Fin février 1858
Alliés de circonstance durant la Guerre de Crimée, le Royaume-Uni et la France voient leurs relations soumises à des pressions intenses. La question des frontières coloniales empoisonne toute discussion, certains parlent même d'une possible guerre.
Les Britanniques pourraient pourtant se reposer sur leurs vastes possessions existantes. Une poussée de fièvre aurifère a lieu au Canada, on dit que des paquebots remplis d'intéressés quittent le pays de Galles ces semaines-ci pour réclamer leur part du gâteau doré.
Point d'or chez nous, mais peut-être bientôt du pétrole? On en a trouvé en Galicie russe, la Galicie autrichienne pourrait receler des ressources similaires.
Notre économie grandissante en aura sûrement besoin à l'avenir, M. Chaudard parle de 606 000 tonnes de marchandises changeant de mains chaque mois dans notre empire. Il y a huit ans, ces échanges ne comptaient que 338 000 tonnes!
Début mars 1858
Et bien voilà, on a trouvé du pétrole en Galicie autrichienne! Un chimiste et pharmacien polonais, Ignacy Lukasiewicz, a investi tout l'argent d'un héritage heureux dans le premier champ de pétrole industriel du monde.
Le gouvernement soutient ce développement positif et force la construction de chemins de fer dans cette région périphérique, malgré quelques doutes sur l'allégeance politique du personnage. Si jamais il venait à avoir de mauvaises idées, la 5e armée et ses 5 corps d'infanterie et de cavalerie ne serait pas loin pour lui faire entendre raison.
Fin mars 1858
La guerre franco-prussienne reste indécise. Des armées coiffées de casques à pointe maraudent en Meuse et en Artois, les troupes françaises sont concentrées en Alsace. Une bataille en Lorraine, très sanglante, est restée sans résultat clair.
La production autrichienne de biens manufacturés gagne lentement en ampleur, me rassurant sur la capacité de notre empire à subvenir aux besoins croissants. Entre les arsenaux de Trieste, la construction d'égouts et de réseaux télégraphiques, l'armée, les colonies et les investissements industriels, une production conséquente est absolument essentielle.
Les grèves continues en Bohême posent cependant soucis, car le flux de machines-outils venant de ce bassin industriel s'est tari. Les stocks sont grands, à terme il faudra pourtant trouver une solution plus durable. Les négociations avec les ouvriers piétinent.
De meilleures écoles pour les classes populaires pourraient aider à calmer les émotions de part et d'autre, des fonds importants sont débloqués à cet effet, au grand dam du comte von Efelleturm, qui espère encore soudoyer les Britanniques en vue d'un traité de paix.
Début avril 1858
La mode des cures se répand à grande vitesse en Europe. Désormais accessibles aux classes moyennes aisées, les villes d'eaux sont de plus en plus prisées.
Mis à part une visite du roi de Saxe, Johann Nepomuk Maria Joseph Anton Xaver Vincenz Aloys Franz de Paula Stanislaus Bernhard Paul Felix Damasus de Saxe, les choses restent plutôt calmes. Ah, Sir Arthur Room amène le train à Kronstadt en Transylvanie, très bien!
Fin avril 1858
Le mécontentement plus ou moins ouvert envers le gouvernement me pousse à plus de générosité que d'habitude. À Peterwardein, l'une des rares villes qui n'est pas encore raccordée au réseau ferroviaire, une compagnie de transports publics est créé grâce à de larges subventions.
En Amérique du Sud, une guerre a éclaté entre le Pérou et l'Argentine. De sombres histoires de droits de commerce et de territoires contestés. La phase de réorganisation du continent suivant l'ère de colonisation ibérique n'est pas prête d'être terminée.
Têtu, le comte von Efelleturm tire tous les registres pour sceller une paix avec le Royaume-Uni. L'Autriche propose la somme faramineuse d'un million de couronnes en réparations, payable sur deux ans. C'est un prix éhonté, mais nécessaire à la reprise de nos activités commerciales extra-européennes.
Début mai 1858
Le roi de Bavière nous communique la construction d'une ligne de chemins de fer en Franconie, ce qui est tout à notre avantage. Le déploiement de troupes autrichiennes sera beaucoup plus aisé à l'avenir. Mais portons notre regard vers la France, où le Generalleutnant von Steinmetz fait des ravages. Incapable d'aborder de front les lourdes défenses de Paris, le voilà qui dévaste la campagne française avec son corps d'armée. Certains journaux parlent de hussards prussiens au-delà de la Garonne.
Ce sont des nouvelles intéressantes, pas comme ces rapports du ministère de l'intérieur qui disent toujours la même chose, à savoir que la Bohême et la Hongrie Orientale sont secouées par la grogne populaire. Je signe encore quelques décrets pour améliorer l'infrastructure de la région, malgré la nécessité de faire des économies pour payer d'éventuelles réparations.
Pas question de donner des fonds supplémentaires à l'armée dans ces conditions! La situation s'améliorera un peu une fois les investissements dans le système d'éducation (500 000 couronnes) digérés. Le baron Graujäger, ministre des finances, attend impatiemment la rentrée des taxes trimestrielles pour renflouer le trésor.
Du moins nos industriels continuent à rouler sur l'or, M. Budi-Budi a annoncé la modernisation d'une scierie en Transylvanie, qui permettrait de doubler la production avec de nouvelles scies mécaniques. La consommation de bois travaillé a explosé ces derniers mois, signe d'une économie vitale et d'une prospérité croissante dans les villages, qui rénovent les bâtiments communaux et en construisent d'autres. La forte croissance démographique ajoute aux besoins elle aussi.
Fin mai 1858
Ces Britanniques sont des têtes de mule! À nouveau, ils refusent une paix plus qu'avantageuse pour eux et profitent de manière éhontée de cette guerre pour museler notre commerce. S'ils comptent asphyxier l'économie de notre bel empire, ils ne sont pas au bout de leurs peines! Les usines sous tutelle habsbourgeoise ronronnent, l'ajout récent de l'industrie pétrolière au palmarès des produits autrichiens a même donné un coup de fouet supplémentaire à la consommation.
Et bien, si une paix est impossible, autant tirer profit de cet état et prévoir l'arrondissement de nos frontières. Le comte zu Dunkelmath est envoyé en mission secrète pour organiser une petit scandale dans la principauté du Monténégro.
center]
[/center]
Début juin 1858
Le comte zu Dunkelmath s'y est pris comme un bleu et a contacté un prétendant au throne d'une branche cadette de celle au pouvoir. L'affaire a échoué, et il a fallu graisser bien des pattes pour l'étouffer. Il parait que le prince n'a rien entendu, en tous cas aucune note de protestation n'est arrivée chez nous. Les diplomates français ont eu plus de succès dans leurs négociations, et ont signé une paix avec la Prusse. Les frontières n'ont pas bougé, on parle de réparations d'ordre financier versées à la Prusse.
Ne nous laissons pas décourager par un premier échec, le colonel Lysimachos von Reuß zu Greiz devra faire mieux que son prédécesseur et créer un contentieux au Monténégro. Buzzo Fulmine, avide de diversifier les sources de sa fortune, fait construire des chemins de fer le long de l'Adriatique, ce qui n'est pas sans intérêt militaire. Les wagons ne transporteront pas que des tomates italiennes.
Fin juin 1858
Voilà qui nous avait manqué! Un nationaliste italien atteint à la vie de l'Empereur de France, et ce dernier réfléchit sérieusement à plus s'impliquer dans l'unification de la péninsule, à laquelle nous sommes absolument opposés. Vous écouteriez quelqu'un qui vous lance des bombes dessus, vous? Allez comprendre!
La Russie se frotte à la Chine pour obtenir un port dans l'Océan Pacifique, cela ne peut que les divertir des affaires monténégrines. Après un nouvel essai infructueux, nous impliquons le baron Wolfram von Rehborn dans cette mission. Après tout, l'annexion de Cetinje reste un souhait ardent des cercles impérialistes, dont nous ne dédaignons pas le soutien.
Début juillet 1858
Notre plantation au Guatemala est terminée! Via des paquebots américains (que les Britanniques n'osent pas intercepter), nous recevons des fruits tropicaux en conserves d'étain et d'acier deux fois par mois.
M. Chaudard est très enthousiaste, on ne parle que de cela dans les cafés de Vienne en ce moment. En un temps record, Sir Arthur Room met sur pieds un fond boursier destiné aux investissements à l'étranger, la
Room Auslandsgesellschaft. Les capitaux abondent si vite qu'un nouveau projet est initié au bout d'un mois seulement, une mine d'or en Colombie.
Fin juillet 1858
L'étranger ... on aime à y penser quand on voit que ni nos soldats, ni nos ingénieurs n'ont vraiment pu mettre fin aux grèves et révoltes de bas étage en Bohême et Hongrie. C'est maintenant Presbourg qui s'est joint au mouvement. L'impact économique est limité, mais l'irritation dans le gouvernement grandit. Que faudra-t-il faire pour remettre ces gueux au pas?