Tour 1 - 2 Août 1870
« La nouvelle du renoncement du prince héritier de Hohenzollern a été officiellement communiquée au gouvernement impérial français par le gouvernement royal espagnol. Depuis, l’ambassadeur français a encore adressé à Ems, à Sa Majesté le Roi, la demande de l’autoriser à télégraphier à Paris, que Sa Majesté le Roi, à tout jamais, s’engageait à ne plus donner son consentement si les Hohenzollern devaient revenir sur leur candidature. Sa Majesté le Roi là-dessus a refusé de recevoir encore l’ambassadeur français et lui a fait dire par l’aide de camp de service que Sa Majesté n’avait plus rien à communiquer à l’ambassadeur. »
La dépêche d'Ems, version d'Otto von Bismarck
« Berlin, 14 juillet - On mande d’Ems. Après que la renonciation du prince Léopold de Hohenzollern eut été communiquée au gouvernement français par le gouvernement espagnol, l’ambassadeur de France demanda de nouveau au roi de l’autoriser à télégraphier à Paris que le roi de Prusse s’engageait à ne jamais donner de nouveau son consentement dans le cas où le prince des Hohenzollern reviendrait sur sa candidature. Le roi refusa de recevoir de nouveau l’ambassadeur de France et lui fit dire par l’adjutant de service que Sa Majesté n’avait plus rien à lui communiquer. »
« D’après d’autres informations d’Ems, le Roi aurait fait dire à M. Benedetti qu’il avait approuvé hautement la renonciation de son cousin au trône d’Espagne et qu’il considérait, dès lors, tout sujet de conflit comme écarté. »
Télégraphe du 13 Juillet 1870 de l'Agence Continentale de Berlin à son homologue française de l'Agence Havas. Une dépêche conciliante du roi de Prusse Guillaume est devenue par l'ingéniosité du chancelier Bismarck un véritable camouflet diplomatique pour le Second Empire. L'opinion française était particulièrement échaudée depuis la candidature du prince de Prusse Leopold von Hohenzollern au trône vacant d'Espagne, la voici maintenant explosive et va-t'en-guerre. A la chancellerie du Königreich, on se félicite et se frotte les mains à l'annonce des réactions toutes plus hostiles les unes que les autres. Bismarck a atteint son objectif: attirer Napoléon III dans le piège d'une déclaration de guerre et épargner à la Prusse l'ire des cours européennes en la faisant poser comme une victime de l'agressivité française. La veille, Bismarck dînait avec le chef d'état-major Moltke et le ministre de la guerre Roon. Tous sont assurés de la supériorité militaire prussienne et de la possibilité de gagner la guerre en un rien de temps. Cinq jours plus tard, la déclaration de guerre officielle parvient à Berlin, les dés sont jetés.
Otto von Bismarck, l'homme de sang et de fer
Une remarquable machinerie militaire se mit dès lors en marche au sein des territoires germaniques. Les réseaux denses ferroviaires et télégraphiques de la Prusse permirent une mobilisation avec une rapidité sans aucune commune mesure dans toute l'histoire. Bientôt, un demi-millions de prussiens et trois cent mille alliés de la Confédération d'Allemagne du Nord, de Bade, du Wurtemberg et de Bavière convergent vers la frontière. Le Franzose ne sait pas ce qui l'attend.
L'armée prussienne début Août 1870
Après deux semaines à se regarder en chien de faïence, les français sont entrés en action.
Vue générale et objectifs principaux
Phase de décision
Des éléments avancés des IIe et Ve Corps français ont prit pied sur les bords de la Sarre et prit Sarrebrück. Après des combats brefs mais intenses, les troupes prussiennes des I. et VII. Armeekorps stationnés à la frontière ont pu se replier en bon ordre dans leur quasi-totalité tout en infligeant des pertes proportionnellement égales voire supérieures à l'ennemi. Cette offensive était imprévue compte tenue du renseignement militaire qui assurait de la lenteur de la mobilisation française mais n'a finalement peu de conséquences aux yeux de l'état-major prussien, le gros de l'armée étant désormais prêt à être déployé sur le front.
L'ordre de bataille de l'OKH de von Molkte, basé à Mannheim, est le suivant:
Secteur Sarre (1.Armee - von Steinmetz)
- I.Armeekorps
- VII.Armeekorps
- VIII.Armeekorps
Secteur Vasgovie-Outreforêt (2.Armee - Prinz Friedrich-Karl von Preussen)
- Gardekorps
Secteur Rhin (3.Armee - Kronprinz Friedrich von Preussen)
- V.Armeekorps
- XI.Armeekorps
- I. Königlichkorps (Bavière)
- II. Königlichkorps (Bavière)
Corps à l'arrière, prêts à être déployés:
- III.Armeekorps (secteur Mannheim-Karlsruhe)
- IV.Armeekorps (secteur Heidelburg-Darmstadt)
- IX.Armeekorps (secteur Heidelburg-Ouest)
- Wurtemberg-Baden Korps (secteur Stuttgart)
Corps en réserve, doit rejoindre l'OKH par voie ferrée:
- II.Armeekorps (secteur Bremen-Hamburg)
- X.Armeekorps (secteur Hannover)
- XII.Armeekorps (Saxe) (secteur Bielefeld-Minden)
Corps en cours de mobilisation:
- VI.Armeekorps (secteur Hambourg), opérationnel en partie vers le 9 août, pleinement vers le 16
- Landwehr (plusieurs divisions d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie que je cantonnerais à un rôle de garnison et de lutte antipartisane, sauf cas exceptionnel, pour rester le plus proche de son rôle de seconde ligne)
Que décidez-vous ?
Il est temps de choisir l'axe de notre offensive et répartir les corps d'armée opérationnels. Les prises d'initiatives des officiers devront être cohérentes pour s'assurer de sa bonne tenue. Les troupes françaises dans la trouée de Sarre pourraient être aisément repoussées et la brèche exploitée par un "schwerpunkt" concentrant l'essentiel de nos forces qui permettrait de contourner les massifs et forêts des Vosges du Nord. Cette avant-garde aurait ensuite trois choix:
- Continuer sa route droit vers la Moselle, submerger les forteresses de Phalsbourg, Metz et Thionville et profiter de la rapidité du mouvement pour déclencher un mouvement de retrait en panique de l'armée française qui dégarnira l'Alsace.
- Bifurquer au sud par un grand mouvement d'encerclement pour neutraliser le plus grand nombre de forces adverses possible, en prenant le risque de tirer sur les lignes de communications et de combattre dans les Vosges.
- Adopter une stratégie prudente, avancer lentement mais en gardant une cohérence maximale, maintenir le contact entre les 1. et 2.Armee autour d'un pivot qui se situerait aux alentours de Phalsbourg
Dans le secteur de Vasgovie-Outreforêt, la 2.Armee paraît bien famélique et pourrait bénéficier de quelques renforts. Cependant, même si elle fait face à seulement trois divisions, les rapports de la cavalerie semblent indiquer qu'ils se sont retranchés dans un terrain à leur avantage et qu'une avancée serait difficile.
- La 2.Armee se contente de ce qu'elle a et reste sur la défensive en attendant le déroulement des combats sur les autres fronts
- La 2.Armee reçoit des renforts et lance une offensive limitée pour tester les défenses françaises
Sur le Rhin, le fleuve est trop large pour être traversé et les français ont fait sauté tous les ponts. Au vu de la complexité de la configuration des lieux, il tomberait sous le sens de dégager des renforts et mettre ce front en veille. Cependant, il serait également possible d'envoyer les pontonniers tenter de rétablir une voie traversable et, si l'entreprise est couronnée de succès, y retrancher les troupes pour mettre la pression sur Strasbourg, Colmar et Mulhouse. Bien évidemment, ce n'est pas une chose particulièrement aisée que de jeter un pont sous les feux des Chassepot et des pièces de 4...
- Le Rhin est laissé aux bavarois, les prussiens sont redéployés ailleurs, le génie ne tente pas d'opération sur le Rhin
- Le Rhin est laissé aux bavarois, les prussiens sont redéployés ailleurs, le génie tente une opération sur le Rhin
- La 3.Armee est laissée telle quelle, le génie tente une opération sur le Rhin