Chapitre 4 : Georg Wilhelm Ier der Zerstörer (le destructeur). 1496-1515
I. La 3e guerre de Silésie : hécatombe chez les grandes puissances.
Lorsque Georg Wilhelm Ier devient électeur le 10 mars 1496, il est à la tête de l’armée qui marche contre les rebelles du Mecklembourg. Ainsi, il perpétue la tradition de la Krone Armee instituée sous Albrecht III Achilles. Le 26 mars, il s’offre la victoire au Mecklembourg, rétablissant sur le trône le souverain légitime chassé il y a peu par des prétendants. Mais tout n’est pas rose pour le jeune souverain qui voit l’empereur lui réclamer Oberlausitz ! Mais ce ne sont, heureusement, que des belles paroles lâchées en l’air !
Mais bien plus grave, le 26 juin, une grave crise monétaire frappe l’électorat. Le souverain se voit obligé de faire appel Georg Briesen pour tenter d’éradiquer l’inflation naissante. Heureusement, celle-ci n’aura que peu de conséquences sur le reste du règne. Le roi passe ensuite une année tranquille à apprendre son nouveau rôle.
Malheureusement, la dure réalité de la vie le rappel le 16 novembre 1497. Son fils, jeune enfant de 5 ans, est très gravement malade. Il agonisera dans son lit pendant toute la journée mais la maladie d’origine inconnue, l’emportera le soir vers 22h. Georg Wilhelm Ier est très touché par ce drame personnel et il pleurera longuement le soir et lors des messes. Il fera d’ailleurs construire à Breslau l’église Friedrich, dédié à la mémoire de son fils et des enfants morts en bas âge.
Mais pour bien assoir son autorité, l’électeur doit partir en guerre. De nouveau, le roi de Bohême est excommunié. C’est une occasion unique et le 8 janvier 1498, l’invasion est programmée. Le roi rassurera quelque peu ses voisins sur ses intentions, prétextant que l’armée doit simplement écraser une rébellion en Poméranie. Cependant, et bien qu’une rébellion soit effectivement écrasée le 8 août, Georg Wilhelm est déjà prêt. La 3e guerre de Silésie (guerre qui n’a de Silésie que le nom) débute le 11 septembre 1498.
La guerre s’annonce relativement compliquée, étant donné que la Lituanie (en guerre contre la Moscovie) ne suit pas et que la Pologne, rapidement rejoint par la Bavière, vole au secours des Bohémiens. Mais en face, il y a l’armée de Pilsen, la plus puissante armée du monde pour son époque et l’utilisation de la redoutable « gegen Last » (contre de charge), va faciliter les éblouissantes victoires du Brandebourg.
En effet, dès le 5 octobre, l’armée bohémienne est anéantie devant Prague alors que les soldats du Brandebourg ne comptent que 1500 morts et blessés. D’ailleurs, fortement impressionnée, la Lituanie s’empresse de retrouver l’alliance avec le Brandebourg. « Der enger Freund » est très heureux de pouvoir de nouveau compter sur l’alliance avec le plus puissant état nord-allemand.
Par ailleurs, la guerre se termine piteuse pour la Bavière, éjectée le 11 décembre après une lourde défaite à Pilsen et la perte de la basse Bavière. Pendant ce temps, les Polonais tentent de profiter de l’absence d’armées brandebourgeoises pour envahir la Silésie. Mal leur en pris : après la chute de Prague en mars, les troupes polonaises sont anéanties devant Breslau le 29 mars 1499. Dans cette bataille dont les conséquences seront irréversibles et désastreuses sur le long terme, la Pologne s’effondre en un seul jour. Toute la fine fleur de la noblesse est anéantie, toute la puissance polonaise vole en éclat. S’en est à jamais fini de la Grande Pologne, désormais condamné à errer dans les méandres des guerres civiles et interventions étrangères, ne retrouvant plus de stabilité pendant un long moment.
De fait, dès le 14 juin, l’armée de secours polonaise est aussi détruite. Le Mecklembourg, la Thuringe et la Saxe n’auront alors plus qu’à simplement assiégé les forts polonais. Pendant ce temps, la France anéantie par les guerres contre la Bourgogne et effroyablement morcelé, se tourne vers la réforme pour tenter de trouver des solutions aux malheurs qui l’accable.
Pendant ce temps, Georg Wilhelm Ier, qui vient de perdre sa femme, se tourne vers une jeune courtisane qui lui a tapé dans l’œil. Un bâtard naitra 9 mois plus tard et l’électeur en fera son légitime successeur. C’est ainsi qu’Albrecht Friedrich naquit et se présenta comme le nouvel héritier, alors qu’il n’était qu’à 50% de « noble sang ».
Le 21 janvier 1500, Clèves, qui avait pris les armes contre le Brandebourg, est vassalisé. C’est le début d’une vaste politique : der römischen Politik (la politique romaine), visant à faire élire un Hohenzollern sur le trône impérial. Cette politique caractérisera les ambitions du Brandebourg pour les prochaines décennies afin de pouvoir réformer le ST. Empire et atteindra le but ultime : une Grande Allemagne unie ! Pour le moment, le Brandebourg n’est soutenu que par Clèves et son propre vote. Il faudra donc se trouver rapidement de nouveaux alliés auprès des électeurs.
Mais on en est encore loin et pour le moment, il s’agit de clôturer cette guerre. Par le traité de Breslau du 12 mars, la Bohême cède au brandebourg. A Poznan le 15 mars, c’est au tour de la Pologne d’accepter sa défaite. Ainsi, la guerre n’aura duré qu’un peu plus d’un an mais les conséquences seront multiples et il faut prendre le temps de les analyser.