Fin janvier 1859
Pour l'instant, la guerre en Italie est évitée. Les républicains toscans se sont embrouillés avec les monarchistes piémontais, qui eux-mêmes ont du mal à mobiliser les pro-républicains de leur royaume, et je ne parle même pas des querelles d'aristocratie à Naples, des volontés indépendantistes de la Sicile, de la position du Pape et des négociations avec la France.
Nous l'avons échappé belle, déjà que les Polonais de Lemberg font du grabuge eux aussi. Seule notre croissance économique hors normes nous permet de maintenir un volume d'échange d'un million de couronnes toutes les deux semaines. Je me joins à l'avis du comte zu Dunkelmath, qui préconise l'intervention des Feldgendarmes dans les régions sujettes à des troubles. Peut-être qu'ils seront moins négligents que la police civile.
Début février 1859
Le spectre de la guerre court toujours! Des patriotes ont pris d'assaut la mairie de La Spezia, en Ligurie, et protestent contre l'inactivité de leur roi dans la question italienne. Des retournements de dernière minute sont possibles ...
Plus grave encore, les agissements à nos frontières orientales. Les principautés de Moldavie et Valachie, zone d'influence contestée depuis un siècle par la Russie et nous-mêmes à l'Empire Ottoman, ont formé une union politique. Le prince frais émoulu Alexandre Jean Cuza cherche à s'assurer un soutien militaire, et veut installer un monarque d'une famille européenne sur le trône. On parle d'un prince belge ou allemand, difficile de penser que le Tsar sera d'accord.
À Vienne, nous pensons que Bucarest serait un arrondissement avantageux de nos possessions. Les magnats hongrois sont eux moins enthousiastes, ils craignent de perdre leur tutelle sur la minorité roumaine dans notre empire si elle devient trop grande. Il faudrait se poser la question de la loyauté de ces sujets aussi, car celle des Polonais et Tchèques laisse grandement à désirer. La paralysie de Lemberg freine une fois de plus notre approvisionnement en charbon. Faut-il construire de nouvelles mines? Les bassins houillers se situent pratiquement tous dans des régions à risque.
M. Chaudard pense à une augmentation des importations, et je lui donne raison. Les marchés d'Allemagne du Nord regorgent de charbon, servons-nous!
Fin février 1859
Une nouvelle escadre est prête à prendre la mer, elle ne sera pas de trop pour nous assurer la suprématie navale dans le cadre d'une guerre austro-italienne!
Sir Arthur Room sent la bonne affaire à l'horizon, l'usine de machines-outils de M. Budi-Budi à Prague est hors service depuis des mois pour cause de grèves. Après avoir soudoyé le meilleur ingénieur de son concurrent, il construit une copie conforme de cette usine à Klagenfurt.
Début mars 1859
Le Tsar Alexandre II vient rendre visite à son Impériale Majesté François-Joseph. Les discussions à Schönbrunn étaient longues, il s'agissait de trouver un bon compromis sur l'attitude vis-à-vis des ambitions roumaines. Je pense que pour le moment, nous ne risquons pas d'escalation armée, les Holstein-Gottorp-Romanov sont prévisibles.
Fin mars 1859
Prenons un moment pour considérer la situation politique actuelle. L'Europe est secouée par divers conflits, la Prusse est toujours en guerre contre les Pays-Bas, la Russie contre la Suède, l'Empire Ottoman contre la Grèce. Le Monténégro est occupé par nos troupes et la balance de la guerre penche chaque semaine un peu plus en notre faveur. Les Italiens menacent l'Autriche de guerre, les Principautés unies de Moldavie et de Valachie restent dans un état de transition inquiétant, il ouvre la porte à des révisions territoriales. Un environnement plus que dangereux.
Début avril 1859
Nos aventures coloniales gagnent lentement en ampleur, nous aurons bientôt suffisamment d'influence dans la région pour envisager l'envoi de troupes et délimiter plus clairement ce que nous estimons nous appartenir. Le Royaume-Uni est cependant actif lui aussi, et s'affaire à gagner les faveurs de chefs locaux au moyen de produits de luxe. Ils sont durs en affaires, Londres ne peut escompter des résultats rapides.
Fin avril 1859
Les voies ferrées vers la Crisanie sont terminées! En quelques heures, on peut désormais voyager du palais impérial à Vienne jusqu'aux confins des montagnes Apuseni. Moldaves et Valaques font la moue, ils craignent une invasion autrichienne. Ce n'est en effet pas à exclure ...
Début mai 1859
Les premiers mineurs vont sous terre pour extraire la houille en Styrie. Une région fermement aux mains des autorités, cela va nous permettre de réduire les imports et d'améliorer notre balance commerciale.
Profitant ostentatoirement de ses profits à l'étranger, Sir Arthur Room, qui prévoyait lui aussi de se lancer dans l'extraction de houille, préfère à ce grand projet deux plus modestes. Une usine de munitions et une manufacture de meubles, toutes deux localisées à Zagreb, sous la protection du Ban de Croatie, Josip Jelačić von Bužim, lui-même fidèle serviteur de notre Empereur.
Début mai 1859
Des réformes, des réformes, le comte von Greiffenau veut toujours des réformes ... modernité, progression sociale, ère de lumière etc. etc. Mais où en serions-nous, si l'aristocratie n'avait pas pris les choses en mains? Non, je ne veux pas en entendre parler, ne limitons pas les privilèges de nos nobles. Réessayons plutôt une énième fois de négocier une paix avec le Royaume-Uni. Trois millions de couronnes cette fois-ci, soit vingt fois ce qu'ils peuvent décemment attendre en compensation de la fin de leur miséreux blocus.
J'envoie Ottokar Theobald Otto Maria, comte Czernin von und zu Chudenitz à Genève pour y négocier, je ne fais plus confiance au comte von Efelleturm.
Fin mai 1859
Les investissements massifs de l'état dans l'infrastructure du pays commencent à verser des dividendes. Malgré l'état de guerre, l'inflation baisse, et les journaux boursiers se vendent comme des petits pains. Nous maintenons les impôts au niveau actuel.
Autre signe de prospérité, les chemins de fer illyriens portent jusqu'à Split, et une nouvelle concession pour la prolongation jusqu'à Cattaro a été accordée à la chancellerie. Le rayonnement de notre bon goût et de nos prouesses commerciales n'a pas de limites!
Début juin 1859
Les Britanniques persistent dans leur perfidie et refusent toute paix. Tant pis, quelques escargots au pudding à la vanille bourbon, assortis de sultanines napolitaines, me consoleront.
Ce seront nos écoles qui profiteront des fonds mis de côté pour payer les réparations. Un demi-million de couronnes, en premier lieu pour les écoles primaires à la campagne, encore rudimentaires.
Fin juin 1859
Si seulement nous disposions de colonies aussi lucratives que celles des Pays-Bas ... après la soumission de Java il y a maintenant 30 ans, nos anciens sujets ont tellement d'opportunités de commerce que leur bourse peine à suivre. Parfois des pirates font main basse sur des navires hollandais, cela ne rend pas le commerce dans cette région beaucoup moins lucratif.
Début juillet 1859
Calme plat sur la scène diplomatique. Seuls les services géologiques de Carinthie viennent apporter quelques nouvelles, on y aurait découvert encore plus de minerai de fer. Nous sommes déjà plus que bien dotés en fer, mais c'est toujours bon à savoir!
Fin juillet 1859
Les relations avec le Royaume de Sardaigne-Piémont restent sulfureuses. La pression nationaliste ne relâche pas, et le duc Ferdinand de Savoie a amassé une armée importante aux frontières de la Lombardie. Pour autant, le rapport de force reste en notre faveur, ni Parme, ni les États Pontificaux n'ayant de soutien militaire digne de ce nom à apporter en cas de guerre. Nous restons dans un état de paix tendue.
La courte campagne contre le Monténégro touche à sa fin. Ce pays aux rudes moeurs est désormais pacifié, nous attendons une capitulation sans conditions.
Première bonne nouvelle sur le "front intérieur" depuis longtemps, les ouvriers de Lemberg ont repris le travail en échange de concessions mineures. Espérons que d'autres suivront cette voie de la raison.
Fin août - début septembre 1859
En dix ans, la population de notre empore a augmenté de plus de 500 000 personnes. Une évolution tout à notre goût, il faut cependant nourrir ce bon monde. Des notables se lancent dans l'agriculture, la production de céréales ne tardera pas à augmenter.
Plus important que quelques graines: le triomphe de notre empire au Monténégro! Après quelques mois de combats, et surtout de travail de police, la principauté rejoint l'orbite habsbourgeoise. Vive l'Autriche, plus grande que jamais!