TOUR 4 HIVER 1915
(le calendrier du jeu place l'hiver en début d'année)
L'automne flamboyant avait laissé la place à la mauvaise saison pluvieuse, aux ciels bas et roulants de nuages, aux vents coulis qui glaçaient à travers même les vêtements. A une époque où les hommes cherchaient à se calfeutrer et à s'abriter des intempéries, les soldats n'avaient pas ce luxe là. Se gelant les doigts, ils pataugeaient dans la boue qui couvrait les uniformes de grosses plaques gluantes et froides, piétinaient dans une fange qui entravaient les mouvements des hommes et des animaux de bats. Chaque progression devenait fatigue et lassitude. Les visages se creusaient, les dos se courbaient.
Si d'aventure le ciel s'éclaircissait, c'était sous l'effet d'un vent glacial qui mugissait dans les fonds de vallée et ronflait sur les plateaux. Les éléments se faisaient hostiles, mais ils n'entrainaient pas pour autant une trêve qui aurait mis les hommes à l'abri des batailles.
L'on était pas encore assez nombreux à s'entretuer. Un nouveau belligérant entra en jeu à la fin de l'automne, début de l'hiver 1915.
L'Empire Ottoman finit par céder aux chants des sirènes Von Aasiennes. Cet état se sentait humilié depuis des décennies par l'attitude condescendante des pays occidentaux, qui l'affublait de noms risibles, tel "l'Homme malade de l'Europe".
La perte des territoires ottomans dans les Balkans semblait démontrer à l'ambitieuse Russie la faiblesse de son concurrent. La puissance tsariste lorgnait depuis des siècles sur les détroits turcs, Bosphore et Dardanelles, débouchés de la mer Noire vers la Méditerranée.
Le Bosphore :
La Grande-Bretagne ayant retourné ses alliances depuis la guerre de Crimée, ne soutenait plus l'Empire Ottoman. Pour ne pas renforcer la marine turque, le 1er lord de l'Amirauté Winston Churchill avait refusé de livrer à celle-ci 2 Dreadnoughts construits pour elle au Royaume-Uni. Les tensions sur les frontières égyptiennes exacerbaient encore les tensions entre ces 2 nations.
Au contraire, l'Allemagne impériale avait depuis des décennies investie en masse dans l'Empire Ottoman. Elle fournit des armes modernes, des instructeurs militaires, des matières premières, des capitaux. Et surtout, ce fut l'Allemagne qui construisit l'artère ferroviaire cruciale entre Constantinople et Bagdad.
Aussi le grand vizir Said Halim Pacha se rangea t'il du coté des empires germaniques dont on sentait par ailleurs qu'elles avaient l'ascendant sur leurs ennemis, qui étaient sur le point de s'effondrer.
Les membres du gouvernement ottoman annoncent l'entrée en guerre du pays :
Mandated Offensive centraux :
Aux yeux de l'opinion publique internationale, Franz-Joseph tenait à imposer l'idée que l'empire Austro-hongrois n'était pas à la remorque de son partenaire allemand. La guerre ayant éclaté pour l'affaire serbe, on tenait à regler cette histoire au plus vite.
Mandated Offensive entente :
Du coté de l'Entente, il apparaissait que seule une intervention énergique des armées du Tsar pourrait rétablir la situation générale.
Phase 1 -Centraux
L'Allemagne disposait d'une démographie bien plus avantageuse que la France. Elle comptait pas moins de 67 millions de jeunes hommes élevés à la dure, en pleine santé, au moral d'acier. En face la France n'alignait que 39 millions de vieillards décatis et décadents qui ne pouvaient rivaliser avec les armées prussiennes.
Mais en plus, l'Allemagne avait mis au point un système de service militaire qui entrainait des réservistes prêts à être intégrés à n'importe quelle armée pour la remettre dans un etat clinquant et comme neuf. Il est vrai que ces cons de Français n'avaient jamais pensés à mettre en place un service militaire digne de ce nom
Les 1eres et 4e armée sont remises à niveau à Liege.... ca sent le roussi.
Phase 1 - entente
Les 9e et 10e armée russes quittent Pétrograd pour marcher jusqu'à Dvinsk.
Phase 2 -Centraux
A Valjevo, enfin, enfin, après des mois à se geler les noix dans les montagnes, les Autrichiens parvenaient à éradiquer la chienlit serbe. Elle fut aplatie sans pitié, et fut bien incapable de rendre le moindre coup. Il n'y avait plus de Serbes, il ne restait plus qu'à incendier de fond en comble ce pays maudit.
Ayant a deux reprises constatés qu'offrir le flanc aux britanniques était dangereux, les armées allemandes optèrent pour sécuriser leur flanc septentrional. Pendant que 10e,6e et 3e armées entraient dans Sedan où elles avaient leurs habitudes ( Ach, schönn matemoizelle), les 1ere,2e et 4e armées résolurent de faire un sort aux Belges.
L'armée du roi Albert fut bousculée, incapable de rendre les coups : des soldats du même niveau que ces dégénérés de Français.
Bruxelles retombait sous la coupe germanique, qu'elle n'aurait jamais du quitter. La 1ere armée allemande courut même jusqu'à Ostende, atteignant enfin les rivages de la Mer du Nord, démontrant à tous que sur terre, c'était les armes de Von Aasen qui prévalaient !
Phase 2 - Entente
C'est dans des conditions climatiques épouvantables que les fantassins russes manœuvrèrent en Mazurie. Trempés et frigorifiés par la neige, piétinant dans la fraiche, tirant par la bride les chevaux et mules qui tractaient leur rares pieces d'artillerie, ils parvinrent enfin à proximité d'Insterberg, où 3 armées se rejoignirent.
Phase 3 -Centraux
Les Russes n'auront jamais le temps d'obtenir quoi que ce soit. Sur le front occidental, les ploucs qui tentaient vaguement de défendre leur nation composé de dirigeants tarés ne pouvaient rien contre les armées d'Uber-mensch.
L'Allemagne lançait un assaut général qui allait tout emporter devant lui.
A Calais, l'armée belge s'était embourbée dans des marais glacials et putrides. On y chopait la crève, la dysenterie et des engelures. Mais pour que la 1ere armée allemande s'empare de la place elle devait elle aussi se coltiner avec le terrain déplorable. Aussi, la 1ere armée allemande ne put elle pousser jusqu'à Calais (où il y a toujours un bateau prêt à partir).
Mais l'armée belge avait tant subies de pertes qu'elle était réduite à un magnifique petit corps tout mignon tout riquiqui.
Quant aux vaillants britanniques, ils eurent le bonheur de tomber dans l'honneur et la gadoue pour des buveurs de bière brassés en abbaye.
Plus au sud à Chateau-Thierry, les Français avaient repris la tres bonne habitude de se faire décimer par petits paquets inutiles. Ce fut donc le cas du corps qui défendait la Marne; mais la 3e armée allemande étant réduite, elle ne put profiter de sa victoire. Or c'est dommage, car si elle avait avancée, elle se serait retrouvé à Lyon pour gouter la rosette, le temps de dire "ouf".
Et enfin à Cambrai stationnaient les britanniques. Ceux la étaient rodés, aguéris, et avaient un bol de cocus.
Bien décidée à rendre la monnaie de sa pièce à l'armée de George V, l'armée allemande entreprit une Flank attack contre les 2 armées britanniques.
Mais Dame Chance aimait ces si beaux guerriers, dont certains combattaient en jupe sans que l'on sache ce qui se cachait la dessous.
Ce fut plus la chance des britanniques que l'incompétence des généraux allemands, dont on avait vu qu'ils étaient capables de trucider une nation entière en quelques mois, qui causa des pertes aux armées Von Aasiennes.
Se portant sur une colonne de marche allemande avant l'autre, les 2 armées anglaises réduisirent une armée allemande. Mais avec 4 armées en face d'elles, et en dépit du fait que l'ennemi était amoindries, elles subirent malgré tout de plein fouet le choc de ces 400.000 barbares. La 2e armée britannique y fut anéantie. Avec courage certes, mais anéantie tout de même.
Tour 4 - Phase 3 Entente.
On sentait bien que l’aventure tournait au vinaigre. On aurait ni le temps de se battre au Moyen Orient, ni de se battre pour des détroits, ni même d'aller s'emmerder dans un bled pourri comme Salonike. Alors on s'appliquait à mourir là où on pouvait, et merde....
2 armées françaises quittèrent Paris comme on quitte un abri, plutot que comme on quitte une perd de pantoufle, vu que des pantoufles n'ont jamais abrités qui que ce soit, alors que Paris à la limite on pouvait espérer....et encore.
Bref, ces armées se mirent en travers du chemin allemand. Pourquoi au juste ? Pour les arrêter ? on y croyait pas. Pour etre poli avec l'adversaire ? Oui, ca devait être çà.
Non, ce qui comptait surtout, c'était surtout ces 3 armées russes qui fonçaient contre une position fortifiée quelque part au bord de la Baltique, renforcée d'un fort puissant, en ayant en fin de compte absolument pas la supériorité en matière de puissance de feu.
Par bonheur le général Pleve commandait à cette masse informe et désordonnée de moujiks braillards et beurrés comme des coings.
Avec un certain brio, Pleve parvint à obtenir un statu quo avec la 8e armée allemande : les pertes étaient égales de part et d'autres (
2 armées russes réduites; la 8e armée réduite, le corps allemand réduit).
Mais ces pertes infligées à l'Allemagne ne servaient à rien, mais alors à rien. Elles auraient du être causées 2 tours plus tot. Mais 2 tours plutôt on n'avait pas la masse de manœuvre, on avait pas le droit d'attaquer les forts allemands, et on n'avait pas le temps de s'occuper des Moujiks
.
Phase 4 -Centraux
L'exploitation....il fallait maintenant finir de botter le cul au crétin arrogant qui avait pensé pouvoir résister à Von Aasen le grand, dont le nom est synonyme de "Victorieux magnifique" en banthou du sud, dont la statue orne les temples de la fertilité à Bornéo, et les temples de la sagesse au Durboglisthan oriental.
A Calais, le corps belge résiduel ne peut rien faire contre la 1ere armée allemande, mais parvint on ne sait comment à survivre. Les soldats filèrent droit sur Amiens, ce qui fit un peu de tourisme, mais fut surtout une mauvaise idée car les anglais s'y faisaient tuer par centaines par les Allemands.
Amiens, ce fut, s'il faut encore le dire, le seul endroit où une défense potable fut menée. Bien qu'en prenant plein la gueule, les Tommies se sortirent les doigts, et infligèrent autant de pertes qu'ils en reçurent.
Quant aux Francais, on n'en parle même plus sauf pour rire et se gausser. Le pauvre fou qui avait pensé présidé à leur destinée se cachait on en sait où, se grimant pour ne pas être reconnu, et fuyant ce pays condamné.
Des 3e et 6e armées françaises, la 3e fut anéantie. La 6e se replia la queue entre les jambes, a Paris encore une fois. L'honneur fut à peine sauf qu'on parvienne à un peu érafler la peinture sur le casque des soldats de la 10e armée allemande.
Phase 4 -Entente
Au choix: soit l'on laissait 2 armées françaises se faire encercler et détruire définitivement avec juste un mouvement tournant. Soit on se barrait sans demander notre reste de Verdun et Nancy. De toute manière, la Lorraine, c'est pourri et moche, y' a ni de belles montagnes, ni la mer, que des boches agressifs à proximité, alors autant abandonner là tout le bazard. Le corps perdu à Belfort n'avait qu'a se démerder, je n'ai pas assez de points d'ops pour sauver tout le monde. Et encore, sauver est un bien grand mot.
Cet AAR est désormais à jour. Et quasiment fini. Je ne suis même pas sur que Von Aasen parvienne à arracher 20 VP d'ici la fin du tour. Ce qui es sur c'est que l'Entente ne survivra pas à l'été 1915. J'ai joué comme une brèle, et c'est tout.
J'ai vu des BEF détruits plus vite, en le gardant en défense et en laissant les Belges encaisser à leur place ( 
), il s'est assuré assez longtemps de ses services.
Le hic, c'est que les pertes de l'Entente n'ont concerné pratiquement que les Français, et que le système de renforts de l'Entente est plutôt favorable à des pertes "étalées" sur les différents alliés. Du coup, il reste une longue liste d'armées françaises à reconstruire pendant que les Britanniques sont fin prêts, et j'espère bien capitaliser sur l'absence de poilus ...
