Europa Universalis III In Nomine - Grande Campagne
Nous espérons que ce récit puisse décrire de manière assidue et passionante ce que tant de gens ont vu et vécu, mais nous demandons à l'avance pardon pour d'éventuelles inexactitudes ou approximations. Les nombreuses notes qui ont abouti à la création de ce livre contiennent encore bien plus d'informations, aussi est-il possible que nous puissions accéder à des demandes visant à obtenir plus de renseignements sur certains évènements.
Nous tenons à remercier encore une fois notre grand souverain Albrecht IV pour la confiance qu'il a placée en notre famille sans renom et sans titres, puisse notre travail être à la hauteur de ses espérances!
Chapitre I: 1399-1410
L'autorité des Habsbourgs s'étend à travers les régions montagneuses de l'Austria Superior, qui comprend le comté de Tyrol et le Vorarlberg, et domine l'Austria Inferior, les terres héréditaires de la maison. L'archiduc d'Autriche, Albrecht IV, est un monarque entraîné depuis son plus jeune âge dans l'art de la chevalerie et particulièrement craint lors des nombreux tournois qui l'opposent à ses pairs. À ses qualités s'adjoignent une certaine compréhension des affaires d'état.
De vaillants conseillers s'occupent des détails indignes de sa majesté. À la cour réside notamment Matthias von Laudon, banquier de renom et qui s'entend à grossir le trésor duchal. Franz Stefan Tegethoff de Carinthie est lui un érudit aux idées bien arrêtées, ses nombreuses conversations avec Albrecht IV ont résulté en une bonification notable de la qualité de l'administration autrichienne. Clemens Boroewitsch est un marchand qui n'est que toléré à la cour. Lui aussi travaille à l'enrichissiment de nos terres, mais par la voie du commerce. Ses nombreux contacts à l'étranger valent leur pesant d'or, c'est le meilleur homme pour raffermir la présence de nos propres hommes dans les marchés d'Europe.
En tant que puissance chrétienne catholique du Saint Empire Romain Germanique, les relations avec nos voisins et le Pape sont bien sur excellentes. Il y a certes quelques rivalités frontalières, notamment avec la Bohême et la Hongrie, rien de grave cependant. La Bavière est un duché très proche de la maison des Habsbourgs, un mariage renforce encore les étroits liens dynastiques avec les Wittelsbach, rassurant les nobles partageant une frontière avec les Bavarois.
La protection des intérêts autrichiens ne passe pas que par le Saint Empire, des alliances sont tantôt forgées avec la République marchande de Venise et le Royaume de Bohême. De nombreux mariages unissent aussi les Habsbourgs à quantité de grandes maisons d'Allemagne et d'Italie.
En 1399, les efforts de Matthias von Laudon pour concentrer plus de pouvoir à la cour de Vienne provoquent une révolte de grande ampleur parmi les vavasseurs du Tyrol, traditionnellement très irritables lorsque l'on touche à leur indépendance. Albrecht IV se résout à faire appel à ses vassaux, prend la tête de l'armée duchale unissant tous les contingents, ordonne la levée de troupes supplémentaires à Lienz et se dirige vers le lieu de l'infâmie. Son long chemin le mène vers les dolomites tyroliens, qui se couvrent de rouge à son passage. Les prêtres y voient un signe de Dieu: le rouge, la couleur alémanique de la force! Une grande victoire attend notre seigneur!
Ce présage était de bonne augure, la bataille qui eut lieu le lendemain à Breitenwang vit la défaite des gueux armés. L'ordre légitime fut rétabli, un vassal à la poigne plus dure reçut des mains de l'archiduc le soin d'administrer ces terres.
Tout le monde y vit qu'Albrecht était un homme qui savait diriger ses sujets, et son pouvoir en sortit grandi. Grâce aux revenus des mines d'or de l'Ouest du pays, il pouvait aussi payer de nombreux envoyés qui surveillaient les agissements de la populace de près.
Cette richesse, il comptait bien la convertir en pouvoir politique. Peu de royaumes avaient un trésor aussi bien rempli que l'autrichien, et les marchands pouvaient toujours compter sur Venise pour y faire prospérer un lucratif commerce. L'argent facilite bien des choses, un cadeau aussi prestigieux que celui envoyé récemment au Pape ne pouvait qu'influencer les relations mutuelles de la manière la plus positive.
Albrecht IV était bien trop intelligent pour commencer une guerre d'agression envers un membre du Saint-Empire sans bonne raison, il se forcait donc à rester pacifique jusqu'a ce qu'une occasion se présente. La seule possibilité de contourner cette difficulté eut été d'attaquer le royaume de Hongrie. Celà aurait été téméraire, et l'expansion vers l'Est aurait dramatiquement altéré les bonnes relations qui caractérisaient les deux entités voisines jusque là. Ainsi, les premières années du XVe siècle furent paisibles, à l'exception d'une épidémie de peste qui ravaga Lienz.
À long terme il comptait s'en prendre aux riches cités sous la protection de Milan. L'alliance avec Gênes et des mariages avec des voisins jaloux de la puissance milanaise étaient destinés à parfaire l'isolation de cette proie fort tentante.
Le hasard en décida autrement, car le 30 septembre 1404, un émissaire vénitien exténué vint quérir l'assistance de l'archiduc. La principauté d'Aquileia s'était permise quelques arrogances et le doge comptait mettre fin à cette engeance par les armes. Ses alliés grecs s'étaient déjà désistés et l'Empereur, Barnabas Ier de Hesse, y avait vu un moyen de se forger une réputation après son accession au thrône, et promit en conséquence son assistance à l'agressé pourtant coupable. Albrecht décida d'outrepasser les édits impériaux et accorda son soutien aux Vénitiens. Les combats faisaient déjà rage à Trévise alors que ses 15 000 hommes d'armes, écuyers et chevaliers faisaient route vers les régions hostiles du Krain ...