Nous dominerons ... par la plume ou l'épéeMaréchal Joukov a écrit :Très bon comme toujours!
As-tu pour ambition réelle d'appliquer le titre de ton AAR ?
A.E.I.O.U.
Re: A.E.I.O.U.
Re: A.E.I.O.U.
Chapitre 2: 1410-1420
Cette guerre avait montré à Albrecht IV les limites de son pouvoir, surtout s'il s'en prenait à des membres du Saint-Empire. Battre les troupes apathiques d'Aquileia n'aurait pas été bien difficile, ce fut surtout l'intervention musclée de l'Empereur qui l'empêcha de se frayer un chemin vers l'Adriatique. En conséquence, et parce que l'ambition était loin de lui manquer, Albrecht IV misa sur une mort précoce de Barnabas Ier et s'enquit du soutien que pourraient lui apporter les divers princes électeurs. Ses ambassadeurs lui firent parvenir des nouvelles mitigées.
Beaucoup d'électeurs avaient des sympathies pour l'archiduc. Ils saluaient son interprétation libérale du devoir de paix au sein de l'Empire et lui attestaient tous le caractère d'un homme apte à pareille tâche. Les relations étaient bonnes, voire très bonnes, mais il se trouvait toujours un pays qui avait réussi à obtenir plus de faveur que l'Autriche pour les élections. En l'état, personne ne voulait se déclarer prêt à soutenir Albrecht IV lors de la prochaine élection.
L'archiduc entreprit donc de visiter tous les princes et évêques, accompagné d'une faste cour et de trésors inestimables. Ce grand voyage ressemblait fort à celui que faisaient les anciens rois en leurs terres pour juger et gouverner en toutes parts de leurs vastes empires. Les hôtes des Autrichiens y virent un bon signe en celà qu'ils apprirent à craindre et admirer Albrecht à sa juste valeur. Sa longue barbe, son nez aquilin et sa démarche lente mais sûre en imposaient et lui donnaient une aura de majesté certaine. Les négociations furent pour autant plutôt longues, particulièrement en ce qui concernait les accords commerciaux. Albrecht était peu enclin à interdire à ses marchands de concurrer ceux de telle ou telle principauté, car il avait peur pour ses rentrées d'argent. Il dut pourtant céder sur ce point important pour ne pas mettre en danger les acquis de sa mission diplomatique. Le Palatinat, les évêchés de Trêve et de Mayence, la Saxe et Clèves finirent par apporter leur soutien inconditionnel à l'Autriche. Avec cinq des sept électeurs à ses côtés, Albrecht pouvait être sûr qu'il serait élu Empereur si l'occasion se présentait.
Sitôt rentré, il se prit de querelle avec les Bavarois pour une sombre histoire de frontières. Quelques nobles bavarois se rallièrent en secret à sa cause, lui assurant une base de pouvoir s'il venait á réclamer la Basse-Bavière. De nombreuses révoltes secouaient cette région depuis maintenant plusieurs années, et cette option paraissait tentante.
Des mariages avec les familles régnantes de Lorraine et de Transylvanie mirent fin à cette série d'initiatives diplomatiques. Albrecht IV supervisa la construction de nombreuses églises à travers toute l'Autriche, lui assurant le soutien du clergé et des croyants.
Ces constructions engloutirent plusieurs centaines de milliers de Gulden, forçant une régression des aides financières de l'archiduc pour les marchands. Ceux-ci finirent par perdre pied à Lübeck et perdirent du terrain en Castille, mais restèrent très puissants à Venise. Environ 80 000 Gulden de taxes étaient dues chaque année au trésor.
La décennie plutôt calme fut interrompue momentanément par les atrocités commises dans les environs de Knittelfeld par un vavasseur brutal, Laufrit von Teuben. Une délégation de paysans en pèlerinage à Vienne avait remis à Albrecht une pétition lui demandant de les protéger contre les abus de pouvoir de leur maître. En souverain juste et bon, il donna suite à cette affaire et retira son fief à Laufrit, le condamna par ailleurs à l'exil pour ses vilénies. L'exemple fit grand bruit en Autriche, l'on constata plus de mesure dans les punitions infligées aux serfs dans les temps qui suivirent.
Plusieurs voix dans le duché criaient à une consolidation du Royaume de Hongrie, en proie à de longues rébellions de paysans et à des influences néfastes de l'extérieur. Une intervention militaire n'était pas encore envisageable, l'armée duchale se tenait toutefois prête à toute éventualité. Albrecht ne manquerait sûrement pas une occasion de se proclamer protecteur de la Hongrie, surtout qu'en l'absence de devoirs impériaux, il avait tout le loisir de s'occuper des évènements à l'Est.
Cette guerre avait montré à Albrecht IV les limites de son pouvoir, surtout s'il s'en prenait à des membres du Saint-Empire. Battre les troupes apathiques d'Aquileia n'aurait pas été bien difficile, ce fut surtout l'intervention musclée de l'Empereur qui l'empêcha de se frayer un chemin vers l'Adriatique. En conséquence, et parce que l'ambition était loin de lui manquer, Albrecht IV misa sur une mort précoce de Barnabas Ier et s'enquit du soutien que pourraient lui apporter les divers princes électeurs. Ses ambassadeurs lui firent parvenir des nouvelles mitigées.
Beaucoup d'électeurs avaient des sympathies pour l'archiduc. Ils saluaient son interprétation libérale du devoir de paix au sein de l'Empire et lui attestaient tous le caractère d'un homme apte à pareille tâche. Les relations étaient bonnes, voire très bonnes, mais il se trouvait toujours un pays qui avait réussi à obtenir plus de faveur que l'Autriche pour les élections. En l'état, personne ne voulait se déclarer prêt à soutenir Albrecht IV lors de la prochaine élection.
L'archiduc entreprit donc de visiter tous les princes et évêques, accompagné d'une faste cour et de trésors inestimables. Ce grand voyage ressemblait fort à celui que faisaient les anciens rois en leurs terres pour juger et gouverner en toutes parts de leurs vastes empires. Les hôtes des Autrichiens y virent un bon signe en celà qu'ils apprirent à craindre et admirer Albrecht à sa juste valeur. Sa longue barbe, son nez aquilin et sa démarche lente mais sûre en imposaient et lui donnaient une aura de majesté certaine. Les négociations furent pour autant plutôt longues, particulièrement en ce qui concernait les accords commerciaux. Albrecht était peu enclin à interdire à ses marchands de concurrer ceux de telle ou telle principauté, car il avait peur pour ses rentrées d'argent. Il dut pourtant céder sur ce point important pour ne pas mettre en danger les acquis de sa mission diplomatique. Le Palatinat, les évêchés de Trêve et de Mayence, la Saxe et Clèves finirent par apporter leur soutien inconditionnel à l'Autriche. Avec cinq des sept électeurs à ses côtés, Albrecht pouvait être sûr qu'il serait élu Empereur si l'occasion se présentait.
Sitôt rentré, il se prit de querelle avec les Bavarois pour une sombre histoire de frontières. Quelques nobles bavarois se rallièrent en secret à sa cause, lui assurant une base de pouvoir s'il venait á réclamer la Basse-Bavière. De nombreuses révoltes secouaient cette région depuis maintenant plusieurs années, et cette option paraissait tentante.
Des mariages avec les familles régnantes de Lorraine et de Transylvanie mirent fin à cette série d'initiatives diplomatiques. Albrecht IV supervisa la construction de nombreuses églises à travers toute l'Autriche, lui assurant le soutien du clergé et des croyants.
Ces constructions engloutirent plusieurs centaines de milliers de Gulden, forçant une régression des aides financières de l'archiduc pour les marchands. Ceux-ci finirent par perdre pied à Lübeck et perdirent du terrain en Castille, mais restèrent très puissants à Venise. Environ 80 000 Gulden de taxes étaient dues chaque année au trésor.
La décennie plutôt calme fut interrompue momentanément par les atrocités commises dans les environs de Knittelfeld par un vavasseur brutal, Laufrit von Teuben. Une délégation de paysans en pèlerinage à Vienne avait remis à Albrecht une pétition lui demandant de les protéger contre les abus de pouvoir de leur maître. En souverain juste et bon, il donna suite à cette affaire et retira son fief à Laufrit, le condamna par ailleurs à l'exil pour ses vilénies. L'exemple fit grand bruit en Autriche, l'on constata plus de mesure dans les punitions infligées aux serfs dans les temps qui suivirent.
Plusieurs voix dans le duché criaient à une consolidation du Royaume de Hongrie, en proie à de longues rébellions de paysans et à des influences néfastes de l'extérieur. Une intervention militaire n'était pas encore envisageable, l'armée duchale se tenait toutefois prête à toute éventualité. Albrecht ne manquerait sûrement pas une occasion de se proclamer protecteur de la Hongrie, surtout qu'en l'absence de devoirs impériaux, il avait tout le loisir de s'occuper des évènements à l'Est.
- Emp_Palpatine
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Re: A.E.I.O.U.
Devenir Empereur donc...
C'était synonyme de beaucoup d'emmerdes quand je l'ai fait dans une partie-essai!
Et quelles sont les conditions pour l'event déclin de la Hongrie? Que dois-tu faire?
C'était synonyme de beaucoup d'emmerdes quand je l'ai fait dans une partie-essai!
Et quelles sont les conditions pour l'event déclin de la Hongrie? Que dois-tu faire?
Vous pensez tous que César est un con? Vous pensez que le consul et son conseiller sont des cons? Que la police et l'armée sont des cons? Et vous pensez qu'y vous prennent pour des cons? Et vous avez raison, mais eux aussi! Parce que depuis le temps qu'y vous prennent pour des cons, avouez que vous êtes vraiment des cons. Alors puisqu'on est tous des cons et moi le premier, on va pas se battre.
Re: A.E.I.O.U.
J'ai le soutien, j'ai l'armée, j'ai le fric ... et rien d'autre à faire ... Pourquoi se priver? De plus, celà règlerait mon principal problème: le manpower.Emp_Palpatine a écrit :Devenir Empereur donc...
C'était synonyme de beaucoup d'emmerdes quand je l'ai fait dans une partie-essai!
Et quelles sont les conditions pour l'event déclin de la Hongrie? Que dois-tu faire?
Pour la Hongrie c'est assez bourrin, il faudrait que je la vassalise
J'espère que le bourgmestre de Palpise s'est reconnu
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- Calimero
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Re: A.E.I.O.U.
"Le destin de l'autriche est de dominer le monde"
J'avais raté cet AAR c'est l'inconvénient d'une rubrique spéciale par rapport à AAR divers.
Je vais lire tout ça.
J'avais raté cet AAR c'est l'inconvénient d'une rubrique spéciale par rapport à AAR divers.
Je vais lire tout ça.
« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. »
Marc Bloch
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Re: A.E.I.O.U.
Sur que ce n'est pas la place la plus exposée du forum, mais vu que les messages sont rares par ici, c'est quand même difficile de le manquer longtempsGA_Thrawn a écrit :"Le destin de l'autriche est de dominer le monde"
J'avais raté cet AAR c'est l'inconvénient d'une rubrique spéciale par rapport à AAR divers.
Je vais lire tout ça.
Bon et bien je te laisse lire, continue d'écrire, et attends vos commentaires
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- Serenissimus augustus a Deo coronatus magnus pacificus imperator
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Re: A.E.I.O.U.
pas mal
bien que je n'aime pas EUIII !
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Patron du BIG, la chaine youtube qui vous veux du mal !
Re: A.E.I.O.U.
Chapitre 3: 1420-1430
L'année 1420 apporta de nouvelles idées venues de France, où la guerre faisait rage contre les Anglais. Les hommes d'armes qui y combattaient, surtout aux côtés du Roi d'Angleterre, obtenaient de spectaculaires succès contre les hordes désordonnées de paysans qui leur faisaient face. Le chevalier Greiff von Wolfsberg, qui était parti visiter ses proches en Bretagne, avait été témoin de leur puissance lors d'une bataille qui eut lieu sur son chemin. Il vanta tant et si bien les mérites de cette méthode qu'Albrecht décida de l'introduire au sein de l'archiduché et d'en faire la promotion.
Il s'en fallut de peu pour que les nouvelles armures ne furent prêtes à temps pour la prochaine guerre, car Gênes appela à nouveau l'Autriche à l'aide pour mener une croisade contre la Horde d'Or. La situation était autrement plus favorable que quelques années plus tôt, aussi l'archiduc prit-il le commandement avec enthousiasme.
Sans accès à la mer, une participation effective à la guerre n'était possible qu'en faisant preuve d'un grand talent diplomatique. Les meilleurs émissaires furent envoyés pour obtenir droit de passage pour les croisés en Hongrie et en Transylvanie. La répression terrible qui frappait les chrétiens de la Mer Noire et l'aval du Pape servit beaucoup à obtenir un prompt soutien.
L'armée d'Albrecht se mit donc en route pour le long chemin à travers les royaumes amis. Les Hongrois firent preuvent de beaucoup d'égards et confirmèrent de la maniére la plus agréable leur tradition d'hospitalité. La Transylvanie ne fut pas en reste, l'archiduc eut le plaisir d'y revoir sa nièce, mariée au prince Miklós Csáki, et organisa un gigantesque banquet pour les vaillants croisés. Ce ne fut qu'en juillet 1421 que la forteresse côtière de Bilhorod-Dnistrovskyï put être assiégée.
Des bords de la Mer Noire, Albrecht IV accorda une demande à des serfs de Carinthie se sentant exploités par leur suzerain. Les vilains obtenaient de plus en plus de droits, celà valu une popularité certaine à l'archiduc auprès des petites gens, mais d'autant plus de griefs de la part des nobles. À terme, la situation pouvait devenir dangereuse si la maison des Habsbourgs ne regagnait pas en prestige, par exemple en baillant de nouvelles terres ou en offrant de somptueux cadeaux.
Le siège de Bilhorod-Dnistrovskyï s'éternisait, les murailles de la forteresse étaient solides et il arrivait que des bateaux ravitaillent les assiégés, sans que les Autrichiens puissent y changer quelque chose, car ils ne possédaient pas la moindre flotte. Les Génois couvraient les approches de la ville plus au Nord, ils tentaient de faire tomber la cité de Zaporojie. Une grande armée tartare les délogea avec force du Dniepr quelques semaines seulement après leur arrivée. Elle avait déjà ravagé les antiques colonies grecques de Crimée et poussait désormais vers l'Ouest, bien décidée à mettre fin à cette croisade.
Les Tartares avaient vaincu près de 8 000 mercenaires italiens, le Khan Ulug Mohamed Ier était venu en personne avec ses cavaliers. Albrecht IV comptait sur ses hommes d'armes et ses chevaliers lourdement armés. En tout, il pouvait opposer environ 16 000 hommes aux 19 000 du Khan. La milice de Linz qui assiégeait Odessa fut surprise par la rapidité de l'avancée de la Horde d'Or et fut détruite en l'espace de quelques heures.
La bataille qui s'engagea entre les deux grandes armées autour de Bilhorod-Dnistrovskyï fut longtemps indécise. La robustesse des soldats autrichiens était admirable, tout autant que le talent immense des cavaliers de la steppe à inonder de flèches toute compagnie se soustrayant à la protection immédiate des archers tyroliens. L'issue fut décidée, hélas, par l'arrivée du frère du Khan avec 8 000 cavaliers supplémentaires en provenance de Berke-Saraï. Les Autrichiens déjà fatigués ne purent faire face effectivement à ces nouveaux démons. Beaucoup d'entre eux périrent ou furent réduits à l'état d'esclaves.
La croisade était de fait avortée. Les Autrichiens se retirèrent dans les Carpathes pour y recevoir des renforts venus de terres habsbourgeoises et les Milanais envoyèrent une poignée d'hommes pour reprendre la région de Burjak après le départ de la Horde d'Or, mais eux aussi subirent une défaite sans appel dès qu'ils eurent affaire au Khan. Les diplomates de l'archiduc se hâtèrent donc de conclure une paix, qu'ils négocièrent de maniére favorable en ce qu'ils obtinrent une paix blanche. L'archiduc rentra visiblement affaibli et démoralisé à Vienne.
Très déçu par la punition divine qui lui avait fait endurer une si terrible défaite, chagriné par la mort de nombre de ses compagnons et empli de la sagesse qu'offre l'âge, il décida de promouvoir davantage les philosophes et théologiens à sa cour. Le monastère des Dominicains, fondé par Leopold VI, obtint une somme si faramineuse qu'elle se procura une splendide bibliothèque, en partie dotée d'oeuvres antiques grecques d'une valeur inestimable.
Le soutien diplomatique à Albrecht IV ne s'était pas amenuisé durant sa croisade, mais un nouvel électeur avait pris place dans le collège impérial, le prince de Ferrara, qui soutenait Mantoue. Ce nouveau concurrent ne représentait pas une menace immédiate pour les intérêts autrichiens, il fallait toutefois le garder à l'oeil et tenter de l'influencer. Une rencontre fut organisée à Innsbruck, où les deux souverains s'entendirent à ne pas interférer dans leurs affaires respectives.
Une terrible maladie frappa l'archiduc en l'an de grâce 1425, alors qu'il visitait ses domaines en Styrie. Rouge de fièvre et suant à grosses gouttes, le visage pâle et fatigué, il se sentait peu à peu vaquer vers l'au-delà. Après avoir reçu l'extrême-onction, il eut un dernier plaisir dans sa vie terrestre. On lui apprit qu'Aquileia avait été excommuniée par le Pape. Il serra vivement la main de son fils Joseph et lui enjoignit de protéger les Autrichiens de Dalmatie. Un soupir plus tard il avait succombé.
L'année 1420 apporta de nouvelles idées venues de France, où la guerre faisait rage contre les Anglais. Les hommes d'armes qui y combattaient, surtout aux côtés du Roi d'Angleterre, obtenaient de spectaculaires succès contre les hordes désordonnées de paysans qui leur faisaient face. Le chevalier Greiff von Wolfsberg, qui était parti visiter ses proches en Bretagne, avait été témoin de leur puissance lors d'une bataille qui eut lieu sur son chemin. Il vanta tant et si bien les mérites de cette méthode qu'Albrecht décida de l'introduire au sein de l'archiduché et d'en faire la promotion.
Il s'en fallut de peu pour que les nouvelles armures ne furent prêtes à temps pour la prochaine guerre, car Gênes appela à nouveau l'Autriche à l'aide pour mener une croisade contre la Horde d'Or. La situation était autrement plus favorable que quelques années plus tôt, aussi l'archiduc prit-il le commandement avec enthousiasme.
Sans accès à la mer, une participation effective à la guerre n'était possible qu'en faisant preuve d'un grand talent diplomatique. Les meilleurs émissaires furent envoyés pour obtenir droit de passage pour les croisés en Hongrie et en Transylvanie. La répression terrible qui frappait les chrétiens de la Mer Noire et l'aval du Pape servit beaucoup à obtenir un prompt soutien.
L'armée d'Albrecht se mit donc en route pour le long chemin à travers les royaumes amis. Les Hongrois firent preuvent de beaucoup d'égards et confirmèrent de la maniére la plus agréable leur tradition d'hospitalité. La Transylvanie ne fut pas en reste, l'archiduc eut le plaisir d'y revoir sa nièce, mariée au prince Miklós Csáki, et organisa un gigantesque banquet pour les vaillants croisés. Ce ne fut qu'en juillet 1421 que la forteresse côtière de Bilhorod-Dnistrovskyï put être assiégée.
Des bords de la Mer Noire, Albrecht IV accorda une demande à des serfs de Carinthie se sentant exploités par leur suzerain. Les vilains obtenaient de plus en plus de droits, celà valu une popularité certaine à l'archiduc auprès des petites gens, mais d'autant plus de griefs de la part des nobles. À terme, la situation pouvait devenir dangereuse si la maison des Habsbourgs ne regagnait pas en prestige, par exemple en baillant de nouvelles terres ou en offrant de somptueux cadeaux.
Le siège de Bilhorod-Dnistrovskyï s'éternisait, les murailles de la forteresse étaient solides et il arrivait que des bateaux ravitaillent les assiégés, sans que les Autrichiens puissent y changer quelque chose, car ils ne possédaient pas la moindre flotte. Les Génois couvraient les approches de la ville plus au Nord, ils tentaient de faire tomber la cité de Zaporojie. Une grande armée tartare les délogea avec force du Dniepr quelques semaines seulement après leur arrivée. Elle avait déjà ravagé les antiques colonies grecques de Crimée et poussait désormais vers l'Ouest, bien décidée à mettre fin à cette croisade.
Les Tartares avaient vaincu près de 8 000 mercenaires italiens, le Khan Ulug Mohamed Ier était venu en personne avec ses cavaliers. Albrecht IV comptait sur ses hommes d'armes et ses chevaliers lourdement armés. En tout, il pouvait opposer environ 16 000 hommes aux 19 000 du Khan. La milice de Linz qui assiégeait Odessa fut surprise par la rapidité de l'avancée de la Horde d'Or et fut détruite en l'espace de quelques heures.
La bataille qui s'engagea entre les deux grandes armées autour de Bilhorod-Dnistrovskyï fut longtemps indécise. La robustesse des soldats autrichiens était admirable, tout autant que le talent immense des cavaliers de la steppe à inonder de flèches toute compagnie se soustrayant à la protection immédiate des archers tyroliens. L'issue fut décidée, hélas, par l'arrivée du frère du Khan avec 8 000 cavaliers supplémentaires en provenance de Berke-Saraï. Les Autrichiens déjà fatigués ne purent faire face effectivement à ces nouveaux démons. Beaucoup d'entre eux périrent ou furent réduits à l'état d'esclaves.
La croisade était de fait avortée. Les Autrichiens se retirèrent dans les Carpathes pour y recevoir des renforts venus de terres habsbourgeoises et les Milanais envoyèrent une poignée d'hommes pour reprendre la région de Burjak après le départ de la Horde d'Or, mais eux aussi subirent une défaite sans appel dès qu'ils eurent affaire au Khan. Les diplomates de l'archiduc se hâtèrent donc de conclure une paix, qu'ils négocièrent de maniére favorable en ce qu'ils obtinrent une paix blanche. L'archiduc rentra visiblement affaibli et démoralisé à Vienne.
Très déçu par la punition divine qui lui avait fait endurer une si terrible défaite, chagriné par la mort de nombre de ses compagnons et empli de la sagesse qu'offre l'âge, il décida de promouvoir davantage les philosophes et théologiens à sa cour. Le monastère des Dominicains, fondé par Leopold VI, obtint une somme si faramineuse qu'elle se procura une splendide bibliothèque, en partie dotée d'oeuvres antiques grecques d'une valeur inestimable.
Le soutien diplomatique à Albrecht IV ne s'était pas amenuisé durant sa croisade, mais un nouvel électeur avait pris place dans le collège impérial, le prince de Ferrara, qui soutenait Mantoue. Ce nouveau concurrent ne représentait pas une menace immédiate pour les intérêts autrichiens, il fallait toutefois le garder à l'oeil et tenter de l'influencer. Une rencontre fut organisée à Innsbruck, où les deux souverains s'entendirent à ne pas interférer dans leurs affaires respectives.
Une terrible maladie frappa l'archiduc en l'an de grâce 1425, alors qu'il visitait ses domaines en Styrie. Rouge de fièvre et suant à grosses gouttes, le visage pâle et fatigué, il se sentait peu à peu vaquer vers l'au-delà. Après avoir reçu l'extrême-onction, il eut un dernier plaisir dans sa vie terrestre. On lui apprit qu'Aquileia avait été excommuniée par le Pape. Il serra vivement la main de son fils Joseph et lui enjoignit de protéger les Autrichiens de Dalmatie. Un soupir plus tard il avait succombé.
- Emp_Palpatine
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Re: A.E.I.O.U.
On n'attaque pas la Horde tant qu'on lui a pas mis la patée en tech.
Vous pensez tous que César est un con? Vous pensez que le consul et son conseiller sont des cons? Que la police et l'armée sont des cons? Et vous pensez qu'y vous prennent pour des cons? Et vous avez raison, mais eux aussi! Parce que depuis le temps qu'y vous prennent pour des cons, avouez que vous êtes vraiment des cons. Alors puisqu'on est tous des cons et moi le premier, on va pas se battre.
-
- Calimero
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Re: A.E.I.O.U.
Un bien beau règne que celui Albrecht!
Puisse son fils continuer son oeuvre.
(L'empereur doit bien rire, il est toujours vivant et albert et mort )
Puisse son fils continuer son oeuvre.
(L'empereur doit bien rire, il est toujours vivant et albert et mort )
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Marc Bloch
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Re: A.E.I.O.U.
Je me pensais en sécurité avec tous les mineurs italiens qui faisaient un souk pas possible en Crimée et ma belle armée qui servait de toutes manières à rien en Autriche, mais j'ai appris d'une manière peu délicate que le Khan n'aime pas trop être dérangéEmp_Palpatine a écrit :On n'attaque pas la Horde tant qu'on lui a pas mis la patée en tech.
MerciGA_Thrawn a écrit :Un bien beau règne que celui Albrecht!
Puisse son fils continuer son oeuvre.
(L'empereur doit bien rire, il est toujours vivant et albert et mort )
C'est vrai que ce Barnabas me les brise à ne pas vouloir mourir, il va falloir hâter un peu les choses
- Emp_Palpatine
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Re: A.E.I.O.U.
Tiens, c'est vrai ça... C'est pas beau de parier sur le décès de ses petits camarades.
Vous pensez tous que César est un con? Vous pensez que le consul et son conseiller sont des cons? Que la police et l'armée sont des cons? Et vous pensez qu'y vous prennent pour des cons? Et vous avez raison, mais eux aussi! Parce que depuis le temps qu'y vous prennent pour des cons, avouez que vous êtes vraiment des cons. Alors puisqu'on est tous des cons et moi le premier, on va pas se battre.
Re: A.E.I.O.U.
Joseph Ier avait toujours été très respectueux des accomplissements de son père. S'il faisait souvent des propositions qui paraissaient biscornues aux hommes de guerre qui composaient la cour d'Albrecht IV, il n'en partageait pas moins le même caractère de justice, de bravoure et d'ouverture d'esprit. Pour être pleinement honnête, il faudrait même dire qu'il possédait ces qualités en plus grandes quantités que son père. Son éducation au monastère bénédictin d'Arnoldstein avait décuplé ses talents naturels.
Sa première décision fut de reconquérir les marchés de Lübeck. Albrecht IV avait été déçu par les revenus que lui procuraient ses hommes de commerce en Castille, et il n'avait pas tort. Pourtant, il refusait de retenter l'envoi houleux de bourgeois à Lübeck, Dieu seul sait pourquoi. Qu'importe, Joseph y travailla intensément, écouta les avis de tous ses conseillers et obtint un succès lucratif.
Sitôt les premières taxes commerciales de terre allemande arrivées, Joseph eut vent de la formidable guerre qui se préparait dans la péninsule italienne. Gênes et les États Papaux voulaient dépecer la principauté rénégate d'Aquileia, qui serait soutenue par la République de Venise, l'Empereur et Milan. Malgré la possibilité de perdre la précieuse alliance vénitienne, l'archiduc fit débuter rapidement les préparatifs pour une guerre. Il comptait mener personnellement les troupes autrichiennes, et personne ne se doutait encore de son talent.
La déclaration de guerre fit l'objet de quelques surprises. Que la Bohême refusersait de suivre l'archiduché, Joseph s'en était douté. Mais que son allié vénitien retourne ses armes contre lui! Il l'avait craint, sans l'estimer probable. Seule Gênes honora son alliance, la Transylvanie refusa d'intervenir aux côtés d'Aquileia par sympathie pour l'Autriche, et l'Achaée fit de même par peur de représailles. La guerre ainsi lancée requérait des décisions rapides. Joseph Ier voulait infliger une sanglante défaite au patriarche d'Aquileia, et ce rapidement. Une fois de plus les mines du Krain auraient à être occupées, mais cette fois-ci le Frioul devait tomber aussi. Avant l'arrivée de l'Empereur.
Les mercenaires au service d'Aquileia n'étaient qu'un ramassis de bons à rien avides de pillages. Joseph les défit et assiégea les villes du Frioul, les milices de Styrie envahissaient en même temps le Krain. Même ces dernières parvinrent à repousser les 8 000 gueux de l'armée du patriarche! Toutefois, les sièges s'éternisaient, alors même que Barnabas Ier et le doge avaient entreprit d'envahir les terres autrichiennes.
Devant ces dangers, Joseph n'hésita pas à prendre d'assaut plusieurs forteresses, portant lui même force coups d'épée aux lâches Aquiléens. Le Frioul était sien! Implacable et déterminé, il se rua vers les étrangers incendiant son duché. Ce fut lors de ces batailles que l'on reconnut son véritable génie pour l'art de la guerre.
Rien ne lui résistait! Il retourna au Frioul, reprendre les villes que certains traitres aquiléens avaient vendues à leur anciens maîtres. Il y détruisit en outre toute la bande de mercenaires au service du patriarche. Celui-ci faisant désormais face au néant, il accepta la paix que lui proposa Josef. L'accord fut signé sur terrain neutre, à Sopron, et prévoyait la perte du comté du Krain, qui reviendrait à Tancrède de Thraox, noble byzantin démis par son empereur et supervisant jusque là les mines d'or autrichiennes.
Les États du Pape s'étaient cependant également retirés du conflit, et il restait trois adversaires coriaces sur le terrain. L'agression autrichienne eut aussi pour conséquence d'éroder le soutien des électeurs pour Joseph. Seul l'évêché de Mayence resta fidèle à l'archiduc. De nouvelles victoires purent être revendiquées par Joseph, sans pourtant parvenir à briser le moral de ses ennemis. À peine avait-il détruit un contingent ennemi que de nouveaux apparaissaient dans son dos, réclamant son attention au détriment de sièges qui auraient pu faire pencher la balance de maniére plus décisive en faveur de l'Autriche. Trévise fut prise et reprise plusieurs fois, sans plus de résultat que d'enhardir encore plus les Vénitiens.
Après près de deux ans de va-et-vient extrêmement coûteux en hommes et en or, Joseph se résolut à accepter l'inévitable. Il ne pourrait plus gagner cette guerre de lui-même, plus par la seule force des armes. La paix fut signée avec Venise, une paix douloureuse car elle coûtait près de 175 000 Gulden à l'Autriche. La cité des lagunes était imprenable par voie terrestre et l'occupation de Trévise n'avait pu faire ciller le doge.
La guerre restait la même car si un adversaire avait quitté l'infâme coalition de l'Empereur, l'armée duchale avait beaucoup souffert et ne présentait plus la même force de frappe que jadis. Elle pouvait tout juste encore repousser les différentes incursions hessoises et milanaises dans le Tyrol. Barnabas Ier de Hesse, Saint-Empereur et landgrave fut battu à plusieurs reprises dans les étroits défilés montagneux des Alpes autrichiennes. Il proposa une paix blanche en 1428 suite à la bataille de Kitzsühel, où il perdit 5 000 des siens.
Suite à quelques impolitesses bavaroises lors de la diète de Regensburg, l'un des rares moments de paix forcée, Joseph eut l'occasion de démontrer son talent diplomatique. Il parvint à réconcilier les représentants échauffés, apaisant ainsi une situation fort délicate. Cette mesure et cette finesse contrastèrent beaucoup avec l'image de coupe-gorge que beaucoup de principautés impériales s'étaient faites de Joseph suite à la guerre italienne. On était désormais bien plus enclin à lui faire confiance.
Peu de gloire restait à tirer de la guerre contre Milan, de part et d'autre les opérations ralentissaient et la paysannerie grinçait contre les impôts. Le Krain s'était déjà soulevé et le comte de Tancrède en avait été chassé. Plusieurs mois de tractations intenses et d'escarmouches aboutirent finalement en janvier 1429, après la défaite des armées génoises devant Brescia: l'Autriche s'engageait à verser 25 000 ducats à Milan.
Joseph n'était pas mécontent de l'issue de cette guerre, même si elle lui avait coûté infiniment plus qu'il n'avait voulu croire lorsqu'il la commença. Sa ténacité et la valeur des armes autrichiennes lui avaient valu la reconaissance et le respect de nombreux états. Le Palatinat et les États Papaux s'étaient déjà offerts comme alliés, et le margravat de Brandebourg avait spontanément proposé un mariage entre les deux familles régnantes. Bien sur Joseph repoussa les demandes d'alliance, qui ne pouvaient lui garantir une aide militaire assez importante pour justifier le risque de s'engager dans des conflits qui lui seraient étrangers. Le Krain était désormais sien, il put en chasser les rebelles avec l'armée encore rassemblée et remit Tancrède de Thraox à la tête du très riche comté. Les difficultés diplomatiques purent être surmontées assez rapidement aussi, l'épisode de Regensburg et quelques cadeaux bien choisis rétablirent l'entente qui régnait avant-guerre. Joseph avait réussi à s'imposer dans le Saint-Empire.
Sa première décision fut de reconquérir les marchés de Lübeck. Albrecht IV avait été déçu par les revenus que lui procuraient ses hommes de commerce en Castille, et il n'avait pas tort. Pourtant, il refusait de retenter l'envoi houleux de bourgeois à Lübeck, Dieu seul sait pourquoi. Qu'importe, Joseph y travailla intensément, écouta les avis de tous ses conseillers et obtint un succès lucratif.
Sitôt les premières taxes commerciales de terre allemande arrivées, Joseph eut vent de la formidable guerre qui se préparait dans la péninsule italienne. Gênes et les États Papaux voulaient dépecer la principauté rénégate d'Aquileia, qui serait soutenue par la République de Venise, l'Empereur et Milan. Malgré la possibilité de perdre la précieuse alliance vénitienne, l'archiduc fit débuter rapidement les préparatifs pour une guerre. Il comptait mener personnellement les troupes autrichiennes, et personne ne se doutait encore de son talent.
La déclaration de guerre fit l'objet de quelques surprises. Que la Bohême refusersait de suivre l'archiduché, Joseph s'en était douté. Mais que son allié vénitien retourne ses armes contre lui! Il l'avait craint, sans l'estimer probable. Seule Gênes honora son alliance, la Transylvanie refusa d'intervenir aux côtés d'Aquileia par sympathie pour l'Autriche, et l'Achaée fit de même par peur de représailles. La guerre ainsi lancée requérait des décisions rapides. Joseph Ier voulait infliger une sanglante défaite au patriarche d'Aquileia, et ce rapidement. Une fois de plus les mines du Krain auraient à être occupées, mais cette fois-ci le Frioul devait tomber aussi. Avant l'arrivée de l'Empereur.
Les mercenaires au service d'Aquileia n'étaient qu'un ramassis de bons à rien avides de pillages. Joseph les défit et assiégea les villes du Frioul, les milices de Styrie envahissaient en même temps le Krain. Même ces dernières parvinrent à repousser les 8 000 gueux de l'armée du patriarche! Toutefois, les sièges s'éternisaient, alors même que Barnabas Ier et le doge avaient entreprit d'envahir les terres autrichiennes.
Devant ces dangers, Joseph n'hésita pas à prendre d'assaut plusieurs forteresses, portant lui même force coups d'épée aux lâches Aquiléens. Le Frioul était sien! Implacable et déterminé, il se rua vers les étrangers incendiant son duché. Ce fut lors de ces batailles que l'on reconnut son véritable génie pour l'art de la guerre.
Rien ne lui résistait! Il retourna au Frioul, reprendre les villes que certains traitres aquiléens avaient vendues à leur anciens maîtres. Il y détruisit en outre toute la bande de mercenaires au service du patriarche. Celui-ci faisant désormais face au néant, il accepta la paix que lui proposa Josef. L'accord fut signé sur terrain neutre, à Sopron, et prévoyait la perte du comté du Krain, qui reviendrait à Tancrède de Thraox, noble byzantin démis par son empereur et supervisant jusque là les mines d'or autrichiennes.
Les États du Pape s'étaient cependant également retirés du conflit, et il restait trois adversaires coriaces sur le terrain. L'agression autrichienne eut aussi pour conséquence d'éroder le soutien des électeurs pour Joseph. Seul l'évêché de Mayence resta fidèle à l'archiduc. De nouvelles victoires purent être revendiquées par Joseph, sans pourtant parvenir à briser le moral de ses ennemis. À peine avait-il détruit un contingent ennemi que de nouveaux apparaissaient dans son dos, réclamant son attention au détriment de sièges qui auraient pu faire pencher la balance de maniére plus décisive en faveur de l'Autriche. Trévise fut prise et reprise plusieurs fois, sans plus de résultat que d'enhardir encore plus les Vénitiens.
Après près de deux ans de va-et-vient extrêmement coûteux en hommes et en or, Joseph se résolut à accepter l'inévitable. Il ne pourrait plus gagner cette guerre de lui-même, plus par la seule force des armes. La paix fut signée avec Venise, une paix douloureuse car elle coûtait près de 175 000 Gulden à l'Autriche. La cité des lagunes était imprenable par voie terrestre et l'occupation de Trévise n'avait pu faire ciller le doge.
La guerre restait la même car si un adversaire avait quitté l'infâme coalition de l'Empereur, l'armée duchale avait beaucoup souffert et ne présentait plus la même force de frappe que jadis. Elle pouvait tout juste encore repousser les différentes incursions hessoises et milanaises dans le Tyrol. Barnabas Ier de Hesse, Saint-Empereur et landgrave fut battu à plusieurs reprises dans les étroits défilés montagneux des Alpes autrichiennes. Il proposa une paix blanche en 1428 suite à la bataille de Kitzsühel, où il perdit 5 000 des siens.
Suite à quelques impolitesses bavaroises lors de la diète de Regensburg, l'un des rares moments de paix forcée, Joseph eut l'occasion de démontrer son talent diplomatique. Il parvint à réconcilier les représentants échauffés, apaisant ainsi une situation fort délicate. Cette mesure et cette finesse contrastèrent beaucoup avec l'image de coupe-gorge que beaucoup de principautés impériales s'étaient faites de Joseph suite à la guerre italienne. On était désormais bien plus enclin à lui faire confiance.
Peu de gloire restait à tirer de la guerre contre Milan, de part et d'autre les opérations ralentissaient et la paysannerie grinçait contre les impôts. Le Krain s'était déjà soulevé et le comte de Tancrède en avait été chassé. Plusieurs mois de tractations intenses et d'escarmouches aboutirent finalement en janvier 1429, après la défaite des armées génoises devant Brescia: l'Autriche s'engageait à verser 25 000 ducats à Milan.
Joseph n'était pas mécontent de l'issue de cette guerre, même si elle lui avait coûté infiniment plus qu'il n'avait voulu croire lorsqu'il la commença. Sa ténacité et la valeur des armes autrichiennes lui avaient valu la reconaissance et le respect de nombreux états. Le Palatinat et les États Papaux s'étaient déjà offerts comme alliés, et le margravat de Brandebourg avait spontanément proposé un mariage entre les deux familles régnantes. Bien sur Joseph repoussa les demandes d'alliance, qui ne pouvaient lui garantir une aide militaire assez importante pour justifier le risque de s'engager dans des conflits qui lui seraient étrangers. Le Krain était désormais sien, il put en chasser les rebelles avec l'armée encore rassemblée et remit Tancrède de Thraox à la tête du très riche comté. Les difficultés diplomatiques purent être surmontées assez rapidement aussi, l'épisode de Regensburg et quelques cadeaux bien choisis rétablirent l'entente qui régnait avant-guerre. Joseph avait réussi à s'imposer dans le Saint-Empire.
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Re: A.E.I.O.U.
La répression sera impitoyable. Je vais envoyer ces gueux tout bottés au gibet!von Aasen a écrit :
Le Krain était désormais sien, il put en chasser les rebelles avec l'armée encore rassemblée et remit Tancrède de Thraox à la tête du très riche comté.
Ha on me rappelle dans mon oreillette qu'il faut aussi que je gagne les coeurs et les âmes de la population... C'est quoi ces conneries?
« Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. »
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Re: A.E.I.O.U.
Enfin un état puissant a la tete du saint empire. Mais ne t'avise plus de t'en prendre aux états du pape.
En tant que grand inquisiteur, je te conseille d'écraser le Khanat une bonne fois pour toute et de rétablir la chrétienté en ces terres. N'oublie pas tes devoirs envers la sainte église.
Sus aux hérétiques
En tant que grand inquisiteur, je te conseille d'écraser le Khanat une bonne fois pour toute et de rétablir la chrétienté en ces terres. N'oublie pas tes devoirs envers la sainte église.
Sus aux hérétiques