Marcus Aemilius Paulus
Le tribun laticlave Marcus Aemilius Paulus et le légat Publius Cornelius Rufinus contemplant le site de la dernière bataille contre Lugotorix.
Nous étions alors au début du mandat de Caius Sulpicius Paterculus. Lorsque ce dernier dû se retirer de son poste, il eut entretemps déchaîné une grande passion au sein du Sénat. Aux ides de Februarius, il s'exclama face au Sénat: "Celui qui contrôle Syracuse contrôle la Méditéranée, oseriez vous vous plier devant les barbares épiroites ?" En effet, le tyran Hiéron s'est rangé voila quinze ans sous la protection de Pyhrrus puis de son fils Ptolémée. Depuis, son pouvoir s'effaça au profit du souverain d'Épire. Les patriciens guerriers et les riches plébéiens, bouffis d'orgueil par les récentes victoires de Rome au Nord, voulait partir en guerre, et ce malgré l'alliance qui avait été scellé avec Antigone II de Macédoine.
Paullus était de ce camp-ci. Mais la raison pour laquelle il souhaitait la guerre était au-delà de la Sicile, en Afrique: Carthage et son ombre pesante planant sur Rome. De ceux qui voyaient cette menace, il y avait Tertius Fabius Varro et Lucius Postumius Megellus, des sénateurs influents, mais le Princeps Senatus Lucius Aemilius Barbula refusait toute idée de guerre.
Quand, aux ides de Maius, le Sénat fut convoqué à la Curie, Marc-Émile se présenta et interpella Barbula. Son discours fut d'une telle éloquence qu'il en resta bouche bée, et dans un silence de temple, Paullus demanda les préparatifs de guerre contre les Grecs et la levée d'une cinquième Légion en Sicile. Il obtint gain de cause, aux applaudissement des deux tiers du Sénat et aux huées du tiers restant. A la clôture de la séance, il s'exclama "Nous serons victorieux, et Grecs comme Carthaginois connaîtront alors notre véritable puissance, celle du pilum et du glaive !"
Ainsi Rome s'en alla en guerre une fois de plus.