la présidence, Louis Bonaparte s’est absenté de l’Assemblée. Cependant, lorsqu’on a discuté l’amendement d’Antony Thouret et de Ludre qui excluait les membres des familles royales ou impériales, il a reparu. Il s’est assis à l’extrémité de son banc, à côté de son ancien précepteur, M. Vieillard, et il a écouté en silence, tantôt s’accoudant, le menton dans la main, tantôt tordant sa moustache.

Tout à coup, il s’est levé et s’est dirigé lentement vers la tribune, au milieu d’une agitation extraordinaire, une moitié de l’Assemblée criant : Aux voix ! L’autre criant : Parlez !

M. Sarrans était à la tribune. Le président a dit : — M. Sarrans cède la parole à M. Louis Napoléon Bonaparte.

Il n’a dit que quelques mots insignifiants et est redescendu de la tribune au milieu d’un éclat de rire de stupéfaction.
La version Hugolienne de l'épisode historique. :o:
Vous pensez tous que César est un con? Vous pensez que le consul et son conseiller sont des cons? Que la police et l'armée sont des cons? Et vous pensez qu'y vous prennent pour des cons? Et vous avez raison, mais eux aussi! Parce que depuis le temps qu'y vous prennent pour des cons, avouez que vous êtes vraiment des cons. Alors puisqu'on est tous des cons et moi le premier, on va pas se battre.
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Chef Chaudard
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Chef Chaudard »

Les sots !!! :o: :o:
- On se bat, on se bat, c'est plutôt qu'on est comme une espèce de poste avancé, quoi. Dans le cas que... comprenez, une supposition, que les Allemands reculent, crac, on est là!
- Pour les empêcher de reculer...
- Non, pour euh..., la tenaille quoi.
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Emp_Palpatine
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Emp_Palpatine »

Avec le recul, j'ai la conviction que LNB a feint la gaucherie. :o:
Vous pensez tous que César est un con? Vous pensez que le consul et son conseiller sont des cons? Que la police et l'armée sont des cons? Et vous pensez qu'y vous prennent pour des cons? Et vous avez raison, mais eux aussi! Parce que depuis le temps qu'y vous prennent pour des cons, avouez que vous êtes vraiment des cons. Alors puisqu'on est tous des cons et moi le premier, on va pas se battre.
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Chef Chaudard »

Emp_Palpatine a écrit : dim. avr. 26, 2020 3:59 pm Avec le recul, j'ai la conviction que LNB a feint la gaucherie. :o:
Badinguet est-il seulement capable d'une telle perfidie ? J'en doute ...
- On se bat, on se bat, c'est plutôt qu'on est comme une espèce de poste avancé, quoi. Dans le cas que... comprenez, une supposition, que les Allemands reculent, crac, on est là!
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par GA_Thrawn »

Emp_Palpatine a écrit : dim. avr. 26, 2020 3:59 pm Avec le recul, j'ai la conviction que LNB a feint la gaucherie. :o:

J'en suis persuadé aussi! bien fait pour les républicains :o:
« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. »
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Emp_Palpatine
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Emp_Palpatine »

L'élection à la présidence.

I. Personnages divers pouvant briguer la présidence : M. Molé, M. Thiers, M. de Lamartine, le Maréchal Bugeaud, le général Changarnier. Abandon ou désaveu des candidatures. Deux candidats principaux sont réellement en lice.
II. Le général Cavaignac. Ledru-Rollin. Louis Bonaparte : réserve apparente et activité de son parti. Avantage du prince sur son concurrent. Soutiens inattendus. Attitude de la majorité parlementaire. Force immense puisée par le Prince dans son nom.
III. Élections du 10 décembre : résultat du scrutin. Cavaignac usé en quelques mois, comme Lamartine avant lui. Cavaignac dépose ses pouvoirs. Discours de Louis Bonaparte; il s'installe à l’Élysée.

I
Il ne manquait pas, en ce début de 1849, d'hommes aspirant à la première magistrature. Trente-trois ans de régime parlementaire et presque vingt ans de campagnes en Afrique avaient mis en relief, aussi bien dans l'ordre civil que dans l'ordre militaire, d'illustres personnages pouvant espérer la fortune la plus haute. Nous pouvons rappeler au lecteurs quels étaient ces grands noms que l'on s'échangeait alors , dans le grand jeu des conjectures qui agitaient salons et cafés.
Un grand nom, porté avec aisance, des relations étroites dans l'aristocratie européenne, un charme et une politesse de manières appréciables aussi bien dans les républiques que dans les monarchies, un art raffiné à conquérir; toutes ces qualités assuraient à M. Molé une place éminente sous tous les régimes et si beaucoup le surpassaient par l'éloquence ou l'activité, nul ne jouissait de plus d'autorité.

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Molé, à l'époque de la Monarchie de Juillet.

Si l'on souhaitait un chef plus entreprenant, si l'on ne redoutait pas les écarts d'un esprit plus capricieux, mobile et ambitieux, le nom de M. Thiers s'imposait. Ses discours et ses livres l'avaient révélé depuis longtemps au public. Son ralliement au parti de l'ordre l'avaient grandi au yeux de l'opinion conservatrice et il était l'un des chefs de la majorité.

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Thiers (oui, il était encore relativement jeune)

Poète, orateur, historien, homme d’État, monarchiste par tradition, républicain par entraînement, inconséquence ou goût de l'inconnu; perspicace et sage à ses heures, généreux toujours : Lamartine, malgré le déclin de la faveur publique, demeurait une des personnalités les plus séduisantes qui furent jamais envisagées. Il ne faisait guère de doute que le poète avait pendant de longs mois estimé que la magistrature suprême lui reviendrait de droit.

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Lamartine, à l'heure de sa gloire.

Si enfin on estimait qu'il convint de placer le gouvernement nouveau sous la protection d'une épée, le maréchal Bugeaud apparaissait avec le prestige de l'Algérie conquise et le renom d'une probité un peu rude (faisant son impopularité à Paris) mais inattaquable avec la force que lui communiquait l'affection et la fidélité des troupes.

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Le maréchal Bugeaud.

A ses côtés se distinguait son plus fidèle lieutenant, le général Changarnier, mis en lumière par les récentes répressions et par le commandement de la garde nationale : on vantait ses talents, sa fermeté, sa bravoure. On le savait plein de confiance en lui-même, confiance légitime qui avait cependant le défaut de ne pas se dissimuler assez. Homme d'ordre, Changarnier ne faisait pas mystère de ses convictions monarchistes.

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Le général Changarnier.

On le voit, la monarchie de Juillet (et c'était là son dernier service) avait légué des hommes capables de gouverner et de servir. Pourtant, il fut bientôt manifeste qu'aucun de ces noms ne pourrait supporter l'épreuve du suffrage universel. Fortement trempé dans la société nouvelle, M. Molé était presque un homme d'ancien régime : sa longue carrière politique débutant sous la restauration vieillissait son image et l'on peut se le figurer comme plus propre à la décoration d'un État paisible que d'un État populaire et mouvant.
M. Thiers était plus rompu à la tactique parlementaire qu'à la séduction et au maniement des masses. Ses ambitions et ses convictions changeantes irritaient également certains de ses alliés. Lamartine était coupable de modération aux yeux des démocrates, de faiblesse aux yeux des conservateurs et avait fini par s'aliéner tout le monde tout en voyant sa popularité fondre dans l'oubli. Le maréchal Bugeaud, rude et robuste nature, accoutumé au gouvernement sans contrôle des provinces africaines ou des camps militaires était moins que tout autre apte au rôle de candidat. De plus, les hasards de sa carrière l'avaient mis aux prises avec les extrêmes qui ne lui avaient pas pardonné : les légitimistes se souvenaient de Blaye, les républicains de la rue Transnonain. Enfin, contre le général Changarnier, on pouvait objecter sa renommée récente, sa présomption vaniteuse et l'on ajoutait que, militaire pour militaire, le chef du pouvoir exécutif en place était préférable à tout autre.

En dehors de ces causes, il y avait pour tous ces illustres personnages une cause générale d'insuccès : ils représentaient des fractions parlementaires plutôt qu'un symbole. Aucun d'eux n'était assez connu ou aimé pour attirer le courant populaire. Cette situation fut si claire que toutes ces candidatures ne surgirent que pour être presque aussitôt abandonnées. M. Molé ne fut candidat que dans la pensée et les écrits de quelques-uns de ses amis. M. Thiers caressa un instant l'espoir du rang suprême mais l'illusion fut de courte durée. Le maréchal Bugeaud, après avoir laissé courir le bruit de sa candidature, désavoua solennellement toute pensée pareille dans une lettre rendue publique et supplia les électeurs de "concentrer leurs vote sur un homme à qui l'assentiment général donnerait assez de force pour dominer le présent et consolider l'avenir", soutenant à demi-mots Louis Bonaparte. Changarnier, lui aussi, se défendit de toute prétention à la magistrature suprême. Lamartine, enfin, moins explicite, écrivait au Journal des Débats "briguer la présidence serait une témérité et la décliner une lâcheté", se réfugiant dans une ambiguïté peu susceptible de provoquer l'enthousiasme.
C'est ainsi qu'à mesure où s'approchait le jour solennel, le terrain électoral se déblayait. Si l'on excepte le nom de Ledru-Rollin qui devait rallier les suffrages de la démagogie et celui de Raspail, sur qui les socialistes avaient résolu de se rassembler, les candidatures se réduisirent à deux : celle du général Cavaignac et celle de Louis Bonaparte. Sur eux se concentra tout l'intérêt de la lutte. Telle était la situation au moment où la Constitution fut promulguée.
II
Le général Cavaignac avait pour la lui la possession du pouvoir, le prestige des services rendus, la faveur de la bourgeoisie libérale et une estime générale. Par malheur pour lui,son absence de réel sens politique et l'indécision de son caractère ne faisaient que se marquer davantage. Vigoureux dans la répression de la guerre civile, le général Cavaignac était dans sa gestion du gouvernement absent, indécis, fade et faible. Patiente, l'Assemblée ne tarda néanmoins pas à manifester sa confiance décroissante, d'autant plus que le républicanisme affiché du général était perçu avec de une mauvaise humeur grandissante par le Parti de l'Ordre. Cavaignac était pris au piège de ses convictions et des équilibres politiques du moment : il ne pouvait pas faire un pas vers la droite sans être obligé de faire un pas en sens inverse immédiatement, paralysant son action et sa parole. La première condition d'un pouvoir est d'assigner un but et d'y marcher. En ces heures cruciales, cédant tour à tour à des influences contraires, le général Cavaignac ameutait contre lui la plupart des partis et amoindrissait rapidement son autorité. Le discrédit fut le châtiment de son irrésolution : lorsque approcha l'heure de l'élection, il avait perdu la confiance unanime qui l'auréolait au lendemain de la victoire de novembre.
Ce n'est pas que pour faire triompher sa candidature de sérieux efforts n'aient été tentés. On rappelait la probité sans tâche, le patriotisme du candidat, on lui opposait les vaines et trompeuses promesses d'autres candidats; on sous-entendait le danger qui pesait sur la survie des institutions. D'illustres personnalités le présentaient comme le "véritable républicain [...] soumis la représentation nationale". Le général avait effectivement promulgué une circulaire aux allures de programme où était proclamée la nécessaire soumission de l'exécutif aux volontés de l'Assemblée entre autres grands principes. Ce texte était cependant du ton du chef qui commande que celui du candidat qui sollicite. Le général Cavaignac faisait également violence à ses habitudes en se montrant plus et en jouant le jeu des mondanités : banquets, passage en revue, réception de délégués, visites d’hôpitaux ou de prisons. Pendant ce temps, ses amis répandaient les brochures, les lithographies, les portraits.
On ne tarda pas à s'apercevoir que toute cette activité se dépensait en pure perte. le général avait le juste sentiment de sa faiblesse : il remplissait son rôle de candidat avec conscience mais sans entrain. On eût dit, dans certaines de ses déclarations, qu'il cherchait à se consoler d'avance de son échec.

Que faisaient Louis-Napoléon Bonaparte pendant ce temps? Le prince maintenait, depuis ses apparitions raillées à l'Assemblée, une apparente réserve qui dissimulait l'activité de son parti. Louis Bonaparte, au contraire du général Cavaignac, avait pour agent des hommes jeunes et ardents, libres d'allure et de parole. La propagande était organisée, active, continue et acharnée. Des émissaires parcouraient les campagnes, distribuant médailles, portraits, journaux. Les inévitables promesses de campagne furent légions, tout comme les attaques. Le Prince évitait de se compromettre dans la polémique quotidienne, laissait faire ses amis, prêt à profiter de leurs manœuvres ou à les désavouer si elles dépassaient la mesure permise.

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Campagne électorale de 1849, vue par un journal allemand.

L'échéance approchant et Bonaparte distançant son rival, les personnages les plus importants de l'Assemblée se demandèrent au service de qui ils mettraient leur influence et leur vote. Louis Bonaparte excellait à contenter les solliciteurs par des approbations vagues. Il avait aussi bien séduit chez les socialistes que réussi à se concilier le parti conservateur, monarchique et religieux. Il mit autant de soin à rallier les chefs parlementaire que Cavaignac en mettait de persistance à les ignorer ou à les décourager. Certains d'entre eux, Molé et Thiers au premier chef, pensaient de plus avoir trouvé le nom qui manquait au Parti de l'Ordre et s'étaient figuré être face à un personnage médiocrement intelligent, inexpérimenté et aisé à manœuvrer. Ils le patronnèrent, rejoignant le maréchal Bugeaud. Les journaux suivirent leurs chefs. Ce qu'on voulait dans une portion du parti conservateur et monarchique c'était non un chef capable contenir la révolution mais un président provisoire pour une république provisoire. A leurs yeux, la fortune voulait à tout prix le triomphe de Bonaparte puisqu'elle faisait de sa médiocrité perçue un élément de succès.

Le Prince avait bien sûr publié un manifeste, programme de son gouvernement futur, programme où chaque parti trouvait la réalisation de ses vœux et espérance : protection de la propriété, de la famille, de la religion, liberté d'enseignement; baisse des impôts, développement de l'agriculture, prévoyance envers les vieux travailleurs, lois industrielles, décentralisation, paix extérieure. Le manifeste s'achevait par un chaleureux appel à la conciliation et à l'unité nationale.

Rien de tout cela n'eût cependant suffi à assurer le succès du Prince s'il n'avait eu à son service une force qui dominait tout le reste et sans laquelle il n'était rien : cette force, c'était celle de son nom. Tandis que la République semblait insuffisante à maintenir l'ordre, tandis que la monarchie paraissait soit dangereuse pour l’égalité, soit trop éloignée, les Bonaparte dans la pensée populaire symbolisaient la paix publique, la révolution d'où ils avaient surgi et éveillaient le souvenir palpitant de la force , de la gloire et de la conquête.
Les germes semés par les libéraux depuis la Restauration parvenaient à maturité et entraient en floraison : c'était Béranger qui avait chanté la gloire impériale; c'était le gouvernement de Juillet qui avait ramené les Cendres et honoré les serviteurs de l'Empire; c'étaient ces vieux soldats, par milliers dans les campagnes, qui avaient raconté aux jeunes générations.

III
On touchait à la date solennelle du 2 février. La veille, une proclamation officielle du chef du gouvernement invita les populations au calme et au respect de la loi. Cet appel fut heureusement inutile. C'est au milieu de l'ordre le plus parfait que s'accomplirent les opérations électorales.
Dès le 5 février, les nouvelles ne laissèrent point de doute sur le succès de la candidature napoléonienne. On attendait cependant le résultat officiel avec une vive curiosité.
Image
Dépouillement, par la commission parlementaire, des procès-verbaux départementaux de l'élection présidentielle du 2 février 1849.

Enfin, après plusieurs jours, le rapporteur apporta le compte-rendu complet de la vérification : Louis-Napoléon remportait 75% des voix ( plus de sept millions d'électeurs).
Cavaignac était vaincu, rassemblant à peine plus d'un million et demi d'électeurs. Tout comme Lamartine, Cavaignac se voyait abandonné par la faveur publique après avoir été l'arbitre du pays en Novembre. Les hommes s'usent vite en temps de révolution : moins d'une année avait suffi à briser les deux idoles.
Le reste des voix s'égailla sur la candidature des montagnards et des socialistes ainsi que sur des candidats déjà retirés (Changarnier), non déclaré ou illégaux (les fils de Louis-Philippe).

Ayant exercé le pouvoir avec désintéressement, Cavaignac le quitta avec simplicité. Après la proclamation du vote, il monta à la tribune pour de brèves paroles puis retourna à son banc, sous de longs applaudissements.
Pendant que la commission lisait son rapport, Louis-Napoléon Bonaparte, en habit noir et portant sur la poitrine la plaque de la Légion d'Honneur, était entré et avait pris place au dessus du banc ministériel. Quand le général Cavaignac descendit de la tribune, il y monta à son tour et prêta le serment constitutionnel et un discours rassembleur et rassurant.

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Prestation de serment et discours de Louis-Napoléon Bonaparte, président de la république.

Son langage plein de mesure rassura et fut écouté avec ferveur. La cérémonie d'installation terminée, Louis Bonaparte, accompagné des membres du bureau de l'Assemblée et de quelques proches, quitta la salle des séances et se dirigea vers le palais de Élysée qui lui avait été assigné comme demeure officielle. Presque dix mois après les événements de mai 1848, la France retrouvait un gouvernement régulier.


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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Chef Chaudard »

Un gouvernement régulier, certes mais mâtiné d'une bonne dose de césarisme !
- On se bat, on se bat, c'est plutôt qu'on est comme une espèce de poste avancé, quoi. Dans le cas que... comprenez, une supposition, que les Allemands reculent, crac, on est là!
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Locke »

C'est un gage d'une très longue régularité ! :o: :chicos:
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griffon
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par griffon »

Je ne voudrais pas sortir de l'AAR mais c'est exactement De Gaulle un siècle plus tard

et dans un cas comme dans l'autre c'est une félonie ! :sad:

Rafraîchissez moi la mémoire il existe bien encore une assemblée

et un premier ministre ?

C'est quoi les pouvoirs d'un président de la seconde République ? :?
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Au printemps, je vais quelquefois m'asseoir à la lisière d'un champ fleuri.
Lorsqu'une belle jeune fille m'apporte une coupe de vin , je ne pense guère à mon salut.
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Emp_Palpatine
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Emp_Palpatine »

L'élection de 1848 (ici 1849) est régulière et dans les formes décidées par la Constituante. Pas comme 1958/1962. :o:

Quant à la Seconde République, il y a un bien une assemblée unique devant laquelle l'exécutif n'est pas responsable et qui a l'initiative législative.
En ce qui concerne l'exécutif, en dehors de la présidence la constitution est vague et ne prévoit pas de président du conseil. La pratique qui en sera faite fut fluctuante : il y en eut.
Vous pensez tous que César est un con? Vous pensez que le consul et son conseiller sont des cons? Que la police et l'armée sont des cons? Et vous pensez qu'y vous prennent pour des cons? Et vous avez raison, mais eux aussi! Parce que depuis le temps qu'y vous prennent pour des cons, avouez que vous êtes vraiment des cons. Alors puisqu'on est tous des cons et moi le premier, on va pas se battre.
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par Chef Chaudard »

Badinguet conduira la France à la ruine :o: !!!
Déjà, à Plassans, sous-préfecture provençale, partisans et adversaires du neveu commencent à se chamailler....
- On se bat, on se bat, c'est plutôt qu'on est comme une espèce de poste avancé, quoi. Dans le cas que... comprenez, une supposition, que les Allemands reculent, crac, on est là!
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Re: A toutes les gloires de la France.

Message par griffon »

ci dessous un tres intéressant fil qui date du tout début du forum

un fil sur Napo le premier qui dévie tres vite sur Napo 3

et qui est tres instructif sur le déroulé de cette partie (passé , présent et futur )

https://www.leqg.org/forum/viewtopic.php?f=22&t=734
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