Sylla

[Antonius]

Difficile de voir un personnage plus mal traité (et maltraité) dans la période romaine. On dirait bien qu'il n'y a jamais eut un péplum sur sa période (ni de pièce de théâtre d'ailleurs) malgré une période abondamment riche en évènement et bouleversement. Il a pourtant tout pour être héros comme les américains affectionnent... Même la première république française semble l'avoir refusé pour modèle, lui préférant Brutus (qui a pourtant été inspiré par Sylla).
Je sais que l'histoire est écrite par les vainqueurs (accessoirement les autocrates popularii), pourtant Octave s'est servie de l'image de Sylla pour assoir son pouvoir et se débarrassé d'Antoine, se présentant comme un modéré et présentant Antoine comme un infame tyran. Mais le plus incroyable c'est la duré de vie de la mauvaise image de Sylla qui a traversé les millénaires jusqu'à nos jours malgré la chute de l'Empire et la démocratisation du monde...

[griffon]

c'était un optimate , il a rabaissé la puissance tribunicienne

[Antonius]

c'était un optimate , il a rabaissé la puissance tribunicienne

Vous voyez? Tout de suite. "Le salaud, il a enlevé le pouvoir au peuple". Au chiotte les raisons. On s'en fou des faits. Juste un acte sortie de son contexte mis en exergue. (C'est pas contre toi, j'essaye de souligner l'historiographie désastreuse et les effets sur la culture général).
Savait-tu que la marche sur Rome de Sylla était en réponse au coup d'état mené par le Tribun de la plèbe Sulpicius Rufus? Que ce dernier a menacer de mort Sylla et le Sénat. Fait destituer le second consul, tuer son fils et fait proclamer le remplacement de Sylla par Marius?
C'est plus qu'un fâcheux précédent, c'est une catastrophe. Le fâcheux précédent, c'est l'utilisation impunie depuis des années par Marius des tribuns de la plèbe comme moyen de pression politique par la violence (Raison probable de son nombre incroyable d'élection). Et pour l'origine du problème, on peut remonter aux Gracques...
Là on a passé le cap du non retour pour le tribunat: d'ailleurs les réformes de Sylla n'y feront rien. A sa mort, les violences exercés par les tribun de la plèbe (Clodius puis Marc Antoine) au profit, cette fois, de Jules César, reprennent.
En fait, il y a un double refus contradictoire qui caractérise le sénat de cette période: le refus de la réforme, qui n'a jamais lieu que par la force. Et le refus d'écrasé les popularii qui seront régulièrement épargné permettant au partie de survivre et à l'instabilité de perdurer, et ceux, alors que les popularii s'appuient sur la volonté de réforme pour assoir leur pouvoir

[griffon]

Mea culpa , mea maxima culpa !

je remarque quand même que dans toute la titulature des empereurs qui allaient suivre la détention de la puissance tribunicienne était celle qui comptait le plus

car elle justifiait , légalement leur pouvoir !

L'imperium , le consulat , le pontificat c'était des broutilles à coté