L’Autriche face à son destin
Acte I. Les ténèbres déferlent sur le champion du Christ
1539, de sombres nuages s’accumulent au-dessus de l’Europe : le Malin avance ses pions. L’Empereur, rempart de la chrétienté, est aussitôt investi par le Seigneur d’une mission sacrée : il faut sauver la chrétienté
! Le premier coup viendra du nord : les vikings déferlent sur la pauvre Pologne… Avec la bénédiction de la France, état perfide, qui avait poussé la duplicité jusqu’à garantir officiellement, à la face du monde, l’intégrité territoriale de la Pologne ! Voilà ce que vaut la parole du Roi de France : RIEN
! Danzig est dérobée, seul l’Empereur a le courage de protester devant cette infamie.
Le diable poursuit alors son sinistre plan, puisque la première partie a si bien réussi : l’empire ottoman agresse sauvagement la catholique Hongrie ! Sans hésiter un seul instant, le Sauveur autrichien se précipite et les armées impériales franchissent la frontière, bien décidées à repousser la marée maléfique
.
La très catholique Espagne se croise aussitôt et entre en guerre à nos côtés… mais la France, état perfide, nous attaque dans le dos ! Le coup de poignard du traître converti à l’Islam
! Le viking du nord suit le mouvement, l’Europe chrétienne tremble : le berger des âmes est son dernier espoir. Vive l’Empereur !
Acte II. Les marées montantes et descendantes
Le choc des titans a lieu devant Buda : l’arrivée inopinée d’une colonne de renforts constituée de 40.000 autrichiens fait pencher la balance dans le camp des justes : plus de 70.000 impériaux luttent pour le bon droit contre moins de 20.000 infidèles menés par le Sultan ! Mais le Malin a trop bien préparé son coup sournois, l’innocente brebis est lacérée, égorgée… :( La Hongrie disparaît. Les trois malfaisants ont réussi leur coup : dépouiller le paladin béni ! Dieu les punira comme il se doit.
Le peuple élu contre-attaque de toutes ses forces et écrase les Suédois au Holstein, Bremen, Mecklenburg et Danzig. Nos frères d’Espagne lancent alors l’assaut contre Constantinople l’impie, ce qui permet à nos armées d’avancer dans les Balkans : tout va pour le mieux, sauf en Hollande, où nous reculons en bon ordre devant les Français
.
Notre élan se brise alors contre la multitude ignoble de nos ennemis perfides : nos frères Ibériques sont décimés en Thrace, le boucher Soliman revient alors dans les Balkans et pulvérise nos preux. Pire, la France, état perfide, vient au secoure du viking du nord, en grand péril : Guise nous chasse de Bremen et Meclenburg, mais subi une magistrale défaite devant Danzig
, tout comme les Suédois après lui : Dieu est avec nous, nous lutterons et nous vaincrons !
Acte III. 1543 – 1544. L’Empire contre-attaque
Nos frères Ibériques signent la paix avec l’infidèle, condition exigée par le très musulman Roi de France pour retirer son pays de la guerre : et il ose encore se prétendre chrétien après ses dernières actions
? Plus personne n’est dupe et les premières mosquées apparaissent déjà en région parisienne. On raconte que le peuple de France pourrait bien se soulever contre cette infamie, mais la vengeance divine sera pire encore
!
Nos armées repartent fièrement au combat et infligent une hallucinante série de défaites à nos ennemis : les Suédois sont écrasés en Allemagne, Bremen, Meclenburg et, mieux, Danzig tombent entre nos justes mains ! Par deux fois, Soliman le perfide tente de traverser le Danube au Pest, chaque fois nos violents assauts de cavalerie le rejettent de l’autre côté du fleuve : le monstre ne passera pas
!
A un contre deux, nos héros rivalisent de prouesses et tous peuvent sentir le vent de la victoire, mais l’ennemi mobilise massivement, la guerre ne fait que commencer. Des dizaines de milliers de bons Hongrois, persécutés par l’infidèle, rallient nos armées, gonflant nos rangs. Mort à l’infidèle, mort à ceux qui nous agressent, mort aux ennemis de Dieu !
Acte IV. 1545 – 1547. L’Archange Gabriel sauve la capitale impériale
Après quelques nouvelles, mais éphémères, victoires dans les Balkans, nos armées sont débordées par une offensive de très grande ampleur des ennemis de Dieu : les hordes maudites déferlent, l’Istria et Steiermark tombent, mais Soliman est sèchement battu par nos paladins de lumière devant Vienne l’étincelante. Un maigre répit.
Au nord, la marine impériale d’Autriche subit une lourde défaite, qui brise net le rêve autrichien d’invasion de la Suède, pays duquel jaillissent sans cesse de nouveaux vikings : à 10 contre 1, ceux-ci finissent par avoir raison de notre résistance à Danzig et le siège de la ville commence
. Seigneur, n’abandonne pas ton fidèle serviteur ! Abat ton bras vengeur et dévaste les hordes impies qui traquent les brebis de Dieu !
L’infidèle revient devant Vienne et lance l’assaut : les portes de la capitale sont enfoncées, la chrétienté va succomber… Apparaît alors l’Archange Gabriel ! « Vienne tu ne prendras pas ! L’Empereur est le champion de lumière ! Retourne dans ton trou ténébreux, impie ! ». Terrorisé, Soliman prend la fuite, violement poursuivi par 30.000 Autrichiens qui viennent de surgir sur ses arrières ! Dieu est grand ! Ce miracle galvanise nos hommes et un groupe d’audacieux vient mettre le siège… devant Constantinople elle-même !
Le sournois Soliman utilise alors toute sa ruse maléfique pour duper nos cœurs purs : il parvient à isoler le gros de l’armée impériale au sud est du Danube et, cela fait, détruit tous les ponts puis se précipite comme un rapace sur Vienne, phare de la chrétienté
. L’assaut est donné, les portes de la ville sont à nouveau enfoncées, seuls 400 braves résistent encore et refusent de céder : Dieu viendra nous sauver
!
L’Archange Gabriel surgit une nouvelle fois et ouvre les flots déchaînés du Danube devant nos pieuses armées, qui se lancent aussitôt au combat : Soliman est écrasé, victoire
! Dieu a sauvé la capitale impériale, une fois encore. Miracle de la foi, Ferdinand écrase exactement au même moment 35.000 Suédois devant Danzig ! Le vent de la Fortuna a tourné, le Malin a échoué.
Acte V. 1548 – 1550. Ultimes coups de butoirs des vikings du nord
Le sournois Soliman arrive à temps pour sauver Constantinople, mais se heurte ensuite à nos inflexibles paladins : il est à nouveau écrasé au Pest et ne peut empêcher la reprise du Steiermark. Un statut quo va dès lors s’installer sur ce front, où restera néanmoins stationné jusqu’à la fin près de 70.000 Impériaux prêts à tout pour défendre la mère patrie, mais l’ottoman ne reviendra plus à la charge, la guerre s’achève de fait sur ce front dès le mois de février 1549.
Le viking du nord, lui, n’a pas encore dit son dernier mot : il nous assaille au Bremen, où nous le taillons en pièce, mais non sans y laisser quelques plumes, reprend brièvement le riche Mecklenburg avant d’en être à nouveau chassé et repousse une fois encore la petite mais courageuse marine impériale d’Autriche. Après tous ces carnages arrive l’incroyable : 50.000 Suédois débarquent ! A Vienne, c’est la stupéfaction : comment ce petit pays désertique a-t-il pu lever une telle armée après 12 années de guerre
?
Visiblement, le viking du nord est aussi déterminé et fanatique que l’Empereur
… mais il lui manque l’appui de Dieu (et de ses alliés
), qui vient en aide à son champion éternel : les Impériaux sont vainqueurs, l’ennemi est écrasé et traqué impitoyablement. L’ultime assaut Suédois a échoué : les vikings n’ont pas repris pied sur le continent !
Acte VI. 13 années de guerre
La Suède se rend à l’évidence et, le 28 décembre 1550, cède Bremen et Mecklenburg à l’Autriche, gardant ainsi Danzig pour elle, objectif impérial avoué pourtant : après 13 années de guerre, il fallait en finir et l’offre du viking était juste et bonne, nous ne pouvions la refuser, même si cela ne correspondait pas à nos désirs
. Une paix blanche suit rapidement avec l’empire ottoman et la paix revient enfin : les campagnes de l’empire sont ravagées, nos coffres sont vides, les rebelles saccagent nos provinces malgré tous les efforts de nos loyaux alliés, mais Dieu ne nous abandonnera pas : IL nous a donné la victoire, IL nous apportera une prospérité nouvelle, nous n’en doutons pas un seul instant et LE prions toutes les heures.
« Comment cela s’appelle t-il quand le jour se lève et que tout est saccagé, que l’air pourtant se respire, qu’on a tout perdu, que la ville brûle et que les innocents s’entretuent ? »
« Cela a un très beau nom, cela s’appelle l’aurore »
(Sophocle, Électre)