17 mai 1940 :
La petite armée belge, submergée par la Wehrmacht, tombe sous les coups en défendant Bruxelles. Le roi Léopold est contraint à la capitulation, non sans confier son amertume vis-à-vis de l'abandon franco-britannique.
La défense de la capitale aura tout de même fait gagner de précieux jours aux forces alliées, mais la situation reste très critique...
Ayant traversé le massif des Ardennes, les Panzerdivision nazies sont arrivées au contact de la ligne de défense française à Sedan, où la IVe Armée a été anéantie dans la fournaise des combats et la IIe Armée sérieusement entamée dans le secteur de Maubeuge. Il semblerait que les forces allemandes préparent un coup de faux en direction de la mer. Une autre pointe blindée a percée à Montmédy en pulvérisant la IIIe Armée et menace de faire la rupture du front entre les unités du plan Dyle et celles de la ligne Maginot.
Pendant ce temps-là, dans la Dogger Bank, la Navy déploie son armada pour envoyer un signal ferme à la Kriegsmarine : la bastille Albion est très bien protégée.
A Narvik, le corps expéditionnaire a débarqué avec succès en Norvège et entame le combat avec la garnison allemande. L'issue sera très certainement favorable.
Ces évènements sont cependant bien annexes à côté du drame qui se joue dans le nord de la France. Le front a été percé en deux points et les réserves ont été engagées. Le moral des troupes est au plus bas à cause du contournement en cours de la ligne Maginot et l'opinion publique réclame une contre-offensive qui est strictement impossible en l'état. Reynaud, qui a pris la suite de la présidence du conseil après le départ de Daladier en mars, convoque Gamelin pour une réunion d'urgence. Malgré les fissures dans la ligne de front, Gamelin pense pouvoir la rétablir en faisant glisser les unités de première ligne et assigner les réserves anglaises à la défense de Calais et Dunkerque, théâtre devenu secondaire. La défense à l'est reposerait sur la forteresse de Verdun et le maintien des unités Maginot, malgré le risque évident d'encerclement. Une telle opération aboutira à la mobilisation de toutes les forces opérationnelles disponibles, le moindre échec aboutira à une catastrophe stratégique.
Les plus pragmatiques, autour de Weygand qui regarde d'un oeil observateur lointain depuis son poste au Levant, opteraient pour une solution beaucoup plus radicale qui consisterait à évacuer le Pas-de-Calais devant le risque de coup de faux blindé et se rétablir sur la Somme, tandis que le saillant de Verdun sera crevé au profit d'une défense sur la Marne. Enfin, le choix le plus extrême serait d'évacuer la ligne Maginot désormais inutile pour sauvegarder ses unités de l'encerclement au profit d'une ligne de défense Nancy-Epinal-Belfort reposant sur le relief des Vosges. Un tel plan aurait cependant des conséquences désastreuses sur le moral national de la nation qui revivrait la grande panique de l'été 14.
Le gouvernement est cependant dos au mur, il lui faut faire un choix. Conserver Gamelin à la tête du GQG ou mettre le plus réaliste Weygand à sa tête.