Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

KMS Bismark
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Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par KMS Bismark »

Profitant du don d'un europa universalis III tout neuf avec les extensions par paradox, j'ai décidé de redonner sa chance au jeu. Et ben, après 2, 3 parties tests, j'ai trouvé ça bien mieux et j'ai donc lancé une partie avec le Brandebourg en 1453. (J'en avais une de 1399 mais le jeu a été ruiné par monster Bohême qui a conquis la Pologne, la Crimée, la Lituanie, la Hongrie jusqu'au Caucase...) Allez donc sans plus attendre:

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L’histoire du Brandebourg moderne peut commencer aux alentours de 1453, lorsque Friedrich II de Hohenzollern décida qu’il avait une histoire à forger, celle des maîtres de l’Allemagne ! Certes, à cette époque, le Brandebourg n’était rien d’autre qu’un grand électeur sans réelle couronne sur sa tête, mais déjà, on sentait que cette nation pouvait aller jusqu’au bout, jusqu’à l’unification allemande.
Mais il est évident que personne ne pouvait alors prévoir la grande destinée du Brandebourg qui allait, au fil des siècles, se forger une réputation militaire, coloniale, navale et impériale ! Nous connaissons tous les grandes guerres qui ont secoué le Saint-Empire. Les guerres brandebourg-Bohême, Brandebourg-Hongrie restent des incroyables exploits militaires. Mais il n’y a pas que ça : la guerre coloniale contre les Portugais ou la guerre de 14 ans ont forgé l’identité nationale Brandebourgeoise puis allemande.
A jamais, l’histoire du monde sera marquée par l’histoire brandebourgeoise ; l’un des 3 grands puis l’un des 2 grands. Mais commençons ici le récit de cette histoire qui va débuter le 29 mai 1453, après la chute de Constantinople…
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(En rouge j’ai délimité la grande Allemagne, mon objectif de fin du jeu).

Chapitre 1 : Friedrich II der Eroberer (le conquérant). 1440-1480

I. De Pologne en Poméranie ou les débuts de l’art militaire brandebourgeois. (1453-1463)

En 1453, Friedrich II est déjà électeur depuis 13 ans. Mais c’est à cette date qu’il décide de construire et de forger le brandebourg, comme en témoigne l’acquisition de Neumark aux chevaliers teutoniques pour 40.000 florins. On dit qu’après une visite à Neumark, il se laissa influencer par un vieux chevalier qui parlait de la gloire de son ordre et qui plaida pour une conquête de la Silésie. C’est par ailleurs son fils, Dietrich von Hohenlohe qui entra au gouvernement comme conseiller militaire. Dès son arrivée au pouvoir, il instaura « der Akt um die Wehrdienst Wehrpflichtige » (comprenez l’acte des appelées du service national), la première forme de conscription pour le Brandebourg. On pense aussi que c’est sous son influence qu’est signée l’alliance militaire avec le vieil ordre teutonique. Un peu plus tard, une alliance sera conclue avec l’Autriche. Celle-ci entrainera d’ailleurs le Brandebourg dans une guerre lointaine contre Venise, sans que Friedrich II puisse intervenir de quelque façon que ce soit. Après une première vague d’enrôlement en 1454, Dietrich von Hohenlohe instaura la loi relative à l’éducation militaire (das Gesetz über die Military Education) qui devait permettre de former et d’entrainer les soldats dès leur plus jeune âge.
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Mais le premier grand bouleversement pour le brandebourg eu lieu en janvier 1457. En effet, après 4 ans à consolider les liens dynastiques et à renforcer les liens avec la ligue hanséatique, l’électeur du Brandebourg fut entrainé dans une guerre avec la Pologne et la Lituanie par le biais de son alliance avec les chevaliers teutoniques. Les 9.000 hommes du brandebourg semblaient bien faibles, mais peu importe, il fallait honorer ses engagements. L’armée commandée par Friedrich II se mit immédiatement en marche et arriva devant Poznan le 5 mars. Dans le même temps, de nouveaux régiments furent levés dans le Brandebourg car la balance numérique penchait fortement en faveur des Slaves. Poznan tomba finalement le 22 juillet, peu de temps après Torun conquis par les Teutons. L’électeur alla alors rallier une armée teutonne devant Plock pour tenter de vaincre les polonais devant Varmia. Malheureusement, faute d’entente préalable, les troupes de l’électeur accrochèrent seules l’armée polonaise. Le 11 septembre, malgré une résistance héroïque et le sacrifice des cavaliers, l’armée du Brandebourg fut vaincue. Rattrapée le 4 octobre devant Torun, l’armée fut anéantit par les Polonais. Il ne restait désormais plus que 3.000 soldats au Brandebourg.
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(bataille de Varmia, huile sur toile . On reconnait au fond à gauche la cavalerie du Brandebourg en fuite. Au centre, les cavaliers polonais écrasent les derniers fantassins.)

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Lorsque Friedrich II rentra à Berlin, il ordonna immédiatement la levée d’une nouvelle armée. Il était furieux contre les chevaliers teutoniques qui n’avaient pas levées le petit doigt pour sauver son armée alors que lui s’était jeté corps et âme dans la bataille ! En janvier, alors qu’il était devant Lodz assiégée, l’électeur du Brandebourg fut défait par une force polonaise plus nombreuse. Les Teutons ne bougeant toujours pas, il se jura de signer une paix blanche dès que possible. C’est ainsi qu’en janvier 1458, l’alliance était officiellement rompue avec l’ordre monastique ; « cette chose antique sans honneur » ! Ainsi, à l’aube de 1458, il ne reste que 3.000 hommes aux Brandebourgeois dans la province de Neumark. A force d’efforts et de compensations pour la noblesse qui voit sa pétition accordé, une nouvelle armée, la 3e ; de 8.000 hommes est formée en juin. En face, il y a 15.000 Polonais devant Poznan ! Alors au bord de la ruine, l’Ordre monastique demande une dernière bataille. Les troupes des anciens alliés se réunissent à Torun et y écrasent un assaut Polonais le 30 décembre ! Victoire ! L’appui des soldats coalisés aura été décisif, mais l’ordre teutonique se grise et repart faire la guerre seule. Par dépit, Friedrich II rapatrie son armée à Neumark le 25 mai 1459. C’est là qu’il négocie une paix blanche avec la Pologne. Lorsque le représentant polonais le questionne sur le sort de l’ordre teutonique, Friedrich répond : « Faites en ce que vous voulez : pour moi, l’ordre a disparu… »
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(bataille de Torun. Au premier plan on voit la cavalerie polonaise embourbée, puis au second les chevaliers teutoniques qui les poursuivent et enfin les troupes du Brandebourg sont au 3e plan, alors qu’ils viennent d’écraser l’infanterie polonaise)

Le 22 juillet 1460, l’électeur signe une alliance avec Mecklembourg, un petit état stratégique qui restera un fidèle allié du Brandebourg jusqu’à son incorporation dans l’Allemagne. Cela permet, entre autre, à Friedrich II d’attaquer la Poméranie en faisant valoir son alliance avec Mecklembourg, déjà en guerre contre cette dernière. Mazovie et Riga suivent la Poméranie dans la guerre, mais ils sont loin et le Brandebourg ne s’en inquiète que peu. D’autant que la nouvelle armée est plus forte que jamais : 10.000 hommes ayant, pour la plupart, combattus à Torun en 1458. De plus, la Poméranie ne possède plus d’armée ! Ainsi, il suffit juste d’attendre et de faire le siège des grandes villes de Poméranie. Après avoir écrasé une révolte de 8.000 paysans de Postdam, Friedrich II vint achever la conquête de la Poméranie. Cela conduira, le 21 septembre 1462, à la vassalisation de la Poméranie: la guerre est finie ! Dans le même temps, l’électeur entame la politique de l’Est (der Ost politische). Des cadeaux somptueux sont envoyés au roi de Pologne et un mariage royal est concrétisé avec le tout nouveau roi de Lituanie indépendant de la Pologne. Par le pacte de l’Est, l’électeur du Brandebourg jure de ne jamais annexer de provinces dont la population soit polonaise ou lituanienne. En contrepartie, les rois de Pologne et de Lituanie s’engagent à ne jamais intervenir dans les affaires du brandebourg en Allemagne. Globalement, ce pacte sera respecté. Il permettra même d’envisager un rapprochement sur le long terme avec la Lituanie, bien que cela soit plus difficile de prime abord pour la Pologne…
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(Europe en 1463)
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Re: Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par Maximus »

Très bon Très bon!

Quelle sont les relations avec la Bohème?

Un éléction au SERG est -elle envisageable? (même si ca devient rop faciel une fois que tu es en place...)
KMS Bismark
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Re: Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par KMS Bismark »

Merci. :D

Les relations avec la Bohême? Euh raisonnablement, pour le moment. mais la situation va très vite évoluer tu verras. :wink:

L'élection est envisageable, mais j'ai peur d'être incapable de défendre l'empire car l'économie du Brandebourg ne permet pas d'entretenir une armée conséquente et c'est pas mes 10.000 hommes qui repousseront la Bourgogne (qui écrase la France) ou même l'Autriche... :ko:
Pour le moment je renforce ma puissance, après qui sait ce que peut donner une élection?
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Re: Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par Maréchal Joukov »

Bonne chance :clap: !
Maximus
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Re: Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par Maximus »

KMS Bismark a écrit :Merci. :D

Les relations avec la Bohême? Euh raisonnablement, pour le moment. mais la situation va très vite évoluer tu verras. :wink:

L'élection est envisageable, mais j'ai peur d'être incapable de défendre l'empire car l'économie du Brandebourg ne permet pas d'entretenir une armée conséquente et c'est pas mes 10.000 hommes qui repousseront la Bourgogne (qui écrase la France) ou même l'Autriche... :ko:
Pour le moment je renforce ma puissance, après qui sait ce que peut donner une élection?
Je crois que si tu te fais élire, tu peux mobiliser les armées des autres (en cas d'attaque hors du SERG) ou je ne sais plus quel est l'avantage mais il est conséquent en terme d'armée.

Je ne me souviens plus, peut on traverser un pays neutre dans un guerre contre un tiers?
KMS Bismark
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Re: Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par KMS Bismark »

Maximus a écrit :
KMS Bismark a écrit :Merci. :D

Les relations avec la Bohême? Euh raisonnablement, pour le moment. mais la situation va très vite évoluer tu verras. :wink:

L'élection est envisageable, mais j'ai peur d'être incapable de défendre l'empire car l'économie du Brandebourg ne permet pas d'entretenir une armée conséquente et c'est pas mes 10.000 hommes qui repousseront la Bourgogne (qui écrase la France) ou même l'Autriche... :ko:
Pour le moment je renforce ma puissance, après qui sait ce que peut donner une élection?
Je crois que si tu te fais élire, tu peux mobiliser les armées des autres (en cas d'attaque hors du SERG) ou je ne sais plus quel est l'avantage mais il est conséquent en terme d'armée.

Je ne me souviens plus, peut on traverser un pays neutre dans un guerre contre un tiers?
Enfaite, les bonus d'empereur sont: bonus important au manpower (au moins, presque le triple par rapport à moi), bonus au niveau de la limite max de l'entretien des unités. (Au moins 30/40 régiments pour le moment), bonus de prestige et de légitimé, autorisation de traversé le territoire impérial... Et les bonus augmentent au fur et a mesure des réformes impériales. Mais dans tout ça, pas de bonus économique. Déjja que c'est pas génial avec mes 15 régiments, alors avec 20 ou plus...



I. Le déclenchement de la guerre de Silésie : Action et audace ! (1463 – 1472)

L’année 1463 sera dominée par la guerre entre la France et l’Autriche et l’inquiétude du grand électeur quant à une intervention militaire. Finalement, celle-ci sera rendue inutile par la guerre éclair remportée par l’Autriche sur la France. Mais avec la fin de 1463, un autre souci apparaît : la Bohême vient d’écraser et d’annexer la Saxe. C’est un gros problème car cela met la bohême au rang de grande puissance régionale et balaye l’influence brandebourgeoise sur la Saxe et la Thuringe. Cela conduit l’électeur a continué sa politique de l’est tout en restant discret pour la politique allemande. Soudain, sans que l’on ne sache aujourd’hui pourquoi, l’Autriche rompt son alliance avec le Brandebourg en 1466. Friedrich II craint alors la guerre avec la Bohême qui ne viendra pas. C’est alors que durant l’été, le pape hongrois excommunie le souverain bohémien ! Le Brandebourg sent qu’il a une carte à jouer en cas de friction entre Hongrie et Bohême. Il ne reste plus qu’à attendre…
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Les années passent sans qu’aucune occasion ne soit à la portée des Brandebourgeois. Puis soudain, en cette fin d’automne 1469, l’électeur apprend que la bohême est en guerre avec la Bavière, Trèves, Mantoue et Milan. Mais la tâche sera ardue, d’autant que la bohême peut compter sur la Bourgogne, Brunswick et Cologne. L’électeur décide d’attendre pour voir comment évolue la situation. Friedrich II déclenche aussi une révolte en Saxe et tente de déstabiliser la Bohême.
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Puis, fort du soutien de Saxe-Lauenbourg, Mecklembourg et Poméranie, Friedrich II décide de se lancer vers son destin un certain 21 avril 1470. La tâche s’annonce ardue, tous les alliés de la Bohême répondent présent, mais qui ne tente rien n’a rien ! L’armée des Bohémiens semble terriblement puissante, mais l’électeur est confiant : il a l’armée qui a vaincu à Torun en 1458, il a l’armée qui a conquis la Poméranie de 1460 à 1463 ; rien ne peut l’arrêter ! Pendant que le Mecklembourg sécurise la Saxe, l’armée du brandebourg assiège Niederlausitz. La ville sera prise le 8 juillet 1470 après deux assauts. Le siège est alors mis devant Breslau alors qu’un emprunt et les taxes de guerre permettent d’enrôler 1.000 chevaliers mercenaires. Ceux-ci poursuivront le siège de Breslau tandis que l’armée du Brandebourg se place aux portes de Prague le 30 août. Mais le siège doit rapidement être levé : les premières troupes bohémiennes apparaissent et il faut les écraser rapidement. Tandis que les bavarois écrasent une armée ennemie à Oberpfalz, Friedrich II rattrape l’armée de Ferdinand I qui, après une escarmouche légère, bat en retraite à l’Ouest de Prague le 31 octobre. Elle y sera vaincue de nouveau le 5 décembre puis capturée intégralement à Oberlausitz. Mais la guerre est loin d’être finie et la Bohême lève immédiatement une nouvelle armée pour l’année 1471.
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C’est d’ailleurs cette nouvelle armée qui écrasera Friedrich à Niederlausitz en janvier 1471. Mais l’armée de Ferdinand ne termine pas le travail et s’arrête pour assiéger Potsdam le 21 février. Cette terrible erreur va permettre à Friedrich de reconstruire une armée depuis Rupin. Un nouvel emprunt sera d’ailleurs nécessaire mais peu importe. Par ailleurs, le 28 avril 1471, l’Autriche, prise de panique par l’ampleur de la puissance du royaume de Bohême, offrit 8 ducats par mois pendant un an pour que le Brandebourg poursuive la guerre. Ainsi assuré du soutien impérial, Friedrich II fut déterminé à gagner cette guerre. Ayant maintenant une armée de 15.000 hommes, l’électeur attaqua et anéantit intégralement l’armée de Ferdinand devant Potsdam le 25 juillet. Dans le même temps, la Poméranie repoussa une armée bohémienne deux fois plus nombreuses à Oberlausitz. Le vent avait tourné…
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Même le retrait bavarois de la guerre le 8 août n’y changea rien. Quelques états comme Mazovie ou Ferrare entrent bien en guerre contre le Brandebourg, mais leur contribution est insignifiante au regard de la cuisante défaite bohémienne. Ainsi, en décembre 1471, après avoir chassé les débris de l’armée adverse, Friedrich II peut remettre le siège devant Prague. Mais la guerre a un coût : le samedi 2 mars 1472, alors que l’électeur est rentré à Berlin afin de coordonner l’économie militaire, il assiste à une grande procession. On estime que 20.000 à 30.000 veuves défilèrent dans les rues, parfois avec les beaux-parents, parfois avec les enfants. Au total, ce sont près de 50.000 personnes qui traversèrent Berlin, en deuil. Cette journée marqua profondément l’héritier au point que celui-ci aurait déclaré cette fameuse phrase : « Oh, père. Pourquoi toutes les femmes pleurent-elles. » Ce à quoi Friedrich II ne put que répondre : « Elles pleurent leurs hommes… » Cette grande marche, appelée le chant des larmes, devait se reproduire à chaque grande guerre, le même rituel.
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Re: Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par Locke »

Ah, le chant des larmes, cet event a changé le cours de plus d'une guerre :clap:
KMS Bismark
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Re: Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par KMS Bismark »

Bof, quand on a pas 40 ducats et que l’évent te tombe en rafales, t'es un peu couillon! :|
Au fait, de quoi est tiré cet évent. Y a eu des précédents historiques?
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Re: Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par Locke »

Il faut prendre le pognon et les hommes plutôt que d'en dépenser pour faire baisser le BB :o:

J'ignore en revanche par quoi il a été inspiré. Je dirais que c'est juste un peu romancé pour simuler la lassitude de guerre.

Edit: Et je ne rêve pas, la Champagne est indépendante ! :shock: :clap: Comment s'appelle le souverain ?
KMS Bismark
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Re: Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par KMS Bismark »

Ouais, mais alors on prend 1 d'infamie. Et 1+1+1... Surtout avec les restrictions impériales.

Faudra que je regarde le nom du souverain de champagne. Celle-ci est indépendante depuis le guerre franco-bourguignone, indépendante mais très dépendante de la Bourgogne.
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Re: Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par efelle »

Très sympathique. :clap:
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Re: Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par KMS Bismark »

Locke a écrit : Edit: Et je ne rêve pas, la Champagne est indépendante ! :shock: :clap: Comment s'appelle le souverain ?
Le roi c'est Henri IV je crois.


III. De la guerre de Silésie à la guerre de Saxe: une fin mouvementé pour un conquérant. (1472-1480)

Puis soudain, alors que toute la Bohême était assiégée, une immense armée bourguignonne apparue au Brunswick. 42.000 hommes ! Du jamais vu ! Mais, étrangement, les Bourguignons ne tentèrent même pas l’attaque, ils rentrèrent chez eux, dépités de la paix blanche que la Bohême leur avait forcé d’accepter face à Münster. Ils ne laissèrent que 7.000 hommes assiégeant Mecklembourg. Le 17 juillet, ces 7.000 hommes furent capturés ou tués à la bataille de Mecklembourg. Mais profitant du départ de l’armée brandebourgeoise, 11.000 Bourguignons revinrent au Mecklembourg et forcèrent ce pays à la paix blanche en décembre. Cela libérait toute la saxe du roi excommunié ! Il fallait réagir et détruire pour de bon cette menace. Dans le même temps, le Württemberg s’allia avec le Brandebourg. C’est dans cette atmosphère qu’un deuxième chant des larmes eu lieu à Berlin le 14 février 1473. Mais cette fois, Friedrich II se montra ferme et la police intervint et jeta les veuves hors de la ville. Cette journée sanglante restera à jamais comme une tache dans la vie de Friedrich II, mais peu importe : « la guerre passe avant tout » !
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Car la guerre était en train de prendre un nouveau tournant : si la Bohême était hors-jeu, la Bourgogne se donnait à fond dans la guerre et envoya une deuxième armée forte de 14.000 hommes par mer. Celle-ci écrasa Friedrich II à la bataille de Neumark le 12 mars. Heureusement, dans le même temps, la Bohême exsangue, accepta de céder la Breslau et Niederlausitz. Certes Friedrich II espérait plus, mais le péril bourguignon était trop grand. Heureusement, au moment même où l’armée était capturée à Neumark, la Bourgogne accepta la paix en échange de la reconnaissance de la défaite du brandebourg. Ainsi, le 15 avril 1473 ; 3 ans moins 6 jours après le début de la 1ere guerre de Silésie, le Brandebourg recouvrait les joies de la paix.
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Maintenant, il fallait reconstruire le Brandebourg et ses nouvelles provinces ; ravagés par la guerre. Il y avait deux emprunts à rembourser et une inflation qui montait à 1.1. Cette petite inflation s’explique par l’aide autrichienne : sans elle, la guerre aurait été perdue faute d’argent ! C’est ainsi que, pour le moment, le Brandebourg avait une dette avec l’Autriche ; dette qui ne fut jamais totalement remboursée. De fait, l’Autriche se montra extrêmement froide et, sous couvert du ST. Empire ; réclama Niederlausitz le 1er août 1473. Ce fut un refus net de l’électeur : JAMAIS au grand JAMAIS il ne cédera une partie des terres acquises au prix du sang brandebourgeois. Dans le même temps, la Bohême était de nouveau ravagé par une coalition réunie autour du seigneur de Thuringe. Ainsi, la Saxe se libéra de l’emprise de la Bohême qui voyait sa puissance s’effondrer. Par ailleurs, la Thuringe annexa intégralement le Brunswick.
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En décembre 1474, après un an de paix, Friedrich II reçut une missive lui demandant d’intervenir au côté du Württemberg et du Bade contre l’Autriche. Malgré sa bonne volonté, l’électeur fut obligé de décliner : une guerre contre l’Autriche aurait pu avoir des conséquences catastrophiques pour le Brandebourg qui léchait encore ses plaies. Par ailleurs, le Württemberg et le Bade disparurent à l’issue de la guerre, engloutie par ce qui sera plus tard « l’ogre du sud ». De plus, c’est à l’issue de cette guerre qu’apparue le nouveau colosse de l’Europe centrale : le Royaume d’Autriche-Hongrie. En effet, le roi de Hongrie mourut dans la guerre et, le roi d’Autriche était son plus proche cousin, c’est lui qui monta sur le trône. C’est cette nouvelle donne qui devait constamment effrayer les Hohenzollern pendant plus d’un siècle : un monstre quasi invincible !
Dans le même temps, la France était déchirée par les guerres hussites alors que Paris et le Bourbonnais étaient tombés. Plus tard, en octobre 1475, la saxe entra dans l’alliance brandebourgeoise. Mais devant l’état de faiblesse apparente de la Saxe, les grands nobles conseillent sa vassalisation en 1477. Friedrich II cède aux pressions et rompt l’alliance en décembre 1477. On recrute de nouveau des soldats pour préparer la nouvelle campagne qui s’annonçait. La guerre est déclarée le 9 octobre 1478. La Hesse et la Thuringe se joignent malheureusement aux festivités, ce qui va rendre la campagne plus ardue que prévue ainsi que Ulm et Modène, alliés de la Thuringe. Alors que les troupes du Mecklembourg sont rapidement repoussés vers Potsdam, l’armée du Brandebourg bat une première armée de Thuringe le 3 décembre à Niederlausitz. Mais rapidement, la situation devint critique : Münster entra dans le bal en février et en mars 1479, Potsdam, Niderlausitz et même Berlin étaient assiégées. Toutefois, le 6 mars, Berlin est dégagé par l’intervention d’une armée brandebourg-Mecklembourg. L’armée saxonne, forcée à la retraite au Mecklembourg, y sera acculée et écrasée à la fin du mois. Revenant à marche forcée, Friedrich II sauve Potsdam en battant l’armée d’Otto Bebra le 14 mai. Puis l’armée ennemie se rend à Meissen en Saxe où elle sera intégralement capturée.
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Si Friedrich II parvint à chasser une armée ennemie de Poméranie en juillet, il ne pourra qu’assister à la chute de Niederlausitz le 1er août. Toutefois, cela n’empêchera pas l’armée de Konrad II d’être écrasée le 17 septembre. Ainsi, le Brandebourg a repris l’initiative militaire et défait pas moins de 4 armées adverses ! Mieux, l’armée adverse est capturée en Saxe ! Il ne reste désormais plus que 7.000 Thuringiens. Cette maigre armée sera vaincue par les forces alliées du Brandebourg et en octobre 1479, la saxe et la Thuringe sont envahies de même que la Hesse. Le 6 février 1480, Leipzig tombe aux mains du Grand Friedrich. Le 3 juillet, Münster s’avoue vaincu et se retire de la guerre. Le 7 octobre, la saxe est vassalisée, même si la guerre continue contre la Hesse et Thuringe. Alors qu’il vint de chasser des rebelles de Poméranie, l’électeur Friedrich II tombe gravement malade de retour à Berlin et s’éteint 3 jours après le 28 novembre 1480. Le froid et la vieillesse auront eu raison de ce grand homme.
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Connu à jamais comme Friedrich II der Eroberer, l’électeur de Brandebourg s’éteint peu après ses 67 ans. Son règne personnelle, long de 40 ans, est le plus important connu par un Hohenzollern de Berlin de 1400 jusqu’au XIXe siècle ! Il a forgé la puissance brandebourgeoise, consolidé ses alliances, sa politique de l’Est et repoussé le péril bohémien. C’est lui qui jette les bases de la future hégémonie du Brandebourg, même si on en est encore loin…

Batailles importantes : -Torun 1458
-Potsdam 1471
-Potsdam 1479

Conquêtes : Vassalisation de la Poméranie (1460), Breslau et Niederlausitz (1473), vassalisation de la Saxe (1480).

Politique : der Ost politische (1462), impérialisme en Allemagne du Nord (1462), opposition à la Bohême (1465).

Citations célèbres : « Faites en ce que vous voulez : pour moi, l’ordre a disparu… » 1459 à propos de l’ordre teutonique.
« Elles pleurent leurs hommes… » 1472 à propos du premier chant des larmes.
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Re: Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par KMS Bismark »

Chapitre 2 :Albrecht III Achilles der Verachtet (le Méprisé). 1480-1487.

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Lorsqu’Albrecht Achilles monte sur le trône, il a déjà 66 ans ! C’est le frère du défunt Frédéric II et il est alors au combat avec l’armée. Ne pouvant se permettre de rester plusieurs jours voire mois sans souverains, l’électeur du Brandebourg est officiellement intronisé devant l’armée. C’est ainsi que naquit la tradition du « couronnement » du souverain devant l’armée. C’est pour cela que la couronne du Brandebourg et plus tard celle de l’Allemagne s’appellera Krone Armee (la couronne armée). Voici pour l’anecdote, revenons maintenant à la situation du pays à l’avènement d’Albrecht.
Lorsqu’il accède au pouvoir, Albrecht Achilles récupère un pays, certes en guerre, mais au combien stable. La guerre est quasiment fini, ce n’est qu’une question de semaines avant que les dernières places fortes ne se rendent. Mais le roi, si il est plutôt bon administrateur, est un général plutôt moyen ; ce qui, convenons-en, est plutôt moyen quand on est intronisé quasiment « par ses soldats ». Cela causera quelques problèmes au court règne du roi.
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Mais en attendant, les bonnes nouvelles s’enchainent. La Thuringe devint vassal du Brandebourg le 4 mars 1481. C’est alors officiellement la fin de la guerre. Albrecht Achilles, grand amateur d’art, organise une grande fête à Berlin. Pour l’occasion, il fait venir à Berlin quelques-uns des plus grands artistes de la renaissance italienne comme Léonard De Vinci ou Pierro della Francesca. Il se pose en mécène florentin mais aussi allemand. Ainsi, Wihelm Friedrich von Ziethen, pionnier de la renaissance allemande, sera présent pour la première fois à Berlin.
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Autoportrait de Wilhelm Friedrich. (1492)

Mais le grand fait marquant du règne est la concrétisation de l’ “Ost politische“. En effet, le 18 mars, l’alliance avec la Lituanie est officiellement concrétisée. 19 ans après le début de la politique de l’Est, la Lituanie, qui avait amorcé un franc rapprochement avec le Brandebourg, officialise cette alliance officieusement le 4 mars lorsque le roi lituanien assiste aux cérémonies de Berlin. Dans les faits, Joachim Nestor est fiancé à une jeune princesse lituanienne : la jeune et ravissante Karolina. Si le règne du souverain doit être rappelé constamment, c’est grâce à cette alliance. Die schöne Allianz (la belle alliance), sera une réalité politique quasi constante, envers et contre tout, durant vents et marées et ce jusqu’à nos jours. La Lituanie sera la seule nation réellement alliée au brandebourg : der enger Freund. (l’ami proche).
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Mais pendant ce temps, la guerre fait rage entre polonais et Lituaniens et la Lituanie est en train de perdre. C’est alors que le parti militariste s’agite ! Jusqu’en 1484, les militaires feront pressions pour obtenir une intervention militaire. Le roi refusera et n’acceptera qu’un renforcement de l’armée. Il dira à un vieux général de Neumark : « La guerre apporte la mort, la paix apporte l’art. Moi, je crois aux artistes mais pas en la mort. » Finalement, la Lituanie arrachera le statu quo en 1485.
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Puis, de 1485 à 1486 aura lieu « la valse des empereurs. » Depuis avril 1483, Antoine 1er de Bourgogne est le St. Empereur. Or, celui-ci tente une Reichreform administrative. Mais cette réforme ne passera pas et le prestige bourguignon s’effondrera. Ainsi, on assistera à un retournement total des électeurs qui voteront pour Boczeck I de Bohême. Or, la Bohême était alors en pleine guerre avec ses voisins. Pire, l’empereur, en conflit avec le pape, sera excommunié en 1487 ! Une nouvelle chance pour envahir la Bohême ! Du moins, c’était l’avis des militaires qui réclamèrent alors une augmentation des rentes. Cependant, le roi refusa l’idée de guerre. « Je soutiens officiellement notre empereur dans sa volonté de rédemption. » Furie rageuse des militaires et du fils Joachim Nestor qui attendait ses premiers faits d’armes.
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Le 23 août 1487, les soldats avec à leur tête le prince héritier, forcèrent l’entrée de la chambre du roi au soleil levant. Les faits furent brefs : quelques secondes plus tard, le nouveau roi sortit tandis que l’armée criait : « le roi est mort, vive le roi ! » On ne sera jamais ce qui s’est réellement passé ce matin du 23 août 1487, mais la version officielle de l’héritier parle de « mort naturelle ».
Achilles III Albrecht, connu à jamais comme « der verachtet », est en fait un pacifiste qui n’avait pas sa place dans un siècle de brute. Précurseur de la renaissance, il sera le seul souverain du Brandebourg qui prônera le pacifisme dans un pays de plus en plus marqué par le militarisme ambiant. Assassiné par son propre fils à 73 ans, il n’aura qu’un seul regret dans sa vie : celui de n’avoir jamais su peindre.
Politique : der Ost politische/alliance avec la Lituanie. (1481)

Citations célèbres : « La guerre apporte la mort, la paix apporte l’art. Moi, je crois aux artistes mais pas en la mort ». 1484 à propos d’une intervention en Pologne.
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Re: Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par KMS Bismark »

Chapitre 3 : Joachim I Nestor der Unerbittliche (l’implacable) 1487 – 1496

I. Deuxième guerre de Silésie : Gloire à Pilsen ! (1487-1489)

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Joachim I a 22 ans lorsqu’il prend la succession de son père. Il est dans la fine fleur de l’âge et ne rêve que d’une seule chose : de conquêtes. Il voit en son oncle un modèle, un idéal que n’incarnait pas son vieux père. La première chose qu’il fera après sa prise de pouvoir est le réarmement massif du Brandebourg ; L’armée reçoit en plus les premières bombardes et arquebuses qui devraient faire leur petit effet en Bohême. Mais avant de partir en guerre, l’électeur fait adopter la loi relative aux articles de presse (Gesetz über Presseartikel). Ainsi le 4 octobre, la censure abat les journaux les plus libéraux. Cette loi sera le gros point noir du règne de Joachim I. Mais on oublie bien vite qu’il renforça aussi les libertés paysannes !
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Mais, en ce froid hiver 1487, c’est la conquête et la gloire qui intéressent le jeune dirigeant. Les 19000 hommes sont prêts et marchent immédiatement vers leurs objectifs. Lorsque le duc de Saxe-Lauenbourg appel à l’aide en janvier 1488, Joachim I ne sourcil pas : « les faibles se taisent car les grands se battent ! » La Saxe-Lauenbourg est abandonné à son sort ! Les premiers mois du conflit sont calmes : seuls quelques régiments sont broyés par l’armée brandebourgeoise. En avril, Oberlausitz tombe sans grande résistance. Ce n’est que le 25 mai qu’à lieu la grande bataille tant attendue. Les forces bohémiennes sont vaincues à Oberpfalz. Mais le résultat est plutôt décevant et Joachim est frustré ! D’autant plus que Hesse et Ulm se retirent de la guerre avec la Bohême en acceptant leur défaite consommée bien avant l’intervention du Brandebourg. En juillet, l’armée du brandebourg est victorieuse à Pilsen mais les pertes sont lourdes !
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(ne vous laissez pas duper par cette apparent supériorité numérique : pour moitié ce sont des Lituaniens qui n’interviendront pas dans le conflit).
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L’électeur décide alors de prendre la tête de l’armée ou tout du moins ce qu’il en reste : à peine plus de 4000 hommes ! « A ces nobles ! Ils font les fanfarons mais ce sont des lâches ! » Alors que le souverain du Brandebourg à peur d’être contraint de déposer les armes, un homme de l’ombre œuvre en secret. Felix von Hohenlohe, neveu de Dietrich von Hohenlohe (alors toujours au gouvernement) ; est reçu par le souverain à Berlin en juillet 1488. Il fait un long plaidoyer pour renforcer les armes à feu. Certes, elles n’ont pour le moment pas brillé au combat, mais leur utilisation est encore restreinte et les nobles méprisent ces armes et gardent toujours une épée à portée de main. Felix propose de renforcer la proportion de paysans dans les armes à feux et les canons. De plus, il développe les premières techniques de guerre alliant puissance de feu aux traditions de l’arme blanche. Ainsi la technique dite « gegen Last » ou contre de charge dont voici un schéma illustrant cette tactique :
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Joachim accepte le conseil. L’armée est réorganisée et fin prête pour le combat. C’est dans un mois de décembre ensoleillé qu’eu lieu la célébrissime bataille de Pilsen. Le 1er décembre, les deux armées se font faces. Les Poméraniens sont venus renforcer le contingent du Brandebourg tandis qu’en face, les Bohémiens sont commandés Kliment Zatec, un grand général ! Les Bohémiens attaquent dès 11 heures ! A 11 heures 30, ils sont sous le feu des arquebuses. Désorganisés par cette nouvelle puissance appuyée par les premières bombardes, ils mettent du temps à parcourir les derniers mètres vers la ligne de front du Brandebourg-Poméranie. Joachim I en profite pour « gegen Last » ! La charge est violente, surtout sur le flanc droit. Les troupes qui ne sont pas au corps à corps sont victimes des mousquets et la panique envahit le camp bohémien. Après 3 heures de mêlée furieuse, c’est la débâcle ! L’armée de l’empereur est anéantit ! L’électeur jubile ! Il l’a sa grande victoire ! La légende veut que le sol soit rester rouge sang jusqu’à ce que la pure neige ne le recouvre le 5 décembre.
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(Scène tirée du film « Pilsen ». A l’arrière-plan, on remarque les arbalétriers)

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(Peinture de la bataille de Pilsen, elle inspirera le film du même nom.)

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(Cerclée de noir les troupes sous le feu des arquebuses. Les flèches représentent l’avancée des troupes de Brandebourg-Poméranie)

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Mais en attendant, le prestige de l’armée est formidablement renforcé ! Ayant vent de cette victoire, l’Autriche envoie des subventions de guerre au brandebourg, Lunebourg dépose les armes et Prague se rend ! Pire pour la Bohême : les Jacqueries sanglantes commencent face au pouvoir royal décadent ! Ce 1er décembre 1488 marque la fin définitive de la puissance bohémienne. Elle est brisée à tout jamais et le Royaume de Bohême est reléguée au rang de puissance régionale tandis que le Brandebourg devient LA grande puissance du nord de l’Allemagne, une puissance quasi hégémonique !
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Certes, après cela il y aura une grosse défaite à Erz en juillet 1489 ainsi qu’un début de révolte silésienne, mais le souverain de Bohême n’est pas dupe. Les négociations de paix ont déjà commencé et elles aboutiront à la paix de Breslau, relativement généreuse envers la Bohême ; le 12 septembre 1489. La deuxième guerre de Silésie était terminée et tel Rome gagnant la deuxième guerre punique, Joachim I avait déjà des rêves de grandeur…
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Modifié en dernier par KMS Bismark le jeu. mars 21, 2013 5:08 pm, modifié 1 fois.
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Re: Le Brandebourg: de l'électeur au kaiser...

Message par KMS Bismark »

II. Un rêve inachevé: le Grand ne sera pas Joachim... (1489 - 1496)

Après la deuxième guerre de Silésie, Joachim Ier se montra reconnaissant envers les paysans qui avaient si bien su s’adapter aux armes à feu et qui formaient maintenant une grande partie de l’armée brandebourgeoise. Die Gesetz der Freiheit militärischen (l’acte de la liberté militaire), entérinait l’état de fait. Les paysans pouvaient désormais passer par les armes à feu pour combattre dans l’armée avec possibilité de promotion, voir même d’anoblissement ! Ce seront les Neobles, comme la célèbre famille des von Sietz qui sera anobli après la 2e guerre de Silésie. Mais cela ne plut guère aux nobles qui appelaient ces nouveaux arrivants les « laquais du roi » ou encore « les serfs » !
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Pendant ce temps, en avril 1490, c’est la guerre civile en Bohême ! Les paysans se sont soulevés et menacent directement l’intégrité des grands nobles. La réaction ne se fait pas attendre… Au Brandebourg, on exalte les anciens grands dirigeants du pays. Notamment Sigmund I du Luxembourg. Certes, c’était un roi étranger dirigeant depuis le Luxembourg, mais la grande famille des Luxembourg et la grandeur atteint durant son règne par le Brandebourg sont des modèles pour Joachim I Nestor. C’est son rêve à lui : devenir Joachim le grand et il fera tout pour y arriver !
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Il recrutera d’ailleurs en 1491 Von Manstein, le célèbre ministre des finances, l’un des meilleurs que connaîtra le pays. Et durant cette même année, la population de Breslau devient de plus en plus brandebourgeoise, permettant finalement une assimilation culturelle en douceur et une plus forte présence du brandebourg dans la région.
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Le 1 juin 1492 a lieu le pire événement du règne de Joachim. Il est quasiment pris sur le fait en train d’embrasser un homme ! La déception est grande vis-à-vis de ce conquérant homosexuel ! Mais pour rétablir son autorité, Joachim I Nestor, qui entre dans une fureur noire, exécute non seulement l’homme en question (dont on ne connaîtra jamais l’identité), mais en plus l’instigateur de la rumeur Joachim Von Mogel, 17 ans ; fils d’un Neoble, ainsi que 4 autres personnes qui s’étaient moqués publiquement du roi. Ce n’est qu’après un tel déchainement de violence que le roi retrouve le respect. Aujourd’hui encore on s’interroge : amour interdit, qui pro quo ou tentative de déstabilisation du pouvoir ? On ne le saura certainement jamais.
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A côté de cet événement « majeur » qui fera beaucoup parler au Brandebourg pendant toute l’année, la découverte du Nouveau Monde par la Castille paraîtra presque anecdotique. Et pourtant, c’est le 4 novembre que la première colonie espagnole est fondée dans l’Amazonie, ouvrant ainsi la voie aux autres colonisateurs…
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Mais revenons au Brandebourg où l’année 1494 marquera la première tentative de révolte des nobles et de l’abolition du statut des Neobles. Mais l’électeur sera intransigeant : pas question d’un quelque que retour en arrière ! « Les Neobles sont plus fiables que les nobles et c’est pour ça qu’ils resteront ! » confiera Joachim à son fidèle lieutenant Hans ; un Néoble ! Mais devant la puissance de Joachim Ier, les nobles s’inclineront et ne tenteront pas de révoltes.
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Pour les distraire, l’électeur prépare l’invasion de l’Anhalt qu’il souhaite transformer en vassal. Cette invasion sera retardée par un soulèvement saxon à Oberlausitz le 14 novembre 1494. L’armée n’aura aucun mal à écraser cette révolte. Mais une révolution menace l’allié Mecklembourgeois. Le Brandebourg propose alors son aide, ce que le souverain du Mecklembourg ne peut refuser. Une nouvelle alliance sera scellée par le sang le plus précieux : celui de l’électeur !
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En effet, avant d’attaquer, l’électeur intronise son héritier : Georg Wilhelm qui vient d’atteindre la majorité en juin 1495. La grande fête qui s’ensuit retarde le départ des soldats. L’hiver voit l’apparition de la réforme en Aragon, mais personne ne s’inquiète vraiment de cette hérésie si loin des terres germaniques. Après l’hiver, le roi prend la tête de l’ost royal et marche sur Mecklembourg. Mais en cours de route, il meurt dans une embuscade. Accident, mort chevaleresque, maladie déguisée, assassinat durant la confusion ? Beaucoup d’hypothèses circulent quand à la mort de cet homme qui était encore dans la fine fleur de l’âge et pleins d’ambitions en tête…
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Après un règne assez court de 9 ans (quoique plus long que celui de son père), l’implacable passe dans l’au-delà alors qu’il allait recommencer ses conquêtes. Finalement, il n’aura fait qu’une seule guerre malgré ses ambitions bellicistes mais cette guerre lui apportera la gloire éternel : celle de Pilsen !
Batailles importantes : -Pilsen 1488

Conquêtes : Ratibor et Oberlausitz (1489).

Politique : Opposition à la Bohême (1487).

Citations célèbres : « Les Neobles sont plus fiables que les nobles et c’est pour ça qu’ils resteront ! », 1494 à propos de la révolte des nobles.
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